17/02/2013
J'suis qu'un pauvre paysan
Dans l’affaire du cheval devenu bœuf, on n’a pas beaucoup dit que la maison Spanghero était la propriété de Lur Berri, une coopérative basque dont la vocation était de faire la promotion et de commercialiser des produits locaux. Comme dit un délégué CFDT : « On s’est battu pour que Lur Berri reste et travaille localement. Au lieu de faire faire des milliers de kilomètres à de la viande qui vient de Roumanie pour revenir en France...c'est quelque chose qui n'aurait jamais dû exister ".
Non seulement cela a coûté beaucoup d'argent à la coopérative mais elle s'est lancée dans des métiers qu'elle ne sait pas faire. Avec des rachats, elle s'est projetée dans la mondialisation et la financiarisation. On a sacrifié un investissement local qui favorisait des circuits de distribution courts au profit d'investissements extérieurs difficilement contrôlables. Lur Berri est propriétaire de Labeyrie, foie gras et saumon fumé, et fabrique aussi des blinis.
Cette affaire est à l’image d’une agriculture qui se dit écolo mais construit des usines à cochons et à poulets où les bêtes vivent hors sol et ne connaissent pas la lumière du soleil, où les poules vivent coude à coude pour pondre des œufs qui tombent dans des gouttières. Mon hérédité de Charolais a la nostalgie de ces boeufs blancs paissant en liberté dans l’herbe verte.
Les agriculteurs maintenant pleurent après les subventions, peut être feraient ils mieux de ne plus faire n’importe quoi
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15/02/2013
Les ethnies en Afrique
Je reprends un article de Bernard Lugan sur l'origine des ethnies en Afrique
"Au Mali, les ethnies sont-elles des créations françaises ?
(Ce texte peut être cité et reproduit en indiquant la source : www.bernard-lugan.com)
Dans sa livraison du 26 janvier 2013, l’hebdomadaire Marianne rapporte les propos suivants tenus par Jean-Loup Amselle, anthropologue et directeur d’études à l’Ehess (Ecole des hautes études en sciences sociales) : « J’ai passé de nombreuses années sur le terrain au Mali, avec les Peuls, les Bambaras, les Malinkés, et nous avons démontré qu’en réalité les ethnies telles qu’elles existent sont des créations coloniales ».
Avec cette phrase, l’explication des évènements maliens devient soudain claire : si les Maures du Mujao coupent les mains des Bambara et si les Songhay tabassent les Touareg du MNLA, c’est parce que tous sont les prisonniers inconscients de catégories sociales qui leur furent imposées par les colonisateurs. In fine, la France, ancienne puissance coloniale, est donc responsable de la guerre civile malienne... CQFD !
En soutenant que les ethnies africaines « telles qu’elles existent sont des créations coloniales », l’anthropologue Jean-Loup Amselle nie donc l’existence des peuples qu’il a pourtant pour vocation et pour mission d’étudier. Le paradoxe est d’autant plus réel qu’au même moment, l’histoire de ces mêmes peuples a été introduite dans les programmes français du cycle secondaire…Ferait-on donc étudier à nos enfants des peuples qui n’existèrent pas ?
Une question mérite donc d’être posée à l’anthropologue Jean-Loup Amselle : à la fin du XIX° siècle, quand débuta la colonisation, les Peul, les Bambara, les Malinké, les Maures, les Songhay et les Touareg au Mali, les Tutsi et les Hutu au Rwanda, les Darod et les Saab en Somalie, les Sotho, les Zulu et les Xhosa en Afrique du Sud, les Ovimbundu et les Kongo en Angola, les Kru et les Mano au Liberia, les Temné et les Mendé en Sierra Leone, les Baoulé et les Bété en Côte d’Ivoire, les Gbaya et les Zandé en RCA, les Tama et les Toubou au Tchad, etc., existaient-ils, oui ou non ?
La réponse ne fait aucun doute : ces ethnies existaient. Il ne s’agit pas là d’une affirmation ou d’une croyance, mais du résultat de la convergence de multiples éléments de connaissance qui sont notamment, mais pas exclusivement, l’histoire et les traditions des peuples en question, les observations des premiers voyageurs, les études faites par les administrations coloniales, les travaux des instituts de recherche dont le prestigieux IFAN, l’ancien Institut français d’Afrique noire, les nombreuses études récentes menées dans le domaine de l’ethno-histoire ou encore de la linguistique etc.
