30/07/2017
Chef des Armées.
Pendant la crise consécutive à l’intervention du général de Villiers devant le commission de la Défense Nationale, le président de la République a déclaré devant un aréopage de militaires « Je suis votre chef » signifiant par là que les militaires n’avaient qu’à obéir sans discuter.
« Votre chef », voire : il est de fait que l’article 15 de la Constitution est rédigé ainsi : « Le président de la République est le chef des armées. Il préside les conseils et les comités supérieurs de la défense nationale ». Encore faut il savoir ce que signifie « chef des armées ». Si on se réfère au code de la Défense qui regroupe tous les textes législatifs et réglementaires concernant la Défense, on trouve à l’article L1121-1 traitant des attributions du « président de la République, chef des Armées » : "Le conseil de défense et de sécurité nationale, de même que ses formations restreintes ou spécialisées, notamment le Conseil national du renseignement, sont présidés par le Président de la République, qui peut se faire suppléer par le Premier ministre. ». Rien d’autre, aucune référence à un quelconque droit d’engager les armées ou d’en prendre le commandement. Il est vrai que le code de la Défense regroupe surtout des textes anciens voire périmés, notamment l’ordonnance sur la Défense de 1959 rédigée avant l’existence de la dissuasion et des opérations extérieures ; depuis rien n’a été rédigé et la Défense vit de nos jours dans un total vide législatif alors que la Constitution en son article 34 précise : « La loi détermine les principes fondamentaux de l’organisation générale de la défense nationale »
Pour connaître l’origine et la signification du titre de « chef des armées », il faut se référer aux 13 Constitutions qui ont défini en France la répartition des pouvoirs depuis la Révolution. Dans la Constitution de 1791 on peut lire : « Le roi est le chef suprême de l’armée de terre et de l’armée navale... », or le roi n’a aucun pouvoir, c’est l’assemblée nationale législative qui décide de la guerre. On retrouve une appellation équivalente dans la Constitution de 1946 de la IV° République : « Titre V. Du président de la République Article 33. Le président de la République préside, avec les mêmes attributions, le conseil supérieur et le comité de la défense nationale et prend le titre de chef des armées.»
Les présidents Vincent Auriol et René Coty qui ne détenaient aucun pouvoir exécutif dans ce régime parlementaire recevaient donc le « titre » de « Chef des Armées »
C’est ce qui a été repris dans la constitution de 1958 qui est toujours en vigueur : Article 15. Le président de la République est le chef des armées. Il préside les conseils et les comités supérieurs de la défense nationale.
« Chef des Armées » il s’agit d’un titre qui signifie que le président de la République est au sommet de la hiérarchie militaire sans qu’il ait pour autant le droit d’engager les armées.
Remarquons que la reine d’Angleterre est « chef des armées » de la plupart des états du Commonwealth mais que ce n’est pas elle qui a décidé de l’expédition des Malouines.
A l’évidence ce n’est pas l’interprétation qui en est faite actuellement. Depuis des décennies les Présidents de la République s’arrogent le droit d’intervenir n’importe où sans en référer au Parlement. Cela nous a valu les interventions au Rwanda, en Afghanistan, en Serbie, en Libye, en Syrie pour des raisons souvent humanitaires ou de promotion de la démocratie sans que les intérêts de la France ne soient menacés.
Il faut rapprocher cette situation de celle du second empire, la Constitution de 1852 reprise par Napoléon III, précisant : « Titre III Du président de la République Article 6. Le président de la République est le Chef de l’État ; il commande les forces de terre et de mer, déclare la guerre... » Cela nous a valu la guerre de Crimée, l’expédition du Mexique, le sac du Palais d’été à Pékin pour finir à Sedan.
Cette affaire montre également le mépris dans lequel le Président tient le Parlement auquel il conteste le droit d’être correctement informé et les militaires qui doivent se taire et obéir.
14:39 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : président, chef des armées, parlement, napoléoniii, villiers
13/07/2017
Les nuisances de Monsieur Hulot
Je ne fais pas une fixation sur Monsieur Hulot mais il faut dire que tous les jours il en remet une couche.
