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21/12/2014

De Cuba à l'Ukraine.

Obama vient après cinquante deux ans de normaliser les relations des Etats Unis avec Cuba. Cinquante deux ans d’embargo pour quel résultat ? Le régime de Castro est toujours en place, des centaines de milliers de cubains ont fui vers les Etats Unis. Mais les Etats Unis considéraient Cuba comme faisant partie de leur zone d’influence et ont cherché à stopper le communisme allant jusqu’à la tentative d’invasion avortée de la Baie des Cochons et à de multiples tentatives d’assassinat de Fidel Castro.

Mais en même temps qu’il prenait une sage décision vis à vis de Cuba, Obama décidait de nouvelles sanctions contre la Russie pour la crise ukrainienne.

Curieux parallèle, les Etats Unis ne supportent pas la moindre ingérence dans ce qu’ils considèrent comme leur zone d’influence mais interviennent constamment pour défendre leurs intérêts, généralement sous des prétextes de démocratie et de droits de l’homme.

Si on fait le tour des interventions récentes de l’OTAN, bras armé des Etats Unis ou de coalitions dirigées par les Américains, que de désastres : la Serbie où la situation n’est pas encore stabilisée et où l’intervention otanienne a conduit à la sécession du Kosovo, les deux guerres d’Irak dont les Etats Unis n’arrivent pas à se dépêtrer et d’où est sorti l’Etat Islamique qui maintenant contrôle une bonne partie de l’Irak et de la Syrie, l’Afghanistan qui a déstabilisé non seulement le pays mais le Pakistan et créé les Talibans qui ont depuis échappé à leurs créateurs.

Nous même et les Anglais avons entrainé l’OTAN dans la guerre de Libye qui a provoqué l’éclatement du pays et la déstabilisation du Sahel où nous sommes appelés à intervenir, au Mali, en Centrafrique…

Le régime de Bachar al-Assad ne nous plait pas : heureusement nous n’avons pas eu les moyens d’intervenir militairement, mais sous couleur d’aider une opposition modérée qui n’existe pas nous voilà alliés objectifs du Front al Nosra émanation locale d’al-Quaida pendant que nous emprisonnons les Français qui vont le rejoindre.

Nous menons une politique étrangère totalement incohérente au nom de grandes idées mais en contradiction avec nos intérêts évidents : Il faut vaincre l’Etat Islamique et aboutir à sa disparition, pour cela nous avons besoin de la Syrie de Bachar al-Assad et aussi de ceux qui la soutiennent, la Russie et l’Iran, allons à l’essentiel et soyons pragmatique.

De même, nous avons tout à perdre de la crise russe à laquelle nous participons par des sanctions qui n’aboutiront à rien : La Crimée qui était russe depuis longtemps est retournée dans le giron russe et n’en sortira plus. Nous sommes en grande partie responsable de la crise en Ukraine que, sous influence américaine, nous avons cherché à entrainer vers l’Union Européenne. Quelle idée : l’Ukraine est un état ruiné qu’il faudra soutenir à bout de bras. Il n’est même pas évident que Poutine ait envie d’annexer les provinces russophones du Donbass, il préfèrerait une solution politique. En attendant l’Europe a besoin d’une Russie forte et stable, levons les sanctions, et négocions directement avec elle surtout sans consulter les Américains, Leurs intérêts ne sont pas les nôtres.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

14/12/2014

Russie: Levons les sanctions.

Sous le coup des sanctions et de l’effondrement du prix du pétrole, l’économie russe souffre, le rouble baisse, et l’inflation galope. Devons nous nous en réjouir ? Bien sur que non. La Russie est un partenaire de l’Union Européenne, un client et un fournisseur et d’un point de vue économique nous avons tout intérêt à sa prospérité. Politiquement aussi nous avons besoin de la stabilité de la Russie et Vladimir Poutine a la confiance de son peuple.

De toute façon les Russes sont un peuple qui sait souffrir et qui l’a toujours montré au cours de l’histoire. Politiquement nous n’obtiendrons rien et d’ailleurs nous n’avons rien à gagner à un changement et tout intérêt à rétablir la confiance avec la Russie.

L’Ukraine est le motif des sanctions, ont-t-elles quelque chance de modifier la situation ?

La Crimée qui n’aurait jamais du quitter la Russie, ne redeviendra jamais Ukrainienne et d’ailleurs sa population ne le souhaite pas. Pour le reste de l’Ukraine on accuse Poutine de vouloir annexer les régions russophones du Donbass, rien n’est moins sur, il préfèrerait certainement une solution politique laissant à ces régions une large autonomie. Mais actuellement, l’Ukraine a coupé les ponts économiques et monétaires avec ces régions qu’elle soumet à un bombardement à la mode de Bachar el-Assad, faisant des milliers de victimes civiles. Il est bien probable que la Russie apporte un soutien économique et militaire, mais peut elle faire autrement ?

