30/09/2019
Convergence des luttes
L’autre jour, à Paris, plusieurs manifestations avaient lieu simultanément. On parlait de convergence des luttes. C’est vite dit quand il s’agissait des Gilets Jaunes et de la lutte pour le climat dont les objectifs sont totalement antinomiques.
S’agissant du réchauffement climatique, on peut discerner deux comportements possibles pour le prendre en compte :
Le premier est de tenter d’en limiter l’ampleur en modifiant profondément notre mode de vie, si tant est que ces efforts en particulier pour limiter les émissions de « gaz à effet de serre » aient quelque effet.
Le second est de faire confiance à l’espèce humaine et se dire que l’homme va, comme il l’a toujours fait, s’adapter au changement climatique, l’actuel n’étant pas le premier.
Les partisans du premier comportement devraient être avertis de ce à quoi on va les soumettre qui est un retour en arrière voire un changement de civilisation. De toute façon l’espoir d’un quelconque résultat repose sur l’action conjointe de l’ensemble de la planète, on en est loin : les plus gros pollueurs n’entendent pas cesser de polluer, les Etats Unis se sont retirés du jeu et brulent allègrement charbon et pétrole, l’Inde carbure au charbon, la Pologne aussi, la Chine malgré quelques efforts restera pendant des décennies un pollueur majeur. On voit mal les consommateurs de riz dont la culture émet paraît il quantité de méthane se convertir aux lentilles et aux pois-chiches.
Pour ce qui concerne la France, un des pays les plus vertueux du monde développé grâce à son électricité nucléaire, tout ce qu’elle entreprendra sera d’un effet nul sur le problème mondial mais sous-entend un changement de mode de vie dont il convient d’informer les thuriféraires de la transition climatique.
Qui est prêt à renoncer à sa voiture pour utiliser les transports publics, à abandonner le chauffage au fuel pour se chauffer avec des granulés de bois. Qui est prêt à voir augmenter considérablement le coût de l’électricité pour utiliser des panneaux solaires et des éoliennes et voir comme en Allemagne augmenter la production de CO2. ? Qui est prêt à voir pousser partout des éoliennes monstrueuses défigurant nos plus beaux paysages ?
On veut nous convaincre de réduire de 80% notre consommation de viande pour la remplacer par des lentilles et des pois chiches, qu’en penseront nos éleveurs ?
On veut nous faire abandonner les engrais et les pesticides sans se rendre compte que la production agricole va décroître que nous ne serons plus autosuffisants et qu’il faudra importer des aliments ce qui va contre le but poursuivi.
Nous allons vers une économie de pénurie ; déjà on peut lire des articles évoquant avec nostalgie les restrictions imposées pendant la dernière guerre, il paraît que tout le monde se portait mieux sauf qu’à l’époque la tuberculose faisait des ravages. Chacun va se voir allouer un quota de CO2, et devra à chaque achat et à chaque déplacement faire déduire ce qu’il est censé avoir produit comme pollution. On ne pourra plus voyager, prendre l’avion et tout le monde ne peut pas se déplacer à bicyclette.
Déjà les jeunes générations intoxiquées par les prévisions catastrophistes mal étayées, en particulier celle de la Jeanne d’Arc du CO2, déclarent ne plus vouloir avoir d’enfants « pour sauver la planète ».
Et tout cela ne servira à rien, rappelons nous que la crise des gilets jaunes a été déclenchée par une hausse du prix de l’essence. Imaginons ce qui arrivera quand on voudra imposer la décroissance de l’économie et toutes les mesures contraignantes que l’on prévoit. La France ne produit que 0,9% des « gaz à effet de serre » si les principaux pays pollueurs continuent de polluer, nos efforts seront inutiles. On s’interdit les recherches pétrolières mais on ne réduit pas la consommation, on s’interdit les recherches de gaz et de pétrole de schiste qui ont permis aux Etats Unis de devenir le premier producteur pétrolier mondial pendant que la France est de plus en plus dépendante.
Reste la deuxième voie : miser sur les facultés d’adaptation de l’homme à son environnement. On peut bien entendu chercher à diminuer le gaspillage, à donner la préférence aux produits locaux, exclure le plastique et la pollution urbaine mais pour le reste il convient de faire comme Trump et ne changer nos comportements qu’à la marge. Encourageons l’énergie nucléaire qui depuis cinquante ans nous fournit notre électricité, renonçons aux énergies soi disant renouvelables mais qui sont imprévisibles. Laissons l’agriculture s’adapter et produire ce qui nous est nécessaire. Prospectons le pétrole en Guyane et dans le canal du Mozambique. Continuons de circuler, de voyager, de manger des steaks, d’ailleurs les Français n’accepteront pas la remise en cause de leur mode de vie sinon on n’est pas près de voir s’éteindre la révolte des gilets jaunes.
11:17 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : téchauffement climatique, pollueurs, décroissance, pénurie
08/09/2019
La mort d'Astrid
On vient d’annoncer l’abandon du projet de réacteur nucléaire Astrid. Immédiatement des contempteurs de l’énergie nucléaire y voient le début de l’abandon de cette source d’énergie.
Il n’en est rien : le projet ASTRID avait comme objectif la construction d’un réacteur de démonstration surgénérateur de 600MW.
Un réacteur surgénérateur utilise le plutonium comme combustible et en même temps transforme de l’uranium appauvri en plutonium au point qu’on produit plus de plutonium qu’on en consomme, ce qui évidemment utilise beaucoup mieux l’uranium.
