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14/12/2014

Russie: Levons les sanctions.

Sous le coup des sanctions et de l’effondrement du prix du pétrole, l’économie russe souffre, le rouble baisse, et l’inflation galope. Devons nous nous en réjouir ? Bien sur que non. La Russie est un partenaire de l’Union Européenne, un client et un fournisseur et d’un point de vue économique nous avons tout intérêt à sa prospérité. Politiquement aussi nous avons besoin de la stabilité de la Russie et Vladimir Poutine a la confiance de son peuple.

De toute façon les Russes sont un peuple qui sait souffrir et qui l’a toujours montré au cours de l’histoire. Politiquement nous n’obtiendrons rien et d’ailleurs nous n’avons rien à gagner à un changement et tout intérêt à rétablir la confiance avec la Russie.

L’Ukraine est le motif des sanctions, ont-t-elles quelque chance de modifier la situation ?

La Crimée qui n’aurait jamais du quitter la Russie, ne redeviendra jamais Ukrainienne et d’ailleurs sa population ne le souhaite pas. Pour le reste de l’Ukraine on accuse Poutine de vouloir annexer les régions russophones du Donbass, rien n’est moins sur, il préfèrerait certainement une solution politique laissant à ces régions une large autonomie. Mais actuellement, l’Ukraine a coupé les ponts économiques et monétaires avec ces régions qu’elle soumet à un bombardement à la mode de Bachar el-Assad, faisant des milliers de victimes civiles. Il est bien probable que la Russie apporte un soutien économique et militaire, mais peut elle faire autrement ?

Il faut ouvrir des négociations à trois, Ukraine, Russie, Union Européenne, mais surtout sans les Etats Unis avec la volonté d’aboutir à une solution politique acceptable maintenant l’Ukraine dans ses frontières actuelles.

Pour démarrer ce processus, levons les sanctions unilatéralement et sans condition, profitons de la période de Noël.

Nous avons besoin de la Russie dans d’autres domaines en particulier pour lutter contre le terrorisme en Irak et en Syrie, c’est le seul combat qu’il faille mener : nous sommes en guerre contre l’islamisme qui suscite partout le terrorisme, unissons les efforts de tous les pays de bonne volonté sans exclusive idéologique.

Et cessons de susciter d’autres problèmes chez les voisins de la Russie, Moldavie, Géorgie, Biélorussie, nous n’avons rien à y gagner.

 

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

14/09/2014

Oui mais...

Quand le président se précipite en Irak pour promettre de l’aide, il croit être le premier, en fait il est le premier comme le chien en laisse qui précède son maître, car il est bien certain que si Obama ne fait rien, Hollande fera comme la dernière fois, rien, parce qu’il n’en a pas les moyens. D’un autre coté la participation française dans des frappes aériennes n’est pas nécessaire à Obama et ne changera pas grand chose sauf de nous engager dans la troisième guerre d’Irak, avec les inconvénients suivants : donner une existence officielle à l’Etat Islamique et pousser vers le Djihad des centaines de Français des cités qui vont au choix, rejoindre l’EI, moindre mal, importer le Djihad en France.

Avant de se lancer dans cette aventure il faut être sur que la coalition a des chances d’éliminer l’E.I. donc que nos alliés au sol feront le nécessaire.

On peut croire aux Kurdes qui ont accueilli les minorités persécutées mais l’Armée Irakienne n’a guère donné de preuves de sa valeur si ce n’est pour fournir les djihadistes en armement. Quand aux alliés arabes, pour la plupart sunnites, la sincérité de leur aide peut être mise en doute. Quoiqu’il en soit pour l’Irak les éléments sont connus et il est probable qu’il n’y aurait pas d’opposition du conseil de sécurité de l’ONU.

Oui mais… l’E.I. ne reconnaît pas les frontières et il faudra agir aussi en Syrie.

Si on veut faire des frappes en Syrie, il y a là violation des frontières d’un état souverain et il est certain que la Russie s’y opposera au conseil de sécurité.

