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15/03/2013

Pauvre Patricia.

Grand moment hier sur France 3 où officiait la très gauchiste Patricia Loison.

Elle avait invité une représentante de l’opposition syrienne au look très occidental et parfaitement francophone, pour lui demander ce qu’elle pensait de l’idée franco-britannique de fournir des armes à l’opposition.

La dame ne mâcha pas ses mots : je pense que c’est une très mauvaise idée, c’est ajouter la guerre à la guerre, les zones « libérées » sont immédiatement prises en main par les djihadistes et ceux qui trinquent ce sont les 35% des Syriens des minorités. D’ailleurs l’Arabie Séoudite et le Qatar fournissent déjà des armes. Il n’y a de solution que politique. Cette pauvre Patricia essaya bien de la faire taire et de parler plus fort, elle dut finalement la couper. Un grand moment vous dis-je où on entend pour une fois la vérité.

Il faut bien dire qu’après l’affaire de Libye qui provoqua la guerre du Mali, il est étonnant qu’on veuille soutenir nos adversaires, en Syrie, pour des raisons qui m’échappent encore mais où Israël et l’Iran ne sont pas étrangers. 

 

15/02/2013

Les ethnies en Afrique

Je reprends un article de Bernard Lugan sur l'origine des ethnies en Afrique

"Au Mali, les ethnies sont-elles des créations françaises ?

(Ce texte peut être cité et reproduit en indiquant la source : www.bernard-lugan.com)

Dans sa livraison du 26 janvier 2013, l’hebdomadaire Marianne rapporte les propos suivants tenus par Jean-Loup Amselle, anthropologue et directeur d’études à l’Ehess (Ecole des hautes études en sciences sociales) : « J’ai passé de nombreuses années sur le terrain au Mali, avec les Peuls, les Bambaras, les Malinkés, et nous avons démontré qu’en réalité les ethnies telles qu’elles existent sont des créations coloniales ».
 
Avec cette phrase, l’explication des évènements maliens devient soudain claire : si les Maures du Mujao coupent les mains des Bambara et si les Songhay tabassent les Touareg du MNLA, c’est parce que tous sont les prisonniers inconscients de catégories sociales qui leur furent imposées par les colonisateurs. In fine, la France, ancienne puissance coloniale, est donc responsable de la guerre civile malienne... CQFD !

En soutenant que les ethnies africaines « telles qu’elles existent sont des créations coloniales », l’anthropologue Jean-Loup Amselle nie donc l’existence des peuples qu’il a pourtant pour vocation et pour mission d’étudier. Le paradoxe est d’autant plus réel qu’au même moment, l’histoire de ces mêmes peuples a été introduite dans les programmes français du cycle secondaire…Ferait-on donc étudier à nos enfants des peuples qui n’existèrent pas ?
Une question mérite donc d’être posée à l’anthropologue Jean-Loup Amselle : à la fin du XIX° siècle, quand débuta la colonisation, les Peul, les Bambara, les Malinké, les Maures, les Songhay et les Touareg au Mali, les Tutsi et les Hutu au Rwanda, les Darod et les Saab en Somalie, les Sotho, les Zulu et les Xhosa en Afrique du Sud, les Ovimbundu et les Kongo  en Angola, les Kru et les Mano au Liberia, les Temné et les Mendé en Sierra Leone, les Baoulé et les Bété en Côte d’Ivoire, les Gbaya et les Zandé en RCA, les Tama et les Toubou au Tchad, etc., existaient-ils, oui ou non ?

La réponse ne fait aucun doute : ces ethnies existaient. Il ne s’agit pas là d’une affirmation ou d’une croyance, mais du résultat de la convergence de multiples éléments de connaissance qui sont notamment, mais pas exclusivement, l’histoire et les traditions des peuples en question, les observations des premiers voyageurs, les études faites par les administrations coloniales, les travaux des instituts de recherche dont le prestigieux IFAN, l’ancien Institut français d’Afrique noire, les nombreuses études récentes menées dans le domaine de l’ethno-histoire ou encore de la linguistique etc. 
Or, tout cela ne compte pas pour des universalistes aveuglés par leur idéologie. Ces négateurs des enracinements refusent en effet de voir qu’en Afrique comme partout ailleurs dans le monde, l’Histoire s’écrit  autour des Peuples, donc des ethnies. Comme Jean-Jacques Rousseau dans l’introduction du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, ils  commencent donc « par écarter tous les faits, car ils ne touchent point à la question ». Loin de la méthode expérimentale, nous sommes là dans le domaine de la croyance religieuse.

