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06/12/2017

Syrie: qui est coupable?

Maintenant que l’on voit poindre la fin de la guerre civile en Syrie, il serait bon de chercher les responsables de ce désastre : six ans de guerre, des centaines de milliers de morts, des millions de déplacés et réfugiés, des villes rasées : Alep, Palmyre, Rakka.

La guerre civile syrienne a débuté dans la continuité du « Printemps Arabe » qui sur le long terme, n’a amené aucun progrès dans les pays concernés : Tunisie, Libye, Egypte…

La dispersion de l’opposition syrienne entre exilés, multiples factions, mouvements islamistes était totale et elle n’était pas crédible – on peut le constater quand on voit le mal qu’elle a eu à s’entendre sur sa délégation à Genève. Il est évident que cette guerre a été sinon suscitée au moins encouragée de l’extérieur. Les responsables sont faciles à identifier : l’Arabie Saoudite qui cherche à limiter la zone d’influence de l’Iran – elle mène actuellement une guerre au Yemen qui a le même objectif - l’appui discret des Israéliens et les prosélytes de la démocratie, surtout les Etats Unis et la France.

Rappelons que dans cette affaire la France a toujours suivi voire précédé les Américains avec l’idée de provoquer la chute rapide de Bachar sans se préoccuper des conséquences. Dans cette optique la France a mené des actions déraisonnables qui ont participé à la prolongation de la guerre. Convaincue que Bachar serait rapidement renversé nous avons commencé par rappeler notre ambassadeur à Damas, ce qui nous a privé de tout contact et de toute information alors que de par l’Histoire, la France avait en Syrie une réelle influence. Nous avons ensuite fait des déclarations inconsidérées voire ridicules, rappelons nous Fabius déclarant que « Bachar al Assad ne mériterait pas d’être sur terre » et plus tard qu’il est "le principal responsable du désastre syrien".

Si Obama n’avait pas renoncé nous aurions été bombarder la Syrie pour des prétextes contestables.

Ensuite nous avons soutenu voire armé et entrainé des mouvements djihadistes comme le Front al Nosra, affilié à Al Qaida que nous combattions par ailleurs en Afrique.

La résilience du régime de Bachar el Assad dont l’armée combat depuis six ans sans qu’elle s’effondre montre que l’opposition au gouvernement est beaucoup moins unanime que ce que l’on prétend. Son maintien est pour beaucoup, bien préférable à la prise du pouvoir par les islamistes qui se serait à l’évidence produite en cas de chute du régime. A ce sujet rappelons que les dignitaires des églises d’Orient ont toujours souhaité le statu quo qu’ils considéraient comme un moindre mal. Il est vrai que la France semble avoir renoncé à être, comme elle le fut même sous la troisième république, protecteur des Chrétiens d’orient, mission qui date de 1535.

C’est la Russie de Poutine qui a repris le flambeau.

De plus en entretenant la guerre en Syrie, nous avons créé Daech dont la capitale était Rakka.

On peut se demander ce qu’il serait avenu si Poutine n’était pas intervenu pour sauver le gouvernement de Bachar qui arrivait au bout de ses forces. Quoiqu’il en soit il apparait que Bachar sort vainqueur de cette longue guerre. Il convient maintenant d’essayer de recoller les morceaux à Genève en ne mettant aucune condition à la recherche d’une solution conduisant à la fin des combats.

La première chose à faire serait de renvoyer un ambassadeur à Damas et de chercher à rétablir notre influence qui est bien oubliée.

26/11/2015

Avec un allié comme ça...

Il est possible que le chasseur russe abattu par la chasse turque ait survolé la Turquie ; s’il l’a fait et si l’on en croit les relevés radar présentés par les Turcs, c’est sur quelques kilomètres et pendant quelques dizaines de secondes. Quand on voit la trajectoire, il est évident que la Turquie n’a jamais été menacée. En éliminant la possibilité improbable d’une initiative des chasseurs turcs, il s’agit d’une action délibérée et préméditée, contraire au droit des gens.

D’ailleurs les rebelles syriens ont tiré sur les pilotes éjectés qui tombaient en territoire syrien, ce qui est un crime de guerre.

Au moment ou le président français s’emploie à constituer une coalition allant des Etats Unis à la Russie pour combattre l’EI, on peut penser à une tentative de sabotage de la part des Turcs.

