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14/09/2012

Le meurtre de l'ambassadeur

Si les Etats Unis ne nous avaient pas aidés à éliminer Kadhafi, Cristopher Stevens, l’ambassadeur Américain en Syrie n’aurait pas été assassiné à Benghazi.

D’où le retard et la mollesse de la réaction américaine, Hillary Clinton ne semblant pas capable de s’indigner du meurtre d’un de ses ambassadeurs. Et pourtant assassiner le représentant de la première puissance mondiale, ce n’est pas rien.

On n’a pas beaucoup insisté sur l’exhibition du cadavre de l’ambassadeur à travers les rues. Cela montre le niveau d’abaissement atteint par le monde occidental.

Ce qui est étonnant c’est que l’attaque du consulat américain en cette date anniversaire du 11 septembre, avait visiblement été soigneusement planifiée et que la projection du film sur Mahomet n’a peut être été qu’un prétexte, les salafistes et Al Qaida montrant qu’ils pouvaient agir quand ils voulaient.

Peut être pourrait on en tirer leçon pour la condamnation unanime du dictateur Syrien, et l’envie de voir sa chute.

31/08/2012

Brèches dans la désinformation

J’ai fait écho dans ce blog à des prises de position discordantes des positions officielles ressassées à longueur d’antenne, sur la nécessité du renversement de Bachar el-Assad. Notamment la conférence de Alain Chouet ancien de la DGSE et l’article du Général Fleury expliquant que nous n’avions pas les moyens d’intervenir en Syrie.Je reprends un texte rédigé par le Général Henry-Jean Fournier qui va dans le même sens :

 « Malgré l'ambiance des vacances, peu d'entre nous auront échappé au matraquage médiatique concernant la situation en Syrie. Car les événements ne prennent pas de vacances, même lorsqu'ils se déroulent en plein ramadan, traditionnellement consacré, en terre d'Islam, au partage et à la spiritualité.

Dans la chaleur de l'été, les matamores du monde politico-médiatique n'ont en effet cessé de pousser notre pays à l'intervention, en faisant appel à la compassion et en s'appuyant sur l'ignorance de ceux qui les écoutent.

On ne peut en effet que compatir à toutes ces souffrances que l'on nous montre avec complaisance et insistance, à partir d'images à l'origine incertaine, soigneusement filtrées et fournies par des exilés syriens résidant à Paris. Et comme compassion rime avec passion, on a tôt fait de s'enflammer pour ceux qui souffrent et de vouer à l'enfer ceux qui les font souffrir.

Sans s'interroger sur les motivations des uns et des autres et se demander à qui profite le crime ? Peu d'entre nous pourraient d'ailleurs répondre. Car peu d'entre nous connaissent l'histoire, la géographie, le peuple et la situation actuelle de ce pays. Peu de médias grand public prennent d'ailleurs le temps de nous informer, de nous apprendre ce que nous ignorons.

Et comme ignorance rime avec médisance, on a tôt fait de véhiculer des idées reçues et de prendre parti sans peser le pour et le contre. Car enfin, de quoi s'agit-il ? Un pays possédant une longue histoire, carrefour et berceau de civilisations anciennes, officiellement reconnu par la communauté internationale, acteur majeur de l'équilibre de sa région, est aujourd'hui dans une situation qui a toutes les apparences d'une guerre civile, vraisemblablement alimentée et soutenue par tous ceux qui ont intérêt à déstabiliser la région.

Le but officiel d'une intervention serait d'éliminer le dictateur qui exerce la responsabilité de ce pays. L'intention est généreuse et ne peut que recueillir l'approbation de tous ceux qui se laissent guider par une compassion matinée de droits de l'homme et de promotion de la démocratie.

Ce serait donc au nom de ces principes qu'il conviendrait d'intervenir, afin de permettre au peuple syrien de se libérer de son tyran.

Mais qui est le peuple syrien ? Que représente-t-il ? Qui le représente ?

Autant de questions qui sont aujourd'hui sans réponse et qui le resteront encore longtemps.

