22/06/2016
Toilet or not toilet.
Les Turcs étaient aux portes de Constantinople, le concile discutait du sexe des anges. Maintenant que le terrorisme islamique sévit dans tout le monde libre et chrétien, en particulier aux Etats Unis – souvenons nous du massacre d’Orlando – on y discute du sexe des toilettes. Le problème qui depuis quelque temps agite l’opinion américaine est de savoir quelles toilettes doivent utiliser les « transgenres », minorité cependant minuscule.
Les parlementaires de Caroline du nord avaient voté en urgence le 23 février une loi obligeant les usagers à utiliser les toilettes correspondant à leur " sexe biologique ". L’objectif de cette loi était de contrer un décret adopté la veille par la municipalité de Charlotte qui permettait aux transgenres d'utiliser les sanitaires du sexe auquel ils s'identifiaient.
Après la défaite enregistrée par les conservateurs sur la question du mariage homosexuel, une nouvelle ligne de front a été ouverte sur l’usage des toilettes. Alors que les gouverneurs républicains du Dakota du sud et de Géorgie choisissaient de bloquer cette législation jugée restrictive, le gouverneur de Caroline du sud, Pat Mc Crory, décidait de valider la loi votée par les élus de son Etat, suivi par son homologue du Mississipi. Comme de bien entendu, le choix du gouverneur de Caroline du Nord a été dénoncé par des artistes : Bruce Springsteen, Bryan Adams, Cindy Lauper ou encore le Cirque du Soleil ont annulé des représentations en représailles. Des entreprises ont fait de même, PayPal a renoncé à la création de 400 emplois à Charlotte, deutsche Bank 250 autres. Me McCrory a réagi en limitant la portée de la loi aux établissements publics, un geste jugé insuffisant par ses détracteurs et les autorités fédérales qui demandent sa suppression.
Pour dramatiser encore la question, Loretta Lynch, ministre de la justice établit un parallèle avec les discriminations raciales : « Cette action a une portée dépassant nettement le cadre des toilettes, a-t-elle estimé. La dignité et le respect de nos concitoyens sont en jeu (…). Cette loi revient à infliger davantage d'indignité à une communauté qui a déjà souffert bien plus que son dû. » Rien moins. Si la justice suit madame Lynch et considère que la loi votée en Caroline du Nord est discriminatoire, l’Etat risque de perdre les milliards de dollars versés par l’Etat fédéral à l’Etat du sud.
Les partisans d’un usage libéral des toilettes, autorisant les « transgenres » à utiliser les toilettes correspondant au sexe auquel ils se sentent appartenir, seraient maintenant faiblement majoritaires, au point que Donald Trump le futur candidat républicain fait preuve d’ouverture sur la question.
Le gouvernement Obama, affirme que l’accès aux toilettes et aux vestiaires publics doit se faire selon le sexe auquel un élève s’identifie et non selon son sexe de naissance. Ces recommandations ne concernent que l’enseignement public, des écoles aux universités. Elles n’ont pas force de loi mais avertissent les autorités locales de l’enseignement public qu’elles risquent de perdre leurs subventions fédérales si elles ne s’y conforment pas.
Il n’empêche : une civilisation qui se mobilise pour un problème aussi trivial apparaît bien proche de disparaître. Comme Constantinople.
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22/12/2015
Syrie : la paix on voudrait y croire ?
Le conseil de sécurité a adopté vendredi à l’unanimité, une résolution qui prévoit un cessez-le-feu et la mise en place d’un gouvernement de transition en Syrie. La paix enfin après cette guerre civile qui en plus de quatre ans a fait 250.000 morts, qui ne pourrait s’en réjouir ? Mais peut on y croire ?
D’abord il ne s’agit pas de cesser la guerre contre l’EI pour aboutir à son éradication, mais uniquement de trouver une solution négociée au conflit entre le gouvernement actuel syrien de Bachar el-Assad et les divers groupes opposants qui veulent sa chute.
Il n’y aurait pas d’interventions extérieures, d’arrière pensées et de différences d’interprétation, ce serait peut être possible mais les 17 pays qui se sont réunis à New York ont beaucoup d’objectifs différents. Il y a d’abord la volonté des puissances sunnites, notamment l’Arabie Saoudite et le Qatar qui veulent créer un état islamique après le départ de Bachar et ce en opposition avec l’Iran chiite qui n’acceptera certainement pas la création d’un pouvoir sunnite.