A dire le vrai, l’objectif d’Erdogan n’est pas l’élimination d’EI mais d’une part la lutte contre les Kurdes, principaux adversaires d’EI dans le Kurdistan syrien, d’autre part la défense des turcophones syriens qui combattent Bachar el-Assad et de ce fait sont bombardés par les Russes. Notons que ces rebelles turcophones ont été équipés via l’Arabie Saoudite et la Turquie de missiles antichar américains TOW, auxquels les chars syriens relativement anciens ne résistent pas.

Comme on peut, avec les Russes, estimer que la coalition anti EI a besoin de l’armée loyaliste syrienne pour combattre EI, on ne peut que constater que les Turcs agissent en alliés d’EI. D’ailleurs la Turquie entretient entre autres, avec EI un trafic de pétrole transporté par camions auquel s’en sont pris les Américains, les Russes et les Français qui ont détruit des centaines de camions et des réservoirs de pétrole.

Dans ces conditions la Turquie ne se comporte pas en allié mais soutient les adversaires de la coalition. L’ennui est que la Turquie appartenant à l’OTAN en appelle au soutien de l’alliance.

Le président Hollande, s’il veut sauver sa tentative diplomatique entre les Etats Unis et la Russie, se doit d’exiger le désaveu de la Turquie par l’OTAN et que l’alliance présente ses excuses aux Russes ; en cas de refus le mieux pour la France serait de quitter l’OTAN, ce qui de toute façon serait la meilleure chose à faire.

Quand on a un allié comme la Turquie, il est inutile d’avoir des ennemis.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

07/10/2015

Il faut sauver le soldat Bachar

C’est une nouvelle qui n’a pas fait la une des journaux - peut être préféraient- ils qu’elle ne soit pas connue : le 14 septembre le Conseil suprême des tribus  de Libye a désigné, Seif al-Islam Kadhafi, le fils du colonel Kadhafi, assassiné au cours de la malencontreuse intervention en Libye, comme son représentant légal. C’est donc lui qui est habilité à parler au nom des vraies forces vives du pays.

Voilà qui complète le bilan des « printemps arabes ». A part la Tunisie où un régime laïque a fini par prendre le pouvoir, mais où se multiplient les attentats terroristes et où l’économie, en particulier le tourisme, est ruinée, les autres pays arabes ont retrouvé un état voisin de ce qu’ils connaissaient, état d’une façon générale fort loin de la démocratie. Le maréchal Sissi après l’éviction des frères musulmans, a remplacé le général Moubarak, la Jordanie, le Maroc, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, Barhein, n’ont guère vu d’évolution.

Reste la Syrie où Bachar el-Assad résiste depuis plus de quatre ans à une guerre civile largement soutenue et alimentée de l’étranger : Arabie Saoudite, Qatar, Turquie sans parler des Etats Unis et de la France qui prétendent soutenir une fantomatique opposition modérée et des forces rebelles qui ont, depuis longtemps, rejoint les mouvements islamistes. De plus venant d’Irak, Daech a conquis avec l’aide de nombreux volontaires étrangers, une grande partie du pays.

L’armée syrienne dont on n’est pas venu à bout après quatre ans de guerre, montre bien que le gouvernement de Bachar el-Assad a encore le soutien d’une grande partie de la population syrienne qui craint l’instauration d’un régime islamique.

L’intervention énergique de la Russie rebat les cartes. Poutine ne peut en effet accepter la chute de son fidèle allié, Bachar et la perte de sa base de Tartous en Méditerranée. Il s’est donc attaqué aux positions de l’ « Armée de la Conquête » qui regroupe le Front al Nosra, filiale locale d’al Qaida et le mouvement salafiste Ahrar al-Sham, qui s’est emparé d’Idlib et menace le reste de la Syrie utile comprenant le pays alaouite et allant jusqu’à Damas.

Comme le dit Renaud Girard dans le Figaro, « la chute de Damas aux mains d’al Qaida signifierait le massacre immédiat de tous les alaouites (pour apostasie) et, si nous avons de la chance, l’expulsion de tous les chrétiens vers le Liban. »

Il est évident que l’armée syrienne aguerrie et maintenant rééquipée par la Russie, est un atout puissant pour lutter contre Daech, notamment avec les Kurdes.

Il semblerait donc que la logique soit de constituer une coalition élargie à la Russie pour venir à bout de Daech.

Les réactions négatives à l’intervention russe montrent les arrière-pensées, dans cette guerre : les Turcs ont comme principale préoccupation la lutte contre les Kurdes et non l’éradication de Daech. La France depuis longtemps est l’alliée des pays sunnites, Qatar et Arabie Saoudite, théocraties faisant preuve d’un obscurantisme et d’un autoritarisme bien pire que le régime syrien. Les Etats Unis veulent confiner la Russie dans un rôle secondaire.

