27/07/2016
et Donald Trump est arrivé...
L’hypothèse de l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats Unis est maintenant plausible. Si cela advient voilà qui risque de changer la nature des choses surtout en Europe, la doctrine de Trump étant « America first » En particulier Trump s’indigne que le charge de la défense du monde libre par l’OTAN soit à 70% supportée par les Etats Unis et demande une meilleure répartition du genre 50/50 avec l’Europe. Il remet aussi en cause le principe fondateur de l’OTAN : l’automaticité de la défense de chaque Etat membre s’il est attaqué. Il évoque en particulier les Pays Baltes qu’il considère visiblement comme faisant partie de la « basse cour » russe et la Pologne. Il y a là de quoi réfléchir à l’utilité de l’OTAN et envisager une autre politique Européenne. Il est certain que la politique occidentale incarnée par l’OTAN s’est montrée agressive vis à vis de la Russie au point de faire resurgir des odeurs de guerre froide. Sans remonter à la guerre de Géorgie où les occidentaux avaient à l’évidence poussé le président Mikheil Saakachvili à une confrontation bien imprudente avec la Russie, on ne peut que constater que la révolution ukrainienne a été largement encouragée voire suscitée en particulier par un accord d’association proposée par l’Union Européenne. Depuis le retour de la Crimée dans le giron Russe et la révolte du Dombass ont entrainé l’imposition de sanctions à la Russie dont elle souffre certes mais également nuit à l’économie européenne. On ne compte plus les gesticulations agressives de l’OTAN, exercices en mer Baltique, crainte quelque peu paranoïaque de la Pologne et des Etats Baltes d’une agression Russe, tentative de débauchage des états de la zone d’influence russe, Moldavie, Biélorussie, renforcement de la présence militaire dans l’est de l’Europe et pour finir sommet de l’OTAN à Varsovie.
Dans ces conditions si les Etats Unis refusent d’assurer la sécurité inconditionnelle de l’Europe, on ne voit pas l’intérêt du maintien de l’OTAN qui nous entraine à des interventions pour la défense d’intérêts qui ne sont pas les nôtres, à mener une guerre à l’américaine toute en technologie, ce qui est couteux et peu efficace et à confier notre défense à une alliance dominée par les Etats Unis.
Ne vaudrait il pas mieux que l’Europe quitte l’organisation militaire de l’OTAN et réfléchisse à une défense autonome au prix d’investissements suffisants ?
La politique étrangère devrait également être revue et basée sur les intérêts européens. Pour neutraliser la menace russe le mieux serait d’enterrer la hache de guerre, de mettre une croix sur l’Ukraine et la Crimée où nous n’avons strictement rien à gagner, de respecter la zone d’influence russe, de lever évidemment les sanctions et de négocier des accords économiques avec la Russie
Les économies européennes et russes sont à l’évidence complémentaires et tout le monde a à gagner à des échanges fructueux.
Il faudrait bien entendu arrêter les négociations du traité transatlantique TAFTA qui transformerait définitivement l’Europe en protectorat américain.
Notons d’ailleurs que Donald Trump entend se rapprocher de Vladimir Poutine, ce qui d ‘ailleurs est déjà en cours dans la lutte contre l’Etat Islamique en Syrie et que le président russe faute d’un accord avec l’Europe a entrepris un rapprochement avec la Turquie dont l’évolution est pour le moins ambiguë.
Le Brexit en écartant de l’Europe l’allié le plus indéfectible des Etats Unis devrait faciliter cette évolution politique, c’est une opportunité à saisir.
http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com
14:54 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : trump, etats unis, otan, pologne, union européenne, etat islamique
19/07/2016
Hallucinant : la journée de la déportation à Mayotte
On a célébré la journée de la Déportation à Mayotte ! Département où on ne doit même pas savoir ce qu’est un juif, ce n’est guère une ethnie comorienne. Il est vrai que comme partout on a joint le mensonge à l’incongruité : on célébrait « la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français » et on rendait « hommage aux « justes » de France » n’hésitant pas à affirmer que le régime de Pétain était responsable de la déportation de 75 000 « Juifs de France ».
Il est vrai que le message du Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Défense évoque « l’horreur nazie » mais si ce sont les nazis les coupables pourquoi en prendre la responsabilité ? Et pourquoi évoquer « certains nationalismes » qui ressurgiraient ? De quoi s’agit-il ?
Quant aux « justes » choisis par Israël ils servent de paravent aux traitements infligés par les juifs israéliens aux palestiniens : incarcérations arbitraires, construction d’un mur de séparation, spoliations, expropriations, colonisation galopante, démolition d’habitations.
Comment peut-on parler de racisme et d’antisémitisme dans les Comores africaines, sans évoquer les conflits tribaux et religieux qui ravagent le continent : au Rwanda, au Sud Soudan, au Cameroun, au Nigéria, en Somalie, au Mali, en Centrafrique, en RDC, en Libye…Il y a là un racisme implicite estimant que le massacre de juifs est plus grave que celui d’Africains.
