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05/10/2014

Nos adversaires ne sont pas nos ennemis.

Dans un remarquable article paru dans le Figaro, Renaud Girard appelle à ne pas confondre adversaire et ennemi. On peut avoir un désaccord idéologique avec un pays et ne pas approuver son comportement sans qu’il constitue une menace, il faut alors le qualifier d’adversaire. Renaud Girard en donne comme exemple Kadhafi contre qui l’Otan et surtout la France, déclencha une guerre insensée qui aboutit effectivement à la chute du régime et à la mort de Kadhafi. Que voit-on maintenant ? La Libye n’existe plus en tant qu’état et le Sahel est déstabilisé par des groupes islamiques alors que Kadhafi n’était plus notre ennemi. Il luttait contre les islamistes et stoppait les trafics d’êtres humains qui alimentent maintenant l’immigration en Europe. On parle même maintenant de retourner en Libye…

Comme « adversaires » Renaud Girard cite la Syrie de Bachar al-Assad et l’Iran théocratique. Bien sur ce ne sont pas des démocraties mais ils ne constituent pas une menace et Bachar  assure la liberté religieuse notamment celle des chrétiens.

Notre ennemi, contre lequel nous sommes en guerre depuis notre intervention au Mali, c’est le terrorisme islamique, qu’il s’appelle, AQMI ou Etat Islamique. C’est lui qui commet des attentats même sur notre sol, décapite les otages et cherche à se tailler un territoire en Syrie et en Irak. C’est lui l’ennemi que nous combattons au Sahel et maintenant en Irak et nous ne devons pas refuser l’aide de ceux qui peuvent nous apporter un concours utile même si idéologiquement nous ne les approuvons pas. Il faut rechercher l’aide de Bachar al-Assad qui est le seul à disposer d’une armée crédible en Syrie, et celle de l’Iran en Irak.

A ces deux adversaires, j’ajouterai la Russie de Poutine. Cen’est pas l’avis de Pascal Bruckner qui a intitulé un article dans Le Monde « La Russie de M. Poutine et l'islamisme radical sont nos meilleurs ennemis ».

Ses griefs sont curieux : « …il vomit l'Europe athée et décadente au nom des valeurs de l'orthodoxie mises au service de l'empire eurasiatique », «La Russie seule serait, à l'en croire, le siège de la Troisième Rome et le berceau de la vraie chrétienté. Au nom de cette mission rédemptrice, le gouvernement propose d'allonger les minijupes, d'abaisser les talons hauts, de remplacer les sous-vêtements féminins en dentelle par des culottes en coton ». Il va jusqu’à  qualifier Poutine de « Rambo moscovite » Où va-t-il chercher tout cela ? Et même en quoi cela nous regarde-t-il ? Plus sérieux, il lui reproche de vouloir annexer les régions russophones des anciennes républiques soviétiques. Peut être, mais les guerres en Géorgie et en Ukraine ont largement été suscitées par les Etats Unis voulant empêcher le retour de la Russie parmi les grandes puissances.

De toute façon l’Europe dont la France, n’est pas chargée de maintenir l’ordre mondial, il y a l’ONU pour cela et ce n’est pas avec des sanctions qui nous coutent autant qu’à la Russie que nous résoudrons la question. D’autant qu’il y a peu l’OTAN a, en bombardant la Serbie et la Libye, sans son accord profondément humilié la Russie.

Quoiqu’il en soit, la Russie n’en déplaise à Pascal Bruckner, n’est pas un ennemi et même si cela doit peiner M. Obama nous avons tout intérêt à nous entendre avec elle. Nous en avons besoin économiquement comme fournisseur et comme client et politiquement car dans beaucoup de domaines nos intérêts sont les mêmes, en particulier au proche et au moyen Orient. Allié de l’Iran et de la Syrie, la Russie peut être d’une grande aide pour combattre l’islamisme.

Au fond est ce même un adversaire ?

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com 

26/08/2014

Le retour des "tyrans"

Si j’en crois Bernard Lugan, toujours bien renseigné sur la chose Africaine, le seul capable de reconstituer le système d’alliance tribale qui existait en Libye du temps du colonel Kadhafi et qui avait donné un minimum de cohésion à un pays en voie de somalisation, est Seif al-Islam le fils du colonel Kadhafi.

La stratégie des salafistes, des Frères musulmans et du Qatar est désormais claire: faire de la Libye une base de déstabilisation régionale.

L’Egypte et l’Algérie sont directement menacées, au Sud, le Mali, le Niger et le Tchad vont automatiquement subir la contagion de la situation libyenne.