Certaines ethnies africaines furent certes influencées, transformées, utilisées, parfois même valorisées ou au contraire rabaissées durant la brève parenthèse coloniale. Cependant, outre qu’influence et origine n’ont pas le même sens, et à moins de procéder par syllogisme, une telle reconnaissance n’autorise pas à affirmer que les ethnies africaines furent des « créations coloniales ».
Certes encore, sur les centaines d’entre ces ethnies, une poignée fut fabriquée par les colonisateurs quand, par souci administratif, ils regroupèrent sous un seul vocable, le plus souvent un acronyme, plusieurs clans ou tribus. Mais, dans la quasi-totalité des cas, les membres de ces nouveaux ensembles étaient apparentés et ils revendiquaient des ancêtres communs. Trois exemples permettront d’y voir plus clair :
- Meru est un ethnonyme regroupant huit petites tribus apparentées aux Kikuyu et unies par la langue et par la filiation puisque leurs membres prétendent descendre d’un ancêtre fondateur commun ; il s’agit des Igembe, des Kienjai, des Muthara, des Thaîcho, des Munithû, des Ogoji, des Mwimbî et des Chuka.
- Kalenjin est un autre ethnonyme  désignant un ensemble de huit autres petites tribus parentes, les Cherangani, les Elgeyo, les Kipsigi, les Marakwet, les Nandi, les Pokot, les Sabaot et les Tugen.
- En Afrique du Sud, Fingo est également un ethnonyme créé quant à lui par des missionnaires chrétiens qui regroupèrent sous ce vocable des fugitifs nguni appartenant à diverses tribus elles aussi parentes.

En dehors de ces cas et de quelques autres, tous clairement identifiés et étudiés, les autres ethnies africaines existaient bien au moment de la conquête coloniale. Soutenir le contraire est une aberration scientifique.
 
Toujours dans le même numéro de Marianne, Jean-Loup Amselle déclare qu’avec les ethnies : « On a fabriqué des catégories intangibles alors que tout était auparavant beaucoup plus labile  et fluide. En assignant aux personnes une culture définie, on présume de l’identité que les gens se choisissent. On les enferme dans des cases, et on leur enlève toute possibilité de choix».

Jean-Loup Amselle qui insiste sur la notion de « fabrication » des ethnies, cherche à faire croire qu’avant la colonisation il était possible aux Africains de choisir la leur. Une telle affirmation est proprement sidérante dans la bouche d’un anthropologue et cela au simple regard de la filiation, des généalogies familiales et du culte des ancêtres, socle des sociétés africaines qu’il est chargé d’étudier.
Voudrait-il donc faire croire que dans le Mali précolonial il était loisible à des Bambara de se déclarer Peul et à des Touareg de s’affirmer Malinké?  Si tel était le cas, Jean-Loup Amselle pourrait également soutenir qu’en Afrique du Sud les Sotho pouvaient choisir de devenir Ndebele et qu’au Rwanda les Hutu et les Twa avaient la possibilité de s’affirmer Tutsi…N’en déplaise aux universalistes, les Africains ne sont pas comme la chauve-souris de Jean de la Fontaine ; ils ne sont pas tantôt oiseau, tantôt muridé car ils savent bien d’où ils viennent et quelles sont leurs racines…Même si, à la marge, existaient les mêmes que ceux qui, au Rwanda, furent désignés sous le nom de « troqueurs d’ethnie » après la révolution de 1959, quand les Tutsi furent renversés par les Hutu.

