Google Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/08/2005

La question noire

Le 20 août 2005



Messieurs,

Décidément Le Monde 2 confirme son statut d’hebdomadaire des Bobo-gauchistes jusqu’à inventer dans son numéro du 20 août une soi-disant “question noire posée à la France”, car je voudrais bien que vous me citiez un pays d’Afrique où nos concitoyens noirs jouiraient du même niveau de vie et du même degré de liberté.
D’ailleurs quand on voit l’ échantillon de “témoins” auxquels vous faites appel on ne peut qu’ être sceptique:
Christiane Taubira, députée de Guyane qui “étai(t) en lambeaux” mais a fait voter une loi condamnant après 200 ans, l’esclavage “crime contre l’humanité” ce qui en ces temps de repentance universelle n’a pas du être difficile.
Stéphane Pocrain noir, Vert et chroniqueur télé qui voudrait fixer une “date de commémoration annuelle de l’esclavage”: les 365 jours ne vont pas y suffire.
Joey Starr rappeur de NTM qui depuis des années se fait remarquer par des propos et des agissements inacceptables
Tiken Jah Fakoly “Reggaeman” Ivoirien dont je ne vois pas pourquoi on le consulte.
Jean-Claude Tchicaya à qui “ (sa) couleur de peau pose problème” mais qui est quand même adjoint au maire de Bagneux.
Heureusement, Gaston Kelman, écrivain d’origine Camerounaise dit “on pleure ou on fonce?” ce qui me semble intelligent s’agissant d’une question “ou il est si facile de dire n’importe quoi”.
Je constate que “l’appel des indigènes de la république” a été signé par des proches de Tariq Ramadan, Attac, la LCR, le PC, des militants des droits de l’homme, ce qui donne une haute idée de sa représentativité.
Quant à Françoise Verges réunionnaise, enseignant dans de nombreuses universités anglo saxonnes, dont vous invoquez l'expertise, je la subodore apparentée à Paul Verges qui dirigea le PCR indépendantiste et est maintenant président du Conseil régional et sénateur de la Réunion.
Tout ça pour dire que je ne vois pas de raison pour, comme vous dites, “relancer le débat” sur une question qui n’existe pas.
Considération distinguée.

16:30 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (6)

Commentaires

Monsieur ou Madame,

quelques commentaires en réaction à votre courrier relatif à l'article du monde 2 en question :

"je voudrais bien que vous me citiez un pays d’Afrique où nos concitoyens noirs jouiraient du même niveau de vie et du même degré de liberté"
-> la question n'est pas de savoir si les Noirs sont mieux ou plus mal "traités" en France qu'ailleurs, mais si les Noirs de France font ou non l'objet de discriminations. Le fait même que vous fassiez le parallèle entre la situation des Noirs en France et dans les pays africains relève d'une vision rasciste de cette question : la question est, dans un système politique donné (en l'occurrence la république française), de comparer la situation des Noirs et des autres groupes ethniques, si tant est d'ailleurs que les Noirs constituent un groupe ethnique en tant que tel.

"Christiane Taubira, députée de Guyane qui “étai(t) en lambeaux” mais a fait voter une loi condamnant après 200 ans, l’esclavage “crime contre l’humanité” ce qui en ces temps de repentance universelle n’a pas du être difficile. "
-> là aussi vous êtes hors sujet : la question n'est pas de savoir si il a été difficile à CT de faire voter cette loi (à ce sujet il semble que cela ne soit pas si évident puisqu'il aura fallu 200 ans pour le faire !). Compte tenu de son engagement sur cette question fondamentale quant à l'histoire, et partant, l'identité d'une grande partie de la population Noire de France, il est tout à fait normal qu'elle ait été consultée dans le cadre de ce dossier.

"Stéphane Pocrain noir, Vert et chroniqueur télé qui voudrait fixer une “date de commémoration annuelle de l’esclavage”: les 365 jours ne vont pas y suffire."
-> outre le jeux de mots douteux (noir, vert) qui n'amusera que ceux qui voient en la couleur de la peau des personnes un sujet à rire, et outre la pertinence d'un jour commémoratif d'un fait historique qui a marqué les sociétés et les civilisations de part et d'autre, je ne vois pas en quoi les 365 jours n'y suffiraient pas : l'abolition de l'esclavage est célébrée dans les DOM-TOM depuis de nombreuses années et durant plusieurs jours, ce qui n'a jamais posé de problème particulier au niveau du calendrier. Moralité : quand on a pas d'argument à avancer, mieux vaut se taire.

