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17/04/2015

Génocides et désinformation.

 

Ill y a parfois de curieuses coïncidences, le même jour, le 16 avril, Le Monde évoque deux génocides qui tous deux ont donné lieu et donnent encore, à une désinformation constante.

Le premier article évoque le procès du Maréchal Pétain dont une reconstitution à partir des archives filmées est diffusée sur la chaine Planète les 16 et 23 avril.

Le 23 juillet 1944, lorsque Pétain comparaît devant la Haute Cour de justice, il est clair que la sentence attendue est la peine capitale : le jury est constitué uniquement de résistants et de parlementaires s’étant opposés au maréchal.

Mais ce qui étonne Le Monde c’est que, jusqu’au verdict (14 voix pour la mort et 13 contre) « cette plongée éclaire la façon dont les hommes du temps évaluaient la faute, s’attardant presque secondairement sur l’entreprise génocidaire, au centre de la lecture historique un quart de siècle plus tard. Une leçon dans la leçon »

Le génocide en question c’est, bien entendu celui des juifs d’Europe perpétré par les nazis et dont, année après année, notamment à l’occasion de l’anniversaire de la rafle du Vel d’hiv, les Klarsfeld et autres Paxton veulent nous faire croire que la France est responsable et qu’il faut faire repentance.

Admirons que Le Monde considère comme « une leçon dans la leçon » que la cour s’attarda « presque secondairement » sur ce qui est  «  au centre de la lecture historique un quart de siècle plus tard » après des décennies de désinformation.

L’autre génocide est celui perpétré au Rwanda après avril 1994 et qui fut déclenché par l’attentat commis le 6 avril contre l’avion du Président Habyarimana.

Les auteurs de l’article « Face à la tragédie rwandaise, il faut sortir du déni », Benoît Collombat et David Servenay, coauteurs de « Au nom de la France, guerres secrètes au Rwanda » livre où ils cherchent à faire croire, que le gouvernement de François Mitterrand  a sciemment soutenu le gouvernement Hutu « dans l’élimination systématique d’un million de personnes, Tutsi et Hutu opposés aux extrémistes » : « Ce projet génocidaire s’est développé sous les yeux de responsables français qui étaient aux premières loges, puisqu’ils soutenaient à bout de bras un régime indéfendable »

Le problème est que le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a conclu après des années d’enquête, que ces massacres avaient touchés les deux ethnies Hutu et Tutsi et n’avaient pas été prémédités. Ces massacres interethniques ont été déclenchés par la destruction de l’avion du président légitime le 6 avril  1994.

Sur ordre des Etats Unis le TPIR a affirmé que cet attentat n’était pas de sa compétence et son auteur n’a pas été recherché. Pourquoi ? Parce que le général Kagamé, actuel président du Rwanda, qu’ils protégeaient, risquait d’être compromis.

Peut être saura-t-on un jour la vérité, les membres de l’équipage de l’avion, des Français, se sont portés parie civile, le juge Bruguière, maintenant en retraite a mis en examen plusieurs responsables Tutsi, proches de Kagame. Depuis, l’instruction a été reprise par les juges Trévidic et Poux. Malheureusement des témoins décisifs, prêts à témoigner sont assassinés ou disparaissent en Afrique du Sud ou au Kenya. Mais ceux qui se sont penchés sur cette affaire savent bien que l’avion a été abattu pour déclencher les massacres qui ont permis à Kagamé de prendre le pouvoir.

L’Armée Française que certains veulent impliquer dans ces massacres n’est pour rien dans cette affaire.

 

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com 

20/11/2014

Rwanda:Disparition d'un témoin clé.

Le génocide rwandais de 1994 n’a pas encore livré ses secrets.

Ce génocide a bien eu lieu, mais alors qu’on le présente comme le génocide des Tutsis, le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a montré d’une part qu’il y avait eu des victimes en nombres comparables chez les tutsis et les hutus, d’autre part que ce génocide n’était pas prémédité mais la conséquence de l’attentat contre le Falcon 50 du président rwandais le 6 avril 1994 entrainant sa mort.