Quoiqu’il en soit, le postulat idéologique soutenu par Jean-Louis Amselle est contredit par l’histoire car les Etats précoloniaux de la région sahélienne furent tous construits par des ethnies bien identifiées qui en soumirent d’autres, elles aussi parfaitement connues. Or, ces Etats ne furent pas des « melting-pot » dans lesquels l’appartenance ethnique était « labile et fluide » ; même quand ils débouchèrent exceptionnellement sur des ensembles pluriethniques puisque ce furent des entreprises sans lendemain. C’est ainsi que le délitement du royaume du Mali et de l’empire Songhay se traduisit par la reprise d’autonomie, et sous leur nom, des ethnies qui y avaient été un moment englobées. Les contre-exemples sont rares : entité toucouleur ou bien certains empires musulmans nés des jihad qui furent des « agglomérateurs » ou des « coagulateurs » ethniques partiels et le plus souvent momentanés. 
Revenons un instant sur le lien attesté entre ethnie et Etat qui permet de mesurer l’ampleur de la dérive intellectuelle de Jean-Loup Amselle.
- Aux X°-XI° siècles, le royaume de Ghana fut fondé par les Soninké qui s’imposèrent à la fois aux Berbères du royaume d’Aouadagost et aux ethnies noires environnantes. Or, les Soninké existaient encore en tant qu’ethnie au moment de la colonisation, 800 ans plus tard.
- Dans l’actuel Mali, le royaume Songhay qui dominait la région au XV° siècle, soit plus de 400 ans avant la colonisation, fut une création de l’ethnie éponyme laquelle commandait à des ethnies tributaires, à commencer par une partie des Touareg Iforas. Or, les Songhay existaient toujours en tant qu’ethnie quand débuta la colonisation.
A l’intérieur de ces deux Etats, ni dans un cas, ni dans l’autre, il n’y eut « labilité » ou « fluidité » parmi les peuples soumis ou tributaires puisqu’ils conservèrent leur identité jusqu’à aujourd’hui.

Le même phénomène se retrouve partout en Afrique. Plus au sud, dans les royaumes Ashanti, Fanti ou Baoulé,  eux aussi forgés par les ethnies éponymes, les peuples conquérants ou conquis conservèrent ou préservèrent leur personnalité et leur nom jusqu’au moment où se fit la colonisation.
Au Rwanda, l’appartenance à l’une ou l’autre  des ethnies était codifiée et elle était aussi définitive que le sexe. On naissait Tutsi ou Hutu, on ne le devenait pas. Pour Jean-Pierre Chrétien, qui, sur ce point, appartient à la même école de pensée que Jean-Loup Amselle, cette réalité n’est qu’une illusion, un « fantasme » résultant, selon son expression, de la « pensée gobinienne » des colonisateurs. L’anathème est facile, mais  comme l’idéologie de la différence véhiculée par les Tutsi reposait sur le mythe de Kigwa lequel date du XIIe siècle, on voit mal en quoi Gobineau et la colonisation pourraient y être pour quelque chose…
 
Pendant que ces messieurs du boulevard Raspail, siège de l’Ehess, consacrent leur temps et les crédits qui leur sont alloués à des divagations intellectuelles autrement nommées élucubrations, leurs  homologues anglo-saxons travaillent sur le réel, sur l’ethno-histoire. Voilà qui explique largement pourquoi l’africanisme français n’est plus aujourd’hui que la pauvre petite butte témoin d’une idéologie moribonde, une sorte de discipline fossile dont les derniers grands prêtres clament dans la solitude de leur désert philosophique que les ethnies sont nées de la même manière que Lucinde fut reconnue muette…

Plus grave, et même moralement difficilement acceptable, en plus d’être une aberration scientifique, le postulat de l’origine coloniale des ethnies revient  à soutenir que l’Afrique d’avant les Blancs n’avait pas d’histoire, qu’elle n’était qu’un conglomérat d’individus, une masse indifférenciée de populations aux appartenances molles et floues ultérieurement structurées en ethnies par la colonisation... Existe-t-il une vision plus méprisante, plus paternaliste, plus mutilante et en définitive plus raciste de l’Afrique et des Africains ?"

Bernard Lugan
14/02/13

10/02/2013

Mon légionnaire.

L’autre jour la presse exhibait avec indignation la photo d’un légionnaire qui au Mali se protégeait la figure de la poussière soulevée par un hélicoptère, avec un foulard représentant une tête de mort.

Indignation des bisounours et des bien-pensants  comme si les militaires n’étaient pas faits pour faire peur.

Il paraît que le « coupable » a écopé de 40 jours d’arrêts et a été rapatrié. La carrière d’un de ces extraordinaires combattants que sont les légionnaires qui ont servi la France dans toutes les guerres et les interventions et payé plus que leur part, 10 000 ont été tués en Indochine, va être interrompue pour une photo et la lâcheté du haut commandement qui n’a pas pris sa défense.

On ne fait pas la guerre avec des bons sentiments.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

 

 

24/01/2013

La libération de Jeanne d'Arc

Le battage médiatique fait autour de la libération de Florence Cassez est scandaleux : on a libéré Jeanne d’Arc, l’innocente pucelle.