"Joey Starr rappeur de NTM qui depuis des années se fait remarquer par des propos et des agissements inacceptables"
-> quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir de tel ou tel, ce qui importe dans le choix des personnes interrogées sur ce sujet est le fait qu'elles représentent ou non la position sur ce sujet une partie de la population : la notoriété de JT auprès d'une partie de la jeunesse Noire, et son engagement sur les sujets liés aux discriminations au travers des paroles de ses chansons est incontestable, ce qui justifie sans doute qu'il soit interrogé à ce sujet.

"Tiken Jah Fakoly “Reggaeman” Ivoirien dont je ne vois pas pourquoi on le consulte."
-> là encore vous êtes à côté du sujet : la question n'est pas de savoir si on est français ou pas. TJK connaît bien la france pour y voir vécu plusieurs années et peut donc témoigner de son expérience de Noir en France. Sa réflexion, nourrie de son vécu en Afrique, sur la considération dévolue aux Blancs en Afrique (aux hommes d'état, en l'occurrence) comparée est celle des Noirs en France apporte un élément intéressant à la réflexion concernant l'égalité Noir / Blanc.

"Jean-Claude Tchicaya à qui “ (sa) couleur de peau pose problème” mais qui est quand même adjoint au maire de Bagneux."
-> le fait qu'il y ait des élus Noirs ne signifie bien entendu pas que la question de la discrimination ait été résolue : c'est en termes de proportions et non par rapport aux exceptions qu'il faut raisonner (pour la même raison, il ne suffit pas au Front National de compter des adhérents Noirs ou Juifs pour se prévaloir de n'être ni rasciste ni antisémite). Or, force est de constater que la proportion de Noirs dans les instances du pouvoir est nettement inférieure à celle que l'on observe dans la population que ces instances sont sensées représenter, de même qu'en ce qui concerne les femmes par exemple. Reste à discuter l'origine de ce décalage : résultat d'une discrimination, d'une histoire socio-économique spécifique, etc. ? là est la question sur laquelle JCT apporte ses éléments de réponse.

Pour résumer, votre réaction à ce dossier du Monde 2 me paraît très superficielle et vide d'argument.

Pour ma part, je trouve que ce "dossier" présente plusieurs défauts :
tout d'abord, il fait, au travers de ce qu'il nomme "la question Noire", un amalgame entre d'une part la question de la mémoire et de la reconnaissance de ce qu'à été l'esclavage, et, d'autre part, la question de la discrimination dont les Noirs sont l'objet en France, ou tout au moins de la situation relativement défavorisée dans laquelle se trouvent globalement les Noirs en France. Ces 2 questions sont à mon avis distinctes même si elles ont probablement des liens, mais ne se réduisent pas à une seule, celle liée à la discrimination ou à l'inéquité sociale ayant des fondements non seulement historiques mais aussi sociaux et contemporains, dont le rascisme (j'en veux pour preuve que d'autres groupes ou catégories socio-culturelles que l'on peut constituer - juifs, magrébins, femmes, etc. - font face à des situations à certains égards similaires.
Ensuite, je trouve que ce dossier n'entre pas assez loin dans les questions d'actualité que sont l'efficacité et la compatibilité des mesures de "lutte contre la discrimination" et de "discrimination positive" avec les principes fondamentaux de la république (cf. l'expérience intéressante des Etats Unis ou du Royaume Uni à cet égard).

Ce dossier constitue cependant à mon avis une bonne entrée en matière pour amorcer une discussion sur ces sujets, en ayant déjà le mérite de mettre en évidence que la "question noire" est un terme qui regroupe différentes questions identitaires, historiques, sociales et politiques.

Écrit par : pajonk | 23/08/2005

Je me fiche éperdument de la couleur de la peau de mes concitoyens et en ai marre de ces soi disant minorités opprimées:noirs, arabes, juifs, femmes, homosexuels....Par contre je refuse l'amalgame "Noirs de France" déja utilisé pour une autre minorité:seuls m'intéressent les français, les autres peuvent toujours rentrer chez eux. D'abord qu'est ce qu'un noir, un grand parent, 2, 3, 4 noirs?
Je ne vois pas pourquoi on commémorerait la fin de l'esclavage après 200 ans pourquoi pas lea fin de la Terreur ou des guerres de Vendée.
Quant à Joey Starr s' il sert d'exemple à des jeunes noirs c'est bien triste.
Enfin je m'étonne que tous les "témoins" du Monde soient de gauche voire de gauche extème.
Pour finir on ne me fera pas porter le péché de l'homme blanc pour la colonisation qui à l'évidence à plus profité à l'Afrique qu'aux pays colonisateurs.

