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04/06/2015

En Syrie l’ennemi est l’Etat islamique

Mardi 2 juin s’est tenue à Paris une réunion interministérielle de la coalition antidjihadiste composée d’une vingtaine de pays et d'organisations internationales et dirigée par les Etats-Unis. Cette réunion avait été organisée à la suite de la prise par l’Etat islamique des villes de Palmyre en Syrie et de Ramadi en Irak.

Officiellement la coalition a apporté son soutien au plan militaire et politique de l’Irak mais il semble qu’en fait, ce fut un constat d’échec, l’armée Irakienne ne parvenant pas à faire reculer EI qui tient maintenant un territoire transfrontière occupant plus de la moitié de la Syrie et de l’Irak. L’Etat islamique a trouvé son origine dans l’invasion américaine de l’Irak et dans la révolution en Syrie entretenue par les royaumes arabes sunnites et par l’occident dont la France.

En fait l’armée irakienne ne s’est jamais remise de la dissolution par les Américains en 2003, après la chute de Saddam Hussein. Actuellement elle est surtout composée de milices kurdes et chiites et soutenue par l’Iran. Il est peu probable qu’elle arrive à repousser l’Etat islamique qui reçoit le renfort de nombreux combattants étrangers. A la chute de Mossoul elle a perdu des milliers de véhicules et cinquante chars lourds fournis par les Américains que EI utilise maintenant.

Mais ce qui est étonnant c’est de voir séparés les problèmes de la Syrie et de l’Irak alors que pour EI la frontière n’existe pas.

Avant la réunion à Paris Laurent Fabius avait déclaré : « J’accueillerai à Paris le 2 juin les membres de la coalition pour parler de l’Irak. (…) La Syrie ne sera pas évoquée. Il n’est pas impossible qu’on en parle, mais le centre de la réunion, c’est l’Irak. » Et après la réunion on pouvait entendre le représentant américain déclarer sur LCI que c’était Bachar al-Assad qui était la cause de la présence d’islamistes en Syrie et qu’il fallait qu’il parte. Pour le remplacer par qui ? L’opposition « modérée » est un mythe et les seules forces réelles sont les mouvements islamistes et parmi eux le front al Nosra, filiale d’al Qaïda, et l’Etat islamique.

Il n’est pas sur que l’armée syrienne puisse venir à bout de l’Etat islamique mais il n’empêche qu’elle est la seule force capable de combattre au sol et une politique réaliste serait de lui apporter le même soutien que la coalition apporte à l’Irak.

Une politique concertée entre la coalition occidentale et la Russie aurait plus de chance d’aboutir que les politiques de confrontation actuelles.

Bachar al-Assad a été contraint à se replier sur la Syrie « utile », comprenant le réduit alaouite et les grandes villes. Les Russes viennent d’évacuer les familles de leurs ressortissants, précaution qui n’a aucune signification politique.

Il y a un aspect du problème que personne ne prend visiblement en compte et qui devrait préoccuper la France au premier chef, c’est le sort des chrétiens victimes désignées de l’extension des zones conquises par les mouvements islamistes.

Le patriarche d’Antioche, Ignace Joseph III Younan, en charge de tous les catholiques Syriaques, de passage à Toulon déclarait « Il ne s’agit plus de savoir comment on pourrait améliorer nos conditions de vie, mais d’une lutte pour notre survie. On peut parler d’hécatombe avec la complicité des occidentaux, qui se disent pourtant défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme. ». Et à la question « comprenez vous la position de la France en Syrie différente d’en Irak ? » il répond :  « Non, le changement d’attitude de la France nous attriste, car Daech (EI) est le même en Irak et en Syrie. L’opposition modérée n’existe pas en Syrie. Les chrétiens et les autres minorités sont très menacés (...) L’Amérique et l’Union Européenne mènent une politique hypocrite et machiavélique. »

Il est bien sur que le fond du problème est une lutte entre deux théocraties, l’Arabie Saoudite et l’Iran, mais notre problème à nous Occidentaux et aux pays de civilisation chrétienne, est de contenir l’islamisme et le djihadisme, ce qui ne sera possible qu’en unissant nos efforts, y compris avec la Russie.

