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02/03/2016

Pouquoi le cessez-le-feu en Syrie tiendra (peut être)

La guerre civile Syrienne a été suscitée puis entretenue par une coalition disparate comprenant l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie, les Etats Unis et la France, chacun ayant des objectifs différents mais tous voulant le départ de Bachar el Assad qui comme disait Fabius, « ne méritait pas d’être sur terre »

Cette guerre fut déclenchée dans le sillage des printemps arabes et tous pensaient que Bachar, comme Moubarak et Ben Ali, n’allait pas faire long feu.

Erreur de jugement, Bachar se battait le dos au mur, les Alaouites dont il fait partie, n’auraient pas survécu à une conquête sunnite, et de plus il était soutenu par de nombreuses minorités dont les chrétiens qui avaient la même crainte .

Bachar résista pendant quatre ans, aidé par le Hezbollah, l’Iran et les Kurdes et soutenu par la Russie, puis quand il allait céder, Poutine arriva au secours de son allié avec de gros moyens et renversa la situation. L’armée Syrienne passa à l’offensive et regagna une partie des territoires perdus. Il devint évident que Bachar ne serait pas renversé. L’opposition syrienne comprit qu’elle n’arriverait pas au pouvoir par la force et se mit à penser qu’il valait mieux négocier. Les commanditaires extérieurs arrivèrent à la même conclusion si bien que, quand Poutine et Kerry proposèrent un cessez-le-feu, le calme s’installa à peu près.

Pendant ce temps là la lutte contre les organisations terroristes, le Front al-Nosra, filiale d’al-Qaida et l’Etat Islamique, continua.

Dans ces conditions on ne voit pas pourquoi l’opposition syrienne étrillée et ses commanditaires, reprendraient la lutte : ils espèrent maintenant une solution politique.

La principale inconnue est la Turquie qui ne veut pas voir les Kurdes s’installer tout le long de sa frontière et pourrait reprendre le combat.

Autre bénéfice, on peut espérer une réduction du flot de réfugiés quittant la Syrie pour l’Europe.

Ceci étant, l’irrationnel peut conduire à une tout autre situation et les combats reprendre. Croisons les doigts.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

14/01/2016

Il faut aider la Russie

L’économie russe ne se porte pas bien, pénalisée par l’effondrement du prix du pétrole. Les revenus du pétrole et du gaz représentent en effet 40% des exportations russes et la moitié du budget. Du coup la bourse baisse et le rouble perd de sa valeur : il faut 76 roubles pour un dollar et 83 pour une euro. La Russie est en récession en 2015 avec une régression de 3,8% du PIB. La production industrielle a reculé de 3,3% et l’inflation est de 12,7%. Les Russes voient leur niveau de vie baisser.

Or, l’Europe a besoin d’une Russie forte et prospère, elle fait partie de l’espace européen et nos économies sont complémentaires. Il faut aider la Russie à se sortir de cette crise. Commençons par lever les sanctions que l’Europe applique dans le cadre du conflit ukrainien. Elles nous coutent autant qu’à la Russie et sont absolument vaines : la Crimée ne quittera pas la Russie et il n’y a aucune raison d’aider financièrement comme on le fait l’Ukraine qui est un pays failli et en décomposition. D’ailleurs l’Europe souffle sur les braises en ratifiant un traité d’association qui n’a pour objet que d’extraire l’Ukraine de la sphère d’influence de la Russie.

Pourquoi va-t-on acheter du gaz de schiste liquéfié américain alors que nous interdisons son exploitation en France ? Importons le gaz qui nous est nécessaire de Russie. La Russie peut constituer pour l’Europe un marché important pour la mise à niveau de son industrie et renforcer nos échanges.

Il y a probablement en Europe nombre de dirigeants qui espèrent que cette crise économique va déstabiliser le régime qu’ils jugent autoritaire et pas démocratique. Pourtant personne ne conteste la popularité du Président Poutine qui a refait de la Russie une grande puissance avec laquelle il faut compter.

