Google Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/05/2015

La chute de Palmyre

La cité antique de Palmyre est notre bien à tous, comme l’est la cathédrale de Chartres ou les temples d’Angkor, et nous Français avons aidé par une politique extérieure incohérente ou dictée par des intérêts médiocres, à sa chute aux mains des barbares.

Qu’on vende des Rafale et autres matériels militaires à l’Egypte, très bien, nous avons besoin de ce pays pour rétablir un semblant d’ordre dans la zone notamment en Libye et le régime du maréchal al-Sissi, fait preuve d’autorité et d’un laïcisme certain respectant en particulier les coptes.

Mais qu’avions nous à nous exhiber au sommet des monarchies sunnites du Golfe qui réunissait les pires théocraties de la région, Qatar, Arabie Saoudite qui financent les mouvements djihadistes que nous combattons au Sahel.

Il est vrai que nous voulons vendre du matériel militaire à ces deux pays sans être d’ailleurs assurés de ne pas le retrouver un jour en face de nous. Mais un Président n’est pas un démarcheur en quincaillerie militaire.

Pourquoi prendre parti en faveur des sunnites au risque de nous aliéner l’Iran puissance économique et politique majeure. N’aurions nous pas intérêt à voir un peu plus loin et à penser au jour assez proche où l’Iran rejoindra le concert des nations et offrira lui aussi des marchés vitaux pour nos entreprises ?

Pourquoi nous mêlons nous de la rébellion yéménite en fournissant renseignements et imagerie satellitaire à l’aviation de la coalition arabe ? Ce conflit à base religieuse ne nous concerne aucunement et nous n’avons aucune raison d’intervenir.

Nous voilà à combattre AQMI, au Sahel et à soutenir sous la couverture fallacieuse d’une fantomatique opposition modérée au gouvernement Syrien depuis longtemps ralliée, les mouvements djihadistes et en particulier le groupe al-Nosra version locale d’al-Qaida.

Nous voilà navrés de la chute de Palmyre, à juste titre, craignant  que les sauvages de l’Etat Islamique, où servent, ne l’oublions pas quelques centaines de « Français » qui un jour reviendront au pays continuer le djihad, ne ravagent cette merveille bimillénaire.

Nous devons être bien conscients que - à moins que nous voulions intervenir au sol - la seule force capable de s’opposer à l’Etat Islamique est l’armée syrienne qui visiblement commence à être débordée, prise entre deux ennemis, les islamistes d’al-Nosra et l’Etat Islamique, tous deux aidés par le Qatar, l’Arabie Saoudite voire la Turquie et des combattants venus de tout le monde musulman.

Nous voulons la fin de l’Etat Islamique, il faut soutenir les forces loyalistes syriennes, dernier rempart pour les chrétiens dont la France assure depuis des siècles la protection.

Il sera bien temps, la paix revenue, de discuter du départ d’al-Assad et de la mise en place d’un régime acceptable, laïc, éventuellement démocratique qui assure la sécurité de toutes les communautés se trouvant en Syrie.

Ce ne sera certainement pas le cas si nous laissons les islamistes prendre le pouvoir et établir la charia.

Cette politique serait à mener non seulement en liaison avec le Etats Unis que nous avons l’habitude de suivre en nous donnant des grands airs, mais aussi avec la Russie dont l’influence est grande en ce pays.

La chute de Palmyre aura alors servi à quelque chose, en attendant, suggérons à l’ONU de dépêcher d’urgence une mission pacifique pour occuper le site et s’opposer aux destructions à prévoir si on ne fait rien.

 

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com 

28/05/2013

Mensonges et faux-semblants

Il a fallu 13 heures de discussion « sérieuse et finalement productive sur la Syrie » comme le déclare sans rire le ministre letton des Affaires étrangères, pour que les 27 européens décident de lever l‘embargo sur les armes pour l’opposition syrienne. Grâce au ciel, ils ont dans un même temps mis de telles conditions qu’il s’agit d’une décision de principe, d’autant qu’il ne sera dans tous les cas pas fourni d’armes avant le 1er août prochain, date à laquelle la position sera réexaminée.

Il est en effet paradoxal que certains dont la France veuillent jeter de l’huile sur le feu alors que va se réunir à Genève en juin, sous l’égide de la Russie et des Etats unis, une conférence pour trouver une solution politique au conflit, conférence à laquelle à ce jour aucune partie n’a refusé de participer.

La position de la France dans cette affaire est totalement paradoxale voire schizophrénique, après la malheureuse intervention en Libye qui a déstabilisé tout le Sahel et nous a obligé à intervenir  au  Mali, en attendant que ce ne soit en Centrafrique et au Niger.

Il y a actuellement 180 à 200 Français parmi les 12 à 15 000 djihadistes engagés au coté des rebelles, dont le Front al Nosra, annexe d’ al Qaida que nous combattons au Mali.

Le conflit a pris un tour confessionnel, chiites contre sunnites, les chiites de l’Iran et du Hezbollah soutenant, Bachar al-Assad, l’Arabie Saoudite et le Qatar appuyant la rébellion qui est d’ailleurs elle même complètement divisée.

Dans ce genre de conflit  il n’y a qu’une position sage, c’est de ne pas s’en mêler, d’autant que l’espoir de voir s’installer un gouvernement démocratique et laïc est totalement nul.

On peut d’ailleurs tout craindre du retour en France des djihadistes qui risquent au moins pour certains, de verser dans le terrorisme.

Avant de quitter Bruxelles, Laurent Fabius a affirmé qu'il y avait "des présomptions de plus en plus fortes, de plus en plus étayées, d'usage localisé d'armes chimiques" en Syrie. Deux journalistes du Monde ont rapporté de Syrie de soi-disant échantillons d'armes chimiques. Faut il les croire ? Certainement pas.