Google Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/03/2019

Raminagrobis

La saga de Donald Trump s’est enrichie de deux épisodes que nous, Européens, devrions prendre en considération : Le Procureur Mueller n’a pas constaté de collusion entre l’équipe électorale de Donald Trump et Moscou. Depuis le président Américain a offert le plateau du Golan à Israël.

Maintenant que l’hypothèque russe est levée, il est bien évident que Trump ne va pas pour autant pouvoir se rapprocher de Moscou et va devoir continuer à réchauffer la guerre froide.

Pour ce qui est du Golan, occupé en 1967 et annexé en 1981, cette annexion n’a jamais été reconnue par l’ONU ni la communauté internationale. Dans ces conditions on ne voit pas comment on va pouvoir reprocher à Poutine l’annexion de la Crimée qui apparaît autrement légitime. Le Golan, pris à la Syrie n’a plus grande importance stratégique mais est le château d’eau de la région où l’eau est la richesse ultime. La politique des Etats Unis se fait décidément maintenant à Jérusalem.

Si l’Europe avait une certaine intelligence, elle tirerait de ces deux évènements les conclusions qui s’imposent. : L’Europe qui, si on en croit Philippe de Villiers est ab initio une construction américaine, est considérée outre-Atlantique comme une vassale priée de s’aligner sans discuter, qui coute trop cher à défendre, elle devrait en profiter pour reprendre son indépendance, sortir de l’OTAN et se rapprocher de la Russie avec laquelle elle a, à l’évidence, nombre d’intérêts communs en particulier vis-à-vis de la Chine.

Nous ne serions pas trop pour contenir Monsieur Xi et les routes de la soie, appellation poétique d’une entreprise qui n’a d’autre but que la conquête du Monde.

Nous recevions Monsieur Xi pour une visite d’état et avions déroulé le tapis rouge pour accueillir le dirigeant chinois qui n’a comme objectif que de dévorer une par une toutes les vieilles souris européennes. Il est bien évident que Raminagrobis a la tâche facile avec ce continent jadis glorieux mais maintenant perclus de droits de l’homme, de transition énergétique, de repentance coloniale, perdu dans des guerres picrocholine, le moteur franco-allemand, le Brexit, le groupe de Visegrad, l’excommunication de Vincent Orban, le populisme croissant sans parler d’une immigration invasive.

Monsieur Xi qui comme tous les Chinois, a la mémoire longue devait avoir une certaine jouissance à venger les guerres de l’opium, le sac du palais d’été, les traités inégaux, les concessions, les stationnaires européens sur le Yang Tsé, Hong Kong, Kouang-Tchéou-Wan et toutes les humiliations qu’un Occident conquérant leur avait imposées. Le président Macron n’avait pas osé l’affronter seul, il avait convoqué Angela Merkel et Jean Claude Juncker pour faire croire à la solidarité du continent, dérisoire tentative.

04/06/2017

Changeons notre politique extérieure

Le comportement du Président Trump au dernier G7 puis sa décision de sortir de l’accord de Paris sur le climat, montrent qu’il applique sa doctrine « America first » et qu’il ne faut plus compter sur les Etats Unis aussi bien pour notre défense que pour notre politique économique.

C’est là l’aspect positif de l’affaire : contrainte et forcée, l’Union Européenne et d’abord la France va devoir réorienter sa politique extérieure.

Il est un peu navrant de voir qu’au dernier sommet de Saint-Petersbourg, la France n’était guère représentée que par des pétroliers et que Poutine a fait les yeux doux à l’Inde.

L’Europe a fait de même, après la sortie décidée par Donald Trump de l’accord de Paris, elle s’est concertée avec la Chine.

La réception à Versailles de Vladimir Poutine laissait espérer que la France allait enfin mener une politique conforme à ses intérêts et non à des considérations idéologiques, comme ce fut le cas au cours du précédent quinquennat.

L’intérêt de l’Europe et de la France est de rétablir des rapports normaux avec la Russie, n’en déplaise à la chancelière. Il faut pour cela régler l’affaire de l’Ukraine.

Il est assez étonnant qu’alors que l’Europe inflige des sanctions à la Russie – sanctions dont souffrent d’ailleurs les deux parties – on signe avec l’Ukraine un accord d’association en contournant d’ailleurs le « non » des Pays Bas et on accorde aux Ukrainiens la suppression des visas pour l’accès à l’Europe. L’Ukraine est de plus soutenue financièrement par des crédits européens sans lesquels elle serait en faillite.

Si on peut estimer que les accords de Minsk sont une bonne base de départ pour trouver une solution, la situation actuelle fait croire que seule la Russie ne les respecte pas, ce qui est faux.