On peut s’étonner que l’Europe ait rouvert les négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne. Le double jeu qu’elle mène en Syrie, le lâcher d’immigrants qu’elle pratique pour envahir l’Europe et la déstabiliser, montrent que ce pays est un allié peu fiable et de surcroit musulman. Par contre l’action de la Russie en Syrie peut conduire les participants à une solution politique négociée. Elle se révèle déjà efficace contre les terroristes et entraine un repli de EI.

La déstabilisation des régimes autoritaires, en Irak, en Libye, en Afghanistan, maintenant en Syrie, et dans les pays arabes du nord de l’Afrique, de la Tunisie à l’Egypte, a provoqué la régression et le chaos. La déstabilisation de la Russie serait catastrophique et suicidaire pour l’Europe.

L’avenir de l’Europe passe plus par un rapprochement confiant avec la Russie que par la signature du traité transatlantique avec les Etats Unis qui nous transformera définitivement en satellite.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

05/01/2016

47

47 c’est le nombre d’exécutions, généralement par décapitation au sabre, pratiquées en Arabie Saoudite. Et ce n’est probablement pas fini.

La plupart des condamnés l'ont été pour terrorisme, parmi eux des membres d’al-Qaida, mouvement que Ryad finançait pourtant à coté du Qatar.

Et pourtant l’Arabie Saoudite avait pris la tête d’une coalition d’états musulmans d’Afrique et d’Asie pour lutter contre le terrorisme. Comment y croire maintenant quand le royaume met de l’huile sur le feu ?

Comment croire au cessez-le-feu en Syrie voté à l’unanimité au conseil de sécurité et à la création d’un gouvernement de transition, ce qui nécessite l’action conjointe de tous les acteurs du conflit syrien : Arabie Saoudite et Iran, Turquie, Etats-Unis, Russie, de la France et de l’Angleterre sans compter le gouvernement syrien et ceux qui le combattent ?

D’autant que parmi les condamnés, il y avait le cheikh Nimr al-Nimr figure de la contestation chiite, exécution qui est une provocation vers l’Iran, dont les relations diplomatiques avec l’Arabie Saoudite ont été rompues.

On peut penser que ces exécutions sont dues à la crainte que le Royaume saoudien entretient d’une déstabilisation par EI qui a appelé ses sympathisants à renverser la maison des Saoud qui règne sans partage sur l’Arabie Saoudite y imposant un mode vie rigoriste en particulier pour les femmes. Le régime saoudien se sait fragile et sa peur l’entrainera encore aux pires excès pour assurer sa survie par la terreur, d’autant qu’il mène depuis des mois une guerre meurtrière au Yemen contre les rebelles Houthis soutenus par l’Iran, guerre qui curieusement ne soulève guère d’intérêt au contraire de celle de Syrie, les Etats Unis continuant même à fournir des armes au Royaume.

Le plus étonnant est la faible réaction des pays occidentaux à ce massacre de masse, en particulier de la France, dont on se demande comment elle peut entretenir une alliance avec ce régime de chameliers bédouins assis sur un baril de pétrole, resté au Moyen Age.

Comment peut on dans ces conditions reprocher à Bachar al-Assad la lutte qu’il entretient pour la survie de son régime contre l’islamisme qui, s’il prend le pouvoir, instaurera un régime bien pire en particulier pour la minorité chrétienne.

Comment aussi traiter Vladimir Poutine d’autocrate peu respectueux des droits de l’homme et le condamner pour le retour de la Crimée à la Russie et son action, somme toute modérée, en Ukraine, pays failli et pourri jusqu’à la moelle dont l’Europe n’a que faire et dont il vaudrait bien mieux ne pas s’occuper.

De toute façon la paix en Syrie ne se fera pas sans la Russie.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

26/11/2015

Avec un allié comme ça...

Il est possible que le chasseur russe abattu par la chasse turque ait survolé la Turquie ; s’il l’a fait et si l’on en croit les relevés radar présentés par les Turcs, c’est sur quelques kilomètres et pendant quelques dizaines de secondes. Quand on voit la trajectoire, il est évident que la Turquie n’a jamais été menacée. En éliminant la possibilité improbable d’une initiative des chasseurs turcs, il s’agit d’une action délibérée et préméditée, contraire au droit des gens.

