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29/01/2020

Bon Dieu, mais c'est bien sur...

Bon Dieu mais c’est bien sur … pour des chercheurs décoloniaux la crise climatique serait due à l’esclavagisme et à la colonisation occidentaux ; par le pillage des matières premières et le développement de monocultures intensives nous avons détruit la biodiversité. C’est en particulier le sentiment de Greta Thunberg – où va-t-elle chercher ça – la crise climatique, « les systèmes d’oppression coloniaux, racistes et patriarcaux l’ont créée et alimentée. Nous devons les démanteler » Des penseurs décoloniaux affirment dès 1990 que la traite négrière, la servitude, la conquête puis l’exploitation des colonies ont constitué une manière destructrice d’habiter la Terre et serait à l’origine d’une nouvelle ère géologique baptisée « anthropocène »

Tout ce malheur aurait commencé par la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492. Le responsable ce n’est pas tant l’ « homme » mais le capitalisme occidental. Les populations des pays dits du Sud ne sont pas responsables mais constituent les premières victimes. Les chercheurs décoloniaux évoquent le «plantationocène ». « Il s’agit là de désigner la transformation dévastatrice de divers types de pâturages, de cultures, de forêts en plantations extractives et fermées, qui se fondent sur le travail des esclaves et sur d’autres formes de travail exploité, aliéné et généralement spatialement déplacé »

Voilà bien le péché de l’homme blanc pour lequel il ne fera jamais assez repentance, nous avons accumulé du capital « sur le dos d’êtres humains réduits en esclavage » Une population dominante, exploite des populations dominées  « jugées en trop et exploitables à merci »

Que veulent les décoloniaux : « revaloriser les manières autres, sinon ancestrales, d’habiter le monde, mises à mal par la colonisation »

L’avis des décoloniaux est que les choses iraient bien mieux si les puissances coloniales étaient restées chez elles, laissant les choses comme elles étaient dans le reste du monde.

Remarquons qu’en 1500, au moment de la découverte de l’Amérique où aurait commencé la crise climatique, la population mondiale était de l’ordre de 500 millions d’individus, qu’en 1900 au moment du grand mouvement colonial, elle était de l’ordre de 1,5 milliards, qu’elle est maintenant de l’ordre de 7,5 milliards et qu’elle serait en 2050 de l’ordre de 10 milliards, et que « les manières autres sinon ancestrales d’habiter le monde » n’auraient certainement pas permis de nourrir une telle population. Quand nous sommes arrivés en Afrique nous avons trouvé, la lèpre, la maladie du sommeil, le paludisme … , sans parler de l’anthropophagie – qu’on peut effectivement considérer comme une forme écologique de recyclage – dans quel état serait ce continent si l’Occident n’était pas intervenu, apportant, l’hygiène, une médecine efficace, l’éducation et une certaine stabilité politique ? La pauvreté actuelle n’est pas due à l’Occident qui a décolonisé depuis plus de soixante ans. Elle est due à une gouvernance déplorable, à une instabilité politique, à des massacres ethniques, à une croissance démographique incontrôlée supérieure à la croissance économique.

Laissons Greta Thunberg à ses fantasmes télécommandés, c’en est assez de la repentance, bien sur le colonisation n’a pas eu que des effets positifs mais que serait le monde si elle n’avait pas eu lieu ?

 

* Cet article est inspiré par un article de Séverine Kodio-Grandvaux paru dans Le Monde le 25 janvier 2020

 
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08/01/2020

Une fable : Nauru et l'écologie

Nauru est une ile minuscule de 21 km2 située dans le Pacifique sud au large de la Papouasie Nouvelle Guinée. Quoique ne possédant ni devise ni banque centrale, Nauru est devenu le 189° état à adhérer au Fonds Monétaire International.

A cette occasion Christine Lagarde puis le FMI se préoccupent des conséquences que le changement climatique pourra avoir sur l’île, montée des eaux, multiplication des cyclones…

Il est bien temps de se préoccuper d’écologie sur cette île qui autrefois paradisiaque est devenue un enfer.

Nauru fut une colonie allemande puis anglaise, elle dépend maintenant entièrement de l’Australie.

