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25/06/2020

Les 150

Ce qui est inquiétant dans le rapport de la Convention Citoyenne, c’est le niveau de formatage, d’intoxication en tout genre qu’il révèle. Aucune considération pour les conséquences économiques des mesures suggérées alors que le pays est exsangue à la suite de la crise du coronavirus. Aucune conscience du fait que la France n’est pas seule au monde ni isolée mais en compétition avec les économies de l’Europe entière, voir plus loin et probablement aucune idée du changement de société proposé que personne en France n’accepterait. Il est vrai que quand on sélectionne 150 quidams au hasard, qui à priori ne connaissent rien au sujet proposé, on ne peut s’attendre qu’à la prise en main par des « experts » militants qui rapidement font la promotion de leurs idées farfelues. L’affaire était d’ailleurs cornaquée par Laurence Tubiana, Directrice de la Fondation européenne pour le climat (ECF), qui ne risquait pas d’orienter les débats dans une direction moins consensuelle. Ce qui est étonnant dans cette affaire, qui fait suite à la crise des gilets jaunes déclenchée par une hausse du prix du gazole, c’est le sujet choisi:  « comment réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 dans un esprit de justice sociale ». Ce n’est pas avec ce sujet qu’on risque de les satisfaire. Quoiqu’il en soit les 150 ont fait appel à 140 experts dont on peut supposer qu’il n’y avait pas beaucoup de climatosceptiques, mais plutôt Nicolas Hulot ou Yves Cochet « retranché dans la campagne au nord de Rennes pour se préparer à l'effondrement du monde qui nous arrive en pleine tronche » et des collapsologues apôtres de la décroissance du même acabit. Ils ont même fini par être épaulés par un groupe de 14 experts. Une chercheuse reconnaît d’ailleurs « Les experts ont joué un rôle majeur. Sans eux, la convention n’aurait pas pu aboutir »,  «Ils sont parfois allés jusqu’à orienter les débats, mais « pour s’assurer que les citoyens ne ratent pas un sujet».  On a compris : les débats ont du être largement manipulés, ce qui explique les idées incongrues avancées. En particulier il est intéressant de remarquer que l’électricité nucléaire n’a pas été évoquée alors qu’elle est une grosse partie de la solution du problème. Remarquons aussi que la France bon élève, ne produit que 1% du CO2 mondial et que si on revient à 0,6%, ce qui n’est d’ailleurs pas possible, ça ne changera rien à l’échelle de la planète où Allemands, Polonais, Chinois, Américains et Indiens continueront de bruler du charbon à tout va. Egalement le coût de ces mesures n’a pas été estimé alors que la France est ruinée et qu’appliquer ce qui est demandé reviendrait à se tirer une balle dans le pied.

Le plus intéressant dans cette affaire est la mesure qui n’a pas été retenue : On préconisait une réduction du temps de travail de 35 à 28h sans diminution de salaire : «La réduction du temps de travail, sans perte de salaire, est proposée pour aller vers ce nouveau modèle: sobriété, partage, justice sociale. Pour répondre pleinement à ces enjeux, nous devons consommer moins, produire moins et donc travailler moins» quant on connaît les conséquences qu’a eues le passage aux 35h on ne peut que frémir à ce qui se serait passé si cette mesure avait été retenue. Mais là se trouve la base de toutes les propositions : la décroissance chère aux colapsologues, un retour au jardin d’Eden avant la faute.

Pour le reste on trouve les leitmotiv habituels, la voiture que, faute de pouvoir l’éradiquer, il faut limiter par des contraintes, des interdictions, des pénalités selon les habitudes de l’écologie punitive. Donc limitation à 110 km/h sur les autoroutes, interdiction de vente de véhicules produisant plus de 110g de CO2 au km dès 2025, au moment où tente de relancer l’industrie automobile. Il faut aussi interdire les vols intérieurs là où il y a un train. Cela fera plaisir à Air France. Heureusement pour compenser on augmenterait le fonds vélo. Bientôt il faudra justifier tout déplacement par un Ausweis émis par la Kommandantur verte.

Plus intéressante l’idée d’isoler les logements, mais si on la rend obligatoire, combien de propriétaires ne pourront financer ? Dans tout ce rapport le problème du financement n’est jamais évoqué, pourtant on se souvient de la réaction des gilets jaunes à l’augmentation de la taxe carbone. On ne sera autorisé à chauffer qu’à 19°, la Gestapo y veillera..
Cela n’a aucun rapport avec la production de gaz carbonique, il n’empêche qu’il va falloir changer nos méthodes agricoles : 50% des terres agricoles devront être exploitées en « agroécologie » ( ?). Bien entendu il faudra réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques et des pesticides. La France ne sera alors plus autosuffisante, qu’importe on se serrera la ceinture. Simultanément il va falloir modifier nos habitudes alimentaires, manger moins de viande et de produits laitiers ; la restauration collective doit évoluer «vers des pratiques plus vertueuses », par exemple en proposant deux repas végétariens par semaine.

On conseille aussi de diminuer nos achats en utilisant même la contrepublicité telle que « En avez-vous vraiment besoin ? ».

Bref nous sommes vivement incités à la sobriété et à la frugalité. Les plus anciens se souviendront des temps bénis de l’occupation allemande : Il n’y avait plus de voitures mais des vélos, on avait droit à 90gr de viande par semaine et les jours « sans » étaient sans alcool, moyennant quoi il n’y avait plus d’obésité, les maladies cardiovasculaires avaient régressé, ainsi que les accidents de la route. Pour les verts c’est à cela qu'il faut retourner pour sauver la planète, sinon nous serons condamnés pour écocide, ce sera bien mérité.