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28/03/2014

Tapis rouge et longues baguettes.

« Quand on dîne avec le diable, il faut une longue cuillère… »

Notre président a déroulé le tapis rouge pour accueillir l’oncle Xi, fort bien, je n’y vois pas grand inconvénient si on arrive à lui vendre beaucoup de ce que nous produisons encore.

Il n’empêche que quand on dine avec un Chinois il faut le faire avec de longues baguettes : les Chinois sont malins, têtus, et travailleurs et souvent ne sont pas longs à nous vendre ce que nous leur avons vendus peu de temps avant. Gare aux Airbus, avions et hélicoptères chinois, aux Peugeot chinoises et à nos vins qu’ils nous on déjà rachetés.

Ce qui me pose problème c’est que l’oncle Xi n’est guère un plus grand adepte des droits de l’homme que le cousin Vladimir, il réprime les Tibétains et les Ouïgours avec une grande violence. Personnellement ça ne me gène pas - je me demande toujours comment on peut être Ouïgour et je ne fais guère confiance au Dalaï Lama pour gouverner démocratiquement un Tibet libre - mais notre Président, Fabius et BHL comment peuvent-ils supporter ça, après que nous soyons partis guerroyer au Kosovo et en Libye contre les tyrans, sans parler de la Syrie et de la Crimée où on à tant de mal à se retenir d’intervenir?

Tapis rouge à l’oncle Xi et sanctions au cousin Vladimir qui n’a fait que récupérer avec adresse la Crimée qui lui appartenait, après que nous lui en ayons donné l’occasion par nos ingérences en Ukraine.

Est ce un bon choix ? Nous avons besoin du gaz russe et nous sommes bien contents de vendre nos produits à la Russie. Sur le long terme, il est probable que nous avons plus besoin du cousin Vladimir que de l’oncle Xi et en plus il est nettement plus près.

 

08/05/2013

Les gaz des faux-culs

Barack Obama ayant déclaré que l’utilisation d’armes chimiques par Damas constituerait le franchissement d’une ligne rouge qui appellerait une intervention armée, tous les va-t-en-guerre se sont mis à renifler et ne furent pas longs à détecter une odeur de sarin. Bien entendu l’information provenait de l’opposition et des rebelles, relayés par les Anglais et les Israéliens.

Obama qui n’a aucune envie d’intervenir en Syrie, et qui se souvient des « armes de destruction massive » de l’Irak met en garde contre toute « décision hâtive ». Le 30 avril au cours d’une conférence de presse, il s'est retranché derrière la communauté internationale. « Quand j'ai dit que l'utilisation des armes chimiques changerait la donne, ce n'était pas une position unique aux Etats-Unis », a-t-il dit. Cela valait « aussi pour la communauté internationale ». Bref, c'était une ligne rouge collective et chacun devait prendre ses responsabilités.

Al-Assad qui à l’évidence n’a aucun intérêt à utiliser des armes chimiques accuse les rebelles d’une attaque à Khan Al-Assal près d’Alep le 19 mars 2013 et exhibe une photo de gens se protégeant à l’aide de masques en gaze inopérants contre une telle attaque.

Les rebelles assurent qu’il y eut une attaque le 29 avril à Saraqueb et produisent une vidéo où on voit des rebelles sans blessures apparentes suffoquant et vomissant. D'autres montrent des projectiles cylindriques en plastique largués par hélicoptère, de la taille d'une boîte de conserve, percés d'un trou et d'une ouverture ressemblant à une valve et surmontés d'un embout. L’ennui est que de tels récipients ne peuvent être utilisés pour du gaz sarin, VX ou ypérite, il s’agissait peut être d’une « arme chimique incapacitante, non létale »

Il y a bien une équipe d’enquête de l’ONU dirigée par le Suédois Sellström, mais à la suite d’une intervention de la France et de la Grande Bretagne, al-Assad lui refuse l’accès de son territoire.

Paris reste particulièrement discret dans ses déclarations publiques, les traces de sarin et d'ypérite relevées par les laboratoires travaillant pour la Direction générale de la gendarmerie et la Direction centrale du renseignement intérieur l'ont été sur des échantillons transmis par les services britanniques.

Le président américain a confirmé, mardi, l'usage d'armes chimiques en Syrie. « Mais nous ne savons pas comment elles ont été utilisées, quand elles ont été utilisées, qui les a utilisées », a-t-il tempéré, avant d'ajouter : « Nous n'avons pas d'éléments de traçabilité établissant ce qui s'est exactement produit. »

En fait personne ne veut intervenir.

La Croix Rouge qui a accès à certaines parties du territoire Syrien n’a pas trouvé dans les hôpitaux, aux points de distribution de nourriture ou de médicaments, sur les chantiers pour réparer les réseaux d'approvisionnement d'eau, d'indices de l'existence et d'utilisation de substances chimiques pouvant conduire à penser que de telles armes ont été employées.

Carla Del Ponte qui est membre de la commission d'enquête indépendante de l'ONU sur les violences en Syrie, a déclaré le 5 mai que des enquêteurs des Nations unies avaient réuni des témoignages selon lesquels des insurgés syriens se sont servis de gaz sarin. "Nos enquêtes devront encore être approfondies, vérifiées et confirmées à travers de nouveaux témoignages, mais selon ce que nous avons pu établir jusqu'à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin".

Mais la commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie, mandatée par l’ONU, n’a pas été longue à désavouer Carla Del Ponté dont l’indépendance d’esprit et le franc-parler sont bien connus depuis le Rwanda et l’ex-Yougoslavie – elle avait acquis le surnom de « Calamity Carla » - en déclarant n’avoir aucune preuve permettant de conclure que des armes chimiques ont été utilisées par les parties au conflit.

Pour ce qui est de l’OTAN, son secrétaire général M. Rasmussen a jugé regrettable le refus persistant de la Syrie de permettre à des inspecteurs de l’ONU d’enquêter sur le terrain mais n'envisage pas de changement de ligne et refuse toujours de s'impliquer dans le conflit syrien.

Quant à la France, elle se tient coi ayant peut être enfin compris que son engagement en Syrie n’était pas compatible avec son action au Mali.

M. Obama tergiverse et repousse la livraison d’armes à l’opposition mais un espoir se fait jour : John Kerry son émissaire auprès de Vladimir Poutine a annoncé, conjointement avec Moscou, la convocation d’une conférence internationale entre les représentants d’al-Assad et l’opposition syrienne. Il n’y a pas d’alternative à une solution négociée. Encore faudrait il que la Coalition nationale syrienne accepte de s’asseoir à la même table que les représentants du président Syrien.