Maintenant il voudrait, pour se conformer à une loi purement idéologique du pouvoir précédent, arrêter quelques dix sept réacteurs nucléaires capables de fonctionner dix ou vingt ans de plus. Je voudrais faire les remarques suivantes :
Un rédacteur produit en moyenne 1 000MW, une éolienne d’une façon erratique environ 2MW. Il faut donc 500 éoliennes pour remplacer un réacteur et 8 500 pour produire, quand il y a du vent, autant d’énergie que les 17 réacteurs. Imagine-t-on les paysages français défigurés par 8 500 éoliennes avec leurs nuisances : bruit, perturbation des émissions TV…
De plus pour pallier les arrêts de production il va falloir mettre en service des centrales fonctionnant au gaz, donc produire plus de CO2.. C’est ce qui se passe en Allemagne où on laisse fonctionner des centrales brulant du charbon et du lignite et où l’électricité est beaucoup plus chère qu’en France.
Remarquons que la belle unanimité de la COP 21 est très suspecte, on ne voit pas pourquoi de gros exportateurs de produits pétroliers comme la Russie ou l’Arabie Saoudite auraient l’intention de mettre ce traité non contraignant en application.
L’autre remarque que l’on peut faire est que nombre de pays d’Afrique vivent des exportations de pétrole : l’Algérie, la Libye, le Nigéria, l’Angola, le Mozambique…
Vouloir réduire même abandonner l’utilisation de produits pétroliers déstabilisera encore un peu plus l’économie de ces pays et aggravera les famines, la misère et finalement les migrations. En ce sens quand M. Macron lie terrorisme et réchauffement de la planète, il n’a pas tord.
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15:30 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hulot, nucléaire, cop21, pétrole, éolienne
06/07/2017
Les errances de Monsieur Hulot.
Quand j’entends parler de Monsieur Hulot, je ne peux pas m’empêcher de penser à Jacques Tati à la différence près que « Mon Oncle » était un doux rêveur mal à l’aise dans son temps alors que Nicolas Hulot est un Khmer vert prêt à imposer aux Français un changement de mode de vie dont ils ne veulent pas.
La France a cinq millions de chômeurs, une dette colossale, un budget toujours déficitaire et une balance des payements à la peine.
Les Etats Unis dont l’économie se porte beaucoup mieux que la nôtre n’importe plus de produits pétroliers couvrant leurs besoins avec le gaz et le pétrole de schiste. On vient de s’interdire de rechercher et d’exploiter nos ressources en gaz de schiste et Monsieur Hulot a déclaré qu’il n’accorderait plus aucun nouveau permis d’exploration d’hydrocarbures sur le territoire français. Va-t-il interdire les prospections dans notre Zone exclusive du canal de Mozambique qui contiendrait des réserves importantes ? Mr Hulot préfère enrichir le Qatar qui rachète nos équipes de foot, nos hôtels et beaucoup d’autres choses. Si on veut relancer l’économie et en particulier l’industrie il faut disposer de l’énergie la moins chère possible et donc miser sur le nucléaire et les centrales au gaz plutôt que sur les éoliennes autrement polluantes et les panneaux solaires importés de Chine. M Hulot lui souhaite en finir avec les énergies fossiles mais aussi fermer plusieurs centrales nucléaires.
La France produit à peu près un pour cent de la production mondiale de « gaz à effet de serre » très loin derrière les Etats Unis qui ont dénoncé l’accord de Paris, la Chine et l’Inde dont la principale source d’énergie est le charbon et encore pour très longtemps. Dans ces conditions toutes les mesures que l’on pourra prendre ont un impact dérisoire sur la supposé « réchauffement climatique » mais compromettent définitivement notre compétitivité.
Mr Hulot va au delà de nos engagements en voulant atteindre la « neutralité carbone » en 2050, c'est-à-dire que le niveau des émissions de gaz à effet de serre ne soit pas plus élevé que celui des gaz capturés.
C’est évidemment utopique, une rêverie d’écolo à moins de ramener l’économie française à l’âge de pierre. Mais ce qui ne l’est pas ce sont les mesures de contrainte qu’en bon Khmer vert Monsieur Hulot veut infliger aux Français : la vente de voitures diesel et à essence sera interdite d’ici 2040… d’ici là on va donner une prime aux propriétaires de voitures diesel ou essence anciennes pour leur remplacement par des véhicules plus propres, encore une dépense.
On va aussi investir quatre milliards d’euros pour isoler les logements « passoires thermiques » Qui va payer ? Comme d’habitude l’impôt : la montée en puissance de la fiscalité carbone sera accélérée, passant de 30,5€ la tonne de CO2 actuellement à 140€ en 2030, ce qui fera augmenter le prix de l’essence, du gazole, du gaz naturel et du fioul.
