18/10/2016
La guerre tue.
La guerre tue certes mais celle du Yemen est surtout tue et n’intéresse pas grand monde contrairement à celle de Syrie où le monde s’entend pour condamner Bachar el Assad et Vladimir Poutine.
En septembre 2014 les rebelles houthistes, mouvement politique chiite dirigé par Abdel Malik al Houthi, se rebellent à l’occasion d’une transition politique qui s’est mal passée.
Une coalition menée par l’Arabie Saoudite à partir de mars 2015 attaque les rebelles pour remettre au pouvoir le gouvernement de Abd Rabo Mansour Hadi, c’est le début d’une guerre qui depuis dix huit mois dure toujours.
Bien entendu dans ce conflit il faut voir la lutte permanente entre Sunnites et Chiites, entre Riyad et Téhéran, Riyad ne voulant pas voir un régime chiite s’installer dans son pré-carré.
Depuis, les houthistes ont été chassés d’Aden et du sud ouest du pays mais la guerre menée principalement par l’Arabie Saoudite s’enlise.
Les Saoudiens sont aidés par les Etats Unis qui leur fournissent armement, ciblages, renseignements, ravitaillent leurs avions.
Et c’est là que la comparaison avec la Syrie est possible, encore à une moindre échelle. Cependant 10 000 morts ont déjà été provoquées par les combats dont beaucoup de civils, l’Arabie Saoudite bombarde les infrastructures y compris celles de soin et exerce un blocus sur les zones rebelles au point que des millions de yéménites n’ont plus de quoi se nourrir, trois millions ont fui les zones de combat.
Si les frappes menées par l'aviation russe contre la ville d'Alep en Syrie relèvent du " crime de guerre ", il en va de même de celles conduites par nos amis saoudiens au Yémen.
Il apparaît que le conflit va durer, aucun des deux camps n’étant en mesure de triompher militairement. Mais la guerre dégénère : le 8 octobre les avions saoudiens ont pris pour cible une cérémonie funéraire à Sanaa, tuant au moins 140 personnes et en blessant 500.
L’USS Mason de la marine américaine a par deux fois été l’objet de tirs de missiles probablement d’origine chinoise, tirés à partir des zones côtières tenues par les rebelles sur la mer Rouge.
Le 12 octobre, en représailles, le USS Nitze détruisait trois sites de radar à l’aide de missiles de croisière Tomahawk.
En réponse Téhéran a envoyé deux bâtiments de guerre dans le golfe d’Aden.
Quand on sait que le Yemen contrôle le détroit de Bab el Mandeb, à l’entrée de la mer Rouge par lequel transite le trafic maritime qui doit franchir le canal de Suez et que l’Iran contrôle le détroit d’Ormuz à l’entrée du golfe Persique on comprend la sensibilité de cette zone et les conséquences si cette guerre dégénérait.
En attendant on peut s’étonner du silence médiatique sur ce conflit, probablement parce que l’Occident est curieusement alliée à la pire théocratie qu’est l’Arabie Saoudite et que les Etats Unis y sont impliqués.
17:13 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yemen, houthistes, arabie saoudite, riyad, téhéran, bab el mandeb, ormuz
05/01/2016
47
47 c’est le nombre d’exécutions, généralement par décapitation au sabre, pratiquées en Arabie Saoudite. Et ce n’est probablement pas fini.
La plupart des condamnés l'ont été pour terrorisme, parmi eux des membres d’al-Qaida, mouvement que Ryad finançait pourtant à coté du Qatar.
Et pourtant l’Arabie Saoudite avait pris la tête d’une coalition d’états musulmans d’Afrique et d’Asie pour lutter contre le terrorisme. Comment y croire maintenant quand le royaume met de l’huile sur le feu ?
Comment croire au cessez-le-feu en Syrie voté à l’unanimité au conseil de sécurité et à la création d’un gouvernement de transition, ce qui nécessite l’action conjointe de tous les acteurs du conflit syrien : Arabie Saoudite et Iran, Turquie, Etats-Unis, Russie, de la France et de l’Angleterre sans compter le gouvernement syrien et ceux qui le combattent ?
