Google Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/10/2014

Poutinophobie

Vladimir Poutine, l’actuel tzar de toutes les Russies recueille l’adhésion de son peuple à plus de 80% ; les Russes lui sont reconnaissants d’avoir maintenu l’ordre, rétabli l’économie et remis la Russie parmi les grandes puissances. Des tee-shirts à son image sont en vente partout, il est « le plus poli des hommes », affirme le slogan imprimé.

A l’occasion de son 62° anniversaire, une exposition qui ne semble pas ironique, montrait Poutine dans ses œuvres, accomplissant les 12 travaux d’Hercule : On le voit en toge, saisissant à la gorge le lion de Némée représenté en djihadiste barbu porteur d’une chasuble d’explosifs et d’une kalachnikov, glaive à la main, terrassant l’hydre de Lerne – les sanctions occidentales –, avec ses têtes nommées Japon, Europe, Canada. Celle des Etats-Unis a déjà été tranchée.

La seule opposition qu’il rencontre est le fait d’oligarques évincés, comme Mikhaïl Khodorkovski, qui rêve en fait de lui succéder.

Bref Poutine a en Russie une popularité que personne ne conteste.

Quand on quitte la Russie, c’est un autre son de cloche auprès de certains milieux, notamment les politiques et les médias.

A tout seigneur tout honneur, Obama ne cherche qu’à lui mettre des bâtons dans les roues : Poutine ne veut pas rentrer dans le rang et conteste aux Etats Unis la place d’unique hyperpuissance. C’est Obama qui a suscité les guerres de Géorgie et d’Ukraine, et applique des sanctions, jusqu’à maintenant Poutine ne s’est guère laissé faire.

L’Union Européenne, bien entendu emboîte le pas et signe avec l’Ukraine un traité d’association dont le seul but est de sortir l’Ukraine de l’orbite russe. On applique des sanctions dont les auteurs sont les premières victimes, on fait semblant de croire que Poutine menace les pays de la lisière orientale de l’Europe, pays Baltes, Pologne…

Federica Mogherini, la nouvelle commissaire aux affaires étrangères, que l’on disait pro-russe déclare : «  La Russie n’est pas un partenaire pour l’instant » mais bien « un voisin doté d’un rôle stratégique ». Face à « l’ours russe », elle compte donc jouer en alternance la fermeté et la diplomatie.

Alexander Stubb, le premier ministre de la Finlande depuis juin, déclare que les sanctions prises par l'UE et les contre-sanctions russes sont douloureuses. Quand la Russie perd 3 points de croissance, la Finlande en perd 0,5. Mais il soutient sans ambiguïté cette politique. Ceci étant il vient de commander une nouvelle centrale nucléaire à Rosatom affirmant que c’est du business as usual.

Dans tout cela il y a une totale mauvaise foi, l’Europe sachant bien qu’elle a tout intérêt - et même l’obligation - à s’entendre avec Poutine.

Toutes autres sont les motivations des médias occidentaux : récemment on pouvait lire dans Le Monde : « M. Poutine se veut un Occidental hyperbolique, il vomit l’Europe athée et décadente au nom des valeurs de l’orthodoxie mises au service de l’empire eurasiatique. Tous les maux dont souffre la Russie viendraient non des Russes ou de leur l’histoire, le double héritage despotique du tsarisme et du communisme, mais de l’Europe corruptrice, de l’Amérique malfaisante, de l’OTAN satanique »

Le ton est donné pour la presse de gauche, Poutine est un nationaliste, il défend la religion et les valeurs traditionnelles et condamne l’homosexualité. Abominable. On pouvait même lire cette affirmation étonnante : « Au nom de cette mission rédemptrice, le gouvernement propose d’allonger les minijupes, d’abaisser les talons hauts, de remplacer les sous-vêtements féminins en dentelle par des culottes en coton et, enfin, de bannir les gros mots dans la littérature et les chansons. ». Il faudrait vérifier. Evidemment Poutine montant torse nu à cheval, nageant dans l’Ienissei, ou pilotant un bombardier, détonne quelque peu avec nos dirigeants se rendant à tricycle chez leur dulcinée, ça agace.

