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03/06/2014

Sauvagerie en Centrafrique

Désolant : Après un certain calme depuis le début de l’opération Sangaris, les massacres ont repris à Bangui. Après l’attaque le 28 mai par des assaillants venus du PK5, le dernier quartier musulman de Bangui, de l’Eglise Notre-Dame de Fatima et le massacre d’au moins une quinzaine de chrétiens dont l’abbé Paul-Emile Nzalé, parmi les centaines de familles qui s’y abritent, les chrétiens s’en sont pris ensuite à une mosquée.

L’affaire avait commencé par le massacre de trois jeunes musulmans qui se rendaient à un match de football de « réconciliation ». On dit que "Leurs organes sexuels et leur cœur ont été retirés".

Maintenant la colère monte contre les forces internationales, Français de Sangaris et Africains de la Misca, notamment le contingent du Burundi accusé de protéger la population musulmane.

Les troubles s’étendent au reste du pays.

Les Français trop peu nombreux ont cherché d’abord à s’interposer entre les communautés, ils ont cantonné les combattants du Séléka, laissant ainsi les musulmans à la vindicte des anti-balaka, ils sont maintenant vilipendés par une partie de la foule ainsi que Catherine Samba-Panza, la présidente de transition qui est perçue comme leur protégée.

On peut craindre de voir un jour Paris accusé injustement comme au Rwanda, d’avoir favorisé l’épuration confessionnelle en Centrafrique.

Ce qui est navrant c’est qu’en Centrafrique, il n’y avait pas avant l’arrivée du Séléka de conflits interreligieux. Jusqu’à la colonisation française, les populations de cette région servaient de vivier humain aux esclavagistes musulmans venus du Soudan, si bien qu’    elles se convertirent massivement au christianisme. Les Centrafricains de souche sont à 95% chrétiens et animistes, les 5% restant vivant dans l’extrême nord-est du pays.

Les musulmans de Bangui étaient pour la plupart des étrangers surtout des commerçants tchadiens ou maliens qui étaient acceptés.

Le Séléka qui réunit plusieurs tribus nordistes et a aussi reçu le renfort de pillards venus du Tchad et du Soudan, déferla sur Bangui en mars 2013 et le pays sombra dans le chaos. La France intervint début 2014 pour rétablir l’ordre mais avec des moyens insuffisants, 1600 hommes, étant donné la taille du pays plus étendu que la France. Il y a maintenant 2000 français et 5800 soldats africains de la Misca.

C’est en fait un conflit ethnique qui a dégénéré en conflit interconfessionnel dont on ne voit guère l’issue. Peut être à terme une scission ou le dépeçage du pays entre ses voisins.

Pendant ce temps certains s’extasient devant le développement de l’Afrique subsaharienne où le taux de croissance atteint parfois 5 à 7% par an. Mais ce développement est surtout en trompe-l’œil, du à l’accroissement de la production de pétrole et de matières premières, y compris les productions agricoles, au profit principalement de puissances étrangères dont la Chine. Il faut aussi prendre en compte la croissance démographique très élevée dans presque tout le continent. Le développement ne profite qu’à une faible minorité nationale et n’entraine pas de progrès suffisants pour ce qui est des infrastructures, de l’éducation et de la santé et le nombre de conflits interethniques ne fait que croître. Le flot des subsahariens cherchant à gagner l’Europe par les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, par Lampedusa ou par la Grèce n’est pas près de se tarir.

On consultera avec profit l’ « Afrique Réelle » de Bernard Lugan uniquement sur internet.