Il y a moins de 20 ans, l’île de Nauru était l'un des pays les plus riches du monde. Aujourd'hui, l’île est ravagée, l'État est en faillite, la population est obèse et le chômage général.

Le sort de Nauru a basculé quand on découvre que l’île est un atoll à guano, constitué principalement de phosphate déposé au cours des siècles par les excréments des oiseaux. C’est un excellent fertilisant dont l’Australie a grand besoin. L’extraction commence en 1906 et profite à des sociétés australiennes.

En 1968 Nauru dont la population est de l’ordre de 10 000 habitants accède à l’indépendance. L’entreprise est rachetée et nationalisée. De 1968 à 1998, la richesse s'empare de la population et la vie des Nauruans n'est plus la même. Les cours du phosphate s’envolent, le pays fait 225 millions d'euros de bénéfice et le PIB par habitant est le 2me au monde après l’Arabie Saoudite. Un PIB trois fois plus élevé qu’aux États-Unis. Les Nauruans se livrent alors à de folles dépenses, il n’y a pas d’impôt, l’électricité, l’eau sont gratuites, l’état fournit à chaque famille une femme de ménage, seuls les étrangers venus surtout des Kiribati travaillent, Chaque famille possède plusieurs voitures alors que la seule route qui fait le tour de l’île ne mesure que 12km, au point que les accidents de voiture deviennent la principale cause de mortalité. Les habitants ont totalement changé leurs habitudes alimentaires si bien que le taux d’obésité est de 95%. Pendant ce temps le gouvernement construit des immeubles à Melbourne et à Washington et entretient une délégation à l’ONU. On construit un golf luxueux et on crée une compagnie aérienne nationale.

Cela dura 30 ans : la production de phosphate passe de 1,67 million de tonnes en 1985-1986 à 162 000 tonnes en 2001-2002. Elle cesse totalement en 2003. C’est la descente aux enfers : L’épuisement des réserves minières, une mauvaise gestion des finances publiques et la dégradation de la santé publique entraînent une paupérisation de la population et de l'État, aboutissant à une faillite générale. La population est obèse et le taux de chômage atteint 90%.

Aujourd'hui, la quasi-totalité du territoire de Nauru ressemble à un désert de pierres. La surexploitation du phosphate sur l’île a dégradé l’environnement : 80% de la surface du territoire a été creusée et la déforestation a tué des espèces entières d’oiseaux.

Pour rétablir la situation le gouvernement choisit de vivre d’expédients, symbole de la déchéance du petit pays, le célèbre building que l’État avait acheté à Melbourne est vendu en 2004 pour essayer de rembourser les dettes. La République de Nauru commence alors à blanchir de l’argent et à vendre des passeports. Le pays devient un paradis fiscal et est mis sur la liste noire en 2000. On compte à l'époque 400 banques fantômes domiciliées à Nauru. Membre de l’ONU, Nauru monnaye ses votes au prix fort : C'est ainsi que Nauru est l'un des rares pays à reconnaître Taiwan, pays qui est d'ailleurs le seul à maintenir une ambassade sur place, l'île a aussi voté en faveur de la fin du moratoire sur la chasse à la baleine en échange du soutien économique du Japon. Nauru reconnaît l'indépendance de l’Abkhasie et de l'Ossétie du sud moyennant 50 millions de dollars. Le 29 novembre 2012 Nauru vote contre l’admission de l’Etat de Palestine en tant qu’état observateur aux Nations Unies.

Maintenant, en échange de 415 millions de dollars australiens par an, soit 284 millions d'euros, Nauru accueille les demandeurs d’asile refoulés d’Australie - environ 1500 personnes - dans deux camps de détention.

La plus petite République du monde est aujourd’hui une île complétement dévastée, qu'on a même envisagé d'abandonner en préparant l’exil de ses habitants. Pour l'heure, près de 9.000 personnes vivent encore sur l'île mais son avenir est compromis. Entre surexploitation écologique, faillite économique et hyperconsumérisme, l’histoire de Nauru est l’exemple parfait du rêve qui vire au cauchemar.

Il est bien temps de se préoccuper du réchauffement climatique et de la montée des océans.

 
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