Le TPIR, sous la pression des Américains, s’est refusé à rechercher les auteurs de l’attentat ce qui aurait pu mettre en cause le général Paul Kagamé, tutsi, l’actuel président du Rwanda et l’allié des Américains.

Actuellement Kagamé dirige le Rwanda d’une main de fer, mettant au pillage des régions entières de son voisin, la République Populaire du Congo, en pleine déliquescence.

Mais les familles de l’équipage français du Falcon 50 tués dans l’attentat, ayant porté plainte, l’affaire est en instruction en France, d’abord sous la direction du juge Bruguière maintenant à la retraite qui mit en examen plusieurs proches de Kagamé, celui ci étant couvert par son statut de chef d’état, puis des juges Trévidic et Poux qui devraient bientôt clôturer l’instruction.

Pour beaucoup qui suivent ce dossier depuis longtemps, en particulier pour l’africaniste Bernard Lugan, qui fut expert assermenté auprès du TPIR et eut accès à toutes les archives du tribunal, la culpabilité de Kagamé ne fait pas de doute.

Le juge Trévidic devait rencontrer deux témoins essentiels, anciens proches de Kagamé avec lequel ils avaient rompu et qui avaient pu suivre la préparation et l’exécution de l’attentat contre le Falcon présidentiel.

Ils ne témoigneront plus : Le colonel Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements extérieurs de Paul Kagamé affirmait pouvoir prouver au juge l'implication de ce dernier dans l'assassinat du président Habyarimana; il fut étranglé le 31 décembre 2013 dans sa chambre d’hôtel de Johannesburg.

Et maintenant Emile Gafarita, l'un des trois membres du FPR, parti de Kagamé , qui transportèrent depuis l'Ouganda jusqu'à Kigali les missiles qui abattirent l'avion du président Habyarimana a été enlevé à Nairobi le 13 novembre 2014. Il n'a pas réapparu depuis.

Après le meurtre de Patrick Karegeya, le général Kagamé avait prévenu : "Celui qui trahit son pays, celui qui trahit le Rwanda, quel qu'il soit, ne peut pas s'en sortir sans payer le prix". 

Lisons ce qu’écrit Bernard Lugan :

« La semonce était claire et nul ne pouvait ignorer que la vie d'Emile Gafarita serait menacée si sa volonté de témoigner contre son ancien chef venait à être connue. Dans une procédure de réouverture d'instruction, le résumé de ce qu'il allait dire au juge étant en théorie normalement accessible aux avocats, le général Kagamé avait bien conscience des conséquences mortelles de telles déclarations pour son régime.

Malgré cela, la justice française a été incapable de protéger ce témoin essentiel puisque ses ravisseurs ont été prévenus qu'il était depuis quelques semaines à Nairobi où il vivait clandestinement sous un nom d'emprunt dans l'attente de son départ pour la France afin d'y être entendu par le juge Trévidic. 

Qui a livré l'adresse secrète d'Emile Gafarita à ses ravisseurs, se rendant ainsi complice d'enlèvement, probablement de torture et peut-être d'assassinat? La convocation à comparaître devant le juge Trévidic est en effet directement arrivée chez son avocat français chez qui il était domicilié, or, ne connaissant pas son adresse au Kenya, ce dernier lui a transmis la convocation du juge par mail.

Une enquête administrative s'impose car il n'existe que trois hypothèses:

1) Celle d'une fuite au niveau du cabinet du juge,

2) Celle d'une interception des communications de l'avocat français par les ravisseurs,

3) Celle d'une fuite au niveau de l'ambassade de France à Nairobi, cette dernière étant probablement chargée d'organiser le voyage du témoin.

Dans son livre "La France dans la terreur rwandaise" (Editions Duboiris, 2014, page 302), le journaliste Onana rapporte de graves propos tenus par le colonel Karegeya peu avant son assassinat: " (...) tout ce que fait votre juge (Trévidic) se trouve dans les médias, même les noms des témoins qui peuvent ainsi être retournés par Kigali ou assassinés".