Il faut ouvrir des négociations à trois, Ukraine, Russie, Union Européenne, mais surtout sans les Etats Unis avec la volonté d’aboutir à une solution politique acceptable maintenant l’Ukraine dans ses frontières actuelles.

Pour démarrer ce processus, levons les sanctions unilatéralement et sans condition, profitons de la période de Noël.

Nous avons besoin de la Russie dans d’autres domaines en particulier pour lutter contre le terrorisme en Irak et en Syrie, c’est le seul combat qu’il faille mener : nous sommes en guerre contre l’islamisme qui suscite partout le terrorisme, unissons les efforts de tous les pays de bonne volonté sans exclusive idéologique.

Et cessons de susciter d’autres problèmes chez les voisins de la Russie, Moldavie, Géorgie, Biélorussie, nous n’avons rien à y gagner.

 

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

04/12/2014

La Moldavie aussi

Les élections législatives organisées en Moldavie le 30 novembre dernier donnent la majorité aux partis pro-européens, qui obtiennent 54 députés alors que les partis pro-russes ont 47 élus.

Il faut se rappeler que la Moldavie a signé le 27 juin dernier un traité d’association avec l’UE et que depuis mai les Moldaves peuvent circuler sans visa dans l’espace Shengen. Il y a eu là, comme en Ukraine, une manœuvre de l’ « occident » pour détacher la Moldavie de la sphère d’influence russe.

La Moldavie est un pays qui n’a jamais existé en dehors de l’Union Soviétique. Partie de l’ancienne Bessarabie, elle avait été rattachée à la Russie en 1812, le reste allant à la Roumanie et à l’Ukraine. Ajoutons que la Transnistrie russophone s’est constituée en République moldave du Dniestr, non reconnue par la communauté internationale, et la Gagaouzie menace de proclamer son indépendance.

Quel intérêt a l’Europe à créer une nouvelle zone de tension avec la Russie, en déstabilisant  un non-état de 3,5 millions d’habitants, sinon, pour complaire aux Etats Unis, en repoussant la zone d’influence russe vers l’est, au risque de créer une nouvelle source de conflit entre l’Europe et la Russie.

On va bien entendu accuser Vladimir Poutine de tout alors que les initiatives viennent à l’évidence de l’occident.

Un autre signe est apparu récemment en Europe de durcissement envers la Russie, quand l’UE a choisi comme président du conseil européen le Polonais Donald Tusk.

La Pologne, membre de l’OTAN depuis 1999 et de l’ Union Européenne depuis 2004, a gardé de son histoire mouvementée une crainte, quelque peu paranoïaque actuellement, de son voisin russe, qu’elle soupçonne d’idée de reconquête. Elle a tendance à s’aligner sur la politique américaine. Les hésitations européennes pour l’application de sanctions à la Russie dans la gestion du dossier ukrainien ont irrité Varsovie qui trouve que « l’Europe fait preuve de myopie stratégique ».

Si on considère que l’Europe a tout intérêt à normaliser ses relations avec la Russie pour en faire un partenaire plutôt qu’un adversaire, ce n’était probablement pas une bonne idée de choisir M. Tusk.

Monsieur Tusk est en particulier partisan de la relance des négociations sur le traité de libre-échange avec les Etats Unis qui ne manquerait pas d’inféoder l’Europe et de lui enlever le peu qui lui reste d’indépendance.

On n’invoquera pas bien sur de théorie du complot, mais on ne peut aussi que constater que la chute du prix du pétrole tombe bien à point pour déstabiliser l’économie russe et faire plonger le rouble. La clé du problème est à Riyad et il ne semble pas que les Etats Unis aient usé de leur influence pour obtenir de l’Arabie Saoudite une réduction du quota de production, pour soutenir les prix. Il est vrai que l’objectif de l’Arabie Saoudite est de rendre l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels non rentable et diminuer la concurrence.

On annonce qu’un nouveau cessez-le-feu a été signé en Ukraine entre le gouvernement ukrainien et les séparatistes à partir du 5 décembre. Espérons qu’il sera appliqué et qu’une nouvelle source de conflit ne va pas apparaître autre-part.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com 

25/11/2014

Mistral et vent contraire.

"La France reporte la livraison du Mistral à la Russie jusqu'à nouvel ordre" Qu'est ce à dire? Il est bien évident que la Russie ne va pas accepter la défaillance d'un fournisseur et va annuler la vente. Cela va nous couter entre remboursement et dédit, de l'ordre de trois milliards d'euros, qui va payer? Plus grave la France perd toute crédibilité et ne pourra plus rien vendre.

"Jusqu'à nouvel ordre" ? Que Poutine évacue la Crimée et s'excuse? Que la Russie regarde l'Ukraine intégrer l'OTAN ? Ces bâtiments livrés sans armement ne constituaient aucune menace pour nous ni pour l'Europe.

Pour une fois on avait une occasion de montrer une certaine indépendance vis à vis de l'Occident, vieille appellation issue de la guerre froide et qui signifie les intérêts américains.