Écrit par : FRANCOIS JOURDIER | 24/08/2005

Monsieur,

permettez quelques commentaires à votre réponse :

"je me fiche éperdument de la couleur de la peau de mes concitoyens"
-> moi aussi, au moins un point où nous sommes d'accord

" et en ai marre de ces soi disant minorités opprimées:noirs, arabes, juifs, femmes, homosexuels...."
-> des personnes ayant des spécificités culturelles ou physiques sont en droit d'attendre, en vertu des principes fondateurs de notre république, un traitement égalitaire au sein de la société. Si certains ont le sentiment que tel n'est pas le cas, ils ont le droit de le dire, d'avancer des éléments pour le démontrer et de le dénoncer, qu'ils aient ou non d'ailleurs la citoyenneté française, car la constitution française, qui fait référence aux droits de l'homme et du citoyen, concerne non seulement les citoyens français mais aussi tous ceux qui se trouvent sur le territoire français, et porte même sur les termes des échanges que la France peut avoir avec des pays et et populations étrangères hors du territoire français.

"Par contre je refuse l'amalgame "Noirs de France" déja utilisé pour une autre minorité:seuls m'intéressent les français, les autres peuvent toujours rentrer chez eux."
-> cette expression n'est pas un amalgame mais un décrit un ensemble de personnes qui se reconnaissent pour certains comme tels, et qui est effectivement distinct (en l'occurrence plus étendu) que l'ensemble des "Noirs français". En l'occurrence, l'expression "Noirs de France" me paraît beaucoup plus appropriée dans le cadre du sujet traité dans le dossier en question, pour la raison que j'ai évoquée au-dessus (portée de notre constitution), et parce que la problématique de la discrimination dont il est question transcende clairement la notion de nationalité. Enfin, personnellement, je préfère la position humaniste à la position nationaliste, et à ce titre l'expression en question n'est nullement un amalgame.

"D'abord qu'est ce qu'un noir, un grand parent, 2, 3, 4 noirs?"
-> je ne comprends pas cette question : merci de préciser votre pensée

"Je ne vois pas pourquoi on commémorerait la fin de l'esclavage après 200 ans pourquoi pas lea fin de la Terreur ou des guerres de Vendée."
-> les principales différences entre les évènements que vous citez sont
- que l'escalavage est hélas une pratique encore d'actualité dans certaines régions du monde, et même (très exceptionnellement heureusement) en France également : une telle commémoration n'est donc pas inutile en tant qu'occasion de rappeler aujourd'hui certains principes chers à notre système ;
- que je ne connais pas de mouvement politique ni associatif qui se reconnaisse aujourd'hui comme descendant ou héritier des victimes de la Terreur ou des Guerres de Vendée, et qui ait le sentiment d'en subir, malgré le temps passé, encore les séquelles.

"Quant à Joey Starr s' il sert d'exemple à des jeunes noirs c'est bien triste."
-> je suis là aussi de votre avis, sans pour autant blâmer les jeunes question qui n'ont pour certains pas beaucoup d'alternatives à leur portée. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas en tant "qu'exemple" auprès des jeunes Noirs qu'il était interrogé dans le dossier en question, mais en tant que "porte parole" d'une certaine partie de la population au travers de ses chansons dont je vous invite à prendre connaissance des textes.

"Enfin je m'étonne que tous les "témoins" du Monde soient de gauche voire de gauche extème."
-> il est un fait que la plupart des personnes politiques qui se mobilisent pour ces sujets sont de gauche : c'est d'ailleurs une position politique clairement affichée des partis de gauche, il n'y a donc pas de surprise en celà. Si un député de droite s'était mobilisé pour la reconnaissance de l'esclavage comme un crime contre l'humanité, on l'aurait sans doute invité à s'exprimer dans le cadre de ce dossier : tel n'est pas le cas...

