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05/06/2014

De la relativité des choses.

Il paraît que les élections en Syrie « C’est comme si Hitler avait organisé une élection en 1944 », « Une farce » organisée dans un pays en ruine et boycottée par l’opposition. Mais qui soutient l’opposition et finance la guerre civile ? L’Arabie Saoudite et la Qatar, beaux exemples de démocratie. En fait après trois ans de guerre et 150 000 morts, une guerre civile encouragée par l’Occident, personne n’a de solution autre, et on finit par le reconnaître, que Bachar el Assad.

Il est possible que les élections aient été truquées et qu’on n’ait pas voté dans les zones encore tenues par l’opposition, mais qui peut affirmer que la majorité des Syriens ne préfère pas le régime de Bachar plutôt que l’islamisation du pays ?

Le plus étonnant est que simultanément se sont tenues des élections présidentielles en Ukraine applaudies par l’Occident, alors que les conditions étaient les mêmes : boycott dans les zones russophones du sud-est et pas plus de garantie de sincérité.

Il faut rappeler qu’en Irak, le 30 janvier 2005, on élisait une assemblée nationale constituante, dans un climat de terreur, la journée du vote fut marquée par des attentats ayant tué 36 personnes dont 30 civils. Personne ne contesta.

En Afghanistan, c’est l’OTAN qui met en place le président Hamid Karzaï, qui sera élu le 9 octobre 2004 dans une élection entachée de fraude et du boycott de l’opposition. Tout ça sous les yeux de l’OTAN. L’Afghanistan est toujours le premier producteur mondial d’opium.

En Libye après que l’OTAN ait mené une guerre conduisant à l’assassinat de Kadhafi, le 9 août 2012, le nouveau parlement élit son premier président Mohammed Youssef el-Megaryef, qui sera destitué un an après. Depuis la Libye est minée par l’instabilité politique et la menace d’éclatement.

Tout ça pour dire que chaque fois que l’Occident se mêle de rétablir la démocratie, quand il s’en va, règnent le désordre, l’instabilité, et la guerre civile.

L’élection de Bachar el Assad n’est pas plus contestable que celles de ses semblables d’Irak, d’Afghanistan, de Libye et maintenant d’Ukraine et il est de plus en plus évident que l’intervention de l’Occident en Syrie au coté des pétromonarchies du Golfe n’a fait qu’aggraver les choses et de multiplier les victimes et les ruines.

Il conviendrait aussi d’évoquer le Kossovo où l’OTAN a créé un état mafieux.

Tout cela fait penser à ce lieu où on trouvait autrefois une pancarte : « prière de laisser cet endroit dans l’état où vous auriez voulu le trouver »

14/05/2014

De la démocratie en Europe.

Le 25 mai nous sommes appelés à voter pour élire nos députés européens. Il faut voter, c’est la seule façon d’avoir dans la place des représentants pour s’opposer à tout ce qu’on veut nous fait avaler sans nous consulter, car vous a–t-on consultés avant d’étendre l’Union Européenne vers l’Est en annexant, les pays Baltes, la Roumanie et la Bulgarie ? Maintenant nous avons les Roms. Vous a-t-on consultés avant de négocier à Vilnius un traité d’association avec l’Ukraine ? Négociation à l’origine de la crise ukrainienne dont on accuse Poutine ? Demain ce sera la Turquie.

Actuellement on est en train de négocier un traité transatlantique de libre échange entre l’Union Européenne et les Etats-Unis, supprimant toute les barrières douanières entre les deux blocs. Vous a-t- on informés?

Or les Etats Unis émettent librement une monnaie actuellement sous évaluée par rapport à l’Euro et qui est acceptée partout. Nous allons subir une concurrence insupportable qui va encore aggraver la situation économique de la France. D’autant que les Etats Unis maintiennent des barrières sous forme de normes et interdisent l’accès à leurs marchés publics.

On nous parle partout de l’Occident, ensemble regroupant l’UE et les USA qui s’oppose à la Russie. Il faut sortir de ce schéma, que l’Europe reprenne son autonomie, se rapproche librement de la Russie avec laquelle nous avons de nombreux intérêts communs.

Il faudrait aussi que l’Europe reprenne en main sa défense ce qui nécessite que l’Otan soit dissous. L’Europe est devenu un satellite des Etats Unis au point d’aller se battre pour des intérêts qui ne sont pas les nôtres.

