18/05/2018
L'empereur de Chine
On pourrait penser que pour faire la promotion des énergies renouvelables on mettrait en avant le cout du kilowatt.heure, la disponibilité, l’absence d’émission de gaz à effet de serre, il n’en est rien. Deux articles, l’un dans Le Monde « Les énergies renouvelables passent le cap des 10 millions d’emplois », l’autre dans le Figaro « La lutte pour le climat va créer 18 millions d’emplois », me laissent songeur, car enfin la lutte contre le supposé réchauffement climatique n’a pas pour objet de résorber le chômage, il faudra bien que quelqu’un paye et ce ne peut être que par le coût de l’énergie. On pourrait aussi bien demander à EDF de doubler ses effectifs, sans pour autant augmenter la production d’électricité. Une sage politique énergétique a pour objet de réduire au maximum les coûts qui se répercutent immédiatement sur les produits.
Dans l’article du Figaro on peut lire « Les actions pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C vont se traduire par 24 millions de créations d’emploi. C’est beaucoup plus que les 6 millions de postes qui devraient être supprimés dans les activités à forte intensité de carbone et de ressources grâce au passage aux énergies renouvelables, aux véhicules électriques et à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments». Quel aveu, cela veut dire que les prix vont augmenter et que c’est le consommateur final qui va voir son pouvoir d’achat diminuer.
L’article du Monde est encore beaucoup plus instructif : d’après l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) on apprend que le cap des dix millions d’emplois a été franchi en 2017, toutes filières confondues. Oui mais 40% de ces emplois ont été créés en Chine principalement dans la filière photovoltaïque où elle affirme sa suprématie : elle monopolise 65% des effectifs mondiaux, c’est en effet en Chine qu’est fabriquée la majorité des panneaux solaires.
L’Europe crée 1,2 millions d’emplois dont le quart en Allemagne où sont fabriquées beaucoup éoliennes. Mais dans cette filière, la Chine fournit aussi 44% des salariés.
Ajoutons les agrocarburants, 1,9 millions d’emploi dont 41% au Brésil et les grands barrages hydrauliques : 1,5 million principalement en Chine encore, au Brésil et en Inde.
Et la France dans tout cela ? On recense 107 000 postes dans les renouvelables soit seulement 1% du total mondial.
Ce 1% doit correspondre aux installateurs de panneaux solaires chinois et au montage d’éoliennes allemandes, ce n’est pas brillant, la France n’ayant développé que peu d’industrie dans ces domaines.
D’autant qu’il y a peu la France était en tête dans le développement de l’énergie nucléaire : réacteurs, éléments combustibles, retraitement, et travaillait pour de nombreux pays notamment en Europe, en Chine, en Inde, au Japon. C’est cette filière non polluante que les différents gouvernements poussés par des écologistes irresponsables s’emploie à saboter depuis des années, notamment en imposant à la France une limite de 50% d’énergie nucléaire dans le « mix », énergétique, limite n’ayant aucune justification rationnelle. Pendant ce temps la Russie, la Chine et la Corée s’emploient avec succès à nous supplanter.
Les 107 000 emplois dans les énergies renouvelables seront perdus et au delà par la disparition de la filière nucléaire.
A cela il faut ajouter l’interdiction que la France s’impose de toute nouvelle prospection pétrolière et de l’exploitation du gaz de schiste.
Etonnons nous du chômage et du déficit commercial endémiques depuis des années.
Ce n’est plus pour le roi de Prusse que nous travaillons mais pour l’empereur de Chine.
14:41 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : énergie, énergies renouvelables, éoliennes, panneaux solaires, nucléaire
10/05/2018
Trump et l'Iran
Il l’a fait, Trump a bien dénoncé comme il l’avait dit l’accord nucléaire avec l’Iran ainsi que le demandait Israël, qui refaisant le coup des « armes de destruction massive » prétend contre toute évidence que l’Iran continue à préparer sa bombe. Venant d’un pays qui s’est doté clandestinement de l’arme atomique, le procès ne manque pas de sel.
Il faut tirer maintenant les conséquences de cette décision, d’abord constater que la politique extérieure américaine ne se fait pas à Washington mais à Jérusalem. On ne peut que voir que les Etats-Unis qui ont déstabilisé le Proche et le Moyen-Orient – Afghanistan, Irak, Syrie - sans parler du Yemen où ils aident l’Arabie Saoudite dans une guerre ignorée, ne cherchent pas à y ramener la paix.
Par cette décision strictement unilatérale, Trump manifeste le mépris dans lequel il tient ses partenaires européens, cosignataires de l’accord avec l’Iran. Tirons en les conclusions.