Or, tout cela ne compte pas pour des universalistes aveuglés par leur idéologie. Ces négateurs des enracinements refusent en effet de voir qu’en Afrique comme partout ailleurs dans le monde, l’Histoire s’écrit autour des Peuples, donc des ethnies. Comme Jean-Jacques Rousseau dans l’introduction du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, ils commencent donc « par écarter tous les faits, car ils ne touchent point à la question ». Loin de la méthode expérimentale, nous sommes là dans le domaine de la croyance religieuse.
Certaines ethnies africaines furent certes influencées, transformées, utilisées, parfois même valorisées ou au contraire rabaissées durant la brève parenthèse coloniale. Cependant, outre qu’influence et origine n’ont pas le même sens, et à moins de procéder par syllogisme, une telle reconnaissance n’autorise pas à affirmer que les ethnies africaines furent des « créations coloniales ».
Certes encore, sur les centaines d’entre ces ethnies, une poignée fut fabriquée par les colonisateurs quand, par souci administratif, ils regroupèrent sous un seul vocable, le plus souvent un acronyme, plusieurs clans ou tribus. Mais, dans la quasi-totalité des cas, les membres de ces nouveaux ensembles étaient apparentés et ils revendiquaient des ancêtres communs. Trois exemples permettront d’y voir plus clair :
- Meru est un ethnonyme regroupant huit petites tribus apparentées aux Kikuyu et unies par la langue et par la filiation puisque leurs membres prétendent descendre d’un ancêtre fondateur commun ; il s’agit des Igembe, des Kienjai, des Muthara, des Thaîcho, des Munithû, des Ogoji, des Mwimbî et des Chuka.
- Kalenjin est un autre ethnonyme désignant un ensemble de huit autres petites tribus parentes, les Cherangani, les Elgeyo, les Kipsigi, les Marakwet, les Nandi, les Pokot, les Sabaot et les Tugen.
- En Afrique du Sud, Fingo est également un ethnonyme créé quant à lui par des missionnaires chrétiens qui regroupèrent sous ce vocable des fugitifs nguni appartenant à diverses tribus elles aussi parentes.
En dehors de ces cas et de quelques autres, tous clairement identifiés et étudiés, les autres ethnies africaines existaient bien au moment de la conquête coloniale. Soutenir le contraire est une aberration scientifique.
Toujours dans le même numéro de Marianne, Jean-Loup Amselle déclare qu’avec les ethnies : « On a fabriqué des catégories intangibles alors que tout était auparavant beaucoup plus labile et fluide. En assignant aux personnes une culture définie, on présume de l’identité que les gens se choisissent. On les enferme dans des cases, et on leur enlève toute possibilité de choix».
Jean-Loup Amselle qui insiste sur la notion de « fabrication » des ethnies, cherche à faire croire qu’avant la colonisation il était possible aux Africains de choisir la leur. Une telle affirmation est proprement sidérante dans la bouche d’un anthropologue et cela au simple regard de la filiation, des généalogies familiales et du culte des ancêtres, socle des sociétés africaines qu’il est chargé d’étudier.
Voudrait-il donc faire croire que dans le Mali précolonial il était loisible à des Bambara de se déclarer Peul et à des Touareg de s’affirmer Malinké? Si tel était le cas, Jean-Loup Amselle pourrait également soutenir qu’en Afrique du Sud les Sotho pouvaient choisir de devenir Ndebele et qu’au Rwanda les Hutu et les Twa avaient la possibilité de s’affirmer Tutsi…N’en déplaise aux universalistes, les Africains ne sont pas comme la chauve-souris de Jean de la Fontaine ; ils ne sont pas tantôt oiseau, tantôt muridé car ils savent bien d’où ils viennent et quelles sont leurs racines…Même si, à la marge, existaient les mêmes que ceux qui, au Rwanda, furent désignés sous le nom de « troqueurs d’ethnie » après la révolution de 1959, quand les Tutsi furent renversés par les Hutu.
Quoiqu’il en soit, le postulat idéologique soutenu par Jean-Louis Amselle est contredit par l’histoire car les Etats précoloniaux de la région sahélienne furent tous construits par des ethnies bien identifiées qui en soumirent d’autres, elles aussi parfaitement connues. Or, ces Etats ne furent pas des « melting-pot » dans lesquels l’appartenance ethnique était « labile et fluide » ; même quand ils débouchèrent exceptionnellement sur des ensembles pluriethniques puisque ce furent des entreprises sans lendemain. C’est ainsi que le délitement du royaume du Mali et de l’empire Songhay se traduisit par la reprise d’autonomie, et sous leur nom, des ethnies qui y avaient été un moment englobées. Les contre-exemples sont rares : entité toucouleur ou bien certains empires musulmans nés des jihad qui furent des « agglomérateurs » ou des « coagulateurs » ethniques partiels et le plus souvent momentanés.