 

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27/05/2015

Poutine triomphe à Riga

Les 21 et 22 mai, 25 chefs d’état et de gouvernement de l’Union Européenne, recevaient à Riga, six pays de l’ex URSS constituant la basse-cour  de la Russie (Géorgie, Moldavie, Ukraine, Azerbaïdjan, Arménie et Biélorussie)  pour un sommet dit « du  Partenariat  oriental » fruit d’un projet datant de 2009.

Le ton différait largement ce celui du sommet de Vilnius, les 28 et 29 novembre 2013 où, sur suggestion des américains, on avait proposé à L’Ukraine un accord d’association et de libre-échange avec l’Union européenne, ce qui conduisit à la crise Ukrainienne pas encore résolue.

On avait semble-t-il fini par comprendre, que vu l’état de délabrement des économies de ces pays, l’Union Européenne n’avait aucun intérêt à les intégrer et qu’en plus on se heurterait à l’opposition de Poutine.

Seuls les plus paranoïaques, Suède et Pays baltes souhaitaient la poursuite de l’extension à l’est. L’ancien premier ministre polonais Donald Tusk, autrefois partisan de l’ouverture à l’est, est devenu plus prudent depuis qu’il préside le Conseil européen : il s’est contenté de souligner que le partenariat était « un engagement sur le long terme, un processus progressant pas à pas »

L’ambiance était donc à calmer le jeu et de dire à ces braves gens qu’on les aimait bien, qu’il fallait qu’ils aient des pratiques démocratiques mais qu’ils n’avaient pas vocation à rejoindre l’Union Européenne ni maintenant ni jamais. La chancelière Merkel prêchait pour la franchise : « Le partenariat n’est pas un instrument pour l’élargissement, mais pour un rapprochement avec l’UE. Il ne faut pas susciter de fausses attentes, auxquelles nous ne serions pas en mesure de répondre ».

On ne leur accorda même pas la libéralisation des visas accordée jadis à la Moldavie. Il faut dire dans cette affaire l’Europe avait été d’une d’ une naïveté totale, n’ayant pas conscience qu’elle allait se heurter à l’opposition farouche de Moscou qui verrait dans ce partenariat une intrusion dans son pré-carré et une manœuvre d’encerclement inspirée par les USA.

Il est évident qu’on aurait du associer la Russie aux projets de l’UE, en expliquer la finalité et la convaincre qu’ils n’étaient pas destinés à lui nuire.

L’Europe a donc fait à Riga, machine arrière et c’est tant mieux. Qui avait à gagner à récupérer ces pays, dont l’économie n’est pas à un niveau suffisant et dont les frontières mal définies englobent d’importantes minorités russes ? Nous avons tout intérêt à laisser à Poutine la solution de leurs problèmes, ce qu’il fera, certainement mieux que l’Union Européenne.

Quoiqu’il en soit il convient maintenant de poursuivre dans l’apaisement de nos rapports avec Poutine, de régler rapidement avec lui l’affaire ukrainienne, ce qui ne doit pas être difficile étant donné les besoins de l’Ukraine en une aide financière.

Il faut ensuite lever les sanctions qui nous coutent autant qu’à la Russie, et en particulier livrer les Mistral.

Il faudra ensuite voir avec la Russie et aussi l’Iran, comment sauver la Syrie de l’emprise de l’Etat Islamique, éventuellement en aidant Bachar el-Assad dont l’armée est seule capable de s’opposer à l’invasion islamique. Ce serait plus efficace que l’aide que nous accordons à une fantomatique « opposition modérée » maintenant associée à al-Nosra branche locale d’al-Qaida. Il sera bien temps, la paix revenue, de laisser le peuple syrien décider du gouvernement qui lui convient.

Si nous continuons dans la voie actuelle, c’est non seulement, l’Irak et la Syrie, mais aussi le Liban qui risquent de basculer dans l’islamisme au grand dam des chrétiens qui n’ont pas encore fui.

 

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25/05/2015

Les délices de Cannes

Décidément qu’est ce qu’on rigole à Cannes : Dheepan, Palme d’or du festival, les tribulations d’un rebelle Tamoul pour obtenir l’asile politique dans une cité pourrie de la banlieue parisienne, La loi du marché, le parcours d’un chômeur de longue durée, sans oublier - inévitable raton laveur - un film sur la shoah, Le fils de Saul ou on voit, parait-il, un déporté juif à Auschwitz, collaborer avec les Allemands à l’extermination de ses coreligionnaires.