Car la Syrie est un assemblage de communautés qui vivent certes sur un même territoire, mais qui ne partagent que peu de choses en commun, si ce n'est, comme tous les peuples, une commune aspiration à vivre en paix.

Ces communautés sont diverses : alaouite, chiite, chrétienne, druze, sunnite, par exemple.

Elles ont ceci de particulier de reposer sur l'appartenance à une religion.

Dès lors que l'une de ces religions mêle étroitement foi et loi, elle devient une menace pour toutes les autres. C'est le cas de l'islam sunnite ou de l'islam chiite.

La survie d'un tel pays repose alors sur un savant équilibre entre toutes ses composantes, de manière que la plus menaçante pour les autres, parce que la plus nombreuse démographiquement, ne puisse accéder à la législature suprême.

Cette situation est donc totalement antinomique de l'idéal démocrate tel que nous sommes censés le pratiquer en Occident.

Elle n'est pas spécifique de la Syrie. Tous les pays où l'islam est pratiqué par des fidèles suffisamment nombreux pour revendiquer la majorité électorale sont dans la même situation.

Et à y regarder de près, les récentes évolutions des pays secoués par le printemps arabe traduisent sensiblement une situation identique, cependant atténuée par la longue emprise de l'islam dans la plupart de ces pays.

Les minorités berbères, juives ou chrétiennes du nord de l'Afrique l'ont déjà éprouvée par le passé. Les communautés appartenant à d'autres religions n'y ont guère de droits.

Dès lors, on peut se demander si la démocratie est compatible avec une religion d'état lorsque celle-ci présente pour caractéristique principale un manque certain de tolérance et un mélange constant entre la pratique d'une foi individuelle et le cadre légal nécessaire à toute vie en communauté au sein d'une même nation.

D'autant que pour un musulman, il n'existe de nation que celle de l'ensemble de la communauté musulmane, l'Oumma, supérieure à toute notion d'Etat et de frontière territoriale.

C'est pourquoi il n'est pas possible d'intervenir en Syrie, ni d'ailleurs dans aucun autre pays musulman. Notre conception de la démocratie et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est incompréhensible à leurs peuples, contrairement à ce que veulent faire croire certains de leurs représentants auto-désignés, réfugiés (et parfois formés) en France.

Et qui s'empresseront, tel autrefois l'ayatollah Khomeyni, d'oublier ces principes dès leur arrivée au pouvoir dans leur pays, pour créer une théocratie.

Car intervenir militairement en Syrie pour y établir la démocratie selon nos normes reviendrait, au cas où nous y parviendrions (ce qui n'est pas du tout certain), à permettre à la majorité sunnite de prendre le pouvoir, d'établir un régime politique ayant pour fondement l'islam et pour conséquences le ravalement des autres communautés au rang de citoyens de seconde zone, victimes de toutes les brimades recommandées par l'islam envers les infidèles, même lorsqu'ils appartiennent à une famille proche. Les conflits permanents entre sunnites et chiites sont là pour nous le rappeler.

L'Occident et la France n'ont donc aucun rôle militaire à jouer en Syrie.

Ils peuvent en revanche, intervenir auprès de l'ONU pour que cette organisation, dûment mandatée par ses membres, tente de faire cesser les affrontements et permette le rétablissement d'un climat de paix. Ce qui supposerait d'identifier au préalable, puis de neutraliser, par la diplomatie, l'économie ou, en dernier recours, la force armée, ceux qui ont intérêt à déstabiliser la Syrie.

On saurait ainsi à qui profite le crime dont nous sommes aujourd'hui les témoins. »

 

Henry-Jean FOURNIER

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

29/08/2012

Retour des ADM

Les interventionnistes otaniens, dont la France, n’ont décidément aucune imagination.

Après nous avoir fait en Syrie le coup du retour des « charniers » qui sert depuis Timisoara en passant par le Kosovo, on en revient aux armes de destruction massive qui avaient justifié la guerre d’Irak.

On peut pourtant se demander pourquoi et comment el-Assad utiliserait des gaz de combat pour combattre une guérilla urbaine.

Bien plus inquiétante est l’éventuelle récupération de ces gaz par nos alliés objectifs, djihadistes et salafistes, voire Al Qaida en cas de chute du président Syrien.

