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11/07/2014

Hôpital et charité,

Je n’avais jamais entendu parler de Frank-Walter Steinmeier, ministre allemand des affaires étrangères. Je l’ai découvert en lisant une chronique dans le Monde du 9 juillet, intitulée  « Ne tolérons pas les dérapages racistes. Surveillons les eurodéputés populistes » où il s’inquiète, voire s’indigne de l’élection au parlement européen de députés d’extrême droite : « Je suis très inquiet de voir tant de députés d'extrême droite prendre autant de place dans le nouveau Parlement. Près de dix pour cent des mandats de plus de dix pays à travers l'Union européenne reviennent à des partis ouvertement opposés à la libre circulation et aux droits des minorités. » Des députés qui vont donc empêcher « les familles politiques démocratiques » d'avancer vers l'intégration européenne ».

Il n’y a là, direz vous, rien de bien étonnant et j’en conviens, c’est la langue de bois habituelle entendue dans tous les parlements. Mais ce qui me fait réagir à cette chronique d’un ministre allemand dans un journal français, c’est qu’il qualifie ces partis de populistes et d’extrémistes et demande qu’on leur fixe clairement des limites : « Les dérapages xénophobes, racistes et antisémites doivent être repoussés avec la plus grande détermination ». Venant d’un Allemand c’est vraiment l’hôpital qui se moque de la charité car, enfin, s’il y a une question sur laquelle les Allemands devraient se montrer discrets c’est bien celle du racisme et de l’antisémitisme. On est en train de se livrer à une réécriture de l’histoire laissant entendre que l’Allemagne a été libérée du nazisme en 45 en même temps que le reste de l’Europe, ce qui pour les vieux ayant connu cette époque, est une vision foncièrement faussée. L’Allemagne qui a mené avec courage et détermination la 2° guerre mondiale était une nation solidaire et fière de prendre sa revanche. Que tous les Allemands n’aient pas participé ni même approuvé les persécutions anti juives et contre d’autres minorités, je veux bien l’admettre mais combien s’y sont opposés ?

En même temps les Français, qui étaient occupés et absolument pas maître de leur destin battent leur coulpe pour une soi-disant culpabilité.  C’est au nom de cette nouvelle lecture de l’histoire qu‘on a pu voir Angela se pavaner le 6 juin au milieu des vainqueurs. Je pense que si on peut pardonner, il ne faut pas oublier et surtout dire n’importe quoi.