Revenons un instant sur le lien attesté entre ethnie et Etat qui permet de mesurer l’ampleur de la dérive intellectuelle de Jean-Loup Amselle.
- Aux X°-XI° siècles, le royaume de Ghana fut fondé par les Soninké qui s’imposèrent à la fois aux Berbères du royaume d’Aouadagost et aux ethnies noires environnantes. Or, les Soninké existaient encore en tant qu’ethnie au moment de la colonisation, 800 ans plus tard.
- Dans l’actuel Mali, le royaume Songhay qui dominait la région au XV° siècle, soit plus de 400 ans avant la colonisation, fut une création de l’ethnie éponyme laquelle commandait à des ethnies tributaires, à commencer par une partie des Touareg Iforas. Or, les Songhay existaient toujours en tant qu’ethnie quand débuta la colonisation.
A l’intérieur de ces deux Etats, ni dans un cas, ni dans l’autre, il n’y eut « labilité » ou « fluidité » parmi les peuples soumis ou tributaires puisqu’ils conservèrent leur identité jusqu’à aujourd’hui.
Le même phénomène se retrouve partout en Afrique. Plus au sud, dans les royaumes Ashanti, Fanti ou Baoulé, eux aussi forgés par les ethnies éponymes, les peuples conquérants ou conquis conservèrent ou préservèrent leur personnalité et leur nom jusqu’au moment où se fit la colonisation.
Au Rwanda, l’appartenance à l’une ou l’autre des ethnies était codifiée et elle était aussi définitive que le sexe. On naissait Tutsi ou Hutu, on ne le devenait pas. Pour Jean-Pierre Chrétien, qui, sur ce point, appartient à la même école de pensée que Jean-Loup Amselle, cette réalité n’est qu’une illusion, un « fantasme » résultant, selon son expression, de la « pensée gobinienne » des colonisateurs. L’anathème est facile, mais comme l’idéologie de la différence véhiculée par les Tutsi reposait sur le mythe de Kigwa lequel date du XIIe siècle, on voit mal en quoi Gobineau et la colonisation pourraient y être pour quelque chose…
Pendant que ces messieurs du boulevard Raspail, siège de l’Ehess, consacrent leur temps et les crédits qui leur sont alloués à des divagations intellectuelles autrement nommées élucubrations, leurs homologues anglo-saxons travaillent sur le réel, sur l’ethno-histoire. Voilà qui explique largement pourquoi l’africanisme français n’est plus aujourd’hui que la pauvre petite butte témoin d’une idéologie moribonde, une sorte de discipline fossile dont les derniers grands prêtres clament dans la solitude de leur désert philosophique que les ethnies sont nées de la même manière que Lucinde fut reconnue muette…
Plus grave, et même moralement difficilement acceptable, en plus d’être une aberration scientifique, le postulat de l’origine coloniale des ethnies revient à soutenir que l’Afrique d’avant les Blancs n’avait pas d’histoire, qu’elle n’était qu’un conglomérat d’individus, une masse indifférenciée de populations aux appartenances molles et floues ultérieurement structurées en ethnies par la colonisation... Existe-t-il une vision plus méprisante, plus paternaliste, plus mutilante et en définitive plus raciste de l’Afrique et des Africains ?"
Bernard Lugan
14/02/13
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10/02/2013
Mon légionnaire.
L’autre jour la presse exhibait avec indignation la photo d’un légionnaire qui au Mali se protégeait la figure de la poussière soulevée par un hélicoptère, avec un foulard représentant une tête de mort.
Indignation des bisounours et des bien-pensants comme si les militaires n’étaient pas faits pour faire peur.
Il paraît que le « coupable » a écopé de 40 jours d’arrêts et a été rapatrié. La carrière d’un de ces extraordinaires combattants que sont les légionnaires qui ont servi la France dans toutes les guerres et les interventions et payé plus que leur part, 10 000 ont été tués en Indochine, va être interrompue pour une photo et la lâcheté du haut commandement qui n’a pas pris sa défense.
On ne fait pas la guerre avec des bons sentiments.