On peut aussi se demander comment on peut en arriver à aider ceux que nous combattons depuis une dizaine d’années en Afghanistan.

 

 

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

24/08/2012

Nous ne pouvons intervenir en Syrie.

Un récent article du général Fleury, ancien chef d’Etat Major de l’armée de l’air (Le Monde du 24 août 2012), affirme que nous n’avons pas les moyens d’intervenir en Syrie, il est donc inutile de jouer les Matamore.

« Pour la Syrie, la chanson n'est pas la même. Son armée de l'air totalise environ 500 avions de combat, soit deux fois plus que la nôtre ; bien qu'une partie d'entre eux seulement soit moderne, leur nombre et la qualité d'un entraînement conduit en vue d'une guerre éventuelle avec Israël en font un adversaire sérieux. Nous ne sommes pas de taille à l'affronter. »

Voilà où nous a conduit les réductions continues des crédits militaires : Il nous a fallu l’aide des Américains et des Anglais pour venir à bout de la Libye, pour la Syrie nous sommes impuissants. « Pour venir à bout aujourd'hui de l'aviation de Bachar Al-Assad, il faudrait employer toute la machine de guerre américaine et utiliser les aéroports de Grèce et de Chypre, voire du Moyen-Orient. »
En particulier la défense aérienne Syrienne s’est montrée très efficace en abattant un chasseur turc venu la tester.

En 1991 au cours de la première guerre du golfe l’armée de l’air française alignait 450 avions de combat, le livre blanc en vigueur prévoit maintenant 230 Mirage 2000 ou Rafale. Les budgets militaires sont passés de 3% du PIB à 1,5%.

Et voilà la conclusion du général Fleury :

« Mais il est impossible aujourd'hui aux pouvoirs publics de proclamer cette faiblesse : la conclusion serait immédiate, le budget de la défense deviendrait prioritaire ce qui serait contradictoire avec les engagements du président de la République. Alors, finalement, le "niet" de Vladimir Poutine est bien pratique : il évite de poser les vraies questions. »

 

 

23/08/2012

Il n'y a pas que la Syrie

Alors qu’on nous bassine ad nauseam avec les troubles en Syrie et les « crimes » de el-Assad, on oublie volontiers, à moins qu’on ne les trouve de nulle importance, les autres zones ou règnent insécurité et massacre.

Si on s’en tient à l’Afrique, la Libye après notre intervention s’est somalisée : « chaque localité est gouvernée sur une base tribale par des milices surarmées ou par ce qu’il reste des forces fidèles à Kadhafi, notamment aux frontières sud et ouest ».

Le Mali est coupé en deux et le Nord est tombé aux mains des islamistes et des terroristes qui ont englouti les Touaregs.

En République Démocratique du Congo, l’est du pays est devenu un protectorat rwandais. Le Kivu est entre les mains d’une milice tutsi locale, le M23, dirigée par le général Bosco Ntaganda que la CPI considère comme un criminel de guerre, pendant que le Rwanda de Kagame pille ses richesses minières et en particulier les pierres précieuses. Pendant ce temps l’Ouganda pompe le pétrole du lac Albert.

Ajoutons des incidents ethniques à l’ouest de la Côte d’Ivoire et au sud avec le Liberia.

Dans le nord du Nigeria les chrétiens sont victimes d’attentats de plus en plus nombreux, et entre les deux Soudans, les conflits sur fond pétrolier sont constants. 

N’oublions pas non plus la Somalie d’ou partent les pirates dans le golfe d’Aden et l’océan Indien et qui est devenue un non-état entre les mains des milices islamistes.

Revenons en Asie, le Yemen est victime d’attentats terroristes fréquents, un gazoduc a été saboté il y a deux jours, on soupçonne Al-Quaïda et en Irak depuis le retrait américain les attentats meurtriers se multiplient. Sans parler bien sur de l’Afghanistan.

Bien entendu cette liste n’est pas exhaustive. Tout cela n’intéresse personne et pourtant nous avons six otages au Niger et des intérêts importants en Afrique.