La France persiste à vouloir la chute de Bachar el-Assad comme premier objectif, le chargeant de tous les péchés de monde sans voir les conséquences catastrophiques qu’entrainerait la chute de Damas. C’est vouloir poursuivre la chimère des « printemps arabes » dont il ne reste rien. Ce faisant elle faillit à sa mission de protection des chrétiens d’orient qu’elle exerçait depuis François I et ce, même sous les républiques franc-maçonnes et qui lui assurait une influence indéniable au proche et au moyen orient.

Le rétablissement de la paix dans cette région et donc l’éradication de Daech, est la condition nécessaire à l’arrêt des migrations invasives vers l’Europe et au retour des réfugiés. Il sera bien temps après de laisser le peuple syrien décider de la forme de gouvernement qu’il souhaite se donner.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

01/10/2015

Poutine au secours de Bachar

Il ne s’en est jamais caché Poutine fera tout pour sauver Bachar el-Assad et éviter sa chute.

Les premiers bombardements effectués par les Russes l’ont été à la demande des Syriens et pour desserrer l’étau sur la zone encore dans les mains des forces loyalistes, l’ouest du pays, Damas et le pays Alaouite qui comprend la base russe de Tartous.
Il est bien probable que parmi les cibles il y avait des positions des soi-disant rebelles modérés appartenant pour beaucoup aux djihadistes du Front al Nosra.

Poutine estime à juste titre que ce n’est pas avec des frappes aériennes qu’on viendra à bout de Daech et il ne servirait à rien que les avions russes s’en prennent aux mêmes cibles que la coalition occidentale.

Pour venir à bout de Daech, il faudra des troupes au sol et en particulier celles de l’armée syrienne soutenue et armée par la Russie.

Les forces loyalistes qui combattent depuis quatre ans font preuve d’une remarquable résilience et on se mord encore les doigts d’avoir dissous l’armée irakienne après la chute de Saddam, beaucoup de militaires irakiens ont rallié Daech.

De toute façon comment pourrait on faire croire que Bachar est tellement honni de son peuple alors que plus de quatre ans de guerre civile largement soutenue de l’extérieur n’en sont pas venus à bout ?

De plus en rendant possible l’éradication de Daech, rendra-t-on  l’espoir d’un retour de la paix en Syrie et limitera-t-on la fuite vers l’Europe.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

23/09/2015

Chien crevé.

En 2011 quand dans la foulée des printemps arabes, une insurrection commença en Syrie contre le régime de Bachar el Assad, la France soutint une « opposition modérée » qui ne regroupait guère que des opposants de l’extérieur sans aucune influence en Syrie. Elle arma et entraina une Armée Syrienne Libre, qui finit par rejoindre le Front al Nosra, émanation locale d’al Qaida. Pendant ce temps là elle combattait al Qaida au Sahel.

La France menaça la Syrie de frappes aériennes en compagnie des USA. Quand Obama abandonna sagement l’idée d’une nouvelle intervention, la France en bon caniche y renonça.

Quand apparut Daesh qui conquit la moitié de l’Irak et de la Syrie, les Etats Unis entreprirent des frappes aériennes. La France déclara alors que Bachar et Daesh, c’était deux aspects du même mal et se limita à des frappes en Irak. Parallèlement la France faisait les yeux doux à l’Arabie Saoudite et au Qatar meilleurs soutiens des djihadistes en Syrie.

Depuis la France vient de décider de rallier la coalition et de frapper en Syrie mais en n’aidant en aucun cas l’armée Syrienne. Actuellement dans le ciel syrien, on trouve des avions américains, anglais, français, syriens, peut être russes, à qui fera-t-on croire que cela se passe sans une certaine coordination et des échanges de renseignements.

Obama décidé à régler la question iranienne, finit par aboutir à un accord sans que les Russes s’y opposent alors que la France menait un combat d’arrière-garde improductif pour imposer des conditions plus dures à l’Iran, et – une fois l’accord conclu- se précipiter à Téhéran pour recoller les morceaux et rechercher des marchés.

Maintenant Obama veut régler la crise syrienne et éliminer Daesh, pendant que Poutine voulant sauver le régime de Bachar lui envoie armes et matériels. Des discussions sont en cours incluant l’Arabie Saoudite, la Turquie, peut être l’Iran sans que la France y participe et l’Europe maintient ses sanctions  contre la Russie qui ne servent à rien et lui coutent très cher.

Comment voir la moindre perspective à long terme dans tous ces changements de pied, la politique étrangère de la France est de plus en plus celle du chien crevé au fil de l’eau.