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07/05/2021

Non lieu au Rwanda

Il aura fallu attendre 27 ans pour que le procureur de Paris reconnaisse que la complicité des forces françaises dans les massacres de Bisesero au Rwanda n’était pas établie. Six parties civiles avaient porté plainte en 2005 accusant les forces françaises d’avoir volontairement laissé massacrer des milliers de réfugiés tutsi par les Hutu dans les collines de Bisesero près du lac Kivu pendant l’opération « Turquoise », entre le 27 et 30 juin 1994. Déjà en juin 2019 les magistrats instructeurs avaient refusé de continuer leur travail. Il a fallu le rapport de la commission Duclert pour que le parquet se décide à demander le non lieu. Il souligne qu’ « il n’est pas établi que les échelons supérieurs de la hiérarchie militaire française ont pu nécessairement appréhender la gravité et l’imminence du péril auquel se trouvait exposé » le flot de réfugiés tutsi.

Vingt sept ans pour innocenter l’armée française de ces accusations ignobles, ce n’est vraiment pas rapide et ne montre pas un grand empressement.

Combien faudra-t-il encore d’années pour établir la culpabilité évidente de Kagamé dans l’attentat contre l’avion présidentiel le 6 avril 1994, ayant été le déclencheur des massacres interethniques ? Massacres qui permirent à Kagamé soutenu par les Américains et les Anglais de reprendre le pouvoir.

Je recommande la lecture de plusieurs ouvrages établissant à l’évidence la responsabilité de Kagamé : le témoignage du lieutenant Rusibiza transfuge du FPR tutsi « Rwanda l’histoire secrète », « Enquêtes sur un attentat » de Charles Onana, « Un génocide en question » de Bernard Lugan, pour être convaincu.

Les familles de l’équipage français du Falcon 50 présidentiel, s’étant portées partie civile, l’instruction fut conviée au Juge Bruguière en 1997, qui au vu des témoignages qu’il recueillit mit en examen neuf proches de Kagamé, ce qui déclencha la vindicte des média bienpensants. En 2006, l’instruction est reprise par le juge Trévidic qui se rend au Rwanda en 2010 recueillir des témoignages vieux de 16 ans. Il procède aussi à des reconstitutions tellement biaisées qu’elles n’ont aucune signification, une acoustique dans des conditions sans aucun rapport avec le lieu de l’attentat, une simulation informatique admettant de telles hypothèses simplificatrices, qu’elle ne veut rien dire. Il en conclut que l’attentat serait plutôt l’œuvre d’ « extrémistes hutu ». On peut se demander quelles pressions a subies le juge Trévidic, les présidents français depuis Sarkozy cherchant à se rapprocher de Kagamé.

Quoiqu’il en soit un non lieu est prononcé en 2018, confirmé en appel en 2020. La vérité apparaitra-t-elle un jour, on peut en douter devant les pressions politiques qui se sont exercées depuis le TPIR (tribunal pénal international pour le Rwanda) pour empêcher toute recherche impartiale.