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20/06/2020

La chute du général Galliéni

En ces temps où d’aucuns rêvent de déboulonner les statues de nos gloires coloniales, je voudrais raconter comment j’ai assisté à la chute de celle du général Galliéni. C’était à Tananarive en 1973, à l’époque l’état major du général commandant supérieur qui était le général Bigeard , était installé à Tananarive, au quartier Galliéni. Au milieu de la cour d’honneur on pouvait admirer une superbe statue équestre du général.

Il faut préciser que la Général Galliéni nommé gouverneur de Madagascar en 1896, avait employé des méthodes vigoureuses pour pacifier la « Grande île ». Il déposa la reine Ranavalona III, abolit la monarchie, mit fin au régime féodal et abolit l’esclavage.

C’est dire que le Général Galliéni était mal vu des élites nationalistes malgaches qui avaient pris le pouvoir en 1972.

On dut renégocier les accords de défense et tous las militaires français de Tananarive et de Diego Suarez durent quitter l’île..

J’étais à l’époque à l’Etat Major du général Bigeard, quand nous dûmes déménager tout ce qu’on avait empilé au cours de 76 ans de présence ; ce ne fut pas une mince affaire.

Mais il y avait un problème, que faire de la statue du général Galliéni ? Nous nous étions engagés à tout laisser sur place aussi en toute rigueur la statue appartenait aux Malgaches, mais qu’en auraient ils fait ? Probablement envoyé à la fonte après une cérémonie expiatoire, impensable. On décida donc d’exfiltrer le général Galliéni. Mais il y avait un problème, le seul mode de transport possible était la voie aérienne, mais la statue du général en son entier n’entrait pas dans les transall.

Il fallait faire voyager le général et son cheval séparément, mais alors se posait la question. La statue avait elle été coulée d’une seule pièce ou en deux, le général et le cheval. ?

Pour s’en assurer on amena de nuit une grue dans la cour d’honneur et on entreprit de soulever le général. Heureuse surprise le général s’éleva laissant en place le destrier. Il ne resta donc plus qu’à transporter nuitamment le général et son cheval à l’aéroport d’Ivato et à les évacuer discrètement vers la Réunion.

Depuis la statue du Général Galliéni a, à ma connaissance, rejoint Fréjus, la Mecque des troupes de Marine.

20/05/2016

Mayotte, situation "extrèmement préoccupante"

Quand Sarkozy a voulu départementaliser Mayotte, j’ai eu l’impression d’être le seul à voir les conséquences catastrophiques prévisibles de cette décision. J’ai eu beau alerter les hommes politiques, les élus, les médias, j’ai prêché dans le désert et maintenant le drame n’est pas loin.

Vouloir sortir Mayotte de son environnement et développer l’île à grand pas, lui appliquer des mesures sociales, des allocations, des subventions qui font que le niveau de vie est maintenant treize fois supérieur à celui des autres îles de l’archipel des Comores et encore plus par rapport à Madagascar, ne pouvait qu’attirer les populations avides de profiter de l’aubaine.

D’autre part les Mahorais qui reçoivent la télévision française s’indignent de n’être pas alignés au moins sur la Réunion. Il en est résulté des grèves bloquant l’île plusieurs semaines et des manifestations tournant à l’émeute. Maintenant la situation devient incontrôlable. Il y a à Mayotte plus d’étrangers que de Mahorais dont beaucoup de clandestins. En particulier on estime à 6000 le nombre des enfants livrés à eux mêmes laissés là par leur famille, qui, pour beaucoup déscolarisés, vivent de rapines et d’expédients. Beaucoup de clandestins sont logés dans des bidonvilles indignes à la limite des villages.

Le président de la République juge la situation « extrêmement préoccupante » c’est le moins qu’on puisse dire : sans grande réaction des autorités, rejetant la responsabilité sur les municipalités, la chasse aux Comoriens a commencé. En situation régulière ou clandestins, ils sont expulsés par les Mahorais qui les accusent d’occuper des terrains illégalement et d’être des voleurs, tout en les faisant travailler au noir. Leurs « bangas » - habitations de fortune - sont détruites et ils sont souvent contraints à camper sur le bord de la route, avant d’être relogés d’une façon temporaire dans d’autres villages avec l’aide d’associations.

Selon la Cimade , au moins un millier de personnes ont été victimes de ces actions.

Il faut voir que Mayotte est surpeuplée – de l’ordre de 500 habitants au km2- et au bord de l’explosion.

Et pendant ce temps là l’arrivée de clandestins continue venant principalement des Comores mais aussi de Madagascar à partir de Nosy Be d’où un trafic est maintenant organisé. Récemment une embarcation qui transportait 17 personnes a chaviré en voulant fuir la vedette des douanes, seules dix personnes ont été récupérées vivantes. Qui en a parlé dans les médias internationaux ?

On expulse pourtant 20000 clandestins par an sans grande procédure.

Autre conséquence de l’immigration clandestine, l’hôpital de Mamoudzou est saturé - prévu pour 300 malades il en accueille 900 - en particulier la maternité où viennent accoucher les Comoriennes venues des autres îles mais aussi des Malgaches, pour y trouver des conditions sanitaires bien meilleures, et pensant que du fait du droit du sol, leur enfant sera Français. En 2015, 9000 bébés sont nés dans le département, 3400 depuis le début de l’année. Beaucoup de mères n’ont aucune couverture sociale et on ne les garde qu’une journée après l’accouchement.

Du coup l’hôpital est en grève depuis le 11 mai, certaines sages-femmes venues de France ont décidé de quitter l’île. Sur 70 sages femmes seules 10 sont titulaires dont 8 ont décidé de quitter la maternité. Malgré des incitations financières leur remplacement sera bien difficile. Il en est de même des médecins dont beaucoup ont préféré renvoyer leur famille en métropole.

C’est la même chose dans l’enseignement où la construction des écoles et des collèges n’arrive pas à suivre la croissance de la population. La plupart des professeurs du secondaire viennent de métropole, mais on forme en 2 ans des instituteurs qui ne pourront enseigner que sur l’île et on recrute des contractuels dont le niveau de qualification est très variable.

Malgré une situation financière enviable, 750 enseignants venus de métropole ont décidé de quitter l’île en raison des conditions de travail mais aussi de l’insécurité qui règne à Mayotte.

Devant cette situation l’Etat impuissant fait le dos rond, le préfet vient de partir muté en métropole, laissant à son successeur une situation explosive. Le réunionnais Jean-Paul Virapoullé, maire de St André et 3° vice-président de la région juge l’Etat français « lâche » pour ne pas avoir instauré le droit du sang à Mayotte depuis 10 ans.

Y a-t-il un autre département français où tout cela serait possible sans provoquer beaucoup d’intérêt ? Il est vrai que Mayotte n’a rien de français et sa départementalisation a été une erreur largement à la charge des autorités politiques, les conséquences étant entièrement prévisibles. Le maintien du statut actuel conduit à la catastrophe, le changer est extrêmement difficile, et nos gouvernants déjà incapables de maintenir l’ordre en métropole n’auront certainement pas le courage nécessaire.

 

http://dejudasatartuffelettresaumonde.hautetfort.com