Le processus de déstabilisation de la Libye a été très largement pensé et supporté par le Qatar qui, dans un premier temps, a utilisé Al-Jazira pour diaboliser le régime Kadhafi. Le bras armé de cet insatiable et arrogant petit émirat fut Nicolas Sarkozy qui, subverti par BHL, imposa l'intervention internationale en reprenant à son compte les mensonges d'Al-Jazira au sujet d'une menace inventée sur les populations de Benghazi.

Osera-t-on faire appel au fils du colonel seul capable de reconstruire le système d’alliances tribales qui prévalait du temps de son père ?

Actuellement détenu avec des égards par les miliciens berbères de Zenten qui constituent le fer de lance des forces anti-islamistes en Tripolitaine, il est soutenu par les Warfallah, la principale tribu de Tripolitaine, par les tribus de la région de Syrte, par sa propre tribu et il pourrait l'être également par les Barasa, la tribu royale de Cyrénaïque, sa mère étant Barasa. Autour de lui pourrait être refondée l'alchimie politico-tribale, le pacte social tribal de Libye.

Parallèlement il semble que Bachar ai-Assad « le dictateur syrien », le « génocidaire de son peuple », commence à apparaître comme le recours contre les djihadistes de l’Etat Islamique soutenu lui aussi par le Qatar. Walid al-Moualem le ministre des affaires étrangères syrien a déclaré que son pays était prêt à coopérer avec n’importe quel pays combattant les islamistes y compris les Etats-Unis et la Grande Bretagne.

Il est vrai que Bachar al-Assad dont on ne parle plus guère, est sur le point de l’emporter. Plus de trois ans après le début d’un conflit qui aurait fait quelque 190 000 morts, ses forces ont reconquis la plus grande partie des territoires contrôlés par les rebelles de l’Armée Syrienne Libre. L’Etat Islamique contrôlerait encore un tiers de la Syrie dans le nord et l’est du pays en plus de ce qu’il a conquis en Irak. Bachar el-Assad commence à apparaître comme un interlocuteur nécessaire.

Voilà qui ferait de la peine à tous les « va-t-en guerre » qui voulaient traduire Bachar devant la justice internationale.

On peut cependant craindre qu’il faille un certain temps pour en revenir à la Realpolitik, au moins le temps de régler le contentieux ukrainien avec la Russie dont la Syrie est l’indéfectible allié.

 

16/10/2013

Le "Camp des Saints", le retour

On ne peut qu’être effaré du tour que prend l’affaire des naufragés de Lampedusa : après avoir porté secours aux naufragés plus ou moins volontaires à Lampedusa et au large de Malte, voilà que l’on va rechercher les bateaux d’immigrants pour les conduire à bon port en Europe.

Il est bien évident que ce comportement irresponsable va déclencher une recrudescence de tentatives et que l’Europe va se trouver confrontée à une invasion digne du Camp des Saints de Raspail.

Or dans le cas général, il ne s’agit pas de réfugiés politiques menacés pour leurs opinions mais de populations cherchant un avenir meilleur en Europe où elles voient l’eldorado.

L’Europe est en crise économique, le chômage règne partout et nous n’avons nul besoin de cette immigration.

Si on en croit la presse l’Afrique est en plein développement, la croissance du PIB y est plus forte qu’ailleurs de l’ordre de 5% par an. Mais la croissance démographique à peu près partout incontrôlée est supérieure à la croissance économique. De plus celle ci est due à l’augmentation de la production pétrolière et d’autres matières premières, mais à cause de la corruption généralisée cette richesse n’est pas répartie si bien que la misère s’étend au lieu de se réduire.

Les 54 pays du continent comptent depuis 2012 un total de 1,04 milliard d'habitants. Un chiffre qui devrait doubler d'ici vingt ans, représentant alors 20 % de la population mondiale.

L’Afrique serait parfaitement capable de les nourrir si elle était mise en valeur et exploitée d’une façon efficace. Ce n’est pas le cas, on pourrait compter sur les doigts d’une main le nombre de pays africains dotés d’un gouvernement digne de ce nom, je ne dis pas démocratique, là n’est pas le problème, mais capable d’assurer le développement économique du pays, d’instruire les populations et de maintenir la paix civile.

Partout s’étend le désordre, du au tribalisme, aux conflits religieux, au pillage et à la corruption. L’exploitation des richesses se fait au profit de potentats locaux et de compagnies étrangères sans évoquer la location de terres agricoles par les Chinois et autres exploitant les travailleurs locaux.

