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16/12/2012

Où va la Syrie?

Voilà 20 mois que la guerre civile a commencé en Syrie, pour la première fois les Russes semblent avoir des doutes sur le maintien de Al-Assad au pouvoir. Comme eux on peut tout craindre.

Les Etats Unis mais aussi « les amis de la Syrie » surtout des pays arabes, ont reconnu la « Coalition Nationale Syrienne », amalgame de différents courants de l’opposition, créée à Doha sous la pression américaine, comme « la représentante légitime du peuple syrien opposé au régime d'Assad ».
A ce sujet il faut savoir qu’ Ahmed Mouaz Al Khatib Al_Hasani, le président de la CNS, que l’on présente comme un modéré, ancien prêcheur de la Mosquée des Omeyades de Damas, est en fait affilié aux Frères Musulmans et qu’ingénieur , il a longtemps travaillé pour la Shell, ce qui peut expliquer son choix par les Américains.

En même temps qu’ils reconnaissaient la CNS, les Etats Unis qui refusent de donner des armes à l’opposition craignant que l’on en fasse quelque part mauvais usage, mettaient sur la liste noire des organisations terroristes le Jabhat Al-Nosra, le groupe armé le plus puissant au sein de la mouvance djihadiste à l'oeuvre en Syrie. Ce groupe, diverticule de Al Quaida, regroupe des djihadistes venus de l’étranger, monde Arabe et Caucase, avec le but avoué de mettre en place un Etat islamique en Syrie mais, de manière plus générale, de lutter contre l'Occident et les gouvernements chiites.

Présents sur la plupart des fronts, ses hommes font preuve de bravoure, de discipline et d’ expertise militaire, acquise souvent sur d'anciennes terres de djihad, comme l'Irak ou l'Afghanistan. Ils sont responsables de nombreux attentats suicides en particulier dans les villes, ayant fait de nombreuses victimes civiles. On peut aussi leur attribuer le massacre d’une centaine d’Alaouites à Aqrab le 11 décembre.

Voilà avec qui nous sommes alliés : nous cherchons à arrêter les islamistes au Nord Mali où ils ont pris le pouvoir à la suite de notre intervention en Libye et nous les soutenons en Syrie.

Si Al-Assad tombe, ce n’est pas la démocratie qui s’installera en Syrie, on ne peut que craindre une confrontation pour le pouvoir entre la CNS avec l’ASL, très peu organisée et les milliers de combattants de Jahbat Al-Nosra ; nous aurons tiré les marrons du feu au profit du Djihad.

23/11/2012

Israël et le Hamas.

J’avoue et c’est certainement une mauvaise pensée, ne pas voir grande différence entre le comportement d’al-Assad vis à vis d’une opposition largement suscitée et importée et celui de Netanyahou vis à vis du Hamas dans la bande de Gaza.

Dans les deux cas nous avons affaire à des communautés, les Alaouites et les Juifs, qui se sentent menacées dans leur existence et se battent le dos à la mer.

La différence est que al-Assad compte peu de soutiens et est condamné par la communauté internationale qui voudrait sa chute tandis que Netanyahou bénéficie du soutien de l’ensemble des pays occidentaux, à commencer par les Etats Unis.

Mais les actions de l’un et de l’autre sont du même ordre et Israël dispose de moyens sans commune mesure avec ceux du Hamas tandis qu’en Syrie la partie est plus équilibrée.
Il est quand même étonnant de voir que la communauté mondiale supporte sans maugréer des assassinats ciblés et des bombardements sans rapport avec les dégats causés par les roquettes du Hamas. Il n’est que de voir les rapports des pertes entre les parties, cent cinquante cinq victimes à Gaza dont beaucoup de civils, cinq en Israël.

Bien sur on peut dire qu’Israël est agressé : quand on voit le blocus auquel est soumis Gaza on peut dire aussi que ce n’est vrai qu’en partie.

Ce qui est quand même étonnant dans cette affaire c’est de voir Israël accepter, avec l’appui des Américains, l’arbitrage de l’Egypte aux mains des Frères musulmans.

Par contre l’autorité Palestinienne, son président Mahmoud Abbas et le Fatah se trouvent complètement marginalisés.

 

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

18/11/2012

La diplomatie du n’importe quoi.