Rappelons tout d’abord que l’origine du conflit est la révolution plus ou moins suscitée de Maïdan, conduisant à l’éviction du président élu Iakounovitch et son remplacement par le président Porochenko.

Les accords de Minsk prévoyaient que soit accordé un statut spécial aux deux provinces russophones du Donbass. Si cette loi a bien été votée par le parlement ukrainien, elle n’est jamais entrée en vigueur. Par contre l’Ukraine applique un blocus à ses deux provinces, a fermé les voies ferroviaires et ne payent plus ses fonctionnaires comme si elle considérait qu’ elles ne faisaient plus partie de son territoire.

L’Allemagne et la France étant garantes des accords de Minsk se doivent de se montrer impartiales dans leurs rapports avec les deux parties, ce qui n’est absolument pas le cas actuellement.

Il faut évidemment disjoindre le problème de la Crimée dont la population s’est déclarée favorable au rattachement à la Russie, de toute façon la Russie ne la rendra jamais. Les sécessions du Kosovo et de Mayotte constituent d’ailleurs des précédents.

A partir du moment où on discute avec la Chine, on ne peut plus évoquer les droits de l’homme contre la Russie.

Il faudra ensuite chercher avec l’ensemble des parties, une solution politique au conflit syrien. Commençons par ne plus soutenir les mouvements terroristes qui constituent le plus clair de l’opposition à Bachar el Assad et par nous consacrer uniquement à la lutte contre l’Etat Islamique. Réouvrons notre ambassade à Damas qui n’aurait jamais du être fermée : Il faut pouvoir parler à tout le monde et rétablir notre influence au Proche Orient.

La détente dans les rapports avec la Russie rencontrera, très certainement, une opposition venant de l’Allemagne et des pays de l’Europe orientale, il revient à la France d’en prendre l’initiative et d’imposer cette évolution qui sera profitable à tous. La Russie fait partie de l’Europe et les menaces qu’on lui impute sont à l’évidence très surestimées, elles disparaitront quand on aura normalisé nos rapports.

Il faudra enfin cesser de suivre les Etats Unis dans leurs querelles sinon nous allons nous retrouver en mer de Chine.

 

 http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

 

 

 

25/11/2014

Mistral et vent contraire.

"La France reporte la livraison du Mistral à la Russie jusqu'à nouvel ordre" Qu'est ce à dire? Il est bien évident que la Russie ne va pas accepter la défaillance d'un fournisseur et va annuler la vente. Cela va nous couter entre remboursement et dédit, de l'ordre de trois milliards d'euros, qui va payer? Plus grave la France perd toute crédibilité et ne pourra plus rien vendre.

"Jusqu'à nouvel ordre" ? Que Poutine évacue la Crimée et s'excuse? Que la Russie regarde l'Ukraine intégrer l'OTAN ? Ces bâtiments livrés sans armement ne constituaient aucune menace pour nous ni pour l'Europe.

Pour une fois on avait une occasion de montrer une certaine indépendance vis à vis de l'Occident, vieille appellation issue de la guerre froide et qui signifie les intérêts américains.

Le "Vladivostok" a probablement été construit en tenant compte de normes russes et sera invendable et derrière il y a le "Sebastopol". Nous avons déja trois bâtiments du même type et nous n'avons aucun besoin de plus. Au pire arriverons nous à les brader à bas prix et après il faudra les adapter à l'acheteur.

Décidément la France n'a plus aucun courage ni aucune indépendance, il y avait là une belle occasion de commencer à s'arranger avec la Russie. On préfère se tirer une balle dans le pied. On ne le dit pas beaucoup, mais pour l'espace les Etats Unis dépendent de la Russie, seule capable de desservir la station spatiale internationale, et qui lui fournit des moteurs de fusée. "business as usual"

 

09/09/2014

De l'autocratie tempérée par l'assassinat.

Au cours d’un récent voyage à Saint Petersbourg, mon guide, une Russe cultivée et parfaitement francophone, ne cessait de chanter les louanges de Catherine II qu’elle ne manquait pas d’appeler Catherine la Grande. Je lui fis remarquer qu’elle était allemande, elle le reconnut mais rien n’y fit, c’était Catherine la Grande impératrice de Russie. Du coup j’évitais de lui faire remarquer qu’elle avait pris le pouvoir par un coup d’état et assassiné son mari. Je pense que ça n’aurait rien changé et que Catherine II jouit de cette admiration de la part de l’ensemble du peuple russe.

Elle régna 34 ans, et fit de la Russie un pouvoir dominant au Moyen Orient après la première guerre contre l'empire ottoman. Elle annexa la Crimée, en 1783, neuf années après que celle-ci eut obtenu son indépendance. A sa mort, elle avait ajouté 518 000 km2 au territoire de la Russie.

