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19/02/2014

De quoi j'me mèle?

Pascal Simbikangwa est un Rwandais, Hutu, arrêté en 2008 à Mayotte pour trafic de faux papiers, délit pour lequel il a été condamné à quatre ans de détention. Actuellement il est emprisonné à Fresnes et est traduit devant la cour d’assises de Paris accusé de complicité de génocide et de crimes contre l’humanité pour le génocide rwandais de 1994.

Notons que depuis 1986 Pascal est en fauteuil roulant à la suite d’un accident de circulation.

C'est face à six jurés parisiens et trois juges que cet ancien chef du service central des renseignements rwandais doit comparaître. Inconnu en France, il est pourtant « un tortionnaire réputé du Rwanda », assure M Simon Foreman, avocat du Collectif des parties civiles pour le Rwanda.

Notons que les parties civiles ne sont pas des familles de victimes du génocide mais cinq ONG.

Qu’il y ait eu génocide c’est bien certain et il a fait quelque 800 000 victimes, Tutsi et Hutu.

Le curieux est que depuis 1994, siège un Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) qui traite l’ensemble du dossier du génocide.

Or maintenant le TPIR reconnaît que le génocide n’avait pas été prémédité ni préparé mais déclenché par l’attentat contre l’avion du chef de l'Etat, Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, dans lequel il trouva la mort.

De nombreux Hutu accusés d’avoir organisé le génocide ont depuis été acquittés.

Or Pascal est maintenant accusé d’avoir été membre de l’Akazu, structure qui aurait programmé le génocide et avoir appartenu aux « escadrons de la mort ». L’ennui est que maintenant le TPIR reconnaît que l’Akazu et les escadrons de la mort n’ont jamais existé.

Comment pourrait-on juger Pascal alors que l’on ne sait pas, ou on ne veut pas savoir, qui a abattu l’avion du Président Habyarimana ce qui a été la cause du génocide.

La France instruit également ce dossier, l’équipage français de l’avion s’étant porté partie civile. Dans un premier temps le juge Bruguière attribuant la responsabilité de l’attentat à l’actuel chef de l’état, le général Tutsi Paul Kagamé, avait mis en examen neuf de ses proches. Le juge Trévidic a depuis repris l’instruction, il n’a pas encore bouclé son enquête.

Tant qu’on ne saura pas qui a commis l’attentat contre l’avion, il n’est pas possible de savoir qui est responsable du génocide, le TPIR a en effet reconnu qu’il n’était pas prémédité mais que l’attentat avait servi de déclencheur.

Le problème est que le TPIR se refuse, pour des raisons politiques, à instruire l’attentat, prétendant contre toute évidence que ce n’est pas dans sa mission. Quoi qu’il en soit tant que l’auteur de l’attentat n’est pas identifié, et tout montre que l’attentat a été commis par les Tutsi pour reprendre le pouvoir, toute autre recherche sera vaine et en particulier le procès mené contre Pascal qui fait partie des boucs émissaires commodes pour rejeter sur les Hutu la responsabilité du génocide.

La justice française qui se dit surchargée aurait peut être d’autres tâches à mener.

 

 

 

04/04/2013

Enfumage au Rwanda

Du Rwanda à  Mayotte et de Mayotte à la cour d’assises de Paris. Voilà le parcours de Pascal Simbikangwa. Vendredi, deux juges du pôle "crimes contre l’humanité" ont ordonné la mise en accusation de cet ancien capitaine accusé de la mort de plusieurs milliers de personnes en 1994 au Rwanda.

Pascal Simbikangwa avait été arrêté à Mayotte en 2008 pour avoir fabriqué des centaines de fausses cartes d’identité françaises.

Présenté comme un membre de l’"Akazu", le premier cercle du pouvoir hutu qui, selon ses accusateurs, a planifié et mis en œuvre le génocide, Simbikangwa est donc accusé non seulement d’avoir usé de son influence pour encourager les miliciens mais aussi de leur avoir distribué des armes. Cloué sur un fauteuil roulant suite à un accident survenu avant les massacres, il était facilement reconnaissable par les témoins.

Le problème est que le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) a clairement établi qu’il n’y avait pas eu « entente » pour commettre le génocide. Si ce génocide n’était pas programmé c’est donc qu’il fut spontané et ce qui le provoqua fut l’assassinat du président Habyarimana…

Or, il n’y a jamais eu d’enquête internationale menée sur ce crime qui coûta la vie à deux présidents en exercice légitimement élus, celui du Rwanda et celui du Burundi qui avaient pris place dans le même avion.

Par les énormes pressions qu’ils exercèrent sur le Conseil de sécurité de l’ONU, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, alliés indéfectibles du régime du général Kagamé à Kigali, réussirent à interdire au TPIR de mener cette enquête. Comme ce tribunal spécial vient de terminer ses travaux, les auteurs de ce crime ne seront donc ni identifiés, ni poursuivis.

Saisie par les familles de l’équipage français de l’avion, la justice française s’est risquée sur cette affaire. Au terme de son enquête, le juge Bruguière a accusé le général Kagamé et lancé neuf mandats d’arrêt contre des membres importants de son entourage. Après le départ à la retraite de ce magistrat, l’enquête fut reprise par le juge Trévidic qui ajouta de nouvelles pièces au dossier et qui devra, tôt ou tard, faire la balance entre les documents contradictoires le constituant.

La culpabilité de Kagamé comme ayant ordonné l’attentat est très probable, et on ne voit pas comment Pascal Simbikangwa aurait pu être à l’origine d’un génocide, qui fut spontané.

 

30/12/2012

La fin de la Françafrique

Le 20 juin 1990 à La Baule, au sommet de la francophonie, François Mitterand liait l’aide aux pays africains à l’instauration de la démocratie. Dans divers pays, comme le Rwanda, le Centrafrique…, les scrutins amenaient au pouvoir les ethnies les plus nombreuses mais qui jusque là n’étaient pas dominantes. Le cas le plus connu est le Rwanda où les Hutus arrivèrent au pouvoir alors que les Tutsis, 10% de la population, avaient toujours gouverné. C’est la cause du génocide.

Sans en arriver là, certains pays furent durablement déstabilisés, et les coups d’état se multiplièrent. Généralement la France intervenait et rétablissait une sorte de stabilité.

François Hollande a décidé que c’était terminé et que la Françafrique avait vécu, si bien que, au Mali et maintenant au Centrafrique, nous regardons l’arme au pied, les troubles s’installer encourageant les organisations africaines à intervenir.

Malheureusement il est à craindre que d’autres puissances prennent notre place de gendarmes, Algériens et Américains au Mali par exemple, Chinois ailleurs.
Mais nous avons encore de nombreux intérêts en Afrique et beaucoup de ressortissants. Il faudrait les défendre d’autant qu’au fond nos anciennes colonies ne souhaitent pas le désengagement français.

Pendant ce temps là nous sommes intervenus en Libye, où règne maintenant le désordre et intervenons en Syrie pour éliminer al-Assad, en soutenant une opposition largement suscitée, alors que nous n’y avons aucun intérêt.

On se demande quels sont les ressorts de notre diplomatie.