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20/03/2014

Crimée, ce qu'il aurait fallu faire

Quand il a été sûr que Poutine avait la ferme intention de récupérer la Crimée, il aurait fallu se poser la question suivante :

 - Puis je empêcher pour un prix raisonnable, avec l’aide de mes alliés, Poutine de récupérer la Crimée ?

 

- Si oui ai je intérêt à le faire.

- Dans ce cas convaincre Poutine que je vais intervenir s’il ne négocie pas.

- Si je n’arrive pas à convaincre Poutine, bien réfléchir avant d’intervenir aux risques que je prends par rapport à l’avantage espéré.

- N’intervenir que si le bilan est réellement favorable

- Dans le cas contraire trouver une explication à peu près plausible pour ma non-intervention, puis laisser faire.

- Par la suite condamner pour le principe mais mollement.

 

- Si non admettre que de toute façon Poutine récupèrera la Crimée et partir de là.

- Trouver une justification à la décision de Poutine et ne pas la condamner.

- Laisser faire Poutine et tirer des avantages politiques et commerciaux de cette position.

- Eventuellement en profiter pour conduire une intervention dont je rêve en espérant un renvoi d’ascenseur.

 

Toute référence sincère aux droits de l’homme doit être considérée comme une bêtise. On ne gouverne pas avec de bons sentiments.

 

Ce type de raisonnement s’applique à toute situation complexe : Syrie, Iran…

 

18/11/2012

La diplomatie du n’importe quoi.

« La France reconnaît la Coalition nationale syrienne comme la seule représentante du peuple syrien et donc comme le futur gouvernement de la Syrie démocratique, permettant d'en terminer avec le régime de Bachar al-Assad » voilà ce qu’a déclaré le Président de la République française ; de quoi faire rigoler Talleyrand dans sa tombe.

Il fut un temps où on ne reconnaissait que les Etats pas les mouvements politiques, c’était avant la diplomatie droit-de-l’hommesque. Personne n’aurait eu l’idée de récuser Hitler ou Staline ; quand un chef d’état ne vous plaisait pas on rappelait son ambassadeur ou on rompait les relations diplomatiques mais on ne le niait pas, on ne récusait pas son existence, car maintenant on se prive de toute possibilité de négociation avec le gouvernement de Bachar al-Assad.

Et qu’a-t-on reconnu ? la « Coalition nationale syrienne », une bande hétéroclite, une clique constituée sous la pression des Etats Unis et du Qatar, n’ayant aucune légitimité démocratique et qui assume donc la responsabilité de toutes les atrocités commises par l’ASL qui valent bien celles du régime d’al-Assad. Une fois arrivée au pouvoir cette belle unanimité va disparaître et les différentes composantes vont s’entredéchirer. Il faut être naïf pour croire Ahmad Moaz al-Khatib quand il déclare que le futur gouvernement que la coalition doit former comprendrait "toutes les composantes de la Syrie", notamment des "chrétiens et alaouites". Comme dit M Westerwelle, le ministre allemand,« tout dépend aussi de la durabilité et de la fermeté de cette coalition ». « Nous voulons voir l'opposition syrienne ouverte à tous (...) et qu'elle reçoive un soutien de l'intérieur de la Syrie, et si elle l'obtient, oui, nous la reconnaîtrons », a commenté, mardi, le chef du Foreign Office, le britannique William Hague.

Le pire est que l’opposition à al-Assad comprend djihadistes et salafistes que nous voudrions bien chasser du Mali, position abracadabrantesque qu’on ne voit pas comment justifier.

D’ailleurs dans cette affaire la France est seule, aucun autre pays occidental à commencer par les Etats Unis, n’a suivi, méfiant à juste titre, après les expériences, irakienne, afghane et libyenne et guère prêt à accorder un tel blanc-seing à la nouvelle structure de l'opposition syrienne. Les Etats-Unis ont même exercé des pressions ces derniers mois sur l'Arabie saoudite et le Qatar pour qu'ils ne livrent pas de missiles antiaériens portables à l'opposition syrienne, de peur que cela ne se retourne un jour contre des intérêts occidentaux.

La France chargée depuis François I de la protection des chrétiens d’orient - il est de son devoir multiséculaire de les défendre - ne se préoccupe pas sous François le Normal de leur devenir qu’on ne peut que redouter.

En voyant notre Président accueillir sur le perron de l’Elysée une bande de marque-mal sans cravate, j’avoue avoir eu honte. Usque non descendam ? De Talleyrand à Kouchner et maintenant Fabius on gouverne avec des bons sentiments mal placés. Et en plus on veut accueillir un ambassadeur. De quoi ?

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com