Google Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/12/2012

Comment chasser les islamistes du Mali?

Pendant sa visite en Algérie, il semble que le Président Hollande se soit laissé convaincre par Bouteflika que la solution du problème malien passait par une négociation entre Bamako et le les Touareg du MNLA et d’Ansar Dine qui se réconcilieraient pour obtenir une solution politique tenant compte de l’incompatibilité ethnique entre les populations du nord à dominante Touareg et les populations noires du sud, majoritaires. Il s’agirait soit d’une partition soit d’une large autonomie du Nord.

En cas d’accord, les Touaregs renforcés par les forces du colonel Ag Gamou repliées au Niger et appuyés par l’Algérie seraient capables de chasser les islamistes de Aqmi et du Mujao, de Tombouctou et de Gao avec le risque qu’ils migrent vers l’est et s’installent dans le sud de la Libye faisant liaison avec les islamistes de Boko Haram au nord du Nigeria.

Mais parallèlement la France semble mettre en place une force d’intervention mandatée par l’Onu et sous les ordres du général François Lecointre, regroupant l’armée malienne et la force de la Cedeao (3300 hommes). Cette force ne pourrait intervenir qu’après la saison des pluies en septembre-octobre 2013 avec peu de chance de succès n’étant pas accoutumée aux régions désertiques.

La première solution, laisser les Touaregs régler le problème avec une aide fournie par l’Algérie, la France voire les Etats Unis est assurément la meilleure mais ce n’est pas celle que la France a fait voter à l’ONU et qu’elle soutient encore.

Si la France en est capable, il va falloir qu’elle choisisse.

16/11/2012

J'y vais ou j'y vais pas: au Mali?

La décision d’intervenir au Mali pour éradiquer le terrorisme du nord du pays, n’est pas facile à prendre. En y allant nous risquons la vie des six otages français, détenus par les islamistes, si nous n’y allons pas nous perdons notre crédibilité auprès des pays d‘Afrique où nous avons encore influence et intérêts.

Une force constituée de détachements de la CEDEAO entrainée par nos soins sera certainement capable de reconquérir les villes, Tombouctou, Gao… mais les bandes gangstero-islamistes se disperseront dans le désert, où seul l’appui des Touaregs permettrait de les poursuivre. Comme l’explique Bernard Lugan dans son blog, cet appui ne pourra être acquis que moyennant un changement politique du Mali leur assurant une large autonomie :

« Dans sa conférence de presse du mardi 13 novembre, François Hollande a marché sur des œufs quand il a parlé de la question du Mali. Il sait en effet très bien que si nous intervenons, nos malheureux otages seront assassinés mais que, si nous n’intervenons pas, nous perdrons le peu d’influence qui nous reste encore sur le continent...

Face à ce dilemme, son choix peut ainsi être résumé: nous n’intervenons pas mais nous allons former ceux qui vont intervenir…en espérant que cette argutie permettra d’éviter de froisser les Algériens qui ne veulent pas entendre parler d’une action française...

Or, ce que le président de la République ne semble pas avoir compris c’est qu’une opération militaire ne se construit pas comme une synthèse entre divers courants, à l’image de ce qui se fait lors des congrès du parti socialiste. En la matière, alors qu’il faut des objectifs clairs et des moyens adaptés, nous sommes au contraire dans le flou. En effet:

1) Si l’expédition de la CEDEAO a pour seul but d’en revenir à la situation antérieure, c'est-à-dire permettre au sud Mali de continuer à coloniser le nord Mali, rien ne sera réglé. Une intervention qui ne serait pas précédée du règlement politique de la question  touareg ne ferait en effet que reporter le problème tout en l’amplifiant. Or, rien n’a été décidé  quant à la nécessaire réorganisation administrative du Mali après la reconquête de ses villes du nord car les responsables français ont été incapables d’imposer à Bamako un véritable fédéralisme ou mieux, un confédéralisme, en échange de l’intervention militaire.

2) Sans un étroit « coaching » français, la force de la CEDEAO qui va se lancer à la « reconquête » du nord Mali sera militairement incapable de mener l’opération à son terme, c'est-à-dire jusqu’à l’éradication des groupes gangstéro-islamistes qui occupent la région.

Entendons-nous bien : reprendre Tombouctou et Gao ne posera aucun problème à ce mini corps expéditionnaire ; d’autant plus que les terroristes refuseront un choc frontal et se replieront dès le début de l’offensive pour se diluer dans le désert. Comme leur poursuite n’est pas à la portée des troupes de la CEDEAO, le problème aura simplement été déplacé ; notamment vers le Nord, et c’est très précisément ce que ne veut pas l’Algérie.

Pour que l’expédition qui se prépare soit une réussite, pour éviter que les groupes terroristes contaminent tout le Sahara et toute la bande sahélienne, il est donc impératif de les fixer afin de pouvoir les éliminer. C’est pourquoi les forces françaises doivent être directement engagées. Sans compter que, même pour la reprise des villes du Nord, leur présence effective est une nécessité, ne serait-ce que pour donner un minimum de cohésion à des forces disparates, pour éventuellement être en mesure de les « engerber » et de leur fournir une colonne vertébrale.

Le président de la République ayant clairement déclaré lors de sa conférence de presse que tout cela était hors de question, il est donc d’ores et déjà possible d’annoncer que la question du terrorisme sahélien fera encore l’actualité dans les prochaines années. (Bernard Lugan 14/11/12)

Reste l’hypothèse d’une action conjointe avec l’Algérie qui serait certainement ce qu’il y aurait de plus efficace mais nécessite une modification radicale de nos rapports avec ce pays. On peut quand même rêver. Le temps de la réconciliation est peut être arrivé ?

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com

 

23/08/2012

Il n'y a pas que la Syrie

Alors qu’on nous bassine ad nauseam avec les troubles en Syrie et les « crimes » de el-Assad, on oublie volontiers, à moins qu’on ne les trouve de nulle importance, les autres zones ou règnent insécurité et massacre.

Si on s’en tient à l’Afrique, la Libye après notre intervention s’est somalisée : « chaque localité est gouvernée sur une base tribale par des milices surarmées ou par ce qu’il reste des forces fidèles à Kadhafi, notamment aux frontières sud et ouest ».

Le Mali est coupé en deux et le Nord est tombé aux mains des islamistes et des terroristes qui ont englouti les Touaregs.

En République Démocratique du Congo, l’est du pays est devenu un protectorat rwandais. Le Kivu est entre les mains d’une milice tutsi locale, le M23, dirigée par le général Bosco Ntaganda que la CPI considère comme un criminel de guerre, pendant que le Rwanda de Kagame pille ses richesses minières et en particulier les pierres précieuses. Pendant ce temps l’Ouganda pompe le pétrole du lac Albert.

Ajoutons des incidents ethniques à l’ouest de la Côte d’Ivoire et au sud avec le Liberia.

Dans le nord du Nigeria les chrétiens sont victimes d’attentats de plus en plus nombreux, et entre les deux Soudans, les conflits sur fond pétrolier sont constants. 

N’oublions pas non plus la Somalie d’ou partent les pirates dans le golfe d’Aden et l’océan Indien et qui est devenue un non-état entre les mains des milices islamistes.

Revenons en Asie, le Yemen est victime d’attentats terroristes fréquents, un gazoduc a été saboté il y a deux jours, on soupçonne Al-Quaïda et en Irak depuis le retrait américain les attentats meurtriers se multiplient. Sans parler bien sur de l’Afghanistan.

Bien entendu cette liste n’est pas exhaustive. Tout cela n’intéresse personne et pourtant nous avons six otages au Niger et des intérêts importants en Afrique.