Réagissons, allons voter et envoyons à Strasbourg des députés ayant le sens de l’intérêt national et qui mettent un frein à la mondialisation galopante qui ne nous amène que chômage et décadence.

02/05/2014

Le Tzar Vladimir

On ne peut que s’étonner du comportement de l’Union Européenne au sujet de l’Ukraine, systématiquement aligné sur celui des Etats Unis alors que leurs intérêts sont totalement divergents.

Que Poutine veuille reconstituer la Russie des tzars ou celle de l’URSS, reconstruire la «Novorossia », rendre sa fierté au peuple russe, c’est bien certain. Le problème est de savoir si cela est contraire ou non aux intérêts de l’Europe et constitue une menace pour elle. Evidemment on peut se retrancher derrière des grands principes : intangibilité des frontières, droit des peuples à disposer d’eux mêmes, lutte contre un régime totalitaire, les dernières guerres entreprises par l’OTAN ou l’Occident pour une politique de « bons sentiments » et l’établissement de la démocratie, Irak, Serbie, Afghanistan, Libye, montrent où cela conduit, le désordre, les massacres et une situation politique et économique pire que celle qui prévalait.

Dans ces conditions la question est de savoir si l’Europe doit se mêler des initiatives de Poutine dans sa basse cour, hier la Géorgie, aujourd’hui l’Ukraine, demain peut être la Moldavie et la Biélorussie ou tolérer éventuellement en feignant l’indignation, ce qu’elle ne peut empêcher.

Remarquons d’abord que le terme d’ « Occident », est une survivance de la guerre froide, derrière ce terme on trouve l’Alliance Atlantique et son bras armé, l’OTAN, autrement dit tous les peuples dont nous sommes qui acceptent l’imperium américain, et ne rechignent pas à défendre les intérêts américains plutôt que les leurs.

L’Occident exclut la Russie rejetée dans les ténèbres extérieures comme si elle constituait encore une menace pour l’Europe.

En toute rigueur à la chute de l’URSS, l’OTAN aurait du être dissoute comme l’a été le pacte de Varsovie, ce qui aurait contraint l’Union Européenne à mettre sur pied une défense propre, capable d’assurer sa sécurité et de défendre ses intérêts. Cela n’a malheureusement pas été et nous voilà obligés de nous aligner sur la politique d’Obama.

Remarquons ensuite que la Russie s’est sentie humiliée par certaines entreprises occidentales, la guerre contre le Serbie et l’indépendance du Kosovo, la guerre de Libye qui ont été décidées en dehors d’elle et même contre sa volonté. Ces actions dont les conséquences ne sont guère heureuses mettent l’Occident en mauvaise position pour s’en prendre aux actions de Poutine dans sa zone d’intérêt.

Remarquons aussi que la Russie appartient historiquement et culturellement à l’Europe, la Grande Catherine et sa cour parlaient français, l’impératrice de toutes les Russies entretenait une correspondance avec Voltaire et Saint-Petersbourg est une des plus belles villes d’Europe.

La Russie est un client important des industries européennes et fournit en gaz une grande partie de l’Europe. L’Europe a tout intérêt à tresser des liens économiques, industriels et culturels avec la Russie après la césure communiste qui n’a guère duré que 70 ans.

Ce n’est pas le cas des Etats-Unis pour qui la Russie est loin et avec qui elle a peu d‘échanges commerciaux. Les Etats Unis ne cherchent qu’à empêcher un retour de la puissance russe.

Il est vrai aussi que certains pays abandonnés au bloc de l’est à Yalta, la Pologne, les pays Baltes, la Hongrie ne sont pas encore rassurés et se réfugient sous le parapluie un peu illusoire de l’OTAN. L’établissement de rapports confiants avec la Russie, les débarrasserait probablement de cette crainte quelque peu paranoïaque.

La Russie ne peut à l’évidence, supporter quelque initiative que ce soit qui tendrait à détacher l’Ukraine de son influence. L’Ukraine est le berceau de la Russie et lui est rattachée depuis le XVIII° siècle. Maintenant c’est un état failli et corrompu qui ne peut s’en tirer sans l’aide de la Russie ou de l’Europe.

