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18/02/2015

Abdel Fatah al Sissi

A l’annonce de la signature du marché avec l’Egypte pour la vente de 24 Rafale et d’une frégate, Le Monde s’indignait qu’on vende des armes à un dictateur ayant renversé un gouvernement démocratiquement élu, celui de Mohamed Morsi et des frères musulmans, alors qu’on refusait de livrer à Poutine les deux Mistral qu’il avait achetés, non bien sur qu’il souhaita qu’on livre ces bateaux. « C’est un succès commercial pour François Hollande, mais sur le plan diplomatique, la vente des Rafale à l’Egypte est un naufrage moral »

Aux yeux du Monde Al-Sissi ne vaut pas mieux qu’Al-Assad les deux hommes ayant « la même rhétorique et le même logiciel ».

Faut il rappeler que les frères musulmans avaient marginalisé et persécuté les chrétiens coptes, qui représentent 10 à 15% de la population égyptienne, brulant leurs églises.

Depuis le maréchal Al-Sissi a admis des ministres coptes à son gouvernement et vient de réagir avec vigueur au massacre de 21 égyptiens coptes en Libye en allant bombarder l’Etat Islamique en Libye.  Al-Sissi se pose donc désormais en allié des Occidentaux dans la lutte contre le terrorisme et appelle à la constitution d’une coalition.

Rappelons que le maréchal Al-Sissi était courageusement intervenu au Caire à Al Azhar pour demander une réforme de l’Islam et son adaptation au monde actuel.

Il faudra bien admettre un jour qu’un gouvernement autoritaire laïc, assurant la protection des minorités comme l’est Al-Assad en Syrie et comme le fut Saddam Hussein en Irak, est préférable à un régime théocratique même démocratiquement élu.
Quand on voit l’état de la Libye actuelle, divisée en plusieurs zones tribales et peu à peu conquise par l’ E.I. on ne peut que se dire que la guerre que nous avons menée au nom des droits de l’homme contre Kadhafi a été une funeste erreur dont nous n’avons pas fini de payer le prix.

Revenons à une diplomatie basée sur nos intérêts et non sur de fumeux sentiments humanitaristes, allions nous à Al-Sissi, Al-Assad et Poutine pour lutter contre la seule menace réelle, le terrorisme islamiste. Considérons aussi que nous sommes comptables de la survie et du maintien chez eux des chrétiens d’orient dont l’exode a hélas largement commencé.

 

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26/08/2014

Le retour des "tyrans"

Si j’en crois Bernard Lugan, toujours bien renseigné sur la chose Africaine, le seul capable de reconstituer le système d’alliance tribale qui existait en Libye du temps du colonel Kadhafi et qui avait donné un minimum de cohésion à un pays en voie de somalisation, est Seif al-Islam le fils du colonel Kadhafi.

La stratégie des salafistes, des Frères musulmans et du Qatar est désormais claire: faire de la Libye une base de déstabilisation régionale.

L’Egypte et l’Algérie sont directement menacées, au Sud, le Mali, le Niger et le Tchad vont automatiquement subir la contagion de la situation libyenne.

Le processus de déstabilisation de la Libye a été très largement pensé et supporté par le Qatar qui, dans un premier temps, a utilisé Al-Jazira pour diaboliser le régime Kadhafi. Le bras armé de cet insatiable et arrogant petit émirat fut Nicolas Sarkozy qui, subverti par BHL, imposa l'intervention internationale en reprenant à son compte les mensonges d'Al-Jazira au sujet d'une menace inventée sur les populations de Benghazi.

Osera-t-on faire appel au fils du colonel seul capable de reconstruire le système d’alliances tribales qui prévalait du temps de son père ?

Actuellement détenu avec des égards par les miliciens berbères de Zenten qui constituent le fer de lance des forces anti-islamistes en Tripolitaine, il est soutenu par les Warfallah, la principale tribu de Tripolitaine, par les tribus de la région de Syrte, par sa propre tribu et il pourrait l'être également par les Barasa, la tribu royale de Cyrénaïque, sa mère étant Barasa. Autour de lui pourrait être refondée l'alchimie politico-tribale, le pacte social tribal de Libye.

Parallèlement il semble que Bachar ai-Assad « le dictateur syrien », le « génocidaire de son peuple », commence à apparaître comme le recours contre les djihadistes de l’Etat Islamique soutenu lui aussi par le Qatar. Walid al-Moualem le ministre des affaires étrangères syrien a déclaré que son pays était prêt à coopérer avec n’importe quel pays combattant les islamistes y compris les Etats-Unis et la Grande Bretagne.