D’ailleurs les rebelles syriens ont tiré sur les pilotes éjectés qui tombaient en territoire syrien, ce qui est un crime de guerre.

Au moment ou le président français s’emploie à constituer une coalition allant des Etats Unis à la Russie pour combattre l’EI, on peut penser à une tentative de sabotage de la part des Turcs.

A dire le vrai, l’objectif d’Erdogan n’est pas l’élimination d’EI mais d’une part la lutte contre les Kurdes, principaux adversaires d’EI dans le Kurdistan syrien, d’autre part la défense des turcophones syriens qui combattent Bachar el-Assad et de ce fait sont bombardés par les Russes. Notons que ces rebelles turcophones ont été équipés via l’Arabie Saoudite et la Turquie de missiles antichar américains TOW, auxquels les chars syriens relativement anciens ne résistent pas.

Comme on peut, avec les Russes, estimer que la coalition anti EI a besoin de l’armée loyaliste syrienne pour combattre EI, on ne peut que constater que les Turcs agissent en alliés d’EI. D’ailleurs la Turquie entretient entre autres, avec EI un trafic de pétrole transporté par camions auquel s’en sont pris les Américains, les Russes et les Français qui ont détruit des centaines de camions et des réservoirs de pétrole.

Dans ces conditions la Turquie ne se comporte pas en allié mais soutient les adversaires de la coalition. L’ennui est que la Turquie appartenant à l’OTAN en appelle au soutien de l’alliance.

Le président Hollande, s’il veut sauver sa tentative diplomatique entre les Etats Unis et la Russie, se doit d’exiger le désaveu de la Turquie par l’OTAN et que l’alliance présente ses excuses aux Russes ; en cas de refus le mieux pour la France serait de quitter l’OTAN, ce qui de toute façon serait la meilleure chose à faire.

Quand on a un allié comme la Turquie, il est inutile d’avoir des ennemis.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

Enfin!

Il aura fallu les 129 morts et 352 blessés des massacres parisiens, pour que le pouvoir finisse par reconnaître ce que tout le monde avait compris, que nous étions en guerre et que l’ennemi en Syrie n’était pas Bachar el-Assad mais Daech. Laurent Fabius plutôt que d’avaler son chapeau pour deux ans de politique à contresens, ou même de donner sa démission ce qui serait certainement le plus souhaitable, « accepte » de rejoindre la Russie pour tenir compte du changement de politique de Poutine qui se serait enfin décidé à se concentrer contre Daech et non pas contre les islamistes modérés.

Gonflé ! Pour la Russie il n’y a pas d’islamistes modérés mais des mouvements terroristes et il convient de sauver la Syrie dont l’armée est indispensable à l’éradication de Daech.

L’opposition modérée est un phantasme de Fabius dans sa phobie anti-Bachar, au point de déclarer qu’al Nosra, avatar d’al Qaida « faisait du bon boulot »

Enfin ne boudons pas notre satisfaction, nous allons enfin vers une coalition engerbant tous les ennemis de Daech : la Russie, la France, l’Iran, les Kurdes, l’armée Syrienne, les Etats Unis… Nous pouvons espérer, opérations coordonnées, échanges de renseignements voire actions conjointes.

Maintenant que la France a repris la bonne direction formulons quelques vœux :

Rouvrons notre ambassade à Damas et reprenons nos relations diplomatiques avec la Syrie, état souverain gouverné par un pouvoir légitime. Il est certainement bien renseigné.

Abandonnons les sanctions contre la Russie, elles ne servent à rien, nous coûtent autant qu’à la Russie et ne sont pas de mise envers un allié. Il sera bien temps plus tard de revoir si nécessaire la question ukrainienne qui est loin d’être vitale.

Pour les mêmes raisons abandonnons les sanctions envers l’Iran appelé à être un allié indispensable dans la lutte contre Daech.

Et si on veut voir plus loin peut être comprendra-t-on un jour que l’avenir de l’Europe est avec la Russie et non de rester un satellite des Etats Unis : L’OTAN n’ plus de raison d’être et il ne faut pas signer le Traité Transatlantique.