Je n’oublierai pas Chronic histoire d’un infirmier spécialisé dans les malades en fin de vie.

Je me demande qui peut financer ce genre de films et qui peut payer pour aller les voir, surement pas moi.

Ce qui est amusant c’est de voir les bobos nantis, couverts d’or et de bijoux, qui fréquentent cette manifestation bling-bling, sponsorisée par Kering le groupe de luxe de François Pinault, (ex-PPR, marques Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga) , se donner bonne conscience en faisant semblant de s’intéresser aux malheurs du monde.

Je regrette que les frères Coen, géniaux auteurs de The big Lebowski, de Fargo et de A serious man, aient pu cautionner cette foire au dolorisme.

Je vais continuer à regarder à la télévision, John Wayne, Clint Eastwood et les Tontons flingueurs, au moins je ne risque pas de m’endormir.

 

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23/05/2015

La chute de Palmyre

La cité antique de Palmyre est notre bien à tous, comme l’est la cathédrale de Chartres ou les temples d’Angkor, et nous Français avons aidé par une politique extérieure incohérente ou dictée par des intérêts médiocres, à sa chute aux mains des barbares.

Qu’on vende des Rafale et autres matériels militaires à l’Egypte, très bien, nous avons besoin de ce pays pour rétablir un semblant d’ordre dans la zone notamment en Libye et le régime du maréchal al-Sissi, fait preuve d’autorité et d’un laïcisme certain respectant en particulier les coptes.

Mais qu’avions nous à nous exhiber au sommet des monarchies sunnites du Golfe qui réunissait les pires théocraties de la région, Qatar, Arabie Saoudite qui financent les mouvements djihadistes que nous combattons au Sahel.

Il est vrai que nous voulons vendre du matériel militaire à ces deux pays sans être d’ailleurs assurés de ne pas le retrouver un jour en face de nous. Mais un Président n’est pas un démarcheur en quincaillerie militaire.

Pourquoi prendre parti en faveur des sunnites au risque de nous aliéner l’Iran puissance économique et politique majeure. N’aurions nous pas intérêt à voir un peu plus loin et à penser au jour assez proche où l’Iran rejoindra le concert des nations et offrira lui aussi des marchés vitaux pour nos entreprises ?

Pourquoi nous mêlons nous de la rébellion yéménite en fournissant renseignements et imagerie satellitaire à l’aviation de la coalition arabe ? Ce conflit à base religieuse ne nous concerne aucunement et nous n’avons aucune raison d’intervenir.

Nous voilà à combattre AQMI, au Sahel et à soutenir sous la couverture fallacieuse d’une fantomatique opposition modérée au gouvernement Syrien depuis longtemps ralliée, les mouvements djihadistes et en particulier le groupe al-Nosra version locale d’al-Qaida.

Nous voilà navrés de la chute de Palmyre, à juste titre, craignant  que les sauvages de l’Etat Islamique, où servent, ne l’oublions pas quelques centaines de « Français » qui un jour reviendront au pays continuer le djihad, ne ravagent cette merveille bimillénaire.

Nous devons être bien conscients que - à moins que nous voulions intervenir au sol - la seule force capable de s’opposer à l’Etat Islamique est l’armée syrienne qui visiblement commence à être débordée, prise entre deux ennemis, les islamistes d’al-Nosra et l’Etat Islamique, tous deux aidés par le Qatar, l’Arabie Saoudite voire la Turquie et des combattants venus de tout le monde musulman.

Nous voulons la fin de l’Etat Islamique, il faut soutenir les forces loyalistes syriennes, dernier rempart pour les chrétiens dont la France assure depuis des siècles la protection.

Il sera bien temps, la paix revenue, de discuter du départ d’al-Assad et de la mise en place d’un régime acceptable, laïc, éventuellement démocratique qui assure la sécurité de toutes les communautés se trouvant en Syrie.

Ce ne sera certainement pas le cas si nous laissons les islamistes prendre le pouvoir et établir la charia.

Cette politique serait à mener non seulement en liaison avec le Etats Unis que nous avons l’habitude de suivre en nous donnant des grands airs, mais aussi avec la Russie dont l’influence est grande en ce pays.

