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18/02/2020

Le Président et la Dissuasion

Le 7 février, dans un discours à l’Ecole de Guerre, le Président Macron a proposé de mettre les forces de Dissuasion françaises au service de la défense européenne. Ce n’était pas la première fois qu’un Président de la République française faisait une telle offre, les Présidents Chirac, Sarkozy et Hollande l’avaient chacun avancée, aucune suite n’avais été donnée chacun se sentant couvert par le parapluie américain. Maintenant que le Président Trump ne s’attache clairement qu’aux intérêts américains, une réplique nucléaire au profit de l’Europe n’est plus guère crédible, chacun s’aperçoit que le Roi est nu et que la Dissuasion française n’est plus à mépriser. Si bien que le Président de la République fédérale d’Allemagne a répondu positivement à la Conférence de Munich à l’appel du chef de l’Etat français en faveur d’« un dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective »: « Nous devons saisir son invitation au dialogue ». Le Président allemand n’a qu’un rôle moral sans rôle exécutif, on peut toutefois voir une évolution d’un pays pacifiste, refusant de se mêler des affaires du monde et maintenant ses forces armées à un niveau à peine décent : « L’Allemagne doit davantage contribuer à la sécurité de l’Europe, y compris financièrement », a expliqué M. Steinmeier. « Nous avons besoin d’une nouvelle et meilleure relation de l’Union européenne avec la Russie », a-t-il ajouté.

Voilà une prise de conscience tardive du désengagement américain qui oblige à accepter les idées du Président Macron : régler le contentieux avec la Russie et disposer de ses propres forces pour assurer sa sécurité.

Bien entendu les forces de Dissuasion françaises resteraient entre les mains du Président français, une gestion concertée européenne ou otanienne n’est pas envisageable, mais étant donné la situation géographique française, ses liens économiques et culturels avec le reste de l’Europe, il est plus que probable qu’une attaque contre les intérêts vitaux d’un pays européen constituerait également une mise en cause des intérêts vitaux français.

Dans ces conditions on ne voit plus l’intérêt de l’Europe à rester dans l’OTAN « en état de mort cérébrale » à partir du moment ou elle n’est plus crédible pour assurer la défense commune.

Pour montrer que la Dissuasion française était crédible Le président invite des représentants de l’OTAN à visiter la base des sous-marins de la force océanique stratégique à l’Ile Longue en rade de Brest et le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle et à assister à des exercices menés par les forces nucléaires.

La France compte consacrer 37 milliards d’euros à la modernisation de ses forces nucléaires, il semblerait correct que l’Europe mette un peu la main à la poche. On peut toujours rêver

 
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Le 7 février, dans un discours à l’Ecole de Guerre, le Président Macron a proposé de mettre les forces de Dissuasion françaises au service de la défense européenne. Ce n’était pas la première fois qu’un Président de la République française faisait une telle offre, les Présidents Chirac, Sarkozy et Hollande l’avaient chacun avancée, aucune suite n’avais été donnée chacun se sentant couvert par le parapluie américain. Maintenant que le Président Trump ne s’attache clairement qu’aux intérêts américains, une réplique nucléaire au profit de l’Europe n’est plus guère crédible, chacun s’aperçoit que le Roi est nu et que la Dissuasion française n’est plus à mépriser. Si bien que le Président de la République fédérale d’Allemagne a répondu positivement à la Conférence de Munich à l’appel du chef de l’Etat français en faveur d’« un dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective »: « Nous devons saisir son invitation au dialogue ». Le Président allemand n’a qu’un rôle moral sans rôle exécutif, on peut toutefois voir une évolution d’un pays pacifiste, refusant de se mêler des affaires du monde et maintenant ses forces armées à un niveau à peine décent : « L’Allemagne doit davantage contribuer à la sécurité de l’Europe, y compris financièrement », a expliqué M. Steinmeier. « Nous avons besoin d’une nouvelle et meilleure relation de l’Union européenne avec la Russie », a-t-il ajouté.

Voilà une prise de conscience tardive du désengagement américain qui oblige à accepter les idées du Président Macron : régler le contentieux avec la Russie et disposer de ses propres forces pour assurer sa sécurité.

Bien entendu les forces de Dissuasion françaises resteraient entre les mains du Président français, une gestion concertée européenne ou otanienne n’est pas envisageable, mais étant donné la situation géographique française, ses liens économiques et culturels avec le reste de l’Europe, il est plus que probable qu’une attaque contre les intérêts vitaux d’un pays européen constituerait également une mise en cause des intérêts vitaux français.

Dans ces conditions on ne voit plus l’intérêt de l’Europe à rester dans l’OTAN « en état de mort cérébrale » à partir du moment ou elle n’est plus crédible pour assurer la défense commune.

Pour montrer que la Dissuasion française était crédible Le président invite des représentants de l’OTAN à visiter la base des sous-marins de la force océanique stratégique à l’Ile Longue en rade de Brest et le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle et à assister à des exercices menés par les forces nucléaires.

