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12/11/2016

Europe:le désamour

Un événement est passé inaperçu et est pourtant révélateur : le 30 octobre, la Moldavie votait pur élire son président. Igor Dodon, ouvertement prorusse, a failli être élu au premier tour avec 48,2% des suffrages, il le sera surement au second le 13 novembre.

Evidemment la Moldavie c’est seulement 3,5 millions d’habitants mais elle est l’enjeu d’une lutte d’influence entre l’occident et la Russie.

Jusqu’à maintenant la Moldavie regardait vers l’Europe avec laquelle elle avait signé un accord d’association en 2014 avec l’espoir d’être intégrée. Igor Dodon voudrait lui rejoindre l’Union économique eurasienne pilotée par Moscou.

Si on ajoute à ce revirement le Brexit, l’évolution rapide de la Turquie vers une dictature islamique – et pourtant on n’a pas arrêté les négociations pour l ‘admission dans l’Union Européenne - on constate que l’UE n’a plus le pouvoir d’attraction qu’elle avait jusqu’ici en particulier auprès des pays ayant appartenu à l’Union Soviétique.

Il est très probable qu’un referendum envisagé en Islande, conduirait à un refus.

Il est vrai que si elle ne se réforme pas profondément cette construction va vers l’explosion. La crise migratoire n’a pas été ressentie de la même façon par tous : alors que l’Allemagne de Me Merkel, pour des raisons de démographie et peut être de bons sentiments, ouvrait largement ses portes, la Hongrie, l’Autriche fermaient leurs frontières. La France qui n’arrive pas à gérer l’arrivée de nombreux clandestins qualifiés de « réfugiés politiques » a fermé ses frontières avec l’Italie. L’Italie et la Grèce n’arrivent pas à endiguer le flux migratoire.

L’Europe se révèle incapable de défendre ses frontières extérieures

Et maintenant Donald Trump parle de refermer le parapluie sous lequel l’Europe s’abrite inconsidérément, sans faire l’effort nécessaire pour sa défense.

Partout apparaissent des mouvements nationalistes souvent antieuropéens, en Pologne, en Hongrie, en Autriche, en Allemagne, aux Pays Bas, en France, que l’élection américaine ne peut qu’encourager.

L’Europe technocratique telle qu’elle a été conçue va vers des jours difficiles.

 

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

17/09/2016

L'Europe et Trump.

L’ombre de Trump, possible futur président des Etats Unis, a hanté les couloirs du sommet de Bratislava, et les Européens se sont soudain aperçus qu’ils étaient nus.

Donald Trump ayant déclaré que l’OTAN était obsolète, qu’il ne mourrait pas pour les pays Baltes, que les Etats Unis ne continuerait pas à financer la défense du « monde occidental » à 70% et qu’il fallait partager les frais, et que Poutine était un bien brave homme, l’Europe se trouve sans défense avec en plus un ennemi oriental complètement fantasmé.

En fait Trump est antieuropéen et veut rompre les ponts : fini le TAFTA et c’est tant mieux. Ajoutons à cela le Brexit qui délivre l’Europe du plus atlantiste de ses membres et lui permet de secouer le joug américain.

« L’Europe est dans une situation critique », dit Angela Merkel. « Le statu quo n’est plus possible », ajoute le chef de l’État.

Il est temps de s’en apercevoir devant la révolte des peuples contre une Europe qu’ils ne comprennent pas et le refus d’une politique imposée par Berlin dans de nombreux domaines : immigration, politique économique basée sur la rigueur…

On commence par la défense où un accord est plus facile à trouver, comme le dit Hollande : « Si les États-Unis font le choix de s’éloigner, l’Europe doit être capable de se défendre par elle-même ». Une évidence devant laquelle on fermait les yeux, et il a ajouté : « Pour l’UE, la défense, c’est le défi. Il s’agit de peser sur le destin du monde, de se doter d’une capacité de projection (…) Il n’y a pas de continent, il n’y a pas d’union s’il n’y a pas de défense de ce que nous représentons »

Même les pays de l’Europe de l’Est, le club de Visegrad, devaient se rallier à la mise sur pied, avant la fin de l’année, d’une coopération militaire accrue. Il ne s’agira pas de constituer des unités multinationales, ça n’a jamais marché, mais de créer un état major européen pour gérer les crises, de protéger nos frontières, de mettre en commun un certain nombre de moyens surtout logistiques, transport aérien, ravitaillement en vol, contrôle du ciel européen et de standardiser les équipements,

Il faudra bien entendu que tout le monde mette la main à la poche pour au moins atteindre les 2% du PIB consacrés à la défense.

Il faudra aussi revoir la politique de l’Europe vis à vis de la Russie, lever des sanctions contreproductives, aboutir à un accord en Ukraine, et nouer des rapports économiques et commerciaux avec un grand pays qui a toujours fait partie de sa civilisation et avec lequel nous avons beaucoup d’intérêts communs.