Il est vrai que Bachar al-Assad dont on ne parle plus guère, est sur le point de l’emporter. Plus de trois ans après le début d’un conflit qui aurait fait quelque 190 000 morts, ses forces ont reconquis la plus grande partie des territoires contrôlés par les rebelles de l’Armée Syrienne Libre. L’Etat Islamique contrôlerait encore un tiers de la Syrie dans le nord et l’est du pays en plus de ce qu’il a conquis en Irak. Bachar el-Assad commence à apparaître comme un interlocuteur nécessaire.

Voilà qui ferait de la peine à tous les « va-t-en guerre » qui voulaient traduire Bachar devant la justice internationale.

On peut cependant craindre qu’il faille un certain temps pour en revenir à la Realpolitik, au moins le temps de régler le contentieux ukrainien avec la Russie dont la Syrie est l’indéfectible allié.

 

16/12/2012

Où va la Syrie?

Voilà 20 mois que la guerre civile a commencé en Syrie, pour la première fois les Russes semblent avoir des doutes sur le maintien de Al-Assad au pouvoir. Comme eux on peut tout craindre.

Les Etats Unis mais aussi « les amis de la Syrie » surtout des pays arabes, ont reconnu la « Coalition Nationale Syrienne », amalgame de différents courants de l’opposition, créée à Doha sous la pression américaine, comme « la représentante légitime du peuple syrien opposé au régime d'Assad ».
A ce sujet il faut savoir qu’ Ahmed Mouaz Al Khatib Al_Hasani, le président de la CNS, que l’on présente comme un modéré, ancien prêcheur de la Mosquée des Omeyades de Damas, est en fait affilié aux Frères Musulmans et qu’ingénieur , il a longtemps travaillé pour la Shell, ce qui peut expliquer son choix par les Américains.

En même temps qu’ils reconnaissaient la CNS, les Etats Unis qui refusent de donner des armes à l’opposition craignant que l’on en fasse quelque part mauvais usage, mettaient sur la liste noire des organisations terroristes le Jabhat Al-Nosra, le groupe armé le plus puissant au sein de la mouvance djihadiste à l'oeuvre en Syrie. Ce groupe, diverticule de Al Quaida, regroupe des djihadistes venus de l’étranger, monde Arabe et Caucase, avec le but avoué de mettre en place un Etat islamique en Syrie mais, de manière plus générale, de lutter contre l'Occident et les gouvernements chiites.

Présents sur la plupart des fronts, ses hommes font preuve de bravoure, de discipline et d’ expertise militaire, acquise souvent sur d'anciennes terres de djihad, comme l'Irak ou l'Afghanistan. Ils sont responsables de nombreux attentats suicides en particulier dans les villes, ayant fait de nombreuses victimes civiles. On peut aussi leur attribuer le massacre d’une centaine d’Alaouites à Aqrab le 11 décembre.

Voilà avec qui nous sommes alliés : nous cherchons à arrêter les islamistes au Nord Mali où ils ont pris le pouvoir à la suite de notre intervention en Libye et nous les soutenons en Syrie.

Si Al-Assad tombe, ce n’est pas la démocratie qui s’installera en Syrie, on ne peut que craindre une confrontation pour le pouvoir entre la CNS avec l’ASL, très peu organisée et les milliers de combattants de Jahbat Al-Nosra ; nous aurons tiré les marrons du feu au profit du Djihad.

23/11/2012

Israël et le Hamas.

J’avoue et c’est certainement une mauvaise pensée, ne pas voir grande différence entre le comportement d’al-Assad vis à vis d’une opposition largement suscitée et importée et celui de Netanyahou vis à vis du Hamas dans la bande de Gaza.

Dans les deux cas nous avons affaire à des communautés, les Alaouites et les Juifs, qui se sentent menacées dans leur existence et se battent le dos à la mer.

La différence est que al-Assad compte peu de soutiens et est condamné par la communauté internationale qui voudrait sa chute tandis que Netanyahou bénéficie du soutien de l’ensemble des pays occidentaux, à commencer par les Etats Unis.

Mais les actions de l’un et de l’autre sont du même ordre et Israël dispose de moyens sans commune mesure avec ceux du Hamas tandis qu’en Syrie la partie est plus équilibrée.
Il est quand même étonnant de voir que la communauté mondiale supporte sans maugréer des assassinats ciblés et des bombardements sans rapport avec les dégats causés par les roquettes du Hamas. Il n’est que de voir les rapports des pertes entre les parties, cent cinquante cinq victimes à Gaza dont beaucoup de civils, cinq en Israël.

Bien sur on peut dire qu’Israël est agressé : quand on voit le blocus auquel est soumis Gaza on peut dire aussi que ce n’est vrai qu’en partie.

Ce qui est quand même étonnant dans cette affaire c’est de voir Israël accepter, avec l’appui des Américains, l’arbitrage de l’Egypte aux mains des Frères musulmans.

Par contre l’autorité Palestinienne, son président Mahmoud Abbas et le Fatah se trouvent complètement marginalisés.

 

 

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