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13/08/2015

Le caniche des Etats-Unis.

Renaud Girard, grand reporter au Figaro a intitulé sa chronique du 31 juillet « la France doit cesser d’être le caniche des Etats-Unis ». Il est vrai que quand on s’intéresse à la politique extérieure de la France, on a l’impression que toutes nos décisions sont prises, généralement à contretemps, avec le souci de complaire aux Américains. L’affaire des Mistral est un bel exemple. On a déclaré urbi et orbi que le compromis avec la Russie était « la moins mauvaise des solutions », antienne reprise jusque dans le Figaro, mais pourquoi chercher une mauvaise solution quand il y en avait une bonne : livrer les bateaux en lieu et temps conformément au marché signé avec la Russie. Pourquoi ne pas l’avoir fait sinon à cause de sanctions encouragées par les Américains qui n’en souffrent pas, bien au contraire, et qui, eux, poursuivent leur collaboration spatiale avec la Russie. Ces sanctions sont à l’évidence maintenant sans objet, la Crimée est définitivement russe et nous n’avons rien à gagner en Ukraine dont il convient de se dégager vite fait. Il suffit de ne pas aider ce pays ruiné pour qu’il finisse par s’arranger avec la Russie. Remarquons que les sanctions sont en partie la cause de la crise agricole en Europe, bloquant nos exportations vers la Russie. Nous aimons bien nous tirer des balles dans le pied.

Pour en revenir aux Mistral, je ne sais pas si nous arriverons à les revendre, mais de toute façon ce sera à un prix de braderie et après dérussification, remise aux normes, adaptation aux armements et équipements souhaités par l’acheteur, autant dire qu’on va encore dépenser de l’argent en quantité en plus des 2 milliards plausibles avancés par le Canard.

Pendant que nous nous occupons à ces manoeuvres douteuses, il apparaît qu’Obama après avoir réglé avec Poutine l’affaire iranienne - règlement auquel nous avons longtemps mis des bâtons dans les roues, sans résultat notable, sauf, probablement, de nous mettre Téhéran à dos – est en train de discuter avec Poutine, le règlement de la crise Syrienne.  Participeraient aux discussions l’Arabie Saoudite et l’Iran mais pas nous. Il fut un temps pas si lointain où la France avait une grande influence en Syrie et au Liban et en particulier se comportait en protecteur des chrétiens d’orient.

Pour des raisons subalternes, espoir de vente d’armes, suivisme des américains, pression de l’Europe, la France mène depuis quelques années une politique à court terme, soutenant là les terroristes que nous combattons ailleurs, subissant les évènements sans parvenir à les influencer. Gribouille en quelque sorte.

 

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05/10/2014

Nos adversaires ne sont pas nos ennemis.

Dans un remarquable article paru dans le Figaro, Renaud Girard appelle à ne pas confondre adversaire et ennemi. On peut avoir un désaccord idéologique avec un pays et ne pas approuver son comportement sans qu’il constitue une menace, il faut alors le qualifier d’adversaire. Renaud Girard en donne comme exemple Kadhafi contre qui l’Otan et surtout la France, déclencha une guerre insensée qui aboutit effectivement à la chute du régime et à la mort de Kadhafi. Que voit-on maintenant ? La Libye n’existe plus en tant qu’état et le Sahel est déstabilisé par des groupes islamiques alors que Kadhafi n’était plus notre ennemi. Il luttait contre les islamistes et stoppait les trafics d’êtres humains qui alimentent maintenant l’immigration en Europe. On parle même maintenant de retourner en Libye…

Comme « adversaires » Renaud Girard cite la Syrie de Bachar al-Assad et l’Iran théocratique. Bien sur ce ne sont pas des démocraties mais ils ne constituent pas une menace et Bachar  assure la liberté religieuse notamment celle des chrétiens.

Notre ennemi, contre lequel nous sommes en guerre depuis notre intervention au Mali, c’est le terrorisme islamique, qu’il s’appelle, AQMI ou Etat Islamique. C’est lui qui commet des attentats même sur notre sol, décapite les otages et cherche à se tailler un territoire en Syrie et en Irak. C’est lui l’ennemi que nous combattons au Sahel et maintenant en Irak et nous ne devons pas refuser l’aide de ceux qui peuvent nous apporter un concours utile même si idéologiquement nous ne les approuvons pas. Il faut rechercher l’aide de Bachar al-Assad qui est le seul à disposer d’une armée crédible en Syrie, et celle de l’Iran en Irak.

A ces deux adversaires, j’ajouterai la Russie de Poutine. Cen’est pas l’avis de Pascal Bruckner qui a intitulé un article dans Le Monde « La Russie de M. Poutine et l'islamisme radical sont nos meilleurs ennemis ».

Ses griefs sont curieux : « …il vomit l'Europe athée et décadente au nom des valeurs de l'orthodoxie mises au service de l'empire eurasiatique », «La Russie seule serait, à l'en croire, le siège de la Troisième Rome et le berceau de la vraie chrétienté. Au nom de cette mission rédemptrice, le gouvernement propose d'allonger les minijupes, d'abaisser les talons hauts, de remplacer les sous-vêtements féminins en dentelle par des culottes en coton ». Il va jusqu’à  qualifier Poutine de « Rambo moscovite » Où va-t-il chercher tout cela ? Et même en quoi cela nous regarde-t-il ? Plus sérieux, il lui reproche de vouloir annexer les régions russophones des anciennes républiques soviétiques. Peut être, mais les guerres en Géorgie et en Ukraine ont largement été suscitées par les Etats Unis voulant empêcher le retour de la Russie parmi les grandes puissances.

De toute façon l’Europe dont la France, n’est pas chargée de maintenir l’ordre mondial, il y a l’ONU pour cela et ce n’est pas avec des sanctions qui nous coutent autant qu’à la Russie que nous résoudrons la question. D’autant qu’il y a peu l’OTAN a, en bombardant la Serbie et la Libye, sans son accord profondément humilié la Russie.

Quoiqu’il en soit, la Russie n’en déplaise à Pascal Bruckner, n’est pas un ennemi et même si cela doit peiner M. Obama nous avons tout intérêt à nous entendre avec elle. Nous en avons besoin économiquement comme fournisseur et comme client et politiquement car dans beaucoup de domaines nos intérêts sont les mêmes, en particulier au proche et au moyen Orient. Allié de l’Iran et de la Syrie, la Russie peut être d’une grande aide pour combattre l’islamisme.

Au fond est ce même un adversaire ?

 

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