Rien à voir, Florence Cassez a été libérée par la cour suprême mexicaine pour faute de procédure, et encore seulement par trois voix contre deux, et elle doit être rejugée en appel, donc rien de nouveau sur sa culpabilité.

Elle vivait avec un kidnappeur encore en prison et n’ignorait certainement rien de ses activités au cas où elle n’y aurait pas directement participé.

Le comportement de la France vis à vis de la justice mexicaine est scandaleux, le Mexique n’est quand même pas un état du tiers monde à la justice incertaine. Le kidnapping y est un fléau national jugé avec la plus grande sévérité et le fait d’être française ne donne aucun droit d’impunité.

Que dirions nous si le Mexique exerçait sur la France les pressions que l’on a exercées sur lui comme si les Mexicains étaient les derniers des rastaquouères.

Quand je pense que Fabius, ministre des affaires étrangères a été l’accueillir,  aucune pudeur, j’ai honte.

Hier tous les journaux télévisés avaient des émissions spéciales, oublié le Mali où la France est en guerre.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

18/01/2013

OTAN delenda est

Mon article "Il faut dissoudre l'Otan" paru dans le tribune de la Revue Défense Nationale avait provoqué une réaction à laquelle j'ai répondu dans la RDN

 

 Ma tribune « Il faut dissoudre l’Otan » a suscité la réaction de Guillaume Lasconjarias dans la Tribune N°298 « Le rapport Védrine, l’Otan et la France », j’en suis heureux quoiqu’il ne soit pas d’accord. Je me garderai de faire remarquer que comme chercheur au collège de défense de l’Otan, il est un peu juge et partie, passons. En plus de Caton l’Ancien, il se réfère au rapport d’Hubert Védrine sur le retour de la France dans la structure militaire. Je résumerai un peu schématiquement ce rapport : « Ca n’a servi à rien de regagner l’Otan mais on ne peut pas quand même la quitter maintenant ».

De toutes façons, ce n’était pas l’objet de ma tribune qui suggérait la dissolution pure et simple de l’Otan, pas forcément de l’Alliance atlantique.

Je ne vois pas en quoi, l’Otan serait le « thermomètre » de l’impuissance de l’Europe, il en serait plutôt la béquille dont il convient maintenant de se passer. Je ne nie nullement que l’Europe soit responsable de «  la décrépitude (de ses) outils de défense et même (de la) pensée de défense européenne », diagnostic sévère mais fondé.

J’aimerais que le Président du Conseil européen aille trouver le Président des Etats Unis et lui tienne à peu près ce langage : « merci de nous avoir protégés du danger soviétique mais maintenant cette menace a disparu et les 500 millions d’Européens entendent tourner la page de la guerre froide et assurer seuls leur défense et celle de leurs intérêts. Nous vous voyons vous éloigner vers l’Asie et le Pacifique et nous ne voulons pas vous y suivre. Restons amis, alliés mais dorénavant sachez que nous entendons reprendre en main notre défense »

Bien sur cela demandera effort, mais si nous ne le faisons pas nous resterons des satellites et des mercenaires des Américains entrainés dans des conflits qui ne sont pas les nôtres.

La Serbie, l’Irak, l’Afghanistan en quoi étions nous impliqués dans ces guerres que pourtant nous avons faites même sur notre sol ? Bien sur il y a la Libye où nous n’aurions peut-être pas pu gagner sans l’Otan, c’est un excellent révélateur de notre impuissance et des efforts à faire. Mais fallait-il aller en Libye ?

La France est actuellement empêtrée dans des conflits africains, le Mali, la Centrafrique où nous avons ressortissants et intérêts, nous avons même huit otages en Afrique. En quoi l’Otan nous aide-t-il ? Sans l’Otan nous pourrions plus probablement obtenir des pays européens ce qui nous fait défaut.

Sans l’Otan les pays européens seront contraints à réfléchir entre eux sans compter sur une aide extérieure, à mettre au point les structures nécessaires, à partager et à mutualiser, à choisir et à réaliser les matériels et les armements dont ils ont réellement besoin ; l’industrie d’armement européenne est capable de réaliser la totalité de ces matériels.

Probablement faudra-t-il que les pays européens consacrent plus à leur défense mais ils le feront pour eux mêmes, pour la défense de leurs intérêts et non dans le cadre d’une alliance dont ils ne sont que les mercenaires. Cessons de nous battre pour autrui. Accessoirement nous pourrons aussi nous rapprocher de la Russie qui ne verra plus la défense européenne comme une menace.