Il y a l’opposition de nombreuses minorités syriennes qui ne veulent pas d’un pouvoir islamique : les alaouites, les chrétiens de différentes confessions, les kurdes, les yazidis, les druzes, qui pour beaucoup soutiennent le gouvernement…
Il y a les conflits entre les différents mouvements opposés au gouvernement actuel, parmi lesquels on trouve plusieurs mouvements terroristes souvent soutenus par l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie voire des pays occidentaux comme le France dont l’objectif principal a été longtemps, le départ d’el-Assad - rappelons nous al-nosra, filiale d’al-qaida qui pour Fabius faisait du « bon boulot ». Lesquels seront admis aux négociations pour entamer « un processus politique » devant décider de l’avenir de la Syrie ? Lesquels seront classés comme terroristes et combattus ? L’Arabie Saoudite a bien réuni une conférence de nombreux mouvements d’opposants qui a abouti à la création d’un comité politique de 34 membres mais certains mouvements sont déjà jugés terroristes par la Russie et l’Iran et il est bien probable que l’opposition extérieure qui représente une grande part de « l’opposition modérée » ne s’y retrouvera pas.
Il y a les Turcs dont le rôle est pour le moins trouble. Les Turcs pour qui l’ennemi principal, ce sont les kurdes, qui soutiennent aussi les turkmènes du nord de la Syrie, opposés à el-Assad et sont accusés d’acheter le pétrole vendu par l’EI.
Il y a les kurdes qui veulent constituer un Kurdistan transfrontalier autonome.
De toute façon le cessez-le-feu ne concernera que la guerre civile et non la guerre contre l’EI et les mouvements terroristes, il va falloir définir les zones où on ne pourra plus intervenir, celles qui abritent les terroristes où on peut combattre, qui prendra part aux combats à coté des kurdes, de l’armée syrienne, de l’Iran et des milices déjà engagées voire des opposants au régime.
Un sujet n’a pas été évoqué, c’est le départ d’el-Assad dont le sort fait partie du processus de constitution d’un gouvernement de transition. Il est probable que la Russie ne fera pas un sujet de blocage de son départ éventuel mais devra convaincre l’Iran.
Ce qui est quand même intéressant c’est que cet accord réunit Américains et Russes, qui tous voudraient voir cesser cette guerre, les Russes se sentant directement concernés, les Américains souhaitant un accord de paix avant le fin du mandat d’Obama. Pour la première fois on a senti un effort conjoint d’aboutir qui pourrait s’étendre à d’autres sujets comme l’Ukraine une fois reconnu le retour de la Crimée à la Russie.
Ce qui est par contre navrant c’est que la politique incompréhensible de Fabius a pratiquement exclu la France des négociations, surtout par son obstination à voir le départ de Bachar comme un préalable. On ne peut aussi que constater que la France, abandonnant son rôle séculaire, n’a fait aucun effort pour la défense des chrétiens d’orient perdant, par ce renoncement toute influence au Levant.
La tâche est donc ardue mais en ces temps de Noël on ne peut que souhaiter « Paix aux hommes de bonne volonté »
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26/11/2015
Avec un allié comme ça...
Il est possible que le chasseur russe abattu par la chasse turque ait survolé la Turquie ; s’il l’a fait et si l’on en croit les relevés radar présentés par les Turcs, c’est sur quelques kilomètres et pendant quelques dizaines de secondes. Quand on voit la trajectoire, il est évident que la Turquie n’a jamais été menacée. En éliminant la possibilité improbable d’une initiative des chasseurs turcs, il s’agit d’une action délibérée et préméditée, contraire au droit des gens.
D’ailleurs les rebelles syriens ont tiré sur les pilotes éjectés qui tombaient en territoire syrien, ce qui est un crime de guerre.
Au moment ou le président français s’emploie à constituer une coalition allant des Etats Unis à la Russie pour combattre l’EI, on peut penser à une tentative de sabotage de la part des Turcs.
A dire le vrai, l’objectif d’Erdogan n’est pas l’élimination d’EI mais d’une part la lutte contre les Kurdes, principaux adversaires d’EI dans le Kurdistan syrien, d’autre part la défense des turcophones syriens qui combattent Bachar el-Assad et de ce fait sont bombardés par les Russes. Notons que ces rebelles turcophones ont été équipés via l’Arabie Saoudite et la Turquie de missiles antichar américains TOW, auxquels les chars syriens relativement anciens ne résistent pas.
