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19/08/2016

Milosevic innocent.

On se souvient que Slobodan Milosevic, ancien président de la Yougoslavie, a comparu devant le Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie (TPIY) pour des crimes de guerre dont il aurait été responsable en Bosnie.

Très opportunément pour l'accusation, Milosevic est mort dans sa cellule en mars 2006.

Or finalement le TPIY a conclu que Milosevic était innocent des crimes dont il était accusé.

Normalement cette conclusion aurait du être diffusée par las médias, il n’en a rien été, personne n’en a parlé et le TPIY lui-même a bien pris soin de l’enfouir aussi profondément que possible dans son verdict de 2.590 pages du procès du leader serbe bosniaque Radovan Karadzic, condamné en mars dernier pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Sans le journaliste et chercheur Andy Wilcoxon qui l'a déterrée on n'en aurait rien su.

Les choses étaient différentes quand le procès du prétendu « Boucher des Balkans » a débuté en février 2002, tout le monde en fut averti. CNN assurait alors la couverture de ce qu’il décrivait comme « le procès le plus important depuis Nuremberg ». Bien entendu, la culpabilité de Milosevic allait de soi.

Il faut se rappeler que, à l’origine, les charges contre Milosevic, quant à de prétendus crimes de guerre au Kosovo, ont été formulées en mai 1999, au plus fort de la campagne de bombardements massifs de l'OTAN sur la Yougoslavie, et à un moment où la guerre ne se déroulait pas comme prévu par les États-Unis et leurs alliés.

L’ennui pour l’OTAN est qu’au moment où le procès de Milosevic allait commencer, les accusations des USA et de leurs alliés à propos de génocide et de centaines de milliers de tués s'étaient déjà révélées des mensonges. En septembre 2001, une cour de justice de l'ONU allait établir qu'il n'y avait pas eu de génocide au Kosovo.

Non seulement Milosevic n'a rien eu à voir avec le nettoyage ethnique de Bosnie, mais il l'a au contraire condamné. Le jugement du TPIY note « les critiques et la désapprobation répétées [de Milosevic] de la politique suivie par l'accusé (Karadzic) et les dirigeants serbes de Bosnie. »

Et pourtant il fut comparé à Hitler quand il eut la témérité de se défendre devant le tribunal : Le rédacteur politique du News of the World écrivit : « On aurait dit Hitler revenu se pavaner ». Rien moins.

Cette affaire est à rapprocher des accusations bidon par lesquelles Bush justifiait la guerre qu’il voulait mener en Irak pour se débarrasser de Saddam ou celles formulées en Libye contre Kadhafi.

En 1999, c’était Milosevic, aujourd’hui, c’est Assad ou Poutine, rien ne change.

Source Thucydide (Agora-Vox)