Bien évidemment Catherine la Grande inspire Poutine, il a comme elle l’attirance vers les mers chaudes. Lui aussi jouit en Russie d’une grande popularité pour avoir rétabli la puissance et la grandeur russes et mener une politique nationaliste. On ne lui reproche guère son autoritarisme : il a un projet et s’y tient.

Si j’écris cela, c’est parce que je constate qu’au fil des ans, j’ai régulièrement pris la défense de nombre d’autocrates, cibles préférées de la gauche, certains ont fait le bien de leur pays comme Pinochet et maintenant Poutine, d’autres ont été les victimes des démocrates occidentaux et leur chute n’a fait qu’aggraver les choses : Milosevic, Saddam Hussein, Ben Ali, Kadhafi ; heureusement Bachar el Assad a résisté grâce aux Russes.

Oui mais direz vous, ce ne sont pas des démocrates. Certes mais après leur chute nulle part la démocratie ne s’est installée, mais le désordre ou la tyrannie généralement religieuse.

Le président Mitterand a déstabilisé l’Afrique par son sermon de la Baule en 1990 par lequel il liait l’aide à l’instauration de la démocratie, cela a provoqué entre autres les massacres du Rwanda.

Regardons l’histoire de France, le pays des droits de l’homme et des Lumières, à quel abaissement la révolution de 1789, événement soi disant fondateur a mené le pays. Combien de temps peut on dire que la France fut en démocratie ? La 3° République qui nous mena à deux guerres mondiales dont nous ne  nous sommes jamais remis, la 4° et le régime des partis, la 5° créée aux dimensions de De Gaulle mais où le régime de Hollande sombre dans le ridicule.

La démocratie serait peut être un bon système si elle permettait d’élire des gouvernants avec un projet et qui s’y tiennent et non des ambitieux sans grandes qualités ni visions qui ne songent qu’à leur réélection.

En France pour réussir en politique, il faut appartenir à des sectes, des clubs, des mafias : il faut avoir fait l’ENA, cotiser au Siècle, à la French-American Foundation, au groupe Bilderberg, au Grand Orient de France, au CRIF, et ceci qu’on soit de droite ou de gauche. Copains et coquins, pas trop regardant sur le financement de leurs campagnes, s’affranchissant des règles de la plus élémentaire honnêteté, promettant n’importe quoi et oubliant, méprisant la volonté du peuple comme pour le traité de Lisbonne. Petits marquis de cabinet, il ne leur est pas demandé d’avoir réalisé quoi que ce soit.

Pour constituer un gouvernement, là où il faudrait une équipe solidaire, exécutant le projet du Président, on réunit un panier de crabes où il doit y avoir autant de mâles que de femelles, des tourteaux, des crabes verts et des crabes de palétuvier. Mais de l’intérêt de la France tout le monde se fiche. C’est pourquoi comme Vladimir Volkoff, je ne suis que moyennement démocrate.

28/03/2014

Tapis rouge et longues baguettes.

« Quand on dîne avec le diable, il faut une longue cuillère… »

Notre président a déroulé le tapis rouge pour accueillir l’oncle Xi, fort bien, je n’y vois pas grand inconvénient si on arrive à lui vendre beaucoup de ce que nous produisons encore.

Il n’empêche que quand on dine avec un Chinois il faut le faire avec de longues baguettes : les Chinois sont malins, têtus, et travailleurs et souvent ne sont pas longs à nous vendre ce que nous leur avons vendus peu de temps avant. Gare aux Airbus, avions et hélicoptères chinois, aux Peugeot chinoises et à nos vins qu’ils nous on déjà rachetés.

Ce qui me pose problème c’est que l’oncle Xi n’est guère un plus grand adepte des droits de l’homme que le cousin Vladimir, il réprime les Tibétains et les Ouïgours avec une grande violence. Personnellement ça ne me gène pas - je me demande toujours comment on peut être Ouïgour et je ne fais guère confiance au Dalaï Lama pour gouverner démocratiquement un Tibet libre - mais notre Président, Fabius et BHL comment peuvent-ils supporter ça, après que nous soyons partis guerroyer au Kosovo et en Libye contre les tyrans, sans parler de la Syrie et de la Crimée où on à tant de mal à se retenir d’intervenir?

Tapis rouge à l’oncle Xi et sanctions au cousin Vladimir qui n’a fait que récupérer avec adresse la Crimée qui lui appartenait, après que nous lui en ayons donné l’occasion par nos ingérences en Ukraine.

Est ce un bon choix ? Nous avons besoin du gaz russe et nous sommes bien contents de vendre nos produits à la Russie. Sur le long terme, il est probable que nous avons plus besoin du cousin Vladimir que de l’oncle Xi et en plus il est nettement plus près.