Que l’Europe fasse bloc pour réaffirmer notre engagement vis à vis de l’Iran qui n’acceptera jamais une renégociation de l’accord. Commençons par lever les sanctions et réintroduire l’Iran dans notre monde économique en passant avec ce pays des accords industriels et commerciaux. Cela n’ira pas sans mal tant les Etats Unis disposent de moyens de pression voire de chantage en particulier pour les contrats libellés en dollars. Il faut que l’Europe pour une fois unie, combattent cette vassalisation.
Il convient aussi de nous rapprocher de la Russie voire de la Chine.
Pour ce qui est de la Russie abandonnons les derniers relents de guerre froide, cessons de nous immiscer dans la zone d’influence russe – la question ukrainienne n’a pour nous aucun intérêt, ce pays est ruiné et corrompu bien loin d’une démocratie et ne méritant pas qu’on le défende au nom des droits de l’homme. Egalement renonçons aux pressions militaires aux frontières russes Abandonnons les sanctions envers la Russie qui coutent à l’Europe autant qu’à la Russie. La Russie fait partie de l’Europe, reconnaissons le.
Les Etats Unis mènent une politique isolationniste et ne considèrent que leur intérêt immédiat. Ce n’est pas l’Iran qui est le pays le plus belligène de la région mais Israêl qui déjà n’hésite pas à intervenir militairement contre la Syrie et qui ne fait rien, bien au contraire, pour mettre fin à une guerre civile qui dure depuis sept ans et dont les origines et la poursuite viennent plus de l’extérieur que du pays lui même. Netanyahou n’hésite pas à réveiller ses fantasmes : « J’ai indiqué à Poutine que 73 ans après la Shoah, les Iraniens veulent exterminer les Juifs, et que nous sommes déterminés à nous défendre », a-t-il affirmé. Rien moins.
14:44 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : trumps, iran, etats unis, israël, russie
05/05/2018
Ego nominor leo
Il faut quand même être d’une grande naïveté pour croire que Kim Jong Un, après tout le mal qu’il s’est donné depuis des années, va renoncer à l’arme nucléaire.
Qu’il renonce aux essais nucléaires c’est probable, d’autant qu’il semble que son centre d’essai n’ait pas résisté au dernier tir, fort puissant puisqu’il a déclenché un séisme.
De même les derniers essais balistiques ont été suffisamment démonstratifs pour convaincre que la Corée du Nord disposait de missiles capables d’atteindre les Etats Unis et bien sur les états voisins, Corée du Sud, Japon…
La Corée du Nord dispose donc ou va disposer, d’une force de dissuasion crédible dont on ne peut croire qu’elle se priverait, d’autant que cette force assure la survie du régime.
Dans ce sens la rencontre de Kim Jong Un avec Trump servira plus à asseoir le régime Nord Coréen qu’à conduire à un quelconque désarmement nucléaire.
Reste à savoir quelle sera la réaction de Trump : ou il se contentera de maintenir des sanctions économiques ou il procèdera à une frappe préventive sur les sites menaçants, à condition qu’il les connaisse et qu’ils soient vulnérables.
Dans cette affaire le gagnant probable est le tyran Nord-Coréen que la rencontre avec Trump, renforce politiquement à l’international.
En cas d’intervention militaire américaine on ne sait pas jusqu’où les choses peuvent aller, localement et au loin.
On se demande s’il ne vaudrait pas mieux admettre que la Corée du Nord dispose de l’arme nucléaire. Israël l’a bien et le Pakistan.
L’étonnant est que ce sont les « états dotés », qui veulent à tout prix conserver leur privilège. Ego nominor leo.
15:52 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : corée du nord, kim jong-un, armes nucléaires, dissuasion, trump
26/04/2018
Bonapartisme
L’attaque aux gaz dont on accuse Bachar el Assad peut facilement apparaître comme une machination, soit un montage par les rebelles destiné à le disqualifier, soit une agression d’un pays tiers auquel le régime syrien ne plait pas par exemple Israël. On ne voit pas pourquoi le président syrien vainqueur dans la Goutha et alors que la majorité des combattants rebelles a été évacuée auraient commis cette attaque.
La réaction des pays occidentaux, les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France qui ont commis une agression délibérée sans mandat contre un pays souverain relève de la plus grande mauvaise foi car enfin, ces trois pays disposent de forces de dissuasion capables de destructions, y compris contre les civils, d’une toute autre ampleur que l’attaque dont ils s’indignent.
Pour ce qui est de la participation de la France à cette action, il convient de faire d’autres remarques :
Depuis des décennies le Parlement est tenu à l’écart de toutes les interventions que la France a menées à tort où à raison en vertu d’une interprétation abusive de la Constitution.