Trump, qu’il soit élu ou non, a enfin fait comprendre que l’Europe avait perdu toute autonomie de décision, pourvu que ça dure.

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

27/08/2016

Sarkozy au long nez.

En 2007 pour se faire élire Sarkozy nous avait joué « Plus à droite que moi, tu meurs » pour débaucher les votes Front National, avec succès il faut le reconnaître. Visiblement il veut recommencer, il ne parle plus que d’identité nationale, d’arrêt de l’immigration, de suppression du regroupement familial, de réforme du droit du sol…

Il faut se rappeler que jamais l’immigration n’a été aussi importante que sous son règne, qu’il a fait annexer Mayotte qui, en plus d’une évolution catastrophique bien prévisible, est devenue le « Lampedusa » de l’Océan Indien.

Nous ne pouvons donc le croire dans ses rodomontades, comme les autres il ne fera rien.

D’autre part il conviendrait qu’il nous éclaire sur ce qu’il projette en matière de Politique Européenne et Etrangère et de Défense. N’oublions pas qu’il a contourné le vote négatif au sujet de la Constitution Européenne par le Traité de Lisbonne qui en est une copie à peu près conforme. Va-t-il, comme il en est question actuellement, aller vers plus d’intégration alors que les Français souhaitent le maintien de leur identité nationale, le rétablissement des frontières et la limitation des pouvoirs de l’Europe.

Va-t-il, lui qui nous a fait retourner dans l’OTAN, prendre ses distances avec les Etats Unis et abandonner le projet de traité transatlantique dit TAFTA qui transformerait l’Europe en satellite américain. Va-t-il continuer à maintenir une atmosphère de guerre froide avec la Russie pour des problèmes en Ukraine et en Crimée auxquels nous aurions mieux fait de ne pas nous mêler, ou va-t-il, comme nous aurions du le faire depuis longtemps, nous rapprocher de la Russie avec laquelle nous partageons beaucoup d’intérêts et lever des sanctions totalement contre-productives.

Va-t-il lui qui est à l’origine de la désastreuse intervention en Libye enfin comprendre que notre ennemi n’est pas Bachar et qu’il n’est pas raisonnable de nous acoquiner avec les théocraties qui suscitent, soutiennent et financent le terrorisme islamiste.

Sarkozy promet de développer notre effort de défense mais dans quel but ? Préparer la guerre qui est maintenant terminée contre l’URSS, ou adapter l’armée à la guerre qui a lieu actuellement : défense de nos intérêts en Afrique, lutte contre le djihad et l’islamisation, lutte contre le déferlement des « migrants », pour lesquelles les Rafale et la Dissuasion ne sont pas la réponse adaptée.

Personnellement je ne lui ferai confiance sur aucun de ces points, estimant que son nez s’allonge comme celui de Pinocchio. L’ennui est qu’il est quand même « moins pire » que Juppé prêt à toutes les compromissions pour arriver au pouvoir et dont on peut penser qu’il mènerait la même politique du « chien crevé au fil de l’eau » que Hollande.

Finalement devant cette alternative je ne sais si je me dérangerai.

09/04/2016

Les bataves se rebiffent.

Enfin un peuple réagit à la dictature de l’Europe. Les Néerlandais par une consultation populaire organisée après une pétition ayant rassemblé 428 000 voix – 300 000 étaient suffisantes – ont rejeté le projet de traité d’association entre l’UE et l’Ukraine. 64% des suffrages exprimés pour le rejet du traité contre 36, avec, il est vrai, une participation de seulement 32%, suffisante toutefois.

Le gouvernement n’est pas tenu de respecter le résultat mais il y a des élections législatives en mars 2017 et il n’a guère le choix.
Rappelons toutefois le referendum pour la constitution européenne ayant entrainé un «non» de la Hollande et de la France, qui avait été contourné par le traité de Lisbonne, un déni de démocratie.

Le traité d’association avec l’Ukraine, fait partie d’une batterie d’accords identiques avec plusieurs pays candidats à l’admission dans l’UE dont la Géorgie et la Moldavie ayant appartenu à l’ex URSS. Au moment de l’écroulement de l’URSS, les occidentaux s’étaient engagés à ne pas s’étendre vers l’Est. On sait ce qu’il en est, l’OTAN couvre maintenant les pays Baltes et la Pologne, mitoyens de la Russie.

Le traité d’association avec l’Ukraine fait partie de la même logique de marginaliser la Russie et de l’empêcher de retrouver son rôle de grande puissance.

Rappelons que ce traité est à l’origine de la révolution Ukrainienne après que le président Ianoukovitch eut décidé de ne pas signer cet accord en novembre 2013.

La révolution dite de Maïdan avait entrainé son départ et son remplacement par Porochenko plus européen. La révolution de Maïdan avait été encouragée voire suscitée par l’Occident. Poutine en avait profité pour récupérer la Crimée qui appartenait à la Russie depuis 200 ans et les provinces russophones du Donbass avaient fait sécession.