"Pour finir on ne me fera pas porter le péché de l'homme blanc pour la colonisation"
-> personne ne cherche à faire porter de péché à personne en tout cas dans les propos retranscrits dans le dossier en question

" qui à l'évidence à plus profité à l'Afrique qu'aux pays colonisateurs."
-> c'est très loin d'être une évidence, ne serait-ce qu'en se posant la question de ce qu'on appelle "profiter" : parle-t-on d'économie, d'écologie, de culture, de richesses naturelles, d'infrastructures, de politique, etc. ? Le bilan de la colonisation est une question qui mérite une analyse détaillée, et qui a fait ces dernières années l'objet de nombreux ouvrages très bien documentés : il en ressort que ce bilan est loin d'être aussi "évidemment" positif comme vous l'entendez.
Mon expérience personnelle dans plusieurs pays anciennement colonies françaises m'incite à penser que ce bilan est très mitigé (notamment, j'ai vu les ravages de l'acculturation qui a découlé de la colonisation dans de nombreuses communautés) : certains anciens ayant vécu la période coloniale regrettent cette période, alors que d'autres, qui se sont trouvés victimes de travaux forcés, déplacés, dépossédés de leurs terrains ancestraux, préfèreraient revenir à des temps plus anciens encore. Quant aux générations suivantes, politiquement plus modernes et aspirant à un système basé sur la justice et l'égalité, elles ne souhaitent, dans leur grande majorité, en aucun cas voir leur pouvoir d'autodétermination remis en question. Je vous invite quoi qu'il en soit à lire l'abondante littérature à ce sujet qui témoigne en tous cas de la diversité des points de vue sur ce vaste sujet.

Écrit par : pajonk | 24/08/2005

Pour moi il est bien évident que la "déclaration des droits de l'homme et du citoyen" à laquelle la constitution fait référence s'applique au citoyen français, l'étranger n'ayant pas les mêmes obligations n'a aucune raison d'avoir les même droits, toute autre interprétation est une dérive.
Croyez vous réellement que le Français de base des DOM ait vraiment l'impression d'être une victime de l'esclavage? J'ai habité à La Réunion et n'ai pas eu cette impression.
Quant à l'Afrique que je connais aussi, comme acculturation je ne pense pas qu'elle regrette la mouche tsétsé et le cannibalisme et on ne peut que constater que plus de 40 ans après les indépendances on continue d'exciser les filles.
Enfin si j'ai évoqué la Terreur et les guerres de Vendée, c'est pour vous dire qu'il est parfaitement inutile de remuer des cendres depuis longtemps refroidies. J'aurais aussi pu parler des persécutions anti religieuses de 1879 à 1914.
Pour la définition du noir je vous rappelle que les nazis exigeaient 2 grands parents juifs pour être déclaré juif, alors les noirs combien? Noah est il noir?

Écrit par : FRANCOIS JOURDIER | 24/08/2005

ma réponse

"Pour moi il est bien évident que la "déclaration des droits de l'homme et du citoyen" à laquelle la constitution fait référence s'applique au citoyen français, l'étranger n'ayant pas les mêmes obligations n'a aucune raison d'avoir les même droits, toute autre interprétation est une dérive."
->c'est faux : tout étranger présent sur le territoire français est soumis aux mêmes obligations que les citoyens français

"Croyez vous réellement que le Français de base des DOM ait vraiment l'impression d'être une victime de l'esclavage? J'ai habité à La Réunion et n'ai pas eu cette impression."
-> non pas "victime" de l'esclavage, mais très certainement "issu" de l'esclavage, et culturellement sensibilisé à la cruauté de cette pratique dont ses arrières grands-parents ont fait les frais. Je me permets à ce propos un parallèle personnel, la génération de mes grand-parents ayant été intégralement déportée puis exterminée au cours de la 2nde guerre mondiale : je vous prie de croire que mes enfants seront plus que sensibilisés à cette partie de l'histoire et en garde contre toute dérive susceptible d'aboutir à des évènements similaires. Par ailleurs, pour revenir au cas des descendants d'esclaves que vous évoquez, je pense qu'il est tout à fait compréhensible que cette histoire marquée par la discrimination dont chacun des descendants d'esclave est naturellement imprégné revienne à la surface dès lors qu'on éprouve le sentiment d'être en quelques sortes "à nouveau" victime de pratiques discriminatoires.
De même je trouve tout à fait compréhensible que les juifs soient aujourd'hui particulièrement vigilants quant aux agissements antisémites, plus que, par exemple, ne le seraient (exemple au hasard) les français originaires d'Irelande pour ne pas dire les Irelandais de France qui n'ont jamais fait (à ma connaissance) l'objet d'aucune discrimination.