Oui mais… on fait en Ukraine, à l’initiative des USA, une querelle d’Allemand à la Russie, on signe avec l’Ukraine des traités d’association, on parle de partenariat avec l’OTAN, on applique des sanctions à la Russie, toutes choses que Poutine ne peut pas accepter. Donc si on veut intervenir en Syrie sans déclencher une crise internationale, il faut laisser Poutine régler le problème ukrainien sans s’en mêler sauf en accord avec la Russie. D’ailleurs Poutine est le seul à même de régler la crise Ukrainienne où l’Europe n’a strictement rien à gagner.

Quand le problème ukrainien aura été réglé il va falloir se trouver des alliés au sol en Syrie pour faire la guerre à l’E.I. et là tout le monde de déclarer qu’il n’est pas question de faire appel à Bachar ; on va renforcer l’  « opposition modérée », l’ennui c’est que l’opposition modérée n’existe pas, il n’existe que des mouvements islamistes et on voit mal s’allier avec eux pour combattre l’E.I. D’autant que toute aide à quelqu’un d’autre que le pouvoir légal Syrien rencontrera l’opposition de la Russie et de l’Iran, les alliés de Bachar.

Donc si on veut vraiment combattre l’E.I., il faut s’arranger officiellement ou officieusement avec Bachar el Assad, ce qui en définitive serait certainement une bonne chose.

Ceci étant la France pourrait à juste titre faire remarquer qu’elle a déjà donné et donne encore, au Mali et en Centre-Afrique et ne pas se mêler de cette affaire où il y a surtout à recevoir des coups, d’autant qu’elle n’en a guère les moyens.

 

 

 

27/11/2013

Comment peut-on être Persan?

On peut évidemment se réjouir de l’accord trouvé à Genève sur le nucléaire Iranien. On peut aussi faire remarquer que l’Iran ayant signé il y a beau temps le traité de non prolifération nucléaire (TNP), il n’y a pas grand chose de nouveau sous le soleil. Il est vrai que la communauté mondiale accuse sans preuve, l’Iran d’avoir voulu se doter de la bombe, d’où des années de menaces, de sanctions, de condamnations qui ne pouvaient que pousser l’Iran à persévérer dans ses efforts. Le TNP impose des contrôles internationaux, des procédures, qu’il eut été pertinent d’imposer avant d’étrangler l’économie iranienne.

Et c’est là que l’on voit le rôle des faux-culs : hors l’Allemagne, le tribunal international devant lequel l’Iran a comparu à Genève réunissait tous les gros bras du monde, les cinq puissances auxquelles le TNP accorde - ego nominor leo - le privilège de détenir des centaines voire des milliers d’armes nucléaires. Rappelons toutefois qu’en signant le TNP, ces puissances se sont engagées à réduire leur arsenal pour rechercher à terme l’éviction mondiale des armes nucléaires, engagement qu’elles ne respectent pas. La France en particulier s’est dotée de puissants moyens de simulation et de calcul, pour mettre au point de nouvelles armes plus performantes, et les autres en font bien entendu autant.

Je ne sais pas quelles sont les intentions de l’Iran mais je comprendrais très bien qu’il recherche dans l’arme nucléaire le moyen de retrouver son indépendance, comme le fit en son temps le général De Gaulle.

Il n’est d’ailleurs que de voir la réaction d’Israël à la signature de ce « mauvais accord » pour comprendre que ce pays veut pouvoir continuer à agresser militairement ses voisins, Irak, Syrie, Jordanie - et l’Iran - chaque fois que l’envie lui en vient, alors qu’il détient contre tout droit, lui même l’arme nucléaire.