Depuis les accords signés à Minsk ont rétabli une paix relative, bien que peu respectés par l’Ukraine.

L’Ukraine est un pays ruiné - tenu à bout de bras par l’Europe – corrompu, au bord de la guerre civile et l’association avec ce genre de pays risque de coûter plus cher que de rapporter.

Par contre la levée des sanctions, la normalisation des relations avec la Russie qui retrouverait sa place historique en Europe, seraient autrement bénéfiques pour les deux parties. Les sanctions contre la Russie qui ont entrainé l’embargo des exportations vers la Russie sont partiellement à l’origine de la crise de l’agriculture française.

On peut se demander combien de pays de l’UE qui poseraient la question par referendum à leur peuple, obtiendraient la même réponse que la Hollande, certainement plusieurs dont probablement la France. L’extension de l’UE vers l’est après l’admission prématurée de nombreux pays, Roumanie, Bulgarie, Pays Baltes n’est certainement pas souhaitée par de nombreux européens conscients de la différence des niveaux de vie qui entraine une distorsion de la concurrence, l’accroissement du chômage et la baisse des salaires.

Tout cela montre le défaut de démocratie dans l’UE, qu’on retrouve aussi dans les négociations tenues secrètes du traité transatlantique, dit TAFTA avec les Etats Unis dont la signature ne manquerait pas de transformer l’Europe en satellite de l’Amérique.

Il faut tourner la page de la guerre froide, encore entretenue par les craintes quelque peu paranoïaques de certains pays, en particulier la Pologne et les Pays Baltes. Le retour de la Russie dans l’Europe et son économie rendrait définitivement ces craintes sans fondement. Cela est d’autant plus nécessaire que les Etats Unis se tournent de plus en plus vers le Pacifique et qu’il faut être naïf pour croire croire qu’ils se porteraient une fois encore au secours de l’Europe. L’OTAN ne procure plus qu’une sécurité illusoire, il est nécessaire que l’Europe s’occupe de sa défense.

 

 

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08/03/2016

Non au grand Turc.

Il ne faut pas négocier avec Erdogan : rappelons tout d’abord que la Turquie a été un curieux allié dans la crise Syrienne. Peu préoccupée par la guerre contre EI avec lequel elle a longtemps fricotté dans le pétrole, fournisseur d’armes au Front al-Nosra, sa seule hantise est de voir les Kurdes s’installer le long de sa frontière. Elle n’hésite pas à canonner les Kurdes syriens et même ceux de Turquie, ce que l’on reproche à Bachar.

On peut être sûr que c’est de la Turquie que peut venir une rupture du cessez-le-feu à peu près respecté en Syrie actuellement et souvenons nous qu’ Erdogan n’avait pas hésité à faire abattre un avion russe sous de contestables prétextes.

La Turquie sous la férule d’Erdogan devient peu à peu une théodictature n’ayant aucun rapport avec les « valeurs » démocratiques européennes.

On peut être sûr que le déferlement soudain de migrants à travers la Turquie se fait avec sa bénédiction et qu’elle ne cherche pas à le contenir.

Il ne faut pas nier non plus la responsabilité de Frau Merkel qui ouvrit sans consulter personne, les frontières de l’Allemagne, - et donc de l’Europe - à un million d’immigrés qui, pour elle, devait compenser l’hiver démographique que subit son pays.

Erdogan utilise les migrants comme moyen de pression sur l’Europe pour obtenir de nombreux avantages : la reprise des négociations pour l’admission de la Turquie dans l’Union Européenne, ce qu’il ne faut accepter à aucun prix, la suppression des visas pour permettre aux Turcs l’accès de l’Europe, qu’il faut aussi refuser, et une aide financière pour l’aider à l’accueil des migrants en Turquie.

Erdogan propose maintenant de réadmettre en Turquie ceux qui seraient considérés par les « hotspots » grecs comme migrants économiques, y compris les Syriens à condition qu’un nombre égal de ceux ci soit admis en Europe. Elle propose aussi de se charger du tri sur son sol pour limiter les noyades pendant la traversée. Mais quelle foi peut-on avoir dans ces engagements pour lesquels elle demande une aide financière supplémentaire de trois milliards d’euros, en plus des trois milliards déjà promis (et pas versés) ?

On ne peut avoir aucune confiance en la Turquie d’Erdogan et plutôt que la carotte il faut utiliser le bâton. L’Union Européenne aurait avantage à menacer la Turquie de sanctions économiques comme celles infligées à la Russie, et à exiger que le tri des migrants soit effectué par elle en Turquie.

La lutte contre les ottomans est multiséculaire et - à part une alliance de circonstance de François 1er avec le Grand Turc - fut constamment menée.

Il ne faut rien céder à Erdogan.

 

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