La chute de Palmyre aura alors servi à quelque chose, en attendant, suggérons à l’ONU de dépêcher d’urgence une mission pacifique pour occuper le site et s’opposer aux destructions à prévoir si on ne fait rien.

 

 

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20/05/2015

L'ambition de l'eau tiède.

Carnot a démontré que pour obtenir de l’énergie d’une machine thermique - machine à vapeur, moteur diesel par exemple - il fallait disposer d’une source chaude et d’une source froide et que la production d’énergie se faisait par transfert de chaleur de la source chaude à la source froide. Le rendement de l’opération, autrement dit la quantité de chaleur transformée en énergie mécanique, est d’autant plus élevé que l’écart de température est important.

La tendance de l’univers est le désordre, en gros une tendance à l’eau tiède, d’où on ne peut tirer d’énergie.

Tout ça pour dire que la volonté constante des socialistes d’une égalité la plus parfaite possible conduit au désordre et à la déperdition d’énergie.

En plus du rendement du à l’écart de température, intervient l’organisation de la machine, sa conception et ses pertes en fonctionnement. Comme bel exemple d’une machine thermique qui utilise des quantités monstrueuses de chaleur sans produire la moindre énergie utile mais en causant des dégâts considérables, on peut citer le cyclone qui transfère des quantités énormes de chaleur de la mer quand elle est chaude, à la haute atmosphère.

On peut lui comparer l’Education nationale, gigantesque machin d’une organisation comparable à ce que fut le régime soviétique où se perd toute volonté de progrès, toute initiative, et dont le rendement est catastrophique.

Le but ultime de l’Education nationale est d’aboutir à l’égalité, non l’égalité des chances mais l’égalité des résultats : un mauvais élève, inintelligent ou paresseux ne pouvant devenir un bon élève obtenant des résultats brillants on nivèle par le bas, on allège les programmes, on rabaisse les exigences et on donne le bacc à tout le monde.

Bien sur il faut aider ceux qui ont des handicaps de départ mais qui veulent réussir et s’en donnent les moyens, mais cela ne doit pas être au préjudice des élèves brillants et travailleurs même s’ils appartiennent à des milieux favorisés. J’ai entendu l’autre jour l’un des chantres de l’égalitarisme s’en prendre aux élèves de Saint Louis de Gonzague, étudiant le latin et le grec, et considérer que ce n’était pas une population à prendre en compte. J’ai appartenu très précisément à cette catégorie et ne comprends pas cet ostracisme, d’autant que je pense que beaucoup ne supporteraient pas la discipline des Pères Jésuites.

Le problème n’est pas de s’en prendre aux meilleurs établissements, pour essayer de les abaisser au niveau des collèges et lycée des zones sensibles où beaucoup ne réussissent pas parce qu’ils ne comprennent pas ce qu’on leur enseigne ou s’en désintéressent.

Il faut dégraisser le mammouth ou plutôt le mettre en pièces : Des collèges ou lycées où chacun pourrait trouver ce qui convient à ses compétences ou ses ambitions. Un enseignement pluriel et différencié conduisant ceux que le travail intellectuel rebute, à l’apprentissage de métiers manuels où ils s’épanouiront et seront heureux après avoir quand même acquis les connaissances minimales permettent de se débrouiller dans la vie.

L’exemple que j’ai pris pour condamner l’égalitarisme socialiste, l’éducation, s’applique également à l’économie : A vouloir faire payer les riches et à distribuer des allocations sans nombre permettant de vivre aussi bien sans travailler qu’en travaillant, on tue toute ambition, tout goût au travail. Pour motiver les hommes il faut qu’ils aient conscience qu’ils peuvent améliorer leur sort et grimper dans l’échelle sociale par l’intelligence et le travail et pour cela il est nécessaire que le système social les encourage et ne les écrase pas d’impôts ni ne les traite de nantis quand ils ont réussi.

Comme pour les machines thermiques il faut maintenir un écart de richesse et de niveau de vie à l’intérieur de la société, pour que chacun puisse espérer progresser. La politique socialiste de l’eau tiède conduit à ce qu’on voit en France, le chômage, la perte de compétitivité, la décroissance.

 

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