La proposition d’un contrat d’association avec l’Europe qui risquait de conduire à terme, à une admission à l’Union Européenne a été ressentie par la Russie comme une provocation et une tentative de repousser sa zone d’influence plus à l’est. C’est à l’évidence un projet américain : l’Ukraine n’est pas mûre ni aujourd’hui, ni dans un proche avenir, pour entrer dans l’UE et, de son côté, l’UE n’est pas en mesure d’accueillir un pays tel que l’Ukraine.

Cette tentative a été à l’origine de la crise ukrainienne qui a conduit à la chute du président Victor Ianoukovytch,  démocratiquement élu.

Maintenant l’Ukraine est au bord de la scission entre la région de Kiev ou on parle surtout ukrainien et les régions est et sud où existe une forte minorité russophone.

Les Américains, qui ne sont certainement pas étrangers à la chute de Ianoukovytch et les Européens, accusent la Russie de vouloir annexer une partie de l’Ukraine, ce qui n’est pas évident et appliquent des sanctions contre les proches de Poutine. S’ajoutent des gesticulations militaires, les Russes ayant rassemblé quelque 30 000 hommes à leur frontière, les Occidentaux rameutant quelques centaines d’hommes et des avions en Pologne et dans les pays Baltes. Tout cela n’est pas à même de rabaisser la tension.

L’Union Européenne dont la défense ne dépend plus que de l’OTAN, a maintenant entrepris la négociation d’un traité de libre-échange transatlantique avec les Etats Unis dans la plus grande discrétion. Ce traité s’il était signé supprimerait tout droit de douane entre les Etats-Unis et l’Europe et mettrait celle ci sous une complète dépendance américaine.

Est ce vraiment son intérêt, faut il nous associer définitivement à un pays dont l’économie est beaucoup plus dynamique, qui émet librement une monnaie reconnue partout et qui est devenue une sorte de « pétro-monarchie » ?

Ne vaut il pas mieux garder ou reconquérir notre indépendance vis à vis des Etats Unis et nous rapprocher de la Russie, avec laquelle nous avons beaucoup d’intérêts communs : fourniture d’énergie et échanges commerciaux ? Dans ces conditions ne vaut il pas mieux laisser Poutine régler le problème ukrainien, ce qu’il est en tout état de cause, seul capable de faire ?



 

 

 

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01/09/2013

OTAN suspend ton vol.

Il y  quelques mois j’ai fait paraître dans la Revue Défense Nationale  un article intitulé « Il faut dissoudre l’OTAN » où je demandais la dissolution de cette organisation qui a perdu tout objet avec la chute de l’URSS, empêche l’Europe d’organiser sa défense et nous entraine à la remorque des Etats Unis dans des interventions insensées où ce ne sont pas nos intérêts qui sont en jeu.

L’affaire de Syrie apporte une excellente démonstration de la nocivité de cette organisation : nous voilà seuls avec les Américains suspendus au vote du Congrès pour savoir si nous allons intervenir. Evidemment nous ne pouvons pas y aller seuls et ne pouvons agir que comme caution et supplétifs des Américains.

Le 4 septembre l’Assemblée doit écouter le gouvernement lui expliquer pourquoi nous devons intervenir en Syrie, le débat n’étant pas normalement suivi d’un vote. Après, de deux choses l’une, ou le Congrès américain approuve l’intervention et nous n’avons qu’à suivre avec nos maigres moyens,  ou le Congrès refuse et nous n’aurons  plus qu’à nous aligner et abandonner l’opération. Si jamais le gouvernement français demande son accord au Parlement, s’il refuse tout va bien, on en reste là, mais s’il approuve nous devrons attendre le vote américain et en fait ce sont les Américains qui décideront de l’intervention. La France a donc perdu toute indépendance et n’est plus qu’un satellite des Américains.

Dans cette affaire sans l’OTAN, l’Europe aurait pu dégager une position commune indépendante de celle des Américains.

08/05/2013

Les gaz des faux-culs

Barack Obama ayant déclaré que l’utilisation d’armes chimiques par Damas constituerait le franchissement d’une ligne rouge qui appellerait une intervention armée, tous les va-t-en-guerre se sont mis à renifler et ne furent pas longs à détecter une odeur de sarin. Bien entendu l’information provenait de l’opposition et des rebelles, relayés par les Anglais et les Israéliens.