« La France reconnaît la Coalition nationale syrienne comme la seule représentante du peuple syrien et donc comme le futur gouvernement de la Syrie démocratique, permettant d'en terminer avec le régime de Bachar al-Assad » voilà ce qu’a déclaré le Président de la République française ; de quoi faire rigoler Talleyrand dans sa tombe.

Il fut un temps où on ne reconnaissait que les Etats pas les mouvements politiques, c’était avant la diplomatie droit-de-l’hommesque. Personne n’aurait eu l’idée de récuser Hitler ou Staline ; quand un chef d’état ne vous plaisait pas on rappelait son ambassadeur ou on rompait les relations diplomatiques mais on ne le niait pas, on ne récusait pas son existence, car maintenant on se prive de toute possibilité de négociation avec le gouvernement de Bachar al-Assad.

Et qu’a-t-on reconnu ? la « Coalition nationale syrienne », une bande hétéroclite, une clique constituée sous la pression des Etats Unis et du Qatar, n’ayant aucune légitimité démocratique et qui assume donc la responsabilité de toutes les atrocités commises par l’ASL qui valent bien celles du régime d’al-Assad. Une fois arrivée au pouvoir cette belle unanimité va disparaître et les différentes composantes vont s’entredéchirer. Il faut être naïf pour croire Ahmad Moaz al-Khatib quand il déclare que le futur gouvernement que la coalition doit former comprendrait "toutes les composantes de la Syrie", notamment des "chrétiens et alaouites". Comme dit M Westerwelle, le ministre allemand,« tout dépend aussi de la durabilité et de la fermeté de cette coalition ». « Nous voulons voir l'opposition syrienne ouverte à tous (...) et qu'elle reçoive un soutien de l'intérieur de la Syrie, et si elle l'obtient, oui, nous la reconnaîtrons », a commenté, mardi, le chef du Foreign Office, le britannique William Hague.

Le pire est que l’opposition à al-Assad comprend djihadistes et salafistes que nous voudrions bien chasser du Mali, position abracadabrantesque qu’on ne voit pas comment justifier.

D’ailleurs dans cette affaire la France est seule, aucun autre pays occidental à commencer par les Etats Unis, n’a suivi, méfiant à juste titre, après les expériences, irakienne, afghane et libyenne et guère prêt à accorder un tel blanc-seing à la nouvelle structure de l'opposition syrienne. Les Etats-Unis ont même exercé des pressions ces derniers mois sur l'Arabie saoudite et le Qatar pour qu'ils ne livrent pas de missiles antiaériens portables à l'opposition syrienne, de peur que cela ne se retourne un jour contre des intérêts occidentaux.

La France chargée depuis François I de la protection des chrétiens d’orient - il est de son devoir multiséculaire de les défendre - ne se préoccupe pas sous François le Normal de leur devenir qu’on ne peut que redouter.

En voyant notre Président accueillir sur le perron de l’Elysée une bande de marque-mal sans cravate, j’avoue avoir eu honte. Usque non descendam ? De Talleyrand à Kouchner et maintenant Fabius on gouverne avec des bons sentiments mal placés. Et en plus on veut accueillir un ambassadeur. De quoi ?

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

16/08/2012

BHL a encore sévi

BHL a encore sévi dans le Monde – dont il est membre du comité de surveillance -  il veut maintenant envoyer « Des avions pour Alep » pour créer une " no fly zone " comme il dit, et une " no drive zone ", sans parler de " no kill zones " où l’Armée syrienne libre (ASL) aurait toute liberté de massacrer qui elle voudra.

BHL dans son délire de « va-t-en guerre » - pas lui les autres - veut refaire la guerre de Libye : « Alep aujourd'hui, c'est Benghazi hier », comme si les conséquences de la guerre Libyenne n’étaient pas suffisamment dommageables.

Pour lui tout est la faute à Bachar : « la démence sans retour qui s'est emparée de Bachar Al-Assad, le martyre des civils canonnés par ses soudards » et il faut intervenir : « La cause est juste. L'intention est droite. Ce sont les Syriens eux-mêmes qui - paramètre essentiel - appellent à l'aide. » ne voyant pas ou ne voulant pas voir les interventions extérieures des pétrothéocraties sunnites, Arabie Saoudite et Qatar, dictatures bien pires que celle de Al-Assad, les combattants étrangers, djihadistes et salafistes et les encouragements américains voulant rompre le maillon faible de l’arc chiite.