Comme on peut, avec les Russes, estimer que la coalition anti EI a besoin de l’armée loyaliste syrienne pour combattre EI, on ne peut que constater que les Turcs agissent en alliés d’EI. D’ailleurs la Turquie entretient entre autres, avec EI un trafic de pétrole transporté par camions auquel s’en sont pris les Américains, les Russes et les Français qui ont détruit des centaines de camions et des réservoirs de pétrole.
Dans ces conditions la Turquie ne se comporte pas en allié mais soutient les adversaires de la coalition. L’ennui est que la Turquie appartenant à l’OTAN en appelle au soutien de l’alliance.
Le président Hollande, s’il veut sauver sa tentative diplomatique entre les Etats Unis et la Russie, se doit d’exiger le désaveu de la Turquie par l’OTAN et que l’alliance présente ses excuses aux Russes ; en cas de refus le mieux pour la France serait de quitter l’OTAN, ce qui de toute façon serait la meilleure chose à faire.
Quand on a un allié comme la Turquie, il est inutile d’avoir des ennemis.
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15/11/2015
Le sexe des anges.
On dit que quand les Turcs étaient aux portes de Constantinople, le concile discutait du sexe des anges, maintenant que les barbares sont dans Paris on veut réunir une centaine de chefs d’état pour discuter du climat. Bien entendu, de cette grande messe, il ne sortira rien, les Etats Unis ont déjà déclaré qu’ils ne voulaient pas d’un texte contraignant, on va donc décider d’objectifs inatteignables, basés sur des informations biaisées ou invérifiables ? Ca sert à quoi ? L’affaire Volkswagen est un bel exemple des tripatouillages auxquels on peut faire appel. Et puis sommes nous maintenant capables de garantir la sécurité des milliers de délégués qui vont déferler sur Paris. On risque de ne voir venir que des seconds couteaux. Il faut annuler cette conférence ; je sais ça fera beaucoup de peine à Hollande, Fabius, sans compter Ségolène.
Mais maintenant qu’on a enfin déclaré que nous étions en guerre, il faut la faire, ne faire que cela et le plus intelligemment possible.
D’abord il ne faut pas se tromper d’ennemi, ce n’est pas Bachar notre ennemi et lui se bat aussi contre EI, notre ennemi commun. Abandonnons l’illusion de l’ « opposition modérée » qui est constituée d’islamistes comme les autres, armés par l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie et constituons une coalition de tous ceux qui peuvent combattre EI, la Russie, l’Iran, Les Kurdes, les milices qui combattent en Irak, les Etats Unis et bien entendu l’armée Syrienne.
Il est navrant de voir l’armée Syrienne, confrontée à des missiles antichars américains TOW qui leur sont fournis par l’Arabie Saoudite.
Rouvrons notre ambassade à Damas abandonnons les sanctions contre la Russie et l’Iran
C’est l’Occident qui a provoqué le chaos actuel par ses interventions irréfléchies en Afghanistan, en Irak, en Syrie et en Libye. Il faut maintenant recoller les morceaux qui peuvent l’être et d’abord éradiquer EI.
Pour ce qui est de la France, depuis des années nous désarmons, ne gaspillons plus nos faibles moyens, supprimons les gardes statiques devant les synagogues et les mosquées, cela ne sert à rien et permettra de récupérer et d’entrainer des effectifs à la vraie mission des militaires : le combat.
Et puis ne décrétons pas des deuils nationaux, à chaque occasion, cela ne sert qu’à encourager nos ennemis, fermons nos frontières comme cala aurait du être fait depuis longtemps, et expulsons les refusés du droit d’asile. Il n’est pas acceptable de voir des situations comme celle de Calais.
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18/03/2014
Et si on dissolvait l'Otan?
La France n’hésite pas à appliquer des sanctions à 21 Russes et Ukrainiens supposés compromis dans l’annexion de la Crimée, si ce n’était pas triste ce serait ridicule. Imaginons le cas inverse que Poutine bloque les comptes de BHL de Fabius et de quelques autres, cela changerait-il, la politique française, j’espère que non.
Poutine n’a pas grand mal à estimer l’impuissance européenne après le désarmement du continent. Il est vrai que les Etats Unis ne sont guère mieux lotis, on ne les voit pas repartir à la conquête de Sébastopol, peut être avec l’aide des Turcs, pour la défense des détroits.
On ne voit pas d’ailleurs de quel droit, puisqu’il est question de légitimité, on s’en prend aux avoirs de citoyens étrangers. Que leur reproche-t-on ?
Quoi qu’il en soit cette gesticulation un peu ridicule doit bien faire rire, Vladimir Vladimirovitch qui a réussi son coup sans tirer un coup de fusil aux applaudissements de son peuple.
