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20/01/2011

Hotel dela Marine Lettre au Monde

Le 20 janvier 2011

Messieurs,

 

Officier de marine et descendant d’armateurs et de capitaines malouins qui pratiquaient le trafic triangulaire, ce que j’assume pleinement sans l’ombre de culpabilité, je me sens doublement concerné par la proposition de ce collectif d’auto-flagellants  (Le Monde du 19 janvier 2011) qui prétextant que l’abolition de l’esclavage fut signée à l’Hôtel de la Marine d’où fut aussi dirigée la colonisation, demande qu’y soit installé le "musée de l'esclavage, de la colonisation et de l'outre-mer" (Mecom).

Faisons remarquer au collectif qui affirme « qu'il n'existe aucun musée sur notre passé colonial », qu’il existait à la porte Dorée un superbe Musée des Colonies datant de l’Exposition coloniale de 1931, dont on a fait une Cité nationale de l'Histoire de l'Immigration où personne ne va et qu’il suffit de rétablir ce Musée dans son rôle premier en y ajoutant, si on veut, l’évocation de l’esclavage sans exclure le rôle des pourvoyeurs africains.

Mais puisque ces champions de la repentance veulent donner au devenir de l’Hôtel de la Marine, un rôle mémoriel fort, je voudrais faire une suggestion.

Il me souvient que pendant les « heures les plus noires de notre Histoire » flottait sur le bâtiment l’étendard nazi : il devait être le siège du général commandant le Gross Paris.

Pourquoi ne pas rappeler cette période en y installant un mémorial de la Shoah dont on ne se repentira jamais assez et qui est si rarement évoquée. Ce serait une sorte d’annexe de Yad Vashem, avec la liste des Justes de France. De la terrasse on doit pouvoir apercevoir le site de l’ancien Vel d’Hiv.

Croyez en ma considération distinguée.