15/08/2005
Le Monde et les Khmers rouges
Le 24 avril 2005
Messieurs,
Je l’avoue, j’attendais avec impatience de vous lire trente ans après la “libération” de Phnom Penh par les Khmers rouges le 17 avril 1975 qui suscita votre enthousiasme. Vous vous contentiez alors de qualifier de “geste spectaculaire” l’expulsion des deux millions d’habitants de la ville et l’évacuation totale des hôpitaux, 25000 blessés ou malades.
J’espèrais de votre part “repentance”. Je vous le dis tout de go, je ne l’ai pas trouvée dans votre éditorial “Khmers rouges, le crime” de votre numéro du 19 avril.
Expliquer votre silence quasi total devant un des pires génocides de l’histoire par une “indifférence générale autour d'un pays dont les nouveaux maîtres avaient hermétiquement scellé les frontières” est une explication trop facile: il n’est pas vrai que vous n’ayez pas su mais, par choix idéologique, vous n’avez pas voulu voir. Le Monde a constamment soutenu les tyrans communistes d’Asie du Sud Est de Mao à Pol Pot en passant par Ho Chi Minh, par “anticolonialisme” et “anti-impérialisme” se faisant ainsi le complice des pires régimes, les seuls d’ailleurs qui aient survécu.
Avant de demander que le “drame khmer rouge” ne passe pas “aux profits et pertes de l'Histoire” il conviendrait que Le Monde reconnaisse avoir failli à sa tâche par idéologie.
Considération distinguée
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