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23/09/2015

Chien crevé.

En 2011 quand dans la foulée des printemps arabes, une insurrection commença en Syrie contre le régime de Bachar el Assad, la France soutint une « opposition modérée » qui ne regroupait guère que des opposants de l’extérieur sans aucune influence en Syrie. Elle arma et entraina une Armée Syrienne Libre, qui finit par rejoindre le Front al Nosra, émanation locale d’al Qaida. Pendant ce temps là elle combattait al Qaida au Sahel.

La France menaça la Syrie de frappes aériennes en compagnie des USA. Quand Obama abandonna sagement l’idée d’une nouvelle intervention, la France en bon caniche y renonça.

Quand apparut Daesh qui conquit la moitié de l’Irak et de la Syrie, les Etats Unis entreprirent des frappes aériennes. La France déclara alors que Bachar et Daesh, c’était deux aspects du même mal et se limita à des frappes en Irak. Parallèlement la France faisait les yeux doux à l’Arabie Saoudite et au Qatar meilleurs soutiens des djihadistes en Syrie.

Depuis la France vient de décider de rallier la coalition et de frapper en Syrie mais en n’aidant en aucun cas l’armée Syrienne. Actuellement dans le ciel syrien, on trouve des avions américains, anglais, français, syriens, peut être russes, à qui fera-t-on croire que cela se passe sans une certaine coordination et des échanges de renseignements.

Obama décidé à régler la question iranienne, finit par aboutir à un accord sans que les Russes s’y opposent alors que la France menait un combat d’arrière-garde improductif pour imposer des conditions plus dures à l’Iran, et – une fois l’accord conclu- se précipiter à Téhéran pour recoller les morceaux et rechercher des marchés.

Maintenant Obama veut régler la crise syrienne et éliminer Daesh, pendant que Poutine voulant sauver le régime de Bachar lui envoie armes et matériels. Des discussions sont en cours incluant l’Arabie Saoudite, la Turquie, peut être l’Iran sans que la France y participe et l’Europe maintient ses sanctions  contre la Russie qui ne servent à rien et lui coutent très cher.

Comment voir la moindre perspective à long terme dans tous ces changements de pied, la politique étrangère de la France est de plus en plus celle du chien crevé au fil de l’eau.

31/07/2015

Mistral russes, la fin.

Ainsi c’est décidé la France ne livrera pas les deux Mistral  à la Russie. Que vont devenir ces deux bateaux dont la France n’a pas besoin, disposant déjà de trois bâtiments similaires ? Nous aurons grand mal à les vendre : ils ont été construits aux normes russes pour ce qui est des lubrifiants et de l’alimentation électrique et conçus pour opérer dans les mers froides. Nous opérons rarement en mer de Barents et à moins de les envoyer en Terre Adélie, nous affrontons rarement les mers polaires. La moitié de la coque de l’un d’eux a même été construite en Russie.

Il est vrai qu’au train où vont les choses, on est capable de suivre les Américains et l’OTAN  dans une nouvelle guerre froide.

De toute façon il va falloir payer des pénalités, la presse russe parle de 1,16 milliard d’euros qui vont encore aggraver notre déficit. On peut estimer que Poutine a été accommodant dans cette affaire et que sa réaction a été plutôt discrète.

Quoiqu’il en soit la France a perdu de la crédibilité pour la vente d’armements et certains pays vont hésiter à se fier à nous. Contrairement aux Américains nous n’imposions aucune limitation d’emploi pour les armes que nous vendions et cela nous servait, en particulier pour la vente des Rafale, voilà notre crédit entamé.

Notre politique extérieure est vraiment étonnante, nous avons choisi les pays sunnites, Arabie Saoudite et Qatar - démocraties exemplaires - peut être dans l’espoir de contrats d’armement, pendant que nous combattons contre les mouvements terroristes qu’ils soutiennent financièrement. Nous combattons Bachar al-Assad, alliés de fait au Front al Nosra émanation locale d’al-Qaida et après avoir joué la mouche du coche dans la négociation du traité nucléaire Iranien, sans changer grand chose à un accord entre les Etats-Unis et l’Iran, nous nous précipitons à Téhéran pour recoller les morceaux dans l’espoir que nos entreprises ne se fassent pas claquer la porte au nez.

