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22/03/2016

La cancérisation de la France.

Alors que chaque jour on nous parle de la désertification des campagnes, et de la situation difficile - chômage, insuffisance des ressources, disparition du tissu urbain et des services publics, en particulier des hôpitaux - des villes moyennes, on veut encore développer à grand frais ce monstre intitulé « Grand Paris ».

On évoque le « chantier du siècle » pour la construction de quatre nouvelles lignes de métro et l’extension de deux, plus l’extension du RER E : 200 km de voies et 68 nouvelles gares pour un coût estimé de 28 milliards d’euros qui sera très certainement dépassé. Il paraît que ça représente 22 000 emplois en Ile de France qui aspire déjà les actifs de province. Tout cela devrait donner du travail aux opérateurs du BTP pendant dix à quinze ans.

Il est vrai que les grands chantiers en province se terminent où sont abandonnés. TGV Tours-Bordeaux qui ne sera probablement pas construit, Le Mans-Rennes et contournement de Nîmes-Montpellier s’achevant.

Quand au canal Seine-Nord et le TGV Lyon-Turin, ils sont encore dans les limbes.

Alors tout pour la capitale, construisons le Grand Paris comme si cette mégapole qui aspire toutes les activités de province n’était pas encore assez grande.

Pour financer tout ça on va créer un établissement public industriel et commercial (EPIC) maitre d’ouvrage et représentant l’Etat.

Les 4 milliards d’euros du capital de l’EPIC seront en grande partie portés par l’Etat. Pour le reste un emprunt ne pose aucun problème pour Christian Blanc chargé du développement de la région capitale, « En effet nous connaissons précisément le flux de passagers potentiels. Les modèles mathématiques garantissent aux financeurs l’échéance de leur remboursement » Quel bel optimisme, quand on connaît le déficit des transports parisiens on ne peut qu’être dubitatif et se dire que le contribuable payera.

Mais que cherche-t-on ? Ecoutons Christian Blanc : « Paris c’est surtout l’une des quatre « ville monde » de la planète … Avoir une ville monde est une chance unique pour la France et pour les autres grandes métropoles françaises » De la pure incantation, y croit-il lui même ?

Il fut une époque où on parlait de décentralisation, le TGV rapprochait les villes qu’il desservait de la capitale. On pouvait espérer que de nouvelles activités s’y développeraient ; faute de volonté politique, le mouvement s’est fait dans l’autre sens : Tours, Le Mans sont devenus des villes dortoirs d’où tous les matins on va travailler à Paris et c’est le cas d’autres villes. Les trains ne s’y arrêtant pas, de nombreuses villes moyennes, les campagnes se sont désertifiées.

Il faudrait calculer le coût des heures perdues dans les transports par les Franciliens alors que les moyens de communication modernes pourraient permettre d’autres formes de travail. Qu’on maintienne des sièges sociaux à Paris passe encore, mais quel intérêt d’y faire exécuter des tâches d’exécution qui pourraient être faites ailleurs ?

Quel est l’intérêt de faire venir tous les matins après deux heures de transport des employés chargés de faire de la saisie informatique qui pourrait être faite partout en France et même à domicile. Les mutuelles sont pour la plupart installées à Niort, mais Axa s’est récemment installé dans la nouvelle tour Majunga (195m de haut) à la Défense.

On est actuellement constamment démarché par des appels publicitaires qui à entendre l’accent, viennent de centres implantés à Casablanca et à Dakar- évidemment ce n’est pas cette décentralisation qui est souhaitée - mais l’Etat plutôt que de développer le cancer qui métastase de plus en plus, qu’est devenu Paris, devrait s’attacher à une politique intelligente d’aménagement du territoire en encourageant les installations d’entreprises en province.

L’Allemagne vit très bien sans avoir une capitale monstrueuse qui pompe toutes les ressources au détriment du reste du pays. Christian Blanc veut faire du plateau de Saclay une « Silicon Valley », remarquons que la Silicon Valley est à San Francisco non à New York, en France elle pourrait être à Sophia Antipolis près de Grasse. Demandons au moins que ce soit la région Ile de France qui finance ce projet.

 


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