Obama qui n’a aucune envie d’intervenir en Syrie, et qui se souvient des « armes de destruction massive » de l’Irak met en garde contre toute « décision hâtive ». Le 30 avril au cours d’une conférence de presse, il s'est retranché derrière la communauté internationale. « Quand j'ai dit que l'utilisation des armes chimiques changerait la donne, ce n'était pas une position unique aux Etats-Unis », a-t-il dit. Cela valait « aussi pour la communauté internationale ». Bref, c'était une ligne rouge collective et chacun devait prendre ses responsabilités.

Al-Assad qui à l’évidence n’a aucun intérêt à utiliser des armes chimiques accuse les rebelles d’une attaque à Khan Al-Assal près d’Alep le 19 mars 2013 et exhibe une photo de gens se protégeant à l’aide de masques en gaze inopérants contre une telle attaque.

Les rebelles assurent qu’il y eut une attaque le 29 avril à Saraqueb et produisent une vidéo où on voit des rebelles sans blessures apparentes suffoquant et vomissant. D'autres montrent des projectiles cylindriques en plastique largués par hélicoptère, de la taille d'une boîte de conserve, percés d'un trou et d'une ouverture ressemblant à une valve et surmontés d'un embout. L’ennui est que de tels récipients ne peuvent être utilisés pour du gaz sarin, VX ou ypérite, il s’agissait peut être d’une « arme chimique incapacitante, non létale »

Il y a bien une équipe d’enquête de l’ONU dirigée par le Suédois Sellström, mais à la suite d’une intervention de la France et de la Grande Bretagne, al-Assad lui refuse l’accès de son territoire.

Paris reste particulièrement discret dans ses déclarations publiques, les traces de sarin et d'ypérite relevées par les laboratoires travaillant pour la Direction générale de la gendarmerie et la Direction centrale du renseignement intérieur l'ont été sur des échantillons transmis par les services britanniques.

Le président américain a confirmé, mardi, l'usage d'armes chimiques en Syrie. « Mais nous ne savons pas comment elles ont été utilisées, quand elles ont été utilisées, qui les a utilisées », a-t-il tempéré, avant d'ajouter : « Nous n'avons pas d'éléments de traçabilité établissant ce qui s'est exactement produit. »

En fait personne ne veut intervenir.

La Croix Rouge qui a accès à certaines parties du territoire Syrien n’a pas trouvé dans les hôpitaux, aux points de distribution de nourriture ou de médicaments, sur les chantiers pour réparer les réseaux d'approvisionnement d'eau, d'indices de l'existence et d'utilisation de substances chimiques pouvant conduire à penser que de telles armes ont été employées.

Carla Del Ponte qui est membre de la commission d'enquête indépendante de l'ONU sur les violences en Syrie, a déclaré le 5 mai que des enquêteurs des Nations unies avaient réuni des témoignages selon lesquels des insurgés syriens se sont servis de gaz sarin. "Nos enquêtes devront encore être approfondies, vérifiées et confirmées à travers de nouveaux témoignages, mais selon ce que nous avons pu établir jusqu'à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin".

Mais la commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie, mandatée par l’ONU, n’a pas été longue à désavouer Carla Del Ponté dont l’indépendance d’esprit et le franc-parler sont bien connus depuis le Rwanda et l’ex-Yougoslavie – elle avait acquis le surnom de « Calamity Carla » - en déclarant n’avoir aucune preuve permettant de conclure que des armes chimiques ont été utilisées par les parties au conflit.

Pour ce qui est de l’OTAN, son secrétaire général M. Rasmussen a jugé regrettable le refus persistant de la Syrie de permettre à des inspecteurs de l’ONU d’enquêter sur le terrain mais n'envisage pas de changement de ligne et refuse toujours de s'impliquer dans le conflit syrien.

Quant à la France, elle se tient coi ayant peut être enfin compris que son engagement en Syrie n’était pas compatible avec son action au Mali.

M. Obama tergiverse et repousse la livraison d’armes à l’opposition mais un espoir se fait jour : John Kerry son émissaire auprès de Vladimir Poutine a annoncé, conjointement avec Moscou, la convocation d’une conférence internationale entre les représentants d’al-Assad et l’opposition syrienne. Il n’y a pas d’alternative à une solution négociée. Encore faudrait il que la Coalition nationale syrienne accepte de s’asseoir à la même table que les représentants du président Syrien.