La France compte consacrer 37 milliards d’euros à la modernisation de ses forces nucléaires, il semblerait correct que l’Europe mette un peu la main à la poche. On peut toujours rêver

 
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15/07/2018

Sous-marinières

Si j’en crois Nathalie Guibert envoyée spéciale du Monde à Brest pour la circonstance, quatre-z-officières sous-marinières ont effectué la dernière patrouille à bord du sous marin nucléaire lanceur d’engins Le Vigilant . C’était à peu près la 500° patrouille des SNLE, les autres avec un équipage masculin de 135 hommes, il paraît que c’était scandaleux et qu’il fallait qu’il y ait des femmes à bord. Il y avait là les Enseignes de Vaisselle Camille officière « lutte sous la mer » et Harmonie officière pour la « sécurité plongée » sans oublier la Médecine Pauline et la Capitaine de Corvette Karen, ingénieure « atomicienne ». C’est tellement merveilleux qu’elles ont été reçues par la ministre Florence Parly.

Il paraît que ça s’est très bien passé et qu’il n’y a pas eu de problèmes de cohabition. De toute façon en y eut-t-il eu qu’on ne nous le dirait pas.

« Des « épouses » de marins se sont inquiétées. « C’est un changement pour les conjoints indéniablement, mais on ne fait que rallier un modèle conforme à l’ensemble de la société, poursuit le second. A bord, il n’y a plus de vie privée. C’est un milieu qui reste professionnel vingt-quatre heures sur vingt-quatre ». « On a fait des dîners entre officiers avant de partir, on a bien été préparées par les anciens », complète l’officière Harmonie. D’ailleurs, «avant on disait “le dîner des épouses”, maintenant on parle de “dîner des conjoints” ». Ca c’est un progrès.

Il est vrai que nous suivons l’exemple des marines américaines et anglaises « mais le Royaume-Uni a connu à bord une histoire de cœur qui aurait mal tourné ». Il semble que le commandant et le second d’un sous-marin aient eu avec des officières un « comportement  inapproprié ».

Il ne faut pas croire qu’il y ait une demande forte de la part des officiers féminins, elles sont là pour le principe idéologique, seule l’Enseigne de vaisseau Harmonie projette une carrière longue sous l’eau quoiqu’elle espère fonder une famille. Pas de problème elle laissera ses enfants 70 jours à son « conjoint » sans aucune communication et la Marine lui « laissera des créneaux ».

Du bénéfice pour la Défense et l’efficacité de la Dissuasion, personne ne se chaut.

05/05/2018

Ego nominor leo

Il faut quand même être d’une grande naïveté pour croire que Kim Jong Un, après tout le mal qu’il s’est donné depuis des années, va renoncer à l’arme nucléaire.

Qu’il renonce aux essais nucléaires c’est probable, d’autant qu’il semble que son centre d’essai n’ait pas résisté au dernier tir, fort puissant puisqu’il a déclenché un séisme.

De même les derniers essais balistiques ont été suffisamment démonstratifs pour convaincre que la Corée du Nord disposait de missiles capables d’atteindre les Etats Unis et bien sur les états voisins, Corée du Sud, Japon…
La Corée du Nord dispose donc ou va disposer, d’une force de dissuasion crédible dont on ne peut croire qu’elle se priverait, d’autant que cette force assure la survie du régime.

Dans ce sens la rencontre de Kim Jong Un avec Trump servira plus à asseoir le régime Nord Coréen qu’à conduire à un quelconque désarmement nucléaire.

Reste à savoir quelle sera la réaction de Trump : ou il se contentera de maintenir des sanctions économiques ou il procèdera à une frappe préventive sur les sites menaçants, à condition qu’il les connaisse et qu’ils soient vulnérables.
Dans cette affaire le gagnant probable est le tyran Nord-Coréen que la rencontre avec Trump, renforce politiquement à l’international.

En cas d’intervention militaire américaine on ne sait pas jusqu’où les choses peuvent aller, localement et au loin.

On se demande s’il ne vaudrait pas mieux admettre que la Corée du Nord dispose de l’arme nucléaire. Israël l’a bien et le Pakistan.

L’étonnant est que ce sont les « états dotés », qui veulent à tout prix conserver leur privilège. Ego nominor leo.

06/09/2017

Hystérie coréenne.

Bien sur on ne se réjouira pas de l’entrée de la Corée du Nord dans le club des puissances nucléaires. De là à déclencher l’hystérie actuelle allant jusqu’à la baisse des marchés financiers, c’est peut être excessif. A cette aune on aurait du s’inquiéter des arsenaux nucléaires, pakistanais, indiens ou israéliens. Surtout, alors que le plus grand détenteur d’armes nucléaires de la planète se voit déjà sous le feu nucléaire, il apparaît que le but recherché par le satrape coréen est plus la dissuasion pour la survie du régime que l’idée de s’en prendre à autrui, en particulier à la première puissance militaire du monde, ce qui serait proprement suicidaire.