De 2012 à 2015 d’après les calculs d’une députée socialiste, les Français ont déjà supporté une hausse de 6,7 milliards d’euros de fiscalité écologique. On veut aussi s’appuyer sur un plan d’investissement de 50 milliards d’euros, pour des mesures pas rentables, ce sera un endettement supplémentaire.
Notons que Me Hidalgo suit le même chemin voulant rendre Paris « neutre en carbone » ce qui semble peu compatible avec le développement du « grand Paris » mais promet des lendemains qui chantent aux parisiens et banlieusards.
Nommer un présentateur TV qui d’ailleurs, autant qu’il m’en souvienne, utilisait un gros porteur ukrainien pour ses déplacements, ministre de la transition énergétique, c’est nommer Nagui ministre de la culture. Vivement qu’on le mette au frigidaire avec Me Royal nommée ambassadrice pour les pôles.
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16:46 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas hulot, transition énergétique, énergie, gaz à effet de serre, réchauffement climatique
01/07/2017
Moderniser la dissuasion?
Un récent rapport du Sénat préconise le maintien des deux composantes de la dissuasion : “Notons au passage l’intérêt de préserver deux composantes à notre dissuasion, dans la mesure où, notamment, la composante aérienne permet d’éviter l’alternative du « tout ou rien » des frappes massives que suppose la composante océanique. »
La plupart des candidats à l’élection présidentielle et notamment celui qui a été élu, demandaient également le maintien des deux composantes de la dissuasion. Une telle exigence nécessite une justification qui n’est jamais faite : « qui veut on dissuader ? », « les moyens développés sont ils adaptés et en quantité suffisante ? » « ne peut-on les réduire ? ». Depuis la chute de l’URSS ces questions ne sont pas posées, la dissuasion est devenue une abstraction, une religion, un tabou. Un rapport sénatorial rédigé par les sénateurs Xavier Pintat et Jeanny Lorgeaux militent pour la modernisation des deux composantes : « Les besoins financiers et les principales lignes du calendrier sont connus. La modernisation de la dissuasion nucléaire - fondement essentiel de la défense de la France - imposera d’ici à 2025 de porter de 3,9 à un niveau d’environ 5,5 à 6 milliards d’euros le montant annuel des crédits ». Cela représente pendant une vingtaine d’années un quasi doublement des crédits consacrés à la dissuasion. A partir du moment où on limite le budget de la défense à un objectif du 2% du PIB, ce surcoût obèrera l’achat des matériels conventionnels, est ce bien raisonnable ?
Actuellement la composant océanique dispose de quatre sous marins, un est en permanence en patrouille. Ces sous-marins sont actuellement indétectables et on ne voit pas actuellement de menace contre cette discrétion.
La composante aérienne dispose de Rafale porteurs de l’arme - un missile ASMPA d’une portée de 500 km équipé d’une tête nucléaire de 300kT-. Est elle crédible ?
Le Rafale a les jambes relativement courtes et nécessite des ravitaillements fréquents par avions ravitailleurs, et donc la mise en place de tout un dispositif très vulnérable : il suffit d’abattre les avions ravitailleurs pour compromettre la mission. Sauf à obtenir une bien peu probable autorisation de survol, il faudra violer l’espace aérien des pays survolés. Dans ces conditions quels pays pouvons nous dissuader ?
C’est une question qu’il faut se poser avant d’envisager le renouvellement de cette composante. Actuellement on avance son faible coût, les avions porteurs existant par ailleurs, ce ne sera plus le cas pour le renouvellement ; il faudra en effet développer un vecteur qui pourrait être le remplaçant du Rafale, un drone ou un porteur lourd. Il faudra développer un nouveau missile – il y a déjà deux projets de missiles « supervéloces » -, le rapport recommande également« d’accélérer la livraison des 12 avions multirôle de transport et de ravitaillement (MRTT) prévue jusqu’en 2025 » et préconise en outre l’acquisition d’un ou deux MRTT supplémentaires.
Ce n’est pas rien et nécessiterait une réflexion que personne ne fait. D’autant qu’il faudra en même temps remplacer les quatre SNLE, par quatre autres sous marins.
La France mène depuis 70 ans - la guerre d’Indochine - des guerres asymétriques généralement dans des milieux hostiles autrefois deltas fluviaux, maintenant espaces désertiques qui mettent à mal les matériels, dont certains ont actuellement 50 ans d’âge.
Nous manquons d’hélicoptères, d’avions de transport, de patrouilleurs pour nos Zone océaniques exclusives. Ne sont-ce pas ces besoins qui sont prioritaires et qui sont actuellement négligés ?
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16:23 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dissuasion, composantes, rafale