"Quant à l'Afrique que je connais aussi, comme acculturation je ne pense pas qu'elle regrette la mouche tsétsé et le cannibalisme et on ne peut que constater que plus de 40 ans après les indépendances on continue d'exciser les filles."
->votre peinture de l'époque pré et post coloniale est quelque peu caricaturale, pour ne pas dire simpliste et erronnée, à l'image de votre vision apparemment très manichéenne de la "question coloniale". Je ne vous apprendrai rien en vous disant que les civilisations pré-coloniales (je suppose que vous reconnaissez quand-même qu'il y en eût avant l'arrivée de l'homme blanc ? sinon, documentez-vous !) ne se résumaient pas ni à la mouche tsé-tsé (qui continuent de faire leurs ravages, soit dit en passant !), ni aux pratiques anthropophages qui, d'un certain point de vue (le mien notamment), n'ont pas grand chose à envier aux trésors d'ingéniosité et aux efforts mis en oeuvre par les civilisations occidentales en matière de techniques de guerre.
Concernant l'acculturation à laquelle je faisais allusion, je veux notamment parler de la situation des nouvelles générations qui se retrouvent sans Valeurs de référence, et dont le seul modèle "pseudo-occidental" est celui qui leur arrive, déformé et démuni de l'essentiel, par télévision interposée. Pour preuve l'alcoolisme ravageur, la prostitution généralisée, le rejet du travail de la terre, etc.
Cette acculturation est à mon avis largement responsable de l'impuissance de ces pays à mener convenablement leur indépendance (à la différence de certains pays d'Asie notamment, qui ont eux mieux préservé leurs modèles précoloniaux et ont pu les faire évoluer "en douceur"). Elle est à mon avis pour une large part le fait de l'irruption, puis du retrait, aussi brusque, de l'autorité coloniale telle qu'elle s'est exercée dans les pays africains notamment.

"Enfin si j'ai évoqué la Terreur et les guerres de Vendée, c'est pour vous dire qu'il est parfaitement inutile de remuer des cendres depuis longtemps refroidies. J'aurais aussi pu parler des persécutions anti religieuses de 1879 à 1914."
-> manifestement, les cendres de la traite des noirs ne sont pas encore refroidies pour tout le monde : c'est d'ailleurs sans doute du fait que cette page de l'histoire n'a pas suffisamment fait l'objet d'attention par le passé (ce que la commémoration en question pourrait probablement contribuer à réparer). Ce n'est pas à ceux qui n'ont rien à voir personnellement avec ces faits historiques de décider si oui ou non les cendres sont refroidies. Dans le même esprit, je pourrai citer nombre de jeunes (et notamment de jeunes allemands) qui estiment aujourd'hui également que les cendres du nazisme sont froides maintenant : ce n'est pas l'avis de tout le monde, et ce n'est pas à ces jeunes de le décider.

"Pour la définition du noir je vous rappelle que les nazis exigeaient 2 grands parents juifs pour être déclaré juif, alors les noirs combien? Noah est il noir?"
-> Tout comme dans le cas des Juifs, ce n'est pas aux principaux intéressés que l'on demande de se reconnaître : les individus sont généralement "catalogués" comme tels par ceux qui les reconnaissent comme appartenant à un groupe "étranger" justifiant une attitude discriminatoire à leur égard. Là aussi un parallèle personnel : je suis d'origine juive, je suis non croyant donc je ne me sentais pas juif jusqu'au jour où j'ai entendu proférer "sale juif" à l'encontre de quelqu'un qui ne l'était pas plus que moi... Autrement dit, c'est ce que vous renvoit l'Autre, la façon dont il vous considère qui participe à définir votre identité au sein d'une communauté, et en l'occurrence votre appartenance à tel ou tel groupe de cette société.

Écrit par : pajonk | 24/08/2005

Avant de clore ce débat qui ne convaincra ni l'un ni l'autre, je suis un indécrottable mal pensant. Je voudrais revenir sur deux points:
Les étrangers n'étant pas astreints aux obligations militaires et ne votant pas ne sont pas des citoyens.
Je pense que les cendres de l'esclavage seraient depuis longtemps éteintes si les "humanistes" ne s'amusaient pas à souffler dessus
Je trouve que, en tant que juif vous êtes bien bon de vous interesser à cette cause: l'antisémitisme est en France d'origine majoritairement exogène et Dieudonne Mbala Mbala a bien exprimé ce que les noirs pensent des juifs.
Ceci étant je vous remercie pour votre courtoisie.

Écrit par : FRANCOIS JOURDIER | 25/08/2005

Les commentaires sont fermés.