Le "Vladivostok" a probablement été construit en tenant compte de normes russes et sera invendable et derrière il y a le "Sebastopol". Nous avons déja trois bâtiments du même type et nous n'avons aucun besoin de plus. Au pire arriverons nous à les brader à bas prix et après il faudra les adapter à l'acheteur.

Décidément la France n'a plus aucun courage ni aucune indépendance, il y avait là une belle occasion de commencer à s'arranger avec la Russie. On préfère se tirer une balle dans le pied. On ne le dit pas beaucoup, mais pour l'espace les Etats Unis dépendent de la Russie, seule capable de desservir la station spatiale internationale, et qui lui fournit des moteurs de fusée. "business as usual"

 

14/11/2014

Le piège ukrainien

De Gaulle a déclaré un jour, « Les états n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts. » et pourtant si on regarde les actions récentes de la France à l’extérieur, on ne peut que constater qu’elles sont motivées non par l’intérêt de la France mais par d’autres raisons comme l’intérêt des Etats-Unis camouflés en OTAN, ou de bons sentiments comme la promotion de la démocratie et des droits de l’homme. Il en fut ainsi en Libye où la France, sous couvert de l’OTAN mena une guerre irresponsable qui déstabilisa le Sahel et dont nous n’avons pas fini de payer les conséquences.

Il en est maintenant ainsi en Ukraine où l’Union Européenne s’est engagée avec la France, dans un conflit où nous n’avons rien à gagner ce qui n’a fait qu’aggraver la situation.

Que les Etats-Unis veuillent contrer la Russie et l’empêcher de redevenir une grande puissance est à la limite compréhensible, mais l’Europe !  Quand comprendra-t-on que notre intérêt en tant qu’Européens et Français est d’établir des rapports confiants et utiles avec la Russie ? Actuellement nous faisons tout le contraire.

Le début de la crise ukrainienne a été le projet d’accord à Vilnius entre l’Union Européenne, projet d’abord avorté et que nous avons signé ensuite avec l’oligarque chocolatier Petro Porochenko, parvenu au pouvoir à Kiev dans des conditions douteuses.

Il sera très difficile maintenant de ne pas admettre l’Ukraine dans l’UE même si on peut estimer qu’elle n’y a pas sa place et qu’elle nous coutera très cher.

L’Ukraine est un pays ruiné de 45 millions d’habitants auquel il manque quelque 40 milliards de dollars, dont l’économie, et en particulier l’industrie, est imbriquée dans celle de la Russie. Liée historiquement, culturellement et économiquement avec la Russie, elle n’a aucunement vocation à devenir européenne. Les Etats-Unis, qui ont vassalisé l’Europe grâce à l’OTAN, la pousse à s’étendre toujours plus vers l’est en particulier depuis la réunification de l’Allemagne, pour contenir l’influence russe. Nous avons ainsi intégré la Bulgarie, la Roumanie et les Pays Baltes, pour quel bénéfice ? Sinon l’immigration chez nous de ressortissants dont les Rom inassimilables ? Nous ne retirons aucun profit de cette annexion qui ne fait qu’affaiblir notre niveau de vie en augmentant le chômage et la concurrence extérieure.

Nous avons reconnu la validité des élections législatives ukrainiennes du 26 octobre dont les provinces russophones du Donbass étaient exclues. N’avons nous pas vu qu’ainsi nous reconnaissions la sécession de ces provinces ? Poutine les a aussi reconnues pour cette raison. Le piège s’est refermé quand nous avons refusé d’entériner les scrutins du 3 novembre, dans les provinces séparatistes de Donetsk et de Louhansk, que Poutine lui s’est empressé de reconnaître.

Il sera bien difficile maintenant de recoller les morceaux, d’autant que Kiev cherche à reconquérir ses provinces perdues par la force bombardant ses villes comme Bachar al Assad, sans soulever notre indignation.

Si l’Europe ne s’en était pas mêlée, l’affaire si elle avait seulement existé, serait depuis longtemps réglée par un accord entre l’Ukraine et la Russie, au profit des deux pays. Nous sommes maintenant partis dans une crise qui peut durer plusieurs années. Les sanctions imposées à la Russie jointes à la baisse du prix du pétrole, affaiblissent l’économie russe et provoquent la chute du rouble.

Mais l’Europe et la France sont aussi perdantes, la Russie étant un fournisseur et un client. N’avons nous rien de mieux à faire pour rétablir notre économie ? Par ces sanctions nous nous tirons une balle dans le pied, la non-livraison des Mistral en étant un remarquable symbole.

Ce qui est intéressant c’est de voir que pour d’autres c’est « business as usual ». Les Etats-Unis dépendent entièrement de la Russie pour leurs activités spatiales. Elle assure seule, en particulier le transfert des cosmonautes vers la station spatiales et lui fournit des moteurs de fusée.

Il est temps de négocier aves la Russie et l’Ukraine mais sans les Etats Unis, une sortie de crise acceptable et profitable à tous, sinon nous allons voir la Russie faute d’un accord avec l’Europe, se tourner vers la Chine.

 

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com