Il paraît cependant qu’il est l’idole des réseaux gay et que le culte dont le Rambo moscovite jouit chez nous va de Marine Le Pen et Alain Soral, à Jean-Luc Mélenchon, prosternés devant ce mâle dominant.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

05/10/2014

Nos adversaires ne sont pas nos ennemis.

Dans un remarquable article paru dans le Figaro, Renaud Girard appelle à ne pas confondre adversaire et ennemi. On peut avoir un désaccord idéologique avec un pays et ne pas approuver son comportement sans qu’il constitue une menace, il faut alors le qualifier d’adversaire. Renaud Girard en donne comme exemple Kadhafi contre qui l’Otan et surtout la France, déclencha une guerre insensée qui aboutit effectivement à la chute du régime et à la mort de Kadhafi. Que voit-on maintenant ? La Libye n’existe plus en tant qu’état et le Sahel est déstabilisé par des groupes islamiques alors que Kadhafi n’était plus notre ennemi. Il luttait contre les islamistes et stoppait les trafics d’êtres humains qui alimentent maintenant l’immigration en Europe. On parle même maintenant de retourner en Libye…

Comme « adversaires » Renaud Girard cite la Syrie de Bachar al-Assad et l’Iran théocratique. Bien sur ce ne sont pas des démocraties mais ils ne constituent pas une menace et Bachar  assure la liberté religieuse notamment celle des chrétiens.

Notre ennemi, contre lequel nous sommes en guerre depuis notre intervention au Mali, c’est le terrorisme islamique, qu’il s’appelle, AQMI ou Etat Islamique. C’est lui qui commet des attentats même sur notre sol, décapite les otages et cherche à se tailler un territoire en Syrie et en Irak. C’est lui l’ennemi que nous combattons au Sahel et maintenant en Irak et nous ne devons pas refuser l’aide de ceux qui peuvent nous apporter un concours utile même si idéologiquement nous ne les approuvons pas. Il faut rechercher l’aide de Bachar al-Assad qui est le seul à disposer d’une armée crédible en Syrie, et celle de l’Iran en Irak.

A ces deux adversaires, j’ajouterai la Russie de Poutine. Cen’est pas l’avis de Pascal Bruckner qui a intitulé un article dans Le Monde « La Russie de M. Poutine et l'islamisme radical sont nos meilleurs ennemis ».

Ses griefs sont curieux : « …il vomit l'Europe athée et décadente au nom des valeurs de l'orthodoxie mises au service de l'empire eurasiatique », «La Russie seule serait, à l'en croire, le siège de la Troisième Rome et le berceau de la vraie chrétienté. Au nom de cette mission rédemptrice, le gouvernement propose d'allonger les minijupes, d'abaisser les talons hauts, de remplacer les sous-vêtements féminins en dentelle par des culottes en coton ». Il va jusqu’à  qualifier Poutine de « Rambo moscovite » Où va-t-il chercher tout cela ? Et même en quoi cela nous regarde-t-il ? Plus sérieux, il lui reproche de vouloir annexer les régions russophones des anciennes républiques soviétiques. Peut être, mais les guerres en Géorgie et en Ukraine ont largement été suscitées par les Etats Unis voulant empêcher le retour de la Russie parmi les grandes puissances.

De toute façon l’Europe dont la France, n’est pas chargée de maintenir l’ordre mondial, il y a l’ONU pour cela et ce n’est pas avec des sanctions qui nous coutent autant qu’à la Russie que nous résoudrons la question. D’autant qu’il y a peu l’OTAN a, en bombardant la Serbie et la Libye, sans son accord profondément humilié la Russie.

Quoiqu’il en soit, la Russie n’en déplaise à Pascal Bruckner, n’est pas un ennemi et même si cela doit peiner M. Obama nous avons tout intérêt à nous entendre avec elle. Nous en avons besoin économiquement comme fournisseur et comme client et politiquement car dans beaucoup de domaines nos intérêts sont les mêmes, en particulier au proche et au moyen Orient. Allié de l’Iran et de la Syrie, la Russie peut être d’une grande aide pour combattre l’islamisme.

Au fond est ce même un adversaire ?

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com