D’abord l’article 15 qui prévoit que le Président de la république est le chef des armées et qui est interprété comme une délégation pour entrainer la France dans n’importe quelle aventure, ne signifie pas autre chose que le fait que le Président est au sommet de la hiérarchie militaire comme le furent Louis XVI en 1791, et les présidents de la IV° République qui ne disposaient d’aucun pouvoir. C’est un rôle honorifique comme en dispose la Reine d’Angleterre pour la plupart des armées du Commonwealth.
L’article 35 était rédigé jusqu’en 2007 de la façon suivante : « La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement. ». Comme on ne déclare plus formellement la guerre et qu’on se contente de la faire sans autre forme de procès, cet article a été longtemps considéré comme caduc si bien que le Parlement était dépossédé de tout contrôle d’emploi des armées. La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 destinée à rendre au Parlement un pouvoir de décision pour toute intervention sauf urgence, a conduit à une nouvelle rédaction de l’article 35 que l’exécutif considère comme un blanc seing pour intervenir n’importe où sans l’accord ou même l’avis du Parlement.
C’est ainsi que nous sommes intervenus en Libye et maintenant au Sahel et en Syrie sans que le Parlement ne soit consulté.
La rédaction de l’article 35 est visiblement inspirée par ce qui se fait aux Etats-Unis où la répartition des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif n’est pas la même.
Pour ce qui est de la France cela revient au retour d’un régime bonapartiste modèle Napoléon III qui, nous avait conduits en Crimée, en Italie, en Chine, au Mexique, pour finir à Sedan.
Il s’agit donc d’un coup d’état de fait peut être inconscient, mais réel, conséquence de décennies d’abus de pouvoir du législatif et de marginalisation du Parlement.
17:00 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie, bachar el assad, france, constitution, bonaparte, napoléon iiititution
23/04/2018
Antisémitisme et marxisme.
Le 21 avril, Le Monde titre « En Pologne, une libération du discours antisémite ». Inquiet, on se précipite sur l’article, en fait il s’agit des « ravages provoqués par le vote, le 1er février, d'une loi mémorielle controversée, condamnant le fait " d'attribuer à la nation ou à l'Etat polonais (…) la responsabilité ou la coresponsabilité " des crimes nazis commis contre les juifs pendant la guerre. »
Au contraire des Français les Polonais se refusent à se reconnaître une quelconque responsabilité dans la Shoah même si beaucoup de camps de déportation étaient sur leur sol. Ils considèrent que pendant la période d’annexion nazie, ils avaient perdu tout pouvoir de décision.
Cette loi a déclenché une crise diplomatique aiguë avec Israël et son satellite, les Etats Unis, ce qui prouve bien que l’innocence de la Pologne n’allait pas de soi à Tel Aviv. Les Polonais soupçonnent d’ailleurs Israël de vouloir obtenir des indemnités : Un journaliste influent Rafal Ziemkiewicz qui « peut se prévaloir en Pologne de l'aura d'un Eric Zemmour, en plus ultra » - Zemmour antisémite il faut oser – n’hésite pas à écrire "Pendant des années, j'ai persuadé - les Polonais - qu'il fallait soutenir Israël. (…) Aujourd'hui, à cause de quelques stupides et cupides parasites, je me sens comme un crétin.": En France nous avons préféré indemniser même pour les « crimes » de la SNCF.
Signe de l’antisémitisme régnant en Pologne : « 51 % des Polonais disent ne pas vouloir que leur fille épouse un juif. » Combien de juifs en Pologne ou ailleurs souhaitent que leur fille épouse un goy ?
Tout cela est affligeant, comment peut on rendre la Pologne responsable des crimes Nazis alors qu’elle était occupée et avait perdu toute autonomie?
Pour complèter Le Monde s’indigne d’une montée de l ‘antisémitisme en Autriche du fait du FPÖ « l’allié autrichien de Marine Le Pen » – nous y voilà – et même horresco referens, en Allemagne.
Rien que de bien habituel si dans le même N° Le Monde constatait avec la plus grande indulgence voire compréhension, que « le marxisme s’épanouit aux Etats-Unis »
Karl Marx serait aujour d’hui « unanimement reconnu comme un auteur majeur, et sans doute le meilleur penseur du capitalisme. » Admirable, oubliées les catastrophes auxquelles les réflexions de ce penseur ont conduit, le goulag, les millions de morts - sans parler de Mao et de Pol Pot - l’oppression de la moitié de l’Europe et sa ruine. " les générations d'aujour d'hui se tournent vers le marxisme pour de tout autres raisons. Elles font l'expérience de la précarité, de la dette. Le marxisme et le socialisme leur permettent de penser ces inégalités ". A quand la réhabilitation de Hitler ?
17:06 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le monde, pologne, antisémitisme, israël, etats-unis, marxisme