D’autant que parmi les condamnés, il y avait le cheikh Nimr al-Nimr figure de la contestation chiite, exécution qui est une provocation vers l’Iran, dont les relations diplomatiques avec l’Arabie Saoudite ont été rompues.
On peut penser que ces exécutions sont dues à la crainte que le Royaume saoudien entretient d’une déstabilisation par EI qui a appelé ses sympathisants à renverser la maison des Saoud qui règne sans partage sur l’Arabie Saoudite y imposant un mode vie rigoriste en particulier pour les femmes. Le régime saoudien se sait fragile et sa peur l’entrainera encore aux pires excès pour assurer sa survie par la terreur, d’autant qu’il mène depuis des mois une guerre meurtrière au Yemen contre les rebelles Houthis soutenus par l’Iran, guerre qui curieusement ne soulève guère d’intérêt au contraire de celle de Syrie, les Etats Unis continuant même à fournir des armes au Royaume.
Le plus étonnant est la faible réaction des pays occidentaux à ce massacre de masse, en particulier de la France, dont on se demande comment elle peut entretenir une alliance avec ce régime de chameliers bédouins assis sur un baril de pétrole, resté au Moyen Age.
Comment peut on dans ces conditions reprocher à Bachar al-Assad la lutte qu’il entretient pour la survie de son régime contre l’islamisme qui, s’il prend le pouvoir, instaurera un régime bien pire en particulier pour la minorité chrétienne.
Comment aussi traiter Vladimir Poutine d’autocrate peu respectueux des droits de l’homme et le condamner pour le retour de la Crimée à la Russie et son action, somme toute modérée, en Ukraine, pays failli et pourri jusqu’à la moelle dont l’Europe n’a que faire et dont il vaudrait bien mieux ne pas s’occuper.
De toute façon la paix en Syrie ne se fera pas sans la Russie.
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16:24 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arabie saoudite, al qaida, syrie, russie, nimr al-nimr, ei, yemen, poutine
18/01/2015
Faux semblants et détournements
Charlie Hebdo, est le successeur de Hara Kiri qui se disait « bête et méchant ». La devise convient parfaitement au journal qui n’a aucune ligne éditoriale et se cantonne dans la provocation en tous genres. Scorie de Mai 68 et servi par des dessinateurs de talent, il s’en prend à tout, se livre à tous les excès avec délectation. Il est comme l’écrit Dominique Jamet « scatologique(s), pornographique(s), grossier(s), provocateur(s), dépassant régulièrement les bornes du plus mauvais goût, traitant toutes choses et toutes cibles par la dérision, obsessionnellement anticlérica(l), antimilitariste(s), anticapitaliste(s) et dans une certaine mesure anticonformiste(s) » Mais ce journal qui, s’il n’avait été de gauche, aurait été depuis longtemps interdit n’avait plus de lecteurs et était à l’agonie, contraint de faire appel aux dons.
L’exploitation hautement commerciale qui a été faite du meurtre d’une grande partie de sa rédaction, grâce au slogan « je suis Charlie », et à la vente de millions d’exemplaires d’un numéro spécial, opportunément imprimé par je ne sais qui, va relancer ce torchon promu au rang de journal officiel de la République. Pourtant les obsèques de Charb aux accents de l’Internationale, reprise en chœur devraient ouvrir les esprits sur l’orientation de ce journal, de tous les gogos qui y ont été de leur obole.
On ne peut que regretter que cette attaque terroriste permette la survie du journal.
Il n’est évidemment pas question de ne pas condamner l’assassinat de la rédaction de Charlie Hebdo, mais ce qui est en cause, c’est l’interprétation que la presse a faite de la manifestation monstre qui a suivi.
Les Français, en fait les autochtones – on n’a pas vu beaucoup d’allogènes – ont manifesté non pour la liberté de la presse, dont ils se fichent, supportant depuis des décennies ses restrictions par des lois liberticides comme la loi Gayssot, mais contre le terrorisme et contre son origine, l’islamisme, conséquence d’une immigration incontrôlée. Les Français ont voulu protester contre l’islamisation rampante de leur pays, de plus en plus évidente.