Quand va-t-on tourner cette page vieille de plus de 70 ans alors que partout règnent les massacres ethniques et le terrorisme ?
Il est vrai que l’on célèbre aussi à Mayotte la journée de l’ « abolition de l’esclavage » alors que Mayotte, française depuis 1843, n’a jamais de notre fait été victime de l’esclavage, l'Île avait jusque là été soumise à la traite arabe À cette époque l'île avait environ 3 000 habitants presque exclusivement musulmans, dont la moitié était des esclaves. L’esclavage fut officiellement aboli trois ans plus tard en 1846 et les esclaves rachetés par la France à leurs propriétaires arabes pour 200 francs chacun.
Il faudrait adapter le « devoir de mémoire » au contexte local et ne pas célébrer n’importe quoi n’importe où.
16:56 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mayotte, déportation, juifs de france, racisme, justes, esclavage
17/07/2016
Changer notre politique en Syrie.
On a vu les deux chefs de la diplomatie, russe et américain, Sergueï Lavrov et John Kerry se rendre ensemble à l’ambassade de France à Moscou pour signer le registre de condoléances.
John Kerry était arrivé la veille dans la capitale russe ayant en main un projet de coopération militaire destiné à coordonner les raids aériens des deux armées contre les djihadistes de l’Etat islamique et du front al-Nosra succursale en Syrie d’al-Qaida.
Après cinq ans de guerre civile Syrienne, ayant pour but de déboulonner Bachar el Assad, John Kerry propose à Vladimir Poutine de collaborer au sein d’un « Centre de Commandement commun » situé près d’Ammam en Jordanie où les forces spéciales américaines entrainent des rebelles syriens depuis plusieurs années.
Dans ce centre qui abriterait « des experts (des deux pays) en identification, ciblage d’objectifs et en planification de frappes aériennes », Américains et Russes « partageraient du renseignement » pour « permettre une coordination en vue d’opérations militaires contre al-Nosra », peut-on lire dans ce projet d’accord.
Cela serait un changement majeur dans les relations russo–américaines qui actuellement se limitent à des échanges d’informations pour éviter les collisions de leurs avions.
La semaine dernière, François Hollande, depuis le sommet de l’Otan à Varsovie, avait lui-même appelé Américains et Russes à intensifier leur coopération contre al-Nosra. C’est bien la filiale syrienne d’al-Qaida qui est visée dans le plan américain.
On estime en effet qu’une fois l’Etat Islamique défait, ce qui pourrait arriver d’ici quelques mois, certains de ses membres pourraient rejoindre al-Nosra, et le renforcer. Al-Nosra partage la même idéologie que l’Etat islamique et sa capacité de nuisance dans l’est de la Syrie en serait augmentée.
Le projet n’a pas abouti à ce jour, car il exigeait que la Russie limite ses frappes à celles décidées en commun et que les avions syriens cessent de bombarder les rebelles « modérés ». Peut être arrivera-t-on à un compromis.
Ce qui est curieux dans cette affaire c’est que jusqu’à il y a peu, la France fournissait des armements à al-Nosra considéré comme de « bons islamistes » alliés aux « rebelles modérés » en lutte contre Bachar el Assad. La Turquie l’aidait de même en laissant les djihadistes passer sa frontière et en fournissant des armes.
Quand on pense que depuis cinq ans sévit une guerre civile encouragée par l’Occident au nom des « printemps arabes » pour remplacer Bachar par un régime démocratique qui comme partout aurait été islamiste, c’est une politique insensée que nous avons menée. Heureusement Poutine est arrivé et a remis les choses en place, il est maintenant rejoint par les Etats Unis et nous allons suivre comme d’habitude par la contremarche. Le stade suivant sera de constater que Bachar était un moindre mal. Il aura fallu cinq ans de guerre civile, deux cent mille morts, un pays ravagé pour en arriver là. Partout la France et aussi l’Occident veulent imposer la démocratie dans des pays qui ne savent pas ce que c’est et qui ne la souhaitent pas. On a ainsi déstabilisé, le Proche et le Moyen Orient mais aussi l’Afrique, provoquant conflits tribaux et religieux et nous obligeant à intervenir militairement en jouant les pompiers pyromanes.
Pour en revenir au massacre de Nice, il est certain que les divers attentats ont été suscités par l’Etat islamique en réaction à l’action américaine en Irak puis à celles de la coalition occidentale, perçues comme une « croisade ».
Il serait souhaitable de réévaluer nos actions en Syrie et en Irak, relativement symboliques, pour nous consacrer à nos interventions en Afrique avec tous nos moyens.
Constatons que John Kerry n’a pas jugé bon de nous consulter avant d’entreprendre sa démarche en Russie. C’est dire le peu de considération que nous portent les Etats unis.
15:33 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sergueï lavrov, john kerry, syrie, etat islamique, etats unis, al nosra, bachar el assad, nice