L'affaire qui est gravissime n'est plus du niveau du juge Trévidic, mais de celui de Madame Taubira et du Quai d'Orsay. La France peut-elle en effet, et cela sans réagir, laisser ainsi "liquider" des témoins qui s'apprêtent à parler à un juge anti-terroriste ? Le silence des autorités françaises étant à ce jour assourdissant, la question doit être posée; compte tenu de la gravité de l'évènement, il serait logique qu'elle le soit par des députés. 

Même si l'enlèvement d'Emile Gafarita porte un coup très sévère à la crédibilité de la lutte anti-terroriste française, il n'anéantit pas pour autant l'instruction en cours sur l'attentat du 6 avril 1994.

Le juge Trévidic qui a succédé au juge Bruguière en 2007 n'est en effet pas désarmé car son dossier contient les nombreux éléments rassemblés par son prédécesseur: témoignages, numéros de série des missiles qui faisaient  partie d’un lot de 40 missiles SA 16 IGLA livrés par l'URSS à l’armée ougandaise quelques années auparavant, lieu du tir des missiles, marque et couleur des véhicules utilisés pour transporter ces derniers depuis l’Ouganda jusqu’au casernement de l’APR situé au centre de Kigali et de là jusqu’au lieu de tir à travers les lignes de l’armée rwandaise, ainsi que le déroulé de l’action. Emile Gafirata, le témoin enlevé à Nairobi allait  raconter au juge comment il avait véhiculé ces missiles depuis l’Ouganda.

En juillet 2013 puis en janvier 2014, le juge Trévidic a pu interroger Jean-Marie Micombero, ancien secrétaire général au ministère rwandais de la Défense et qui, le 6 avril 1994, était affecté à une section chargée du renseignement dépendant directement de Paul Kagamé ; le témoin  lui a donné les noms des deux membres de l'armée de Paul Kagamé qui, le 6 avril 1994, tirèrent les deux missiles qui abattirent l’avion présidentiel. Il a également livré nombre de détails sur les préparatifs et sur le déroulement de l’attentat. Ces déclarations recoupaient en les confirmant celles recueillies en leur temps par le juge Bruguière auprès d’autres témoins.

Relais constant des thèses du régime de Kigali, la presse française n'a fait aucun écho au scandale judiciaire et humain que constitue l'enlèvement d'Emile Gafirata venant après l'assassinat du colonel Karegeya »

Ajoutons que la presse française dans sa grande majorité, n’a cessé de vouloir impliquer l’armée française dans le génocide, l’accusant d’avoir formé et aidé les « troupes génocidaires » du régime hutu.

 

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

19/02/2014

De quoi j'me mèle?

Pascal Simbikangwa est un Rwandais, Hutu, arrêté en 2008 à Mayotte pour trafic de faux papiers, délit pour lequel il a été condamné à quatre ans de détention. Actuellement il est emprisonné à Fresnes et est traduit devant la cour d’assises de Paris accusé de complicité de génocide et de crimes contre l’humanité pour le génocide rwandais de 1994.

Notons que depuis 1986 Pascal est en fauteuil roulant à la suite d’un accident de circulation.

C'est face à six jurés parisiens et trois juges que cet ancien chef du service central des renseignements rwandais doit comparaître. Inconnu en France, il est pourtant « un tortionnaire réputé du Rwanda », assure M Simon Foreman, avocat du Collectif des parties civiles pour le Rwanda.

Notons que les parties civiles ne sont pas des familles de victimes du génocide mais cinq ONG.

Qu’il y ait eu génocide c’est bien certain et il a fait quelque 800 000 victimes, Tutsi et Hutu.

Le curieux est que depuis 1994, siège un Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) qui traite l’ensemble du dossier du génocide.

Or maintenant le TPIR reconnaît que le génocide n’avait pas été prémédité ni préparé mais déclenché par l’attentat contre l’avion du chef de l'Etat, Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, dans lequel il trouva la mort.

De nombreux Hutu accusés d’avoir organisé le génocide ont depuis été acquittés.