Depuis très longtemps le CEA cherche à développer cette filière, il y eut d’abord Rapsodie, puis Phénix et enfin Superphénix.
Superphénix était prévu pour fournir 1240MW électrique, l’équivalent d’un réacteur classique PWR.
Pourquoi s’est-t-on livré à la réalisation de ce projet : d’abord pour mieux utiliser l’uranium dont on pensait qu’on finirait par manquer et qui de ce fait deviendrait cher.
La deuxième et vraie raison est que le CEA y voyait une revanche à l’adoption des réacteurs PWR qui constituent la totalité du parc de réacteurs nucléaires français mais dont la conception est d’origine américaine.
Superphénix construit à Creys Malville à partir de 1977, mis en service en 1984 après un doublement du coût prévu ne fonctionnera jamais correctement et sera la bête noire des écologistes, au point qu’en 1997 son arrêt et son démantèlement seront décidés par le gouvernement Jospin.
Il faut savoir que Superphénix était refroidi par 5000 tonnes de sodium liquide et contenait 3 tonnes de plutonium. Le sodium est un métal alcalin qui explose au contact de l’eau et s’enflamme au contact de l’air et on ne sait pas éteindre un feu d’une grande quantité de sodium. Quant au plutonium, le réacteur le produit en quantité industrielle de qualité militaire c’est à dire apte à la fabrication d’armes nucléaires. La filière est donc très proliférante. Ajoutons que les installations utilisant du sodium liquide ont souvent été victimes d’incendie ou d’explosion.
Les vraies raison qui ont conduit à l’abandon d’Astrid sont les suivantes : d’abord le coût de son développement, on dépassait les 600 millions d’euros, ensuite le constat que l’uranium n’était pas rare donc pas cher et que l’on ne prévoyait pas son épuisement.
Dans ces conditions il valait mieux se consacrer à une filière connue et ayant fait ses preuves et construire des EPR ou des réacteurs similaires. Peut être aussi ne tenait-on pas à relancer une nouvelle affaire Creys Malville qui n’a pas laissé un bon souvenir.
Il ne faut donc pas voir dans l’abandon d’Astrid un désengagement nucléaire alors que l’expérience allemande de « sortie du nucléaire » tourne à la catastrophe : explosion du coût de l’électricité, augmentation de la consommation de charbon et de pétrole, refus croissant des populations de la construction de nouvelles éoliennes et de lignes à haute tension.
18:25 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : astrid, nucléaire, plutonium, sodium, uranium, creys malville
05/09/2019
Les Branquignols
Alors que dans certains quartiers de Marseille on règle ses comptes à la Kalachnikov, on caillasse, policiers, gendarmes, pompiers, voire médecins et conducteurs de bus, Le Monde nous apprend (21 août 2019) qu’un groupe de branquignols qualifié de néonazi pourrait être envoyé devant le tribunal correctionnel.
Effectivement ce groupuscule se fait appeler Blood Honor Hexagone (BHH) ce qui ferait référence à la devise des jeunesses hitlériennes Blut und Ehre. Il s’était réuni le 5 mars 2016 dans la salle des fêtes des Trois Chênes de Torchefelon dans l’Isère. Ils étaient 500, adeptes du rock anticommuniste (RAC) à un concert de « musique patriote ». Les gendarmes étaient intervenus à ce rassemblement « aux relents ouvertement néonazis » et avaient procédé à 393 interpellations parmi lesquelles 68 adeptes relevaient d’une fiche « S » estampillée « droite radicale ». Alors là, j’avoue tomber des nues : combien d’actes de terrorisme peuvent être attribués à la « droite radicale » même qualifiée de néonazie ?
Trois dirigeants de ce groupe pourraient être traduits devant le tribunal correctionnel de Marseille pour – entendez bien – participation à un « groupe de combat ». On y adjoint le tatoueur officiel.
Le groupe serait dans le viseur de la justice depuis 2015 au détour d’une enquête sur « un trafic d’armes et d’explosifs » auquel on ne dit pas si il a participé en quoi que ce soit.
« L’appartenance à l’extrême droite afin de défendre mon pays est l’engagement de ma vie» aurait déclaré le chef du groupuscule, c’est évidemment suspect et inapproprié, d’autant que dans son ordinateur on aurait déniché des vidéos de rassemblements durant lesquels étaient brulés des drapeaux algérien et israélien et un discours appelant à « reconquérir la terre de nos ancêtres et non à l’abandonner aux chiens d’Israël et aux fils d’Allah » Alors là on tombe dans l’indicible, ces militants d’extrême droite seraient non seulement néonazis mais islamophobes et antisémites !
A vrai dire leur activité était surtout tournée vers des concerts de musique RAC et les arts martiaux, ils auraient même célébré en pleine nature le solstice d’été.
Selon le code pénal un groupe de combat est un « groupement de personnes détenant ou ayant accès à des armes, doté d’une organisation hiérarchisée et susceptible de troubler l’ordre public » ce qui ne semble guère s’appliquer à ce groupe de branquignols .
Le groupe a été dissous le 24 juillet 2019 « en conseil des ministre » à la demande du CRIF auquel à l’évidence, on ne peut rien refuser.
Peut être la police et la justice auraient elles plus urgent à faire pour rétablir l’ordre public en région marseillaise ?
16:44 Publié dans actualites, Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : branquignols, néonazis, marseille