Mais le détournement de cette manifestation, a fait croire à l’extérieur que les Français défendaient les excès du journal, en particulier ses constantes moqueries de l’Islam.
Personne en France n’a songé aux répercussions que cela aurait à l’étranger notamment en Afrique sahélienne où nos troupes sont engagées.
Du Sénégal à la Mauritanie, du Mali au Niger, de l'Algérie à la Tunisie et au Soudan, le drapeau français a été brûlé, des bâtiments français incendiés, des églises détruites.
Parallèlement le mouvement islamiste Boko Haram, après avoir massacré des centaines de personne au nord–Nigéria, sans grande réaction de quiconque sauf quelques déplorations mais aucun déplacement de chef d’état, a lancé des foules contre le centre culturel français de Zinder au Niger.
Beau résultat d’une politique de l’instant sans la moindre réflexion géopolitique. Elle met en danger les militaires français engagés dans cette zone et nos ressortissants.
Autre imposture : après que la communauté juive ait affirmé son attachement à la France et toujours montré son assimilation, il est quand même admirable de voir les quatre Français victimes de l’attaque du supermarché casher de la porte de Vincennes, être enterrés en Israël devant des drapeaux étrangers, avec en plus la présence d’un ministre français.
Une dernière remarque, je ne vois guère de différence morale entre les crimes de terroristes télécommandés du Yemen et les assassinats à des milliers de kilomètres par des drones tels que les pratiquent les Etats Unis. Seule change la sophistication des moyens.
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18:06 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charlie hebdo, je suis charlie, islamisme, loi gayssot, boko haram, israël, juifs, yemen, drone
12/08/2013
La France satellitaire
Les relations actuelles entre les Etats Unis et la Russie sont mauvaises. En cause l’affaire Snowden qui dévoila les turpitudes de la NSA et ses écoutes mondiales sous couleur de lutte contre le terrorisme. La Russie ne veut pas livrer le coupable et Obama sanctionne Poutine en refusant de le voir en tête à tête au prochain G20.
La France cocue mais contente, espionnée comme les autres n’a même pas protesté, et pourtant on peut supposer que l’écoute antiterroriste se double d’espionnage industriel.
La France est devenue le parfait satellite des Etats Unis qu’elle suit par la contremarche dans toutes leurs manœuvres douteuses.
Qu’avions nous à nous mêler de la guerre Syrienne que nous n’avons cessé d’attiser ? Après des dizaines de milliers de morts, El Assad est toujours en place et va probablement y rester, ce qui montre l’attachement d’une grande part des Syriens qui le préfèrent encore à une dictature islamique.
Quel intérêt avons nous à nous opposer à l’Iran, la détention de l’arme nucléaire constitue-t-elle une menace pour nous ? Les sanctions nous coutent cher en exportations à un moment où nous en avons bien besoin.
Les Américains qui ont pourtant bien besoin de la Russie comme voie d’accès en Afghanistan ou pour leur politique en Asie centrale, entretiennent une atmosphère de « guerre froide » en agitant des billevesées comme le bouclier antimissile ou des affaires de droits de l’homme et de défense des homosexuels.
Pendant ce temps là les Etats Unis pratiquent l’assassinat ciblé dans un pays indépendant comme le Yemen par des pilotes de drones confortablement installés devant leur pupitre à 15 000 km de là, en attendant qu’ils fassent de même ailleurs par exemple en Seine Saint Denis.
La France ne dit rien alors qu’elle a beaucoup d’intérêts communs avec la Russie que nous aurions avantage à voir rejoindre le concert des nations, participant encore à une alliance militaire constituée à l’origine contre elle et qui empêche toute constitution d’une défense européenne.
Il est temps que la France reprenne son indépendance.
15:49 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : etats unis, russie, snowden, nsa, obama, poutine, satellite, guerre syrienne, el assad, iran, guerre froide, yemen