Or Pascal est maintenant accusé d’avoir été membre de l’Akazu, structure qui aurait programmé le génocide et avoir appartenu aux « escadrons de la mort ». L’ennui est que maintenant le TPIR reconnaît que l’Akazu et les escadrons de la mort n’ont jamais existé.

Comment pourrait-on juger Pascal alors que l’on ne sait pas, ou on ne veut pas savoir, qui a abattu l’avion du Président Habyarimana ce qui a été la cause du génocide.

La France instruit également ce dossier, l’équipage français de l’avion s’étant porté partie civile. Dans un premier temps le juge Bruguière attribuant la responsabilité de l’attentat à l’actuel chef de l’état, le général Tutsi Paul Kagamé, avait mis en examen neuf de ses proches. Le juge Trévidic a depuis repris l’instruction, il n’a pas encore bouclé son enquête.

Tant qu’on ne saura pas qui a commis l’attentat contre l’avion, il n’est pas possible de savoir qui est responsable du génocide, le TPIR a en effet reconnu qu’il n’était pas prémédité mais que l’attentat avait servi de déclencheur.

Le problème est que le TPIR se refuse, pour des raisons politiques, à instruire l’attentat, prétendant contre toute évidence que ce n’est pas dans sa mission. Quoi qu’il en soit tant que l’auteur de l’attentat n’est pas identifié, et tout montre que l’attentat a été commis par les Tutsi pour reprendre le pouvoir, toute autre recherche sera vaine et en particulier le procès mené contre Pascal qui fait partie des boucs émissaires commodes pour rejeter sur les Hutu la responsabilité du génocide.

La justice française qui se dit surchargée aurait peut être d’autres tâches à mener.

 

 

 

04/04/2013

Enfumage au Rwanda

Du Rwanda à  Mayotte et de Mayotte à la cour d’assises de Paris. Voilà le parcours de Pascal Simbikangwa. Vendredi, deux juges du pôle "crimes contre l’humanité" ont ordonné la mise en accusation de cet ancien capitaine accusé de la mort de plusieurs milliers de personnes en 1994 au Rwanda.

Pascal Simbikangwa avait été arrêté à Mayotte en 2008 pour avoir fabriqué des centaines de fausses cartes d’identité françaises.

Présenté comme un membre de l’"Akazu", le premier cercle du pouvoir hutu qui, selon ses accusateurs, a planifié et mis en œuvre le génocide, Simbikangwa est donc accusé non seulement d’avoir usé de son influence pour encourager les miliciens mais aussi de leur avoir distribué des armes. Cloué sur un fauteuil roulant suite à un accident survenu avant les massacres, il était facilement reconnaissable par les témoins.

Le problème est que le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) a clairement établi qu’il n’y avait pas eu « entente » pour commettre le génocide. Si ce génocide n’était pas programmé c’est donc qu’il fut spontané et ce qui le provoqua fut l’assassinat du président Habyarimana…

Or, il n’y a jamais eu d’enquête internationale menée sur ce crime qui coûta la vie à deux présidents en exercice légitimement élus, celui du Rwanda et celui du Burundi qui avaient pris place dans le même avion.

Par les énormes pressions qu’ils exercèrent sur le Conseil de sécurité de l’ONU, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, alliés indéfectibles du régime du général Kagamé à Kigali, réussirent à interdire au TPIR de mener cette enquête. Comme ce tribunal spécial vient de terminer ses travaux, les auteurs de ce crime ne seront donc ni identifiés, ni poursuivis.

Saisie par les familles de l’équipage français de l’avion, la justice française s’est risquée sur cette affaire. Au terme de son enquête, le juge Bruguière a accusé le général Kagamé et lancé neuf mandats d’arrêt contre des membres importants de son entourage. Après le départ à la retraite de ce magistrat, l’enquête fut reprise par le juge Trévidic qui ajouta de nouvelles pièces au dossier et qui devra, tôt ou tard, faire la balance entre les documents contradictoires le constituant.

La culpabilité de Kagamé comme ayant ordonné l’attentat est très probable, et on ne voit pas comment Pascal Simbikangwa aurait pu être à l’origine d’un génocide, qui fut spontané.