De tout cela l’Europe n’est pas responsable, les indépendances datent de cinquante ans et c’eut du être un temps suffisant pour acquérir l’autonomie nécessaire et se développer.

Il n’empêche que le surplus de population va se déverser sur nos côtes et apporter, désordre, ces populations étant largement inassimilables, et pauvreté. Il faut réagir.

Ce n’est pas le long de nos côtes qu’il faut attendre les embarcations surchargées, il faut d’abord négocier, comme on l’avait fait avec Kadhafi, avec les pays côtiers pour qu’ils empêchent les départs, et ensuite patrouiller à l’aide de bateaux et d’avions près des points de départ et y reconduire les bateaux interceptés. Pour des pays comme la Libye, qui à la suite de notre malheureuse intervention, a sombré dans le chaos il faudra probablement imposer ce retour. Qu’importe, plus les chances de réussite seront faibles moins le flux d’immigrants sera fort. Nous n’avons pas à subir cette invasion, les grandes âmes et les donneurs de leçon nous conduisent au malheur.

04/10/2013

Lampedusa mon amour.

130 immigrants se noient en cherchant à atteindre Lampedusa et l’Europe. Ils étaient  500 venant probablement de Misrata en Libye, pays que nous avons déstabilisé par notre attaque irréfléchie et c’est bien là notre seule responsabilité à ce drame. Ils fuyaient la Somalie à bord d’un bateau surchargé, tombé en panne puis en feu.

L’Italie décrète un deuil national semblant s’estimer coupable. De quoi ? L’Europe ne peut quand même pas abolir ses frontières et accueillir « toute le misère du monde ». Et pourtant on lit dans la presse bien pensante : « Affirmer que les Européens, qui comptent parmi les humains les plus riches du monde, n’ont pas les moyens d’éviter ce type de tragédie, n’est pas une position politiquement acceptable. ».

Nous nous débattons déjà contre les conséquences d’une immigration africaine, incontrôlée qui entraine ruine et insécurité et il faudrait ouvrir grand les portes.

La croissance démographique en Afrique est supérieure à la croissance économique entravée par la mal-gouvernance, les guerres ethniques et la corruption après plus de 50 ans d’indépendance. Qu’y pouvons nous ? Sommes nous responsables ?

Un jour l’Afrique affamée va déferler sur nos côtes et ce sera le « camp des saints ».

02/05/2013

le boomerang Libyen

En décembre 2007, Mouammar Kadhafi, le dictateur Libyen était reçu en grande pompe par Nicolas Sarkozy, président  de la République. La France espérait en retour la signature d’une dizaine de milliards d’euros de contrats. En fait, hormis la vente d’une vingtaine d’airbus très peu de choses aboutirent.

En février 2011, dans le sillage du Printemps arabe tunisien, une contestation populaire se transforme en Libye en une révolte armée puis en guerre civile.

Convaincu par Bernard Henry Levy, Nicolas Sarkozy décide d’intervenir avec la Grande Bretagne pour appuyer l’insurrection, le Conseil de Sécurité votant en mars, la résolution 1973 autorisant l’intervention.

Avec l’appui décisif de la France et de la Grande Bretagne aidées par les Etats Unis et l’OTAN, les insurgés Libyens entrent en octobre 2011  à Tripoli la capitale et prennent le pouvoir.

Mouammar Kadhafi en fuite est capturé et exécuté.

La chute du régime de Kadhafi entraine le départ de milliers de mercenaires touareg qui regagnent le Sahel avec d’importants stocks d’armes.

Le Mali est déstabilisé, les touareg du nord accompagnés de mouvements salafistes et d’Al Qaida, mettent l’armée malienne en déroute et menacent l’ensemble du Mali.

En janvier 2013 la France intervient en application de la résolution 2085 des Nations Unies. C’est l’opération Serval qui permet, avec l’aide du Tchad, la reconquête du Nord Mali et l’éradication des mouvements terroristes.

Voilà donc la France en lutte aves les islamistes après avoir aidé au renversement de Kadhafi.

Le 23 avril un attentat, une voiture bourrée d’explosifs, détruit en partie l’ambassade de France à Tripoli, blessant deux gendarmes français.

Quand on fait le bilan de notre intervention en Libye, tribalisation du pays après une guerre civile ayant fait des milliers de morts, déstabilisation du Mali s’étendant à l’ensemble du Sahel, conflits encore en cours, destruction de notre ambassade en Libye, on se dit qu’on aurait mieux fait de ne pas s’en mêler et de laisser la colonel Kadhafi régler son problème. D’autant que nous n’en avons tiré aucun avantage économique.

Que cela nous serve de leçon pour la Syrie.