L’affaire des Mistral  était une excellente occasion d’affirmer notre indépendance vis à vis des Etats Unis et de nous rapprocher de la Russie dont nous aurons besoin ainsi que de l’Iran pour combattre l’Etat Islamique et stabiliser le proche et le Moyen Orient. La Russie et l’Europe ont intérêts liés et par les sanctions nous nous tirons une balle dans le pied. L’actuelle crise agricole est en partie due à l’embargo russe sur les exportations européennes.

Remarquons pour finir que la Russie aurait pu s’opposer à l’accord nucléaire iranien et qu’elle ne l’a pas fait et que la coopération spatiale entre la Russie et les Etats-Unis n’a jamais été interrompue. Alors pourquoi ne pas faire preuve nous aussi d’indépendance ?

 

 http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com 

 

 

 

20/07/2015

Iran,bouleversement des alliances

L’accord du P5+1 (Etats Unis, Grande Bretagne, France, Russie, Chine + Allemagne) avec l’Iran sur le nucléaire, quelque peu occulté par le problème grec, est pourtant d’une autre importance par le bouleversement qu’il sous-tend dans le système des alliances au Proche et au Moyen-Orient.

Ce qu’il faut d’abord remarquer c’est que cet accord, censé interdire l’acquisition de l’arme nucléaire par l’Iran, s’il a été négocié principalement entre les Etats Unis et l’Iran et grâce à la détermination d’Obama, n’aurait pu aboutir sans l’aide puis l’accord de la Russie. La Russie allié traditionnel de l’Iran, a servi d’intermédiaire pour arriver à la conclusion de l’accord, auquel elle aurait pu s’opposer. Elle sert maintenant pour partie de garantie à son exécution étant chargée du retraitement de l’uranium enrichi iranien puis de la fourniture du combustible nucléaire destiné aux centrales.

Ces négociations ont abouti alors que la Russie est exclue du G8 à cause de l’affaire ukrainienne.

On peut espérer que le rapprochement entre las pays occidentaux et la Russie va se poursuivre par un règlement du problème ukrainien et la levée des sanctions contre la Russie.

Constatons que l’Occident et la Russie ont un ennemi commun : l’Etat Islamique qui sévit surtout en Irak et en Syrie et qui pourrait être vaincu par une action conjointe comprenant aussi l’Iran à laquelle il faudrait ajouter la Syrie de Bachar al-Assad. Cela nécessiterait évidemment une révolution de la politique de la France qui jusqu’à maintenant a soutenu les pourvoyeurs du terrorisme islamiste que sont l’Arabie Saoudite et le Qatar. Mais il faudra un jour reconnaître que l’on a couru le mauvais cheval.

L’autre bouleversement dans les alliances se manifeste par la colère d’Israël qui se sent trahi par son - jusque là - indéfectible allié que sont les Etats Unis. Pour la première fois les Etats Unis ont pris une position contraire aux souhaits d’Israël qui se sent menacé à tort ou à raison par l’Iran alors que ce pays sans armement nucléaire, ne se risquera certainement pas à s’en prendre à l’Etat Juif détenteur de la bombe et que l’on peut penser bien décidé à s’en servir en cas d’agression.

Remarquons qu’Israël a réussi à empêcher l’inscription à l’ordre du jour d’une réunion  en 2016 pour la création par le traité de non prolifération (TNP) d’une zone exempte d’armes nucléaires au Proche-Orient.

Il n’empêche que la garantie ultime de la survie d’Israël réside dans le soutien inconditionnel  que lui assurent les Etats Unis, soutien qui pour la première fois lui fait défaut. On peut se demander jusqu’où ira le désengagement américain ; s’il se poursuit Israël a des soucis à se faire s’il va un jour jusqu’à l’arrêt de l’aide financière et militaire.