La France fut dans cette affaire à la pointe des exigences, et se vante d’avoir obtenu des conditions plus strictes. Notre ministre Fabius a cherché là un moyen de se refaire après le camouflet que Barak Obama lui avait infligé en Syrie, le laissant tomber dans ses visées guerrières contre el-Assad dont personne ne souhaite plus guère le départ. L’ennui est que pendant ce temps là les USA s’arrangeaient secrètement avec l’Iran et que ce sera eux qui ramasseront les fruits économiques de l’accord de Genève pendant que nous allons perdre ou voir réduites à la portion congrue, nos positions industrielles en particulier dans le pétrole et l’automobile. La France a comme d’habitude mené une politique irréfléchie et loin des réalités du monde. On ne gouverne pas avec de bons sentiments.

08/11/2013

France,tiens tu ta promesse?

Le nouveau consul général de France à Jérusalem, suivant une tradition multiséculaire s’est engagé le 5 novembre à défendre les chrétiens d’Orient.

Le diplomate français, Hervé Magro, a traversé à pied le quartier chrétien de la Vieille ville de la porte de Jaffa, où il a été accueilli par Mgr William Shomali, vicaire patriarcal latin, et le chancelier du Patriarcat, le P. Georges Ayoub, jusqu’au Saint-Sépulcre, le lieu le plus saint de la chrétienté qui abrite le tombeau de Jésus.

Il était précédé de deux kawas, en tenue de janissaires, portant sabre et bâton de cérémonie, lui en tenue de cérémonie blanche, et a été accueilli par les religieux franciscains de la custodie de Terre Sainte qui depuis le XVI° siècle gardent le Saint Sépulcre.

Cette cérémonie traditionnelle marque la prise de fonction du consul général de France à Jérusalem qui assume un rôle de protection des lieux saints et des communautés religieuses.

Lors d’un Te Deum en la basilique Sainte-Anne des Croisés, il a rappelé le rôle unique de la France « fidèle qu’elle a voulu être, qu’elle est et qu’elle restera aux responsabilités que l’histoire lui confère depuis cinq siècles à l’égard des Églises chrétiennes et des communautés religieuses de Terre sainte » et il a déclaré « La continuité du rôle protecteur de la France n’est pas rhétorique. C’est une mémoire vive au présent. Si nous étions tentés de l’oublier, les événements qui se déroulent dans cette région, et dont les communautés chrétiennes souffrent particulièrement, nous imposent un engagement sans faille dans la mission de soutien aux chrétiens d’Orient »

Cette cérémonie dont le consul de France est seul à bénéficier, a pour origine, les liens franco-ottomans contractés par François 1er et la Sublime Porte en 1535 pour prendre à revers l’empereur Charles Quint. La légitimité de la France comme protectrice des lieux saints et des chrétiens repose également sur le protectorat catholique accordé par le Vatican

Le consul de France a promis de défendre les droits des chrétiens, qui figurent selon lui parmi les « plus pauvres et les plus injustement traités de cette région ». Les chrétiens d’Orient – qui seraient entre 13 et 15 millions dans toute la région – émigrent d’Irak, de Syrie, d’Égypte et de Palestine par dizaines de milliers pour des raisons sécuritaires, politiques et économiques.

La France tient-t-elle sa promesse ? il ne semble pas que la défense des chrétiens d’Orient guide sa politique au proche et au moyen orient.

Le nombre des chrétiens en Irak était en 2003 d’environ un million, il en resterait moins de 500 000, qu’a fait la France pour les défendre ? Le 31 octobre 2010 l’attaque contre la cathédrale syriaque de Bagdad, Notre Dame du Perpétuel Secours, avait été la plus meurtrière de celles menées contre les chrétiens.

A l’occasion du troisième anniversaire, marqué par une cérémonie à Notre Dame du Salut, des Irakiens musulmans, aussi bien sunnites que chiites, ont appelé leurs compatriotes chrétiens à résister à la tentation de l’exil. Un des manifestants a déclaré : « Les chrétiens sont irakiens, depuis des millénaires, et la chrétienté est l’une des plus anciennes religions du pays, nous les invitons à ne pas quitter l’Irak, car tous les Irakiens partagent leur douleur »

La France a-t-elle été fidèle à sa mission en soutenant les rebelles Syriens qui veulent instaurer un état musulman où les chrétiens seront au mieux des citoyens de seconde zone et surtout devront quitter le pays. Sous le régime laïc de Bachar Al-Assad, les chrétiens vivent en paix et tiennent leur place. C’est maintenant sur la Russie de Poutine qu’ils comptent pour leur protection.