Il s’agit donc de considérer la nouvelle situation calmement plutôt que de déclencher une nouvelle crise. Si les Etats Unis garantissent fermement la sécurité des voisins de la Corée du Nord : Corée du Sud, Japon, on ne voit pas comment cela pourrait dégénérer, la Corée du Nord ne pouvant risquer une totale destruction.

La Corée du Nord ayant dénoncé le Traité de Non Prolifération (TNP), on comprend mal l’indignation de l’ONU alors que cet organisme admet sans réaction que les cinq grandes puissances nucléaires continuent de moderniser les porteurs et les armes nucléaires au mépris du TNP qu’elles ont ratifié et qui prévoit un désarmement progressif. D’autant que la situation mondiale actuelle ne justifie pas un tel développement des forces de dissuasion. La France n’est pas en reste qui prévoit à court terme le renouvellement complet de ses deux composantes, porteurs, missiles et têtes nucléaires.

Évidemment on peut appliquer des sanctions économiques à la Corée du Nord mais ce n’est pas cela qui amènera Kim Jong Un à renoncer à son arsenal.

Une question qu’il faudrait se poser c’est de comprendre comment la Corée du Nord a pu développer à un tel rythme armes et missiles sans une aide extérieure.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

01/07/2017

Moderniser la dissuasion?

Un récent rapport du Sénat préconise le maintien des deux composantes de la dissuasion :Notons au passage lintérêt de préserver deux composantes à notre dissuasion, dans la mesure où, notamment, la composante aérienne permet déviter lalternative du « tout ou rien » des frappes massives que suppose la composante océanique. »

La plupart des candidats à l’élection présidentielle et notamment celui qui a été élu, demandaient également le maintien des deux composantes de la dissuasion. Une telle exigence nécessite une justification qui n’est jamais faite : « qui veut on dissuader ? »,  « les moyens développés sont ils adaptés et en quantité suffisante ? » « ne peut-on les réduire ? ». Depuis la chute de l’URSS ces questions ne sont pas posées, la dissuasion est devenue une abstraction, une religion, un tabou. Un rapport sénatorial rédigé par les sénateurs Xavier Pintat et Jeanny Lorgeaux militent pour la modernisation des deux composantes : « Les besoins financiers et les principales lignes du calendrier sont connus. La modernisation de la dissuasion nucléaire - fondement essentiel de la défense de la France - imposera d’ici à 2025 de porter de 3,9 à un niveau d’environ 5,5 à 6 milliards d’euros le montant annuel des crédits ». Cela représente pendant une vingtaine d’années un quasi doublement des crédits consacrés à la dissuasion. A partir du moment où on limite le budget de la défense à un objectif du 2% du PIB, ce surcoût obèrera l’achat des matériels conventionnels, est ce bien raisonnable ?

Actuellement la composant océanique dispose de quatre sous marins, un est en permanence en patrouille. Ces sous-marins sont actuellement indétectables et on ne voit pas actuellement de menace contre cette discrétion.

La composante aérienne dispose de Rafale porteurs de l’arme - un missile ASMPA d’une portée de 500 km équipé d’une tête nucléaire de 300kT-. Est elle crédible ?

Le Rafale a les jambes relativement courtes et nécessite des ravitaillements fréquents par avions ravitailleurs, et donc la mise en place de tout un dispositif très vulnérable : il suffit d’abattre les avions ravitailleurs pour compromettre la mission. Sauf à obtenir une bien peu probable autorisation de survol, il faudra violer l’espace aérien des pays survolés. Dans ces conditions quels pays pouvons nous dissuader ?

C’est une question qu’il faut se poser avant d’envisager le renouvellement de cette composante. Actuellement on avance son faible coût, les avions porteurs existant par ailleurs, ce ne sera plus le cas pour le renouvellement ; il faudra en effet développer un vecteur qui pourrait être le remplaçant du Rafale, un drone ou un porteur lourd. Il faudra développer un nouveau missile – il y a déjà deux projets de missiles « supervéloces » -, le rapport recommande également« d’accélérer la livraison des 12 avions multirôle de transport et de ravitaillement (MRTT) prévue jusqu’en 2025 » et préconise en outre l’acquisition d’un ou deux MRTT supplémentaires.

Ce n’est pas rien et nécessiterait une réflexion que personne ne fait. D’autant qu’il faudra en même temps remplacer les quatre SNLE, par quatre autres sous marins.

La France mène depuis 70 ans - la guerre d’Indochine - des guerres asymétriques généralement dans des milieux hostiles autrefois deltas fluviaux, maintenant espaces désertiques qui mettent à mal les matériels, dont certains ont actuellement 50 ans d’âge.

Nous manquons d’hélicoptères, d’avions de transport, de patrouilleurs pour nos Zone océaniques exclusives. Ne sont-ce pas ces besoins qui sont prioritaires et qui sont actuellement négligés ?

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com