On peut toutefois espérer que l’Iran revenu dans le concert des nations va se développer rapidement, étant donné ses ressources financières et pétrolières, et va arriver à un modus vivendi au moins de fait avec Israël.

Les problèmes viendront alors des états sunnites, Arabie Saoudite et Qatar, qui soutiennent les salafistes et les djihadistes à travers le monde, pays que contre toute raison nous soutenons.

 

 

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27/05/2015

Poutine triomphe à Riga

Les 21 et 22 mai, 25 chefs d’état et de gouvernement de l’Union Européenne, recevaient à Riga, six pays de l’ex URSS constituant la basse-cour  de la Russie (Géorgie, Moldavie, Ukraine, Azerbaïdjan, Arménie et Biélorussie)  pour un sommet dit « du  Partenariat  oriental » fruit d’un projet datant de 2009.

Le ton différait largement ce celui du sommet de Vilnius, les 28 et 29 novembre 2013 où, sur suggestion des américains, on avait proposé à L’Ukraine un accord d’association et de libre-échange avec l’Union européenne, ce qui conduisit à la crise Ukrainienne pas encore résolue.

On avait semble-t-il fini par comprendre, que vu l’état de délabrement des économies de ces pays, l’Union Européenne n’avait aucun intérêt à les intégrer et qu’en plus on se heurterait à l’opposition de Poutine.

Seuls les plus paranoïaques, Suède et Pays baltes souhaitaient la poursuite de l’extension à l’est. L’ancien premier ministre polonais Donald Tusk, autrefois partisan de l’ouverture à l’est, est devenu plus prudent depuis qu’il préside le Conseil européen : il s’est contenté de souligner que le partenariat était « un engagement sur le long terme, un processus progressant pas à pas »

L’ambiance était donc à calmer le jeu et de dire à ces braves gens qu’on les aimait bien, qu’il fallait qu’ils aient des pratiques démocratiques mais qu’ils n’avaient pas vocation à rejoindre l’Union Européenne ni maintenant ni jamais. La chancelière Merkel prêchait pour la franchise : « Le partenariat n’est pas un instrument pour l’élargissement, mais pour un rapprochement avec l’UE. Il ne faut pas susciter de fausses attentes, auxquelles nous ne serions pas en mesure de répondre ».

On ne leur accorda même pas la libéralisation des visas accordée jadis à la Moldavie. Il faut dire dans cette affaire l’Europe avait été d’une d’ une naïveté totale, n’ayant pas conscience qu’elle allait se heurter à l’opposition farouche de Moscou qui verrait dans ce partenariat une intrusion dans son pré-carré et une manœuvre d’encerclement inspirée par les USA.

Il est évident qu’on aurait du associer la Russie aux projets de l’UE, en expliquer la finalité et la convaincre qu’ils n’étaient pas destinés à lui nuire.

L’Europe a donc fait à Riga, machine arrière et c’est tant mieux. Qui avait à gagner à récupérer ces pays, dont l’économie n’est pas à un niveau suffisant et dont les frontières mal définies englobent d’importantes minorités russes ? Nous avons tout intérêt à laisser à Poutine la solution de leurs problèmes, ce qu’il fera, certainement mieux que l’Union Européenne.

Quoiqu’il en soit il convient maintenant de poursuivre dans l’apaisement de nos rapports avec Poutine, de régler rapidement avec lui l’affaire ukrainienne, ce qui ne doit pas être difficile étant donné les besoins de l’Ukraine en une aide financière.

Il faut ensuite lever les sanctions qui nous coutent autant qu’à la Russie, et en particulier livrer les Mistral.

Il faudra ensuite voir avec la Russie et aussi l’Iran, comment sauver la Syrie de l’emprise de l’Etat Islamique, éventuellement en aidant Bachar el-Assad dont l’armée est seule capable de s’opposer à l’invasion islamique. Ce serait plus efficace que l’aide que nous accordons à une fantomatique « opposition modérée » maintenant associée à al-Nosra branche locale d’al-Qaida. Il sera bien temps, la paix revenue, de laisser le peuple syrien décider du gouvernement qui lui convient.