Le deuxième niveau de sanction, un accord d’association avec l’Ukraine est autrement inquiétant, non pour la Russie mais pour l’Europe.
N’oublions pas qu’une première tentative est à l’origine de la crise Ukrainienne, que l’Ukraine est un pays failli auquel il manque 35 milliards de dollars, et qui est maintenant dirigé par un gouvernement de rencontre sans la moindre légitimité. Quel intérêt l’Europe aurait-elle à s’associer avec l’Ukraine, ce qui conduit toujours à l’adhésion, alors que c’est se brouiller avec la Russie qui considère à juste titre l’Ukraine comme faisant partie de sa zone d’influence et qui n’admettra an aucun cas l’adhésion de l’Ukraine à l’Union Européenne et encore moins à l’OTAN ?
A la dissolution du pacte de Varsovie en 1991 la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie s’empressèrent malgré les engagements, de rejoindre l’OTAN, suivis par les Etats Baltes, la Bulgarie et la Roumanie, on comprend que la Russie n’ait pas envie que l’Ukraine en fasse autant.
Bien que la guerre froide soit officiellement finie et qu’économiquement les échanges des pays européens avec la Russie soient considérables, en particulier pour ce qui est des exportations russes de produits pétroliers, la Russie considère l’OTAN comme une menace et certains pays de l’ex Europe de l’Est, atteints d’une certaine paranoïa, craignent une éventuelle reconquête.
Il est vrai que derrière l’OTAN, il y a les Etats Unis qui n’ont certainement pas abandonné leurs idées de « containment » de l’ex URSS. On l’a bien vu au moment de la tentative d’implantation d’un bouclier antimissile dans l’Est de l’Europe. On peut aussi penser que la révolution ukrainienne a été quelque peu encouragée sinon fomentée par eux.
Quand on parle de l’Occident, actuellement on parle des Etats Unis et de l’Europe comme si, historiquement, la Russie avant la parenthèse soviétique n’appartenait pas à l’Europe.
Membre de l’OTAN nous sommes également bien mal placés pour donner des leçons de légalité à la Russie après que l’OTAN soit intervenue militairement en Serbie avec la sécession imposée du Kosovo, en Irak, en Libye en dehors de toute agression.
Comment la France peut elle faire semblant de s’indigner du referendum de Crimée alors que nous avons fait exactement la même chose pour séparer Mayotte de la République des Comores et l’annexer sans tenir compte de la condamnation de l’ONU. Maintenant Mayotte est région de l’Europe.
Chaque grande puissance dispose dans les faits, pour des raisons historiques ou culturelles d’une zone d’influence, c’est le cas de la Chine, de la Russie, des Etats Unis, dont il faut tenir compte dans les relations internationales si on veut éviter conflits et tensions. Les Etats Unis sont intervenus militairement, rappelons nous Cuba, la Grenade, mais surtout, politiquement, dans tous les pays de leur environnement - ils maintiennent depuis des décennies Cuba sous embargo – et n’admettraient pas une intervention extérieure.
Poutine rêve de rétablir la Russie dans ses frontières historiques qui comprennent notamment l’Ukraine et la Crimée, la France est influente dans son ancien empire africain comme la Grande Bretagne qui maintient le Commonwealth. Tout cela est dans la nature des choses et il faut en tenir compte.
Et dans tout cela à quoi nous sert l’OTAN ? Les Etats Unis se désengagent de plus en plus de l’Europe où ils n’ont plus de troupes stationnées et portent leur effort vers l’océan Indien, l’Asie et le Pacifique. Ces dernières années l’OTAN nous a entrainés dans des interventions où nous n’avions rien à faire et qui plus est ont créé le désordre et l’insécurité.
Sous un parapluie américain de plus en plus percé, l’Europe a abandonné toute politique de défense commune, chaque pays désarme, et maintenant on s’aperçoit que le roi est nu. En particulier la France n’a plus les moyens de maintenir en Afrique les quelques milliers d’hommes nécessaires à sa politique et à la défense de nos intérêts et ailleurs se contente à jouer les Rodomont sous la houlette de BHL.
La dissolution de l’OTAN qui n’a plus d’objet et nous maintient comme satellites des américains, nous permettrait de normaliser définitivement nos rapports avec la Russie et d’entreprendre enfin la mise sur pied d’une défense européenne indépendante des Etats Unis.
17:12 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russes, ukrainiens, crimée, bhl, fabius, etats unis, turcs, poutine, europe, referendum, mayotte, cuba, afrique