 

 

Cet article est basé sur le bulletin de l’Oeuvre d’Orient ;

 

18/01/2013

OTAN delenda est

Mon article "Il faut dissoudre l'Otan" paru dans le tribune de la Revue Défense Nationale avait provoqué une réaction à laquelle j'ai répondu dans la RDN

 

 Ma tribune « Il faut dissoudre l’Otan » a suscité la réaction de Guillaume Lasconjarias dans la Tribune N°298 « Le rapport Védrine, l’Otan et la France », j’en suis heureux quoiqu’il ne soit pas d’accord. Je me garderai de faire remarquer que comme chercheur au collège de défense de l’Otan, il est un peu juge et partie, passons. En plus de Caton l’Ancien, il se réfère au rapport d’Hubert Védrine sur le retour de la France dans la structure militaire. Je résumerai un peu schématiquement ce rapport : « Ca n’a servi à rien de regagner l’Otan mais on ne peut pas quand même la quitter maintenant ».

De toutes façons, ce n’était pas l’objet de ma tribune qui suggérait la dissolution pure et simple de l’Otan, pas forcément de l’Alliance atlantique.

Je ne vois pas en quoi, l’Otan serait le « thermomètre » de l’impuissance de l’Europe, il en serait plutôt la béquille dont il convient maintenant de se passer. Je ne nie nullement que l’Europe soit responsable de «  la décrépitude (de ses) outils de défense et même (de la) pensée de défense européenne », diagnostic sévère mais fondé.

J’aimerais que le Président du Conseil européen aille trouver le Président des Etats Unis et lui tienne à peu près ce langage : « merci de nous avoir protégés du danger soviétique mais maintenant cette menace a disparu et les 500 millions d’Européens entendent tourner la page de la guerre froide et assurer seuls leur défense et celle de leurs intérêts. Nous vous voyons vous éloigner vers l’Asie et le Pacifique et nous ne voulons pas vous y suivre. Restons amis, alliés mais dorénavant sachez que nous entendons reprendre en main notre défense »

Bien sur cela demandera effort, mais si nous ne le faisons pas nous resterons des satellites et des mercenaires des Américains entrainés dans des conflits qui ne sont pas les nôtres.

La Serbie, l’Irak, l’Afghanistan en quoi étions nous impliqués dans ces guerres que pourtant nous avons faites même sur notre sol ? Bien sur il y a la Libye où nous n’aurions peut-être pas pu gagner sans l’Otan, c’est un excellent révélateur de notre impuissance et des efforts à faire. Mais fallait-il aller en Libye ?

La France est actuellement empêtrée dans des conflits africains, le Mali, la Centrafrique où nous avons ressortissants et intérêts, nous avons même huit otages en Afrique. En quoi l’Otan nous aide-t-il ? Sans l’Otan nous pourrions plus probablement obtenir des pays européens ce qui nous fait défaut.

Sans l’Otan les pays européens seront contraints à réfléchir entre eux sans compter sur une aide extérieure, à mettre au point les structures nécessaires, à partager et à mutualiser, à choisir et à réaliser les matériels et les armements dont ils ont réellement besoin ; l’industrie d’armement européenne est capable de réaliser la totalité de ces matériels.

Probablement faudra-t-il que les pays européens consacrent plus à leur défense mais ils le feront pour eux mêmes, pour la défense de leurs intérêts et non dans le cadre d’une alliance dont ils ne sont que les mercenaires. Cessons de nous battre pour autrui. Accessoirement nous pourrons aussi nous rapprocher de la Russie qui ne verra plus la défense européenne comme une menace.