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07/02/2013
Les rythmes scolaires
Les instituteurs qu’on appelle maintenant professeurs des écoles freinent des quatre fers pour s’opposer au retour à la semaine des quatre jours et demi ce qui pourtant est encore inférieur à la norme commune aux autres fonctionnaires, sans parler des vacances. L’opposition la plus virulente venant d’ailleurs des instituteurs parisiens qui bénéficient, on l’apprend à l’occasion, d’avantages spécifiques dont on ne connaît pas l’origine surement discrète et qu’ils craignent de perdre.
Tout le monde pourtant reconnaît que les rythmes scolaires actuels à l’école primaire, imposés par la commodité des parents, le moindre effort des enseignants et les intérêts touristiques sont pour les enfants déments : des journées de six heures d’enseignement, quatre jours d’école par semaine, 144 jours de classe par an contre 180 à 200 ailleurs. Tout a été décidé sans tenir compte de l’intérêt des élèves et la médiocrité des résultats y a là une de ses causes.
Etant donné que cette réduction de la semaine d’une demi journée date de 2008, on travaillait avant le samedi matin, on comprend mal que les enseignants puissent demander des délais de plusieurs mois voire d’un an pour s’adapter et que les communes évoquent des surcoûts insupportables.
Remarquons que le passage à la semaine de quatre jours en 2008, pourtant qualifié par Antoine Prost, historien de l’éducation de « Munich pédagogique », n’avait rencontré aucune opposition de la part des enseignants ravis de récupérer le samedi matin au prix des intérêts de leurs élèves.
Il est vrai que l’on veut organiser des activités périscolaires qui ne sont surement pas indispensables, les enfants pouvant rester dans leur école et se détendre ou apprendre leurs leçons.
Autrefois on ignorait les classes de neige ou de mer, et on restait à l’école cinq jours par semaine sans s’en étonner. A la fin du primaire on connaissait la grammaire, y compris les divers temps du subjonctif, on faisait un nombre modéré de fautes d’orthographe et on savait calculer sans utiliser une calculatrice, on pouvait réciter des fables de La Fontaine.
En fait on peut se demander si la cause de tout n’est pas à rechercher dans la formation des maîtres que l’on recrute maintenant au niveau du mastère à bacc plus cinq. A ce niveau d’études on peut penser que les candidats choisissent l’enseignement, du moins en primaire, par défaut alors que ce métier nécessite la vocation d’instruire des enfants.
Revenons au système ancien où les futurs instituteurs recevaient une formation de deux ans dans des écoles normales après le baccalauréat.
Il ne faut pas former les professeurs des écoles comme ceux des collèges et des lycées, il faut tenir compte qu’ils s’adressent à de jeunes enfants qui ont leur psychologie propre, leurs rythmes d’acquisition de la connaissance. Le recrutement doit être fait par un concours spécifique pour des candidats ayant choisi cette carrière.
Les écoles de formation des enseignants du primaire devront enseigner les méthodes pour apprendre aux enfants, à lire, à écrire, à maitriser le français, à calculer en comprenant la logique des calculs. Elles devront montrer comment s’adresser aux enfants, les encadrer et leur apprendre la vie en société. Au cours des deux années, des stages en école donneront l’expérience nécessaire.
Si on veut qu’aucun enfant ne poursuive cahin-caha des études sans avoir les bases nécessaires c’est l’école primaire qu’il faut refonder et d’abord s’attacher à donner aux maîtres la formation adaptée nécessaire.
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25/01/2013
Scrutin binomial paritaire et mariage pour tous.
Au moment où le pouvoir s’arcboute sur son idée de légaliser le « mariage pour tous » permettant l’union de deux hommes ou de deux femmes, Manuel Valls veut instituer le « scrutin binomial paritaire » obligeant les candidats aux élections de conseillers départementaux, à se présenter en couple, un homme et une femme, pour qu’élus ensemble, la parité soit automatiquement respectée. Bien sur on n’oblige pas le couple d’être mari et femme, mais enfin on les oblige d’être de sexes différents.
Je ne sais pas s’il pourrait être accepté que le « couple » soit un couple homosexuel, unissant deux homosexuels de l’un ou de l’autre sexe. Si ce n’est pas le cas je crains que les associations homo protestent contre ce qui leur apparaîtra certainement comme une discrimination. Peut on obliger en effet un homme et une femme de s’unir même en politique, si c’est contraire à leur orientation sexuelle. Comment les transsexuels pourront ils (ou elles) quant à eux (ou elles) être élus (es) dans les conseils départementaux.
N’y aurait il pas aussi dans ces deux mesures une certaine contradiction ?
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