Si nous continuons dans la voie actuelle, c’est non seulement, l’Irak et la Syrie, mais aussi le Liban qui risquent de basculer dans l’islamisme au grand dam des chrétiens qui n’ont pas encore fui.

 

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23/05/2015

La chute de Palmyre

La cité antique de Palmyre est notre bien à tous, comme l’est la cathédrale de Chartres ou les temples d’Angkor, et nous Français avons aidé par une politique extérieure incohérente ou dictée par des intérêts médiocres, à sa chute aux mains des barbares.

Qu’on vende des Rafale et autres matériels militaires à l’Egypte, très bien, nous avons besoin de ce pays pour rétablir un semblant d’ordre dans la zone notamment en Libye et le régime du maréchal al-Sissi, fait preuve d’autorité et d’un laïcisme certain respectant en particulier les coptes.

Mais qu’avions nous à nous exhiber au sommet des monarchies sunnites du Golfe qui réunissait les pires théocraties de la région, Qatar, Arabie Saoudite qui financent les mouvements djihadistes que nous combattons au Sahel.

Il est vrai que nous voulons vendre du matériel militaire à ces deux pays sans être d’ailleurs assurés de ne pas le retrouver un jour en face de nous. Mais un Président n’est pas un démarcheur en quincaillerie militaire.

Pourquoi prendre parti en faveur des sunnites au risque de nous aliéner l’Iran puissance économique et politique majeure. N’aurions nous pas intérêt à voir un peu plus loin et à penser au jour assez proche où l’Iran rejoindra le concert des nations et offrira lui aussi des marchés vitaux pour nos entreprises ?

Pourquoi nous mêlons nous de la rébellion yéménite en fournissant renseignements et imagerie satellitaire à l’aviation de la coalition arabe ? Ce conflit à base religieuse ne nous concerne aucunement et nous n’avons aucune raison d’intervenir.

Nous voilà à combattre AQMI, au Sahel et à soutenir sous la couverture fallacieuse d’une fantomatique opposition modérée au gouvernement Syrien depuis longtemps ralliée, les mouvements djihadistes et en particulier le groupe al-Nosra version locale d’al-Qaida.

Nous voilà navrés de la chute de Palmyre, à juste titre, craignant  que les sauvages de l’Etat Islamique, où servent, ne l’oublions pas quelques centaines de « Français » qui un jour reviendront au pays continuer le djihad, ne ravagent cette merveille bimillénaire.

Nous devons être bien conscients que - à moins que nous voulions intervenir au sol - la seule force capable de s’opposer à l’Etat Islamique est l’armée syrienne qui visiblement commence à être débordée, prise entre deux ennemis, les islamistes d’al-Nosra et l’Etat Islamique, tous deux aidés par le Qatar, l’Arabie Saoudite voire la Turquie et des combattants venus de tout le monde musulman.

Nous voulons la fin de l’Etat Islamique, il faut soutenir les forces loyalistes syriennes, dernier rempart pour les chrétiens dont la France assure depuis des siècles la protection.

Il sera bien temps, la paix revenue, de discuter du départ d’al-Assad et de la mise en place d’un régime acceptable, laïc, éventuellement démocratique qui assure la sécurité de toutes les communautés se trouvant en Syrie.

Ce ne sera certainement pas le cas si nous laissons les islamistes prendre le pouvoir et établir la charia.

Cette politique serait à mener non seulement en liaison avec le Etats Unis que nous avons l’habitude de suivre en nous donnant des grands airs, mais aussi avec la Russie dont l’influence est grande en ce pays.

La chute de Palmyre aura alors servi à quelque chose, en attendant, suggérons à l’ONU de dépêcher d’urgence une mission pacifique pour occuper le site et s’opposer aux destructions à prévoir si on ne fait rien.

 

 

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