« Le veto russe et chinois n'est pas un argument, c'est un alibi. C'est l'alibi de ceux qui, secrètement, comptent que Bachar Al-Assad soit assez fort pour écraser l'insurrection et nous décharger de nos remords. A lui, le bain de sang. A nous, les larmes de crocodile. »

Il n’y a donc qu’à y aller le fleur au fusil :« Assad est un tigre de papier. Il est fort de notre faiblesse. »

Peut être, mais qui nous dit que la majorité des Syriens et en particulier les chrétiens que nous devons défendre, ne souhaitent pas le maintien du régime et une évolution libérale qui avait été entamée. Ceux qui fuient les villes ne sont pas des rebelles mais des gens pris en otage qui veulent sauver leur peau, non hériter d’une dictature islamiste.

Et puis on tombe en plein délire, devant un Iran ayant « atteint ce fameux seuil nucléaire » et pratiquant chantage, prises d’otages. Là on voit l’arrière pensée de BHL : intervenir « ce sera aussi frapper au coeur, avant qu'il ne soit trop tard, ce triangle de la haine qui menace la région et, au-delà de la région, le monde. » autrement dit la sauvegarde d’Israël.

Quant aux chrétiens ils sont manipulés par « l’ancien régime et dont il voudrait faire croire qu'il fut le protecteur historique » et on pourra mettre en place une formule semblable à celle du Kosovo pour les Serbes, sombre perspective à laquelle ils préfèreront surement l’exil comme en Irak.

Terminons par le bouquet final qui montre à quel point BHL, rêve, s’illusionne ou ment : « Refus du terrorisme, réduction de la tentation islamiste, victoire électorale des modérés, évitement, enfin, de la vendetta généralisée : c'est le signe d'un peuple mûr que l'épreuve des combats a grandi, anobli, libéré d'une part de ses démons, éclairé ; mais c'est aussi le fruit d'une fraternité d'armes inédite entre une jeunesse arabe et des aviateurs et responsables européens qui apparaissaient comme les amis, non des tyrans, mais des peuples. Le souci de cette fraternité serait, si nécessaire, une autre raison d'appliquer sans tarder le devoir de protection des civils de Syrie.

Du pur délire.

 

01/07/2012

La Syrie en guerre civile

Il aura fallu seize mois pour que soit reconnu que Bachar Al-Assad ne réprimait pas sauvagement de paisibles manifestants mais avait contre lui une guerre civile cherchant à le destituer et à imposer un pouvoir islamiste à dominante sunnite.

Seize mois pour admettre que l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, source unique d’informations, était en fait une officine rebelle probablement unipersonnelle et installée à Londres.

Seize mois pour attribuer à Al-Assad, qui n’est certainement pas un tendre, tous les massacres et les crimes commis en Syrie.

On reproche à la Russie d’armer la Syrie mais d’où viennent  toutes les armes dont dispose maintenant la soi-disant Armée Syrienne Libre.

On tait les combattants venus de Libye, du Quatar, d’Arabie Saoudite, du Koweit, les salafistes, les djihadistes.

Pour une transition politique, un «  gouvernement d'union nationale », - ah les bisounours – la France exige le départ de Al-Assad. Pour le remplacer par qui ? mettre les islamistes au pouvoir ?

S’est-t-on préoccupé de savoir si la majorité des Syriens, en particulier les minorités, Chrétiens, Druzes, Kurdes, Alaouites… ne considéraient pas le régime laïc d’Al-Assad comme un moindre mal ?

Toutes les révolutions du printemps arabe, ont conduit à l’émergence de régimes islamistes, - voyez ce qui se passe en Egypte – ou à la déstabilisation du pays comme en Libye et au Yemen.
Le nord Mali vient de basculer dans l’islamisme et le djihadisme sans que personne ne semble s’en émouvoir, c’est pourtant une métastase de la guerre libyenne.

Aller chercher des leçons de démocratie auprès des potentats richissimes de la ligue arabe est quand même étonnant.

On se demande ce qui pousse la France dont la position n’a pas changé d’un iota à l’arrivée de François Hollande, à s’aligner sur les Américains voire les dépasser, à moins que dans ce billard à trois bandes les motivations soient en